Tous les articles par Jacqueline Collard

Quelques avancées en faveur du climat et pourtant l’urgence se fait sentir

Sous l’impulsion du gouverneur de Californie, Jerry Brown, 11 états et provinces de 7 pays ont signé, le 19 mai, un pacte non coercitif ayant pour but de limiter l’augmentation des températures mondiales en-dessous des 2°C,  accord sans précédent pour diminuer leurs émissions de gaz à effets de serre.

De même au Brésil, les politiques de sensibilisation à la déforestation portent leurs fruits. Selon une étude publiée le 12 mai dans Conservation Letters, le rythme de la déforestation de la forêt tropicale a reculé depuis 10 ans et depuis 10 ans, les éleveurs de bovins réduisent la coupe de forêt amazonienne destinée à étendre leurs pâturages.

.Alors que la sécheresse nuit gravement à la santé des arbres, l’actualité est là pour nous le rappeler : en 2014, troisième année de l’extrême sécheresse qui accable la Californie, parait une étude publiée dans Nature Climate Change montre que les forêts commencent à subir les effets du réchauffement climatique, au risque d’accélérer les rejets atmosphériques de carbone, dont elles stockent un quart des réserves terrestres. Premiers à souffrir du changement, les arbres les plus grands et les plus vieux y sont les plus vulnérables, révèle cette  étude.

Etude de l’ANSES Pestil’home : utilisation des pesticides

Le mot « pesticide » – de l’anglais « pest », « ravageurs » – désigne les substances et les préparations utilisées pour prévenir, contrôler ou éliminer les organismes jugés indésirables. Plantes, animaux, champignons sont détruits par leur action, lors d’usages agricoles mais aussi chez les particuliers.

Ainsi, une partie des produits biocides ainsi que des antiparasitaires humains et vétérinaires, compte tenu de leur rôle, peuvent être considérés comme des pesticides, au même titre que les produits à usages agricoles, ou ceux destinés à l’entretien des espaces verts (produits phytopharmaceutiques). Si des études sont régulièrement menées sur l’exposition de la population aux pesticides à usages agricoles, aucune donnée représentative de la population française n’existe en revanche concernant l’exposition aux produits que vous utilisez chez vous, dans votre jardin ou encore pour traiter vos animaux.

L’étude Pesti’home : En juillet 2014, l’Anses a lancé la première étude nationale sur ce sujet. Cette vaste collecte de données est financée par les ministères en charge de l’écologie, de la santé et de l’agriculture, dans le cadre du plan Ecophyto. L’Observatoire des résidus de pesticides (ORP) de l’Anses est chargé de recueillir des données sur votre utilisation des produits destinés à éliminer les nuisibles (insectes, acariens, rongeurs, poux, mauvaises herbes, etc.) ou à traiter les plantes (insectes, champignons, maladies). Les produits concernés par l’étude sont tous ceux que vous pouvez utiliser à l’intérieur ou autour de votre habitation, y compris ceux que vous appliquez sur vos animaux de compagnie.

Les résultats de ces travaux sont essentiels pour estimer l’exposition de la population française aux pesticides. Ils viendront compléter les études déjà existantes sur les expositions via l’alimentation et celles liées aux utilisations professionnelles de ces produits. Les informations issues de cette étude sont fondamentales pour définir les priorités de santé publique, et votre participation permettra de nourrir les recherches scientifiques dans un domaine encore peu connu. Cette étude portera sur 2 100 foyers, tirés au sort en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion et en métropole et ceci répartis dans 180 communes choisies aléatoirement sur les territoires.

 

 

26 Mai Journée mondiale de la biodiversité

La Journée mondiale de la biodiversité constitue l’occasion de rappeler que la préservation, la gestion durable et la restauration de la biodiversité peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre le dérèglement climatique.th-16

En partenariat avec l’union internationale pour la conservation de la nature, la France est engagée pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre, faciliter l’adaptation aux effets du changement climatique et stopper l’érosion de la biodiversité. La restauration des mangroves, la gestion durable d’aires naturelles et marines protégées ou de massifs forestiers, l’instauration de systèmes de paiement pour les services rendus par les écosystèmes sont autant d’actions concrètes dans ce sens. Nous allons par ailleurs prochainement ratifier le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage équitable des avantages découlant de leur utilisation.

La France promeut également dans sa coopération avec ses partenaires du Sud les initiatives en faveur du financement de la biodiversité et est mobilisée pour que cette dimension soit prise en compte dans le cadre de développement post-2015.

Nous souhaitons que l’assemblée générale des Nations unies décide du lancement de la négociation d’un accord d’application de la convention de Montego Bay pour protéger la biodiversité en haute mer.

La santé publique n’est pas prioritaire aux yeux de l’Union européenne

L’Union Europénne a abandonné les lois sur les pesticides en raison de la pression américaine en relation avec le TTIP (traité de libre échange transatlantique en cours de négociations), comme le révèle des documents

Le projet de l’UE de réglementer les produits chimiques hormono-perturbateurs liés au cancer et l’infertilité masculine a été repoussé sous la pression de responsables américains du commerce dans le cadre des discussions sur
l’accord de libre-échange, le partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (TTIP) [autrement dit TAFTA], comme le montrent des documents récemment publiés.
Le projet de l’UE consistait à définir une liste de critères qui auraient interdit 31 pesticides contenant des perturbateurs endocriniens (PE). Mais ceux-ci ont été délaissés dans la crainte de représailles commerciales, suite à des pressions agressives de lobbys américains, comme en témoigne l’accès aux documents d’information obtenus par Pesticides Action Network (PAN) Europe.


Le résultat a été que la législation prévue pour 2014 a été repoussée jusqu’à au moins 2016, malgré des coûts estimés pour la santé de 150 milliards par an en Europe due aux affections endocriniennes, telles que la perte de QI, l’obésité et la cryptorchidie une maladie qui affecte les organes génitaux de bébés garçons.

Pour Bas Eikhout, député européen Vert, ces faits sont « incroyables ». « Ces documents montrent de façon convaincante que le TAFTA non seulement représente un danger pour l’avenir en baissant les normes de l’Europe, mais qu’en plus, cela se produit déjà au moment où nous parlons » affirmait-il au journal « Guardian ».

.pesticides non merci

Suite aux révélations du Guardian sur l’étendue du lobbying de l’industrie menant à l’abandon des critères, 64 députés déposaient, cette année, une question à la Commission à propos des retards sur la classification des perturbateurs endocriniens. La Suède , le Parlement européen et le Conseil européen ont déposé des recours contre la Commission et ce blocage législatif.

Juste quelques semaines avant que ces règlementations ne soient abandonnées, il y a eu un tir de barrage par des firmes européennes comme Dupont, Bayer, BASF au sujet des perturbateurs endocriniens. L’association des industries chimiques, Cefic, prévenait que le problème des perturbateurs endocriniens « pouvait devenir un problème qui bloque l’avancée des négociations entre les Etats-Unis et l’Union européenne ».

Le géant de la chimie, BASF, dénonçait le fait que l’interdiction des pesticides « allait réduire le libre échange des produits agricoles au niveau mondial ».

Au même moment, le département de l’agriculture, très pro-industrie de la Commission, pesait sur le débat interne de l’Union européenne après avoir été « informé par des représentants de l’industrie chimique des Etats-Unis ».

Un thème qui revenait dans les lettres de lobbying évoquait le besoin de fixer des seuils sans danger d’exposition aux perturbateurs endocriniens, même si les preuves scientifiques s’accumulent pour suggérer que le modèle linéaire des seuils – dans lequel des doses plus élevées provoquent des effets plus importants – ne convient pas aux perturbateurs endocriniens.

« Le système endocrinien humain est régulé par les hormones et les récepteurs hormonaux sont sensibles aux faibles doses. »explique Hans Muilerman, coordinateur de PAN Europe. « Dans les études de toxicité sur les animaux, les effets sont observés à faibles doses mais disparaissent à des doses plus fortes. Mais dans le domaine règlementaire, les faibles doses ne sont pas testées ».

Un porte-parole de la Commission insistait sur le fait que les inquiétudes concernant la santé et l’environnement seraient entièrement prises en compte, malgré les pressions de l’industrie ou des groupes commerciaux.Affaire à suivre !

Menace des autorités européennes pour la France

La commission européenne ordonne à la France d’agir contre la pollution, d’autant plus que la France accueille la COP 21 qui doit s’attaquer au changement climatique et prendre des mesures au quotidien indispensable pour tous.

Dans un communiqué publié mercredi 29 avril, la commission européenne a menacé les autorités françaises d’un renvoi en justice, si celles-ci ne prennent pas de mesures « ambitieuses, rapides et efficaces, dans un délai de deux mois » pour limiter l’exposition de la population aux particules fines en ciblant notamment Lyon, Grenoble et la vallée de l’Arve.

Hasard du calendrier, les chiffres publiés par l’OMS et l’OCDE le 28 avril donnent raison à cette injonction de la commission : la pollution de l’air coûte plus 1 400 milliards d’euros chaque année aux économies européennes, et entraînent quelques 600 000 décès prématurés et pathologies chroniques.
Baisse de subventions des associations en charge des mesures de qualité de l’air atmosphérique , enterrement du  projet d’autoroute ferroviaire entre l’Espagne et le nord de la France qui aurait permis de mettre 85 000 camions par an sur les rails.

Jean-Charles Kohlhaas, président de la commission transports à la Région Rhône-Alpes relève : « C’est la suite logique d’une politique de soutien au transport routier menée par l’État : suppression de la pollu-taxe, soutien aux sociétés d’autoroute, renoncements face à l’industrie diesel. Pourtant le fret ferroviaire est un maillon essentiel de la lutte contre la pollution : le transport routier est un des principaux émetteurs de CO2 mais aussi de particules fines »

En Rhône-Alpes il y a urgence et en particulier pour nos vallées alpines souvent siège d’une importante pollution.
Aussi le président de la Commission transports à la région propose des solutions qui sont les suivantes:

  • Des camions chargés sur des trains dès Ambérieu ou Valence et le  développement de plateformes fret intermodales, connectées aux grands axes ferroviaires et aux zones d’activités.
  • La mise en place d’une redevance poids lourd sur le modèle Suisse : à un niveau conséquent pour financer des infrastructures alