Tous les articles par Jacqueline Collard

Toxicité neurologique des traitements anti-poux

Des chercheurs de l’INSERM viennent de publier une étude révélant un lien entre l’application d’anti-poux et le retard dans le développement cognitif des enfants de 0 à 6 ans. En cause, les pyréthrinoïdes, utilisés comme anti-moustiques mais également comme anti-poux, usage pour lequel ils sont directement appliqués sur le cuir chevelu des enfants. Ces pesticides tiennent leurs propriétés insecticides du blocage de la transmission neuronale chez les insectes, ce qui se traduit par la paralysie de ces derniers. Utilisés couramment par les familles à faible dose, les chercheurs se sont posés la question de l’action de cet insecticide sur nos neurones, et donc sur le développement cognitif des enfants.

287 couples mère-enfants ont été suivi depuis la grossesse jusqu’aux 6 ans des enfants au sein de l’étude PELAGIE (Perturbateurs Endocriniens : Étude Longitudinale sur les Anomalies de la Grossesse, l’Infertilité et l’Enfance).

L’exposition a été objectivée par dosage urinaire du pesticide et de ses produits de dégradation chez les mères et leur enfant. Le développement cognitif était évalué par test d’évaluation de compréhension verbale et de mémoire de travail, tests réalisés par des psychologues.

Si l’exposition aux pytéthrinoïdes des mères ne semble pas affecter le fœtus, elle est significativement associée à une baisse des capacités cognitives des enfants quand ceux-ci sont directement exposés: ils ont plus de mal à se concentrer et à acquérir de nouvelles connaissances.

Plus d’informations sur  :

Pyrethroid insecticide exposure and cognitive developmental disabilities in children: The PELAGIE mother-child cohort.

État des lieux des polluants dans les logements: toute la population est exposée selon l’OQAI

L’observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a publié ce 11 juin les résultats de la première campagne française de mesure des concentrations de Composés Organiques Semi-Volatils (COSV) à l’intérieur des habitats (air intérieur et poussières au sol), en partenariat avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP).

Parmi les substances chimiques étudiées on retrouve les fameux phtalates et le bisphénol A (présents dans les plastiques des revêtements muraux, rideaux de douches, …), mais aussi les retardateurs de flammes bromés issus des ordinateurs ou textiles d’ameublement, ou encore des pesticides comme les pyréthrinoïdes (utilisés dans les traitements insecticides, anti-poux) ou des désinfectants comme le triclosan. Les HAP, substances issues de la combustion (encens, tabac, chauffage au bois, gaz d’échappement,…) sont présents dans « quasiment tous les logements ». Plus étonnant, les PCB, interdits depuis des années, sont toujours détectables dans certains logements.

Au final, 53% des COSV recherchés sont présents dans l’air de plus d’un logement sur deux (35 substances sur les 66 étudiées), proportion qui monte à 67% pour les poussières (32substances sur 48). Ces chiffres indiquent que l’ensemble de la population est exposée à un cocktail de polluants, exposition d’autant plus importante pour les jeunes enfants qui portent fréquemment leurs mains à la bouche augmentant ainsi l’exposition par ingestion, et qui sont particulièrement vulnérables. L’OQAI rappelle que « certains COSV sont suspectés d’avoir des effets sur le système nerveux et le système immunitaire. De plus, certains sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ».

Plus d’informations sur:

http://www.oqai.fr/ObsAirInt.aspx?idarchitecture=272

 

Forum méditerranéen sur le climat MED COP 21

MEDCOP21 , forum méditerranéen réunissant les organisations civiles concernées par les enjeux climatiques, a eu lieu à Marseille, les 4 et 5 juin 2015.

