Tous les articles par Jacqueline Collard

Lyon 2030 – pour une transition écologique au profit des Lyonnais

La Ville de Lyon est engagée depuis 2023 dans la transition écologique et vise la neutralité climatique en 2030. C’est dans ce cadre qu’a été crée l’Agora Lyon 2030 qui rassemble aujourd’hui plus de cent-soixante dix  structures représentatives de la diversité des acteurs locaux. Deux missions principales ont été données à l’Agora Lyon 2030 :

  • Co-construire le Pacte Climat Lyon 2030.
    Ce document évolutif expose la vision collective des membres de l’Agora et constitue une feuille de route pour la neutralité climatique en 2030.
  • Élaborer une « convention de coopération et d’engagement Lyon 2030 » pour chaque structure membre.
    Cette convention présente les engagements individuels des membres de l’Agora et précise les modes de coopération avec la municipalité.

                                        

Avec ce plan voté fin 2023, le maire espère faire de la capitale des Gaules une ville « climatiquement neutre » d’ici 2030, Avec ce « plan climat 2030 », « nous nous accordons pour reconnaître la gravité du changement climatique », a déclaré Gregory Doucet. Lyon fait partie des villes françaises les plus touchées par le dérèglement climatique. Depuis les années 60, la température annuelle moyenne à Lyon a augmenté de 2,4°C.

La démarche Lyon 2030 vise à trouver collectivement des réponses authentiquement lyonnaises au défi climatique ! En conjuguant innovation, mobilisation citoyenne et coopération internationale, Lyon se positionne comme un acteur majeur de la transition écologique en Europe. C’est le projet phare de la municipalité sur la transition écologique.

Pacte climat Lyon 2030

https://www.lyon.fr/lyon-2030

21 Mars Journée mondiale des glaciers et 22 mars celle de l’eau : la situation s’alourdit

Cette année est marquée par la toute première Journée mondiale des glaciers, le 21 mars, soulignant l’urgence d’une action internationale immédiate et coordonnée, en lien avec la Journée mondiale de l’eau le 22 mars. L’UNESCO co-dirige cette journée aux côtés de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), ainsi que l’Année internationale de la préservation des glaciers 2025, une initiative mondiale visant à mobiliser des ressources et des engagements pour la conservation des glaciers. L’Organisation co-dirige également la Décennie de l’action pour les sciences cryosphériques (2025-2034), destinée à faire progresser la recherche scientifique et les solutions politiques.Le Rapport mondial 2025 des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, publié par l’UNESCO pour le compte d’ONU-Eau, révèle à quel point le dérèglement climatique, la perte de biodiversité et les activités non durables transforment les environnements montagneux à un rythme sans précédent.La sécurité de nos ressources en eaux mise à rude épreuve!

« Les régions de montagnes sont souvent celles où le changement climatique se fait sentir le plus le plus tôt et de façon la plus dure », a souligné Abou Amani, secrétaire du programme hydrologique intergouvernemental de l’Unesco, à l’occasion d’un point presse sur ce dernier rapport .

« Au rythme actuel où ils fondent, les glaciers de l’ouest canadien, des États-Unis, de la Scandinavie, d’Europe, du Caucase et de la Nouvelle-Zélande ne survivront pas au XXIe siècle »; a annoncé l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Le problème, c’est que « notre survie dépend des glaciers », selon l’OMM. En 1950, à la fin du petit âge glaciaire, on comptait 927 glaciers dans les Alpes recouvrant une superficie de 616 km2. En 2022, ils ne sont plus que 503 pour 212 km2 selon une étude d’Ice&Life.Comme exemple le glacier de La Grande Motte a Tignes  a perdu un tiers de sa surface et deux tiers de son volume entre 1982 et 2019.

Selon ce même rapport des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, les montagnes fournissent jusqu’à 60 % des flux annuels d’eau douce dans le monde. Plus d’un milliard de personnes vivent dans des régions montagneuses, et plus de deux milliards dépendent directement de l’eau provenant des montagnes pour leur eau potable, leurs installations sanitaires et leurs moyens de subsistance.

