Tous les articles par Jacqueline Collard

Contamination légale des aliments en cas d’accident nucléaire.

La Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) alerte sur un texte en cours d’examen à la Commission Européenne visant à établir des « niveaux maximums admissibles » de contamination radioactive dans nos aliments. Ce texte, visant à réglementer les taux acceptables de 4 groupes de radionucléides au sein de 5 catégories d’aliments, eau potable incluse, repose sur une évaluation dont les nombreuses failles, détaillées dans l’analyse de la CRIIRAD, vont toutes dans le sens d’une minimalisation du risque.

Entre autre, le projet s’appuie sur une limite maximale de dose efficace de 1 mSv/an : le cumul de tous les aliments ingérés contaminés devrait donc revenir à exposer la personne au maximum à ce seuil. Or le fait de ne prendre en compte qu’une seule voie d’exposition (l’ingestion) pour calculer l’exposition globale de l’individu, n’est valable qu’à la condition où, précisément, les individus ne seraient exposés par aucune autre voie. Cette condition n’est (approximativement) remplie qu’en cas d’accident nucléaire très éloigné de nos frontières, c’est à dire survenant à plus de 1000 km des frontières de l’Union européenne selon les experts d’Euratom. Ce seront pourtant les mêmes seuils, issu du même Règlement, qui seraient appliqués pour un accident nucléaire majeur survenant en Europe, scénario loin d’être fantaisiste puisque plus de 42% des 438 réacteurs électronucléaires en fonctionnement dans le monde sont implantés en Europe.

Ainsi, pour la CRIIRAD, les doses auxquelles seraient réellement soumis les individus seraient de l’ordre de 10 fois supérieures (et jusqu’à 100 fois pour des scénarios pénalisants) à cette norme de 1 mSv/an , les enfants étant bien sûr les plus vulnérables.

Plus d’informations sur  :

Pétition sur :

Protégeons notre alimentation en cas d’accident nucléaire

1/3 des européens exposés à l’amiante selon l’OMS

Alors qu’en 2010 les 53 pays de la zone Europe de l’OMS s’étaient engagés à mettre en place les législations nécessaires à l’élimination des maladies liées à l’amiante, à l’occasion de la cinquième conférence ministérielle sur la santé et l’environnement organisée à Parme, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié un rapport estimant qu’ «un Européen sur trois au moins peut être exposé à l’amiante dans son milieu de travail et dans l’environnement». Si aucun des 16 pays n’ayant toujours pas interdit l’amiante n’appartient à l’Union Européenne, seuls 62% de ceux qui l’ont interdit disposent de plans pour mettre fin aux maladies liées à l’amiante, et 32% ont mis en place des mesures pour empêcher l’exposition du public lors du désamiantage des bâtiments, du transport et de la gestion des déchets.

La directrice régionale de l’OMS pour l’Europe Z. Jakab estime que «nous ne pouvons pas nous permettre de perdre près de 15.000 vies chaque année en Europe, surtout des travailleurs, en raison des maladies causées par une exposition à l’amiante». Pour l’OMS, la moitié de ces décès seraient imputables au mésothéliome, cancer spécifique de l’exposition à l’amiante mais toujours pas reconnu officiellement comme une maladie professionnelle au sein de 23% des pays ayant interdit l’amiante. Ce cancer est à lui seul un fardeau économique, dont le coût est estimé à plus de 1,68 milliard d’euros par an pour les 15 plus pays les plus peuplés de l’Union européenne selon le rapport de l’OMS.

L’amiante peut également être à l’origine d’autres cancers non spécifiques comme ceux du poumon, de l’ovaire ou du larynx, et d’asbestose.

plus d’informations sur :

Vers l’élimination des maladies liées à l’amiante dans la Région européenne de l’OMS. Évaluation des politiques actuellement mises en œuvre dans les États membres, 2014

 

Quelle est la qualité de l’air intérieur au bureau ?

Une étude menée conjointement par l’ANSES ( Agence de sécurité sanitaire) et le CSTB ( Centre scientifique et technique du Bâtiment) a conclus que la mauvaise qualité de l’air intérieur aurait un coût sanitaire annuel de dix-neuf milliards d’euros en France.

Un montant qui, s’il représente avant tout une estimation (l’étude exploratoire, réalisée dans le cadre du programme de travail de l’OQAI, portait sur six polluants : benzène, trichloroéthylène, radon, monoxyde de carbone, particules, fumée de tabac environnementale), illustre la place particulièrement grandissante des conséquences d’une mauvaise qualité de l’air intérieur (QAI) en matière de santé publique. Le monde du travail n’échappe pas à cette problématique de pollution des environnements intérieurs. Le secteur tertiaire, marchand (banques, commerces, hôtels, réparation et commerce automobile…) et non marchand (enseignement, santé, sécurité…), est notamment concerné (nous mettrons de côté les activités industrielles, soumises à des pollutions spécifiques liées à leur activité). Au total, ce sont, en France, autour de 20 millions d’emplois potentiellement concernés.

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Les effets d’une mauvaise QAI sur la santé sont variés et non spécifiques. Irritations de la peau, des muqueuses respiratoires (souffle court, toux sèche), sécheresse oculaire, inconfort – mal de tête, fatigue, troubles visuels, nausées, problèmes de concentration – font partie des principales nuisances rencontrées. Ces symptômes, qui peuvent devenir chroniques, disparaissent après la sortie du bâtiment et récidivent au retour. Ils dépendent de la nature des polluants, de la fréquence d’exposition et de la sensibilité des personnes exposées. « Ces problèmes de santé ne sont globalement pas graves mais particulièrement gênants pour ceux qui en souffrent », observe Laurence Robert, responsable d’études en ingénierie aéraulique à l’INRS.