A cette occasion des citoyens des deux rives de la Méditerranée ont montré la voie pour le prochain grand rendez-vous, la  COP21 qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris.
Fait marquant, les débats d’experts qui étaient diffusés en direct sur medcop21.com (que vous pouvez également revoir en VOD) ont été suivis par pas moins de 5 000 internautes.
Depuis plusieurs dizaines d’années, la Méditerranée a vu parallèlement se dégrader sensiblement son économie et son environnement. Nous croyons fortement à la nécessité d’un développement durable qui soit terrain de paix, de droits, de solidarité et de culture, utile pour tous.

logo_medcop211Le ministre Laurent Fabius s’était déplacé tout spécialement à la Villa Méditerranée à Marseille pour clore la MEDCOP21 et recevoir en mains propres le résultat de ses travaux : 27 propositions de solutions concrètes pour la défense du climat et 133 bonnes pratiques. Cette feuille de route pour la défense du climat constitue un « agenda positif méditerranéen » qui sera soumis à la conférence des Nations unies pour le climat, la COP21.

Présidée par Laurent Fabius, ce forum mondial doit se tenir à Paris en décembre prochain : l’objectif est d’aboutir à un accord engageant 200 pays pour la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. L’enjeu : maintenir le réchauffement du climat sous la barre des 2° C.

Concrètement ?
Solidarité financière, partage de l’eau, changement du modèle de consommation et de production d’énergie… parmi les 27 recommandations, destinées à faire entendre la voix de la Méditerranée dans le jeu des négociations inter-étatiques, figurent également le renouvellement, chaque année, de la MEDCOP, afin de vérifier les engagements des États et la création d’un groupe d’experts spécifiquement dédié aux changements climatiques en Méditerranée.

La Méditerranée, zone parmi les plus exposées au monde du changement climatique, semble avoir pris de l’avance avec ces propositions concrètes…

Déclaration de la MedCop21 – Marseille, 4 et 5 juin 2015 : « Nous, collectivités, entrepreneurs, décideurs économiques et sociaux, chercheurs, participants, tous acteurs de la société civile des rives de la Méditerranée, réunis à Marseille les 4 et 5 juin 2015, déclarons… »
lire le document intégral ici

La créativité et l’ingéniosité  du village des solutions face aux changements climatiques  a été :

…une approche technique et scientifique, avec les chercheurs du CNRS, qui proposent une réflexion aux visiteurs de débattre, ou encore avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), qui prodigue son expertise environnementale et ses conseils aux entreprises et collectivités locales et propose également des solutions applicables par tous.

…mais aussi une vision éducative et ludique, avec plusieurs intervenants tels que Air PACA, qui propose des quiz, des vidéos et des travaux pratiques amusants et gratuits, ou encore la Fondation France Libertés, qui a pensé aux 7-11 ans avec un projet baptisé L’équilibrO, jeu éducatif pour comprendre le changement climatique par l’eau.

…une implication citoyenne et associative, avec notamment le réseau des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne – ou contrat solidaire, selon les pays), qui, avec les circuits courts, défendent les relations plus directes entre les producteurs et les groupes de citoyens.

…des propositions technologiques innovantes, telles les solutions de végétalisation de Valorhiz, celles de Véloland et ses vélos électriques à expérimenter, ou encore Proxi-Pousse pour l’amélioration de la qualité de l’air en ville.

une abondance d’idées et de propositions qui ouvre des perspectives créatives et encourageantes pour la nouvelle ère qui s’annonce face au
changement climatique…

Consultation publique pour le rapport de l’ANSES sur les effets sanitaires des ondes électromagnétiques chez les enfants

Le rapport sur les effets sanitaires liés à l’usage d’appareil radioélectriques par les enfants vient d’être publié sur le site de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Il restera soumis à consultation publique jusqu’au 20 juillet.