Les glaciers européens ont le rythme de fonte le plus élevé du monde  : Tous ne fondent pas à la même vitesse, voici ceux qui ont le plus perdu de leur masse:

  • les glaciers du centre de l’Europe (dont les Alpes font partie) : -38,7 % de masse en 23 ans ;
  • les glaciers du Caucase et du Moyen-Orient : -35 % de masse en 23 ans ;

Aujourd’hui, la situation est critique: Les régions montagneuses sont vitales pour des secteurs tels que le pastoralisme, la sylviculture, le tourisme et la production d’énergie, ainsi les eaux de montagne sont souvent les plus exposées et les plus vulnérables aux  graves conséquences des perturbations du climat et de la biodiversité.  Les changements climatiques  augmentent également les risques de  précipitations intenses et de catastrophes naturelles telles que les sécheresses et les inondations dues aux débordements des lacs glaciaires, sans compter les déversements inattendus comme cela a été le cas à la Bérarde cet été dernier.

C’est pourquoi légiférer à l’échelle internationale en faveur des glaciers, est le rêve du glaciologue  Jean-Baptiste Bosson. Il  propose que la France soit motrice en portant, lors du prochain Congrès mondial de la nature en octobre 2025, la première motion internationale sur la protection des systèmes glaciaires et écosystèmes postglaciaires. En Inde les glaciers disposent déjà d’une personnalité juridique depuis 2017. L’une des raisons essentielles pour  protéger nos châteaux d’eau serait que leur disparition pourrait bien totalement bouleverser le cycle hydrique de notre pays. » À long terme, cela posera problème pour la quantité d’eau présente dans les rivières », explique Olivier Champagne, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

news-45835-unesco-eau-montagnes-glaciers-chateaux-eau-2025.pdf

Télécharger le rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2025 : « Montagnes et glaciers, des châteaux d’eau » 

L’affaire du chlordécone enfin jugée, mais à minima !

Par un arrêté du 11 Mars , la cour administrative d’appel de Paris a jugé que « l’État a commis des fautes en accordant des autorisations de vente d’insecticides à base de chlordécone, en permettant la poursuite de son usage, en manquant d’études  pour évaluer la pollution liée à cet usage, et  y mettre fin, en mesurer les conséquences et informer la population touchée ».

La cour administrative d’appel de Paris a donc reconnu l’État coupable de « fautes » dans sa gestion du scandale du chlordécone, un pesticide utilisé pendant presque 20 ans dans les bananeraies antillaises, et responsable d’une contamination hors normes.

Le chlordécone, un pesticide, dont la dangerosité était pourtant connue depuis 1969, interdit aux USA en 1975, interdit en France seulement  en 1990, mais  a continué à être autorisé dans les bananeraies des deux îles antillaises par dérogation ministérielle jusqu’en 1993,en provoquant une pollution importante et durable des sols, des nappes phréatiques et des milieux marins. Plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les hommes présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde, et l’on note pour certains enfants  une atteinte de la croissance et du neuro-développement .

Me Christophe Lèguevaques, un avocat de parties civiles, a salué une « victoire » qui « crée un précédent », mais a regretté la décision de la cour de n’indemniser qu’une dizaine de personnes sur les 1.286 plaignants. « De ce point de vue, cette décision est décevante. En discriminant les hommes et les femmes, les adultes et les enfants, la Cour ne tient pas compte des effets avérés du chlordécone sur la santé publique », a-t-il relevé dans un communiqué.

« Dans ces seuls cas, elle condamne l’État à réparer le préjudice d’anxiété », dit la cour qui rejette les demandes des autres plaignants et prévient que « la seule invocation d’une exposition au chlordécone » ne permet pas de justifier un tel préjudice, alors que plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone,( selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui a conclu en juillet 2021 à une relation causale probable entre chlordécone et risque de cancer de la prostate).

En ce qui concerne  les problèmes liés à l’exploitation des terres et des eaux contaminées, elles restent contaminées après imprégnation  et la  persistance pourrait s’étendre de un à cinq ou six siècles !

Dés 2019 un rapport d’une commission d’enquête parlementaire présidée par le député PS de Martinique Serge Letchimy, avait été notamment chargée de mieux comprendre comment le chlordécone, un insecticide dangereux, perturbateur endocrinien et cancérogène probable, a pu être autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies des Antilles et rendu des conclusions très démonstratives de ces contaminations croisées.

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cechlordec/l15b2440-ti_rapport-enquete Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 26 novembre 2019. 

https://www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/un-rapport-parlementaire-exige-des-reparations-a-la-pollution-du-chlordecone    Publié le

A quand une réglementation réaliste face à la « Fast fashion » ?