Même si ce n’est pas la préoccupation n° 1 en santé au travail, « depuis environ trois ans, on constate dans nos services une augmentation des demandes d’assistance sur le sujet », poursuit-elle. Car les problèmes de santé peuvent être très invalidants pour les personnes et pénalisants dans l’activité d’une entreprise. Dans des cas extrêmes, des effets plus graves sont soupçonnés : intoxications, allergies respiratoires (rhinites, asthmes)… Et les effets à long terme pourraient comprendre des pathologies respiratoires ou cardiovasculaires, voire tumorales.

Le CESE pointe l’artificialisation des sols péri-urbains

Le Conseil économique et social( CESE) dans son avis, présenté le 13 mai ouvre plusieurs pistes d’action pour tenir compte des services rendus à la société par les sols agricoles : que ce soit pour la sécurité alimentaire comme pour la biodiversité entre autres.

« L’avis vise d’abord à une prise de conscience de l’ensemble de la société sur la valeur et l’importance des terres agricoles, résume Cécile Claveirole, co-rapporteuse du texte. Il s’agit d’une problématique et d’un enjeu de société. Les sols sont une ressource “consommée” de manière complètement abusive, comme si elle était inépuisable, et ce sont les meilleures terres, les plus fertiles, qui disparaissent en premier »

La première menace identifiée par le CESE est celle de l’artificialisation de ces terrains. Selon les données réunies par le Conseil, entre 2000 et 2012, 40 000 à 90 000 hectares de terres arables ont disparu chaque année en France sous les nouvelles infrastructures et l’étalement urbain. 

Pour contrer cette tendance, le Conseil préconise de mettre en place une fiscalité favorable à la réhabilitation de logements anciens ou à la réexploitation de zones commerciales obsolètes. Aujourd’hui, au contraire, les dispositifs fiscaux en vigueur encouragent plutôt l’étalement urbain. En particulier, les plus-values réalisées lors de la vente de terrains agricoles rendus constructibles ne sont que faiblement taxées (5 % à 10 % selon les cas). Un relèvement de cette fiscalité serait d’autant plus justifié, note le CESE, que « le prix d’un terrain constructible de moins d’un hectare s’élève en moyenne à 64 fois celui de l’hectare agricole. Outre la préservation du foncier agricole, l’autre grand axe de travail du CESE a été l’exploration des moyens de préserver la qualité biologique des sols par de nouvelles pratiques. Nous préconisons d’accroître le soutien aux agriculteurs qui s’engagent, plutôt que pénaliser les pratiques existantes ».

Le Conseil recommande ainsi en premier lieu d’intensifier la recherche en agroécologie, ainsi que l’on nomme les pratiques visant à tirer parti du capital naturel des écosystèmes (gestion de l’eau, reboisement, lutte contre l’érosion ou utilisation de la biodiversité), plutôt qu’avoir un recours massif à des intrants (engrais, pesticides, etc.) qui en altèrent le capital et les fonctions biologiques.

 

 

Bilan de 15 ans d’énergie éolienne

Avec le deuxième gisement européen, la France n’occupe en effet que la cinquième place derrière l’Allemagne (33700 MW), l’Espagne (23000 MW), le Royaume-Uni (10500 MW) et l’Italie (8600 MW) (chiffres fin 2013).

En une quinzaine d’années de développement, l’éolien est néanmoins devenu une composante effective de notre mix énergétique représentant 4 % de la consommation électrique moyenne nationale. Le taux d’implantation variant énormément d’une région à une autre. Quand les Français ont dorénavant une image positive de l’éolien, y compris les riverains de fermes éoliennes (71 % d’entre eux les considèrent bien implantées dans le paysage et « seuls » 7 % se disent gênés par leur bruit), il n’en va pas de même au niveau politique.

Le dernier exemple en date en est fourni par le Sénat, lequel tente d’imposer une distance minimale de 1000 m entre toute nouvelle éolienne et les habitations les plus proches (500 m actuellement). La mise en œuvre d’une telle disposition conduirait à bloquer la quasi-totalité des projets dans les régions où l’habitat est dispersé, comme le grand ouest où le déficit de production électrique est pourtant connu.

Pourtant, en ces temps économique et environnemental mouvementés, l’éolien présente de sérieux atouts. Il représente un bénéfice de 600 millions d’euros pour la balance commerciale énergétique de la France. Les 9500 MW actuels concourent à hauteur de 70 millions d’euros aux budgets des collectivités locales de leurs lieux d’implantations, tandis que le milliard d’euros d’investissements annuel, depuis 10 ans, contribue à la croissance nationale. Socialement, même si le secteur voit sa croissance fortement réduite depuis 2011, il représente depuis 2013 quelque 10 500 emplois et environ 800 entreprises.

Dans un cadre de hausse des prix de l’énergie, le kWh éolien est moins cher que les kWh nucléaire, gaz ou charbon (avec stockage de CO2), selon l’agence internationale des énergies renouvelables (IRENA). Enfin, d’un point de vue environnemental, outre des impacts sur l’environnement très réduits, l’éolien n’émet aucun rejet de polluants atmosphériques et fait l’économie de 8 millions de tonnes de CO2 annuelles, soit l’équivalent de la circulation de près de 5 millions de véhicules. Espérons que la prise en compte du dérèglement climatique permettra d’améliorer notablement ces énergies renouvelables qui doivent faire parties du mix énergétique à leur juste place.