Ce 5ème rapport de l’Agence sur le sujet des ondes électromagnétiques fait suite à une saisine de la Direction générale de la santé (DGS), la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui s’inquiètent plus spécifiquement des effets sur les enfants, depuis la vie intra-utérine jusqu’à l’adolescence. En effet, si les appareils radioélectriques ont envahi le quotidien depuis plusieurs années, désormais les enfants ne sont plus épargnés. Que se soit pour usage récréatif (tablettes connectées, …) ou sécuritaire (baby phone), nombre d’appareils émetteurs sont destinés à ce public « particulièrement sensible » selon l’ANSES.

ondes

L’Agence avait ainsi identifié la problématique en 2009, estimant que « l’exposition des enfants aux radiofréquences et les effets sanitaires éventuels pour cette population restaient méconnus« , et réaffirmé la nécessité de surveiller cette population en 2013. Le sujet était particulièrement sensible, l’agence a donc soumis les travaux de son comité d’experts spécialisés « agents physiques, nouvelles technologies et grands aménagements », tous sélectionnés pour leur absence de conflit d’intérêt sur le sujet, aux regards critiques des différentes parties prenantes. Les données et commentaires scientifiques ainsi récoltés pourront venir compléter la version finale du rapport, dont l’enjeu serait l’interdiction d’un certain nombre d’appareils radioélectriques à usage des plus jeunes.

En attendant, on ne peut une fois encore qu’inciter les parents à la vigilance sur ces dispositifs.

Exposition des enfants aux radiofréquences : l’Anses lance une consultation publique

Appel de l’Océan pour le climat

La Plateforme Océan et Climat regroupe des organismes scientifiques, des universités, des institutions de recherche, des associations et des fondations, tous impliqués pour une meilleure prise en compte de l’océan dans les négociations climatiques. Elle a été créée le 10 juin 2014, à l’occasion de la journée mondiale des océans, avec l’appui de la commission océanographique intergouvernementale de I’Unesco.

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Silencieusement, l’océan subit les changements climatiques, il  absorbe 30 % des émissions de CO2 dues aux activités humaines.La vie y est perturbée, risque de disparaître peu à peu. Une vie qui à l’origine, ne l’oublions pas, est apparue dans l’océan. La machine climatique a besoin, pour son bon fonctionnement, d’un océan en bonne santé, d’un océan vivant.

Du plancton à la baleine bleue, la vie dans l’océan produit une grande part de l’oxygène de la planète, plus encore que les forêts, de même qu’elle absorbe un quart du CO2 émis chaque année par l’homme dans l’atmosphère. En outre, les écosystèmes marins et littoraux jouent un rôle majeur puisqu’ils protègent les régions côtières et nourrissent une part importante de la population mondiale.

Malheureusement, les changements climatiques et l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre liés à l’activité humaine ont des effets considérables sur l’océan : réchauffement, acidification, fonte de la banquise, modifications des courants, élévation du niveau de la mer… Ces effets menacent durablement les écosystèmes marins et, par là même, la capacité de l’océan à réguler le climat et à assurer l’avenir de la planète et de l’humanité.

A l’issue de la Conférence Climat Paris 2015 (COP21), il est absolument nécessaire d’obtenir un accord ambitieux pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Il est également impératif que l’océan – deux tiers de la surface du globe – soit intégré explicitement dans le futur régime climatique de manière à :
1. Renforcer la capacité de l’océan à atténuer les changements climatiques, grâce à des écosystèmes marins protégés et fonctionnels en mesure de stocker le CO2,
2. Relever les défis de l’adaptation des régions littorales et côtières, les pays insulaires étant souvent les plus vulnérables,
3. Intégrer, dans les mécanismes de financement climatique, les projets de gestion durable et de conservation de la biodiversité marine et côtière, en particulier ceux qui concernent les aires marines protégées,
4. Développer des solutions innovantes dans le domaine de l’énergie, de l’alimentation et des transports maritimes,
5. Poursuivre l’investissement dans la recherche scientifique, afin de mieux comprendre les interactions océan-climat et d’orienter l’action politique en conséquence.

Un océan en bonne santé, c’est un climat préservé.

Ensemble, faisons entendre la voix de l’océan !

Signez notre Appel sur change.org/oceanforclimate et relayez la campagne #OceanForClimate