Il est désormais bien documenté que l’industrie du textile engendre des impacts socio-environnementaux désastreux à l’échelle mondiale. Le secteur de la mode compte parmi les industries ayant un des impacts les plus importants sur les changements climatiques et renforce les inégalités socio-économiques à travers le monde tout en fournissant à des acheteurs des vêtements souvent de piètre qualité.

La mode dite rapide ou jetable, communément appelée « fast-fashion » correspond au renouvellement permanent des collections, et depuis les années 2000, cette mode  est en plein essor, la production a doublé entre 2000 et 2014.  70 %  des vêtements vendus en France sont fabriqués en Asie du Sud-Est !.

Par ailleurs les conditions de production des travailleurs ont évolué sur les questions sécuritaires et salariales depuis l’effondrement du Rana Plaza, (rappel : 1 138 ouvrier·e·s ont perdu la vie et 2 500 ont été blessé·e·s) en 2013 mais cela reste encore minime et insuffisant. Les conséquences sociales sont souvent inacceptables  : exploitation des enfants, des femmes, salaires précaires et conditions de travail indécentes. En effet, les multinationales sous-traitent et externalisent leur production dans un souci de rentabilité dans ces pays à forte population pauvre. Le rapport d’OXFAM France* est édifiant à ce sujet.

Oxfam France propose désormais de produits de seconde main dans ses magasins solidaires et valorise la mode éthique, afin de lutter contre la surconsommation et ses conséquences sur l’environnement et les salarié·e·s dans les chaînes de production.

On considère que cette industrie produit Entre 2 et 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre . D’ici 2030, les émissions de CO2 du secteur devraient atteindre  près de 2,7 milliards de tonnes par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 230 millions de voitures en circulation. 

En ce 14 mars 2025, des organisations de la coalition Stop Fast-Fashion, dont les Amis de la Terre, se mobilisent devant le Sénat,  pour que la loi visant à encadrer la surproduction dans le secteur textile,(après l’adoption à l’unanimité à l’Assemblée Nationale, il y a un an jour pour jour ), soit enfin examinée au Sénat et définitivement adoptée.

Cette explosion des volumes de vêtements produits s’accompagne d’une baisse notable de leur qualité. À cause d’une utilisation croissante de fibres synthétiques (matières dérivées de plastique et donc de pétrole), l’industrie de la mode est coupable de 35% des rejets de microfibres plastiques dans les océans, et la durée d’usage d’un vêtement a été divisée par deux en moyenne depuis le début des années 2000, c’est-à-dire depuis l’essor de la fast-fashion.

* rapport OXFAM :

L’impact de la mode : drame social, sanitaire et environnemental

1 an après l’adoption à l’Assemblée de la loi anti fast-fashion, il y a urgence !

Du 10 au 16 mars c’est la « Semaine du cerveau »

A cette occasion 2 scientifiques le Dr Emmanuel Desandes, du registre national des tumeurs solides de l’enfant à Nancy et auteur de l’étude de Santé publique France et le Dr Claire Morgand, directrice de la direction de l’observation, des sciences de données et de l’évaluation à l’Institut national du cancer (INCa) rapportent les chiffres d’une dernière étude sur les cancers du cerveau.

Ils mettent l’accent sur ce  type de tumeur du système nerveux central qui a vu son incidence la plus augmenter entre 2000 et 2020 en France métropolitaine pour  les 15-39 ans. Ce sont les glioblastomes qui ont  augmenté de 6,11 % en moyenne par an chez les adolescents et les jeunes adultes, selon une récente étude associant Santé publique France, l’Institut national du cancer, avec le soutien de la Ligue contre le cancer. Ces  cancers très agressifs touchent un type de cellules très particulières, celles qui soutiennent et protègent les neurones. Ils sont cependant rares (10% des  tumeurs du système nerveux central ) si ce n’est que l’on les  observe   plus particulièrement chez les jeunes.

Certaines études ont émis des hypothèses sur des facteurs intrinsèques, tels que l’ethnie, le sexe, les facteurs génétiques et les antécédents familiaux de gliomes. Il y a aussi des hypothèses sur des facteurs extrinsèques, comme des radiations ionisantes, ou des facteurs de risques environnementaux, notamment l’hypothèse des pesticides ou des champs électromagnétiques. »

https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2025/incidence-des-cancers-chez-les-adolescents-et-jeunes-adultes-ages-de-15-a-39-ans-et-evolutions-entre-2000-et-2020-dans-les-departements-de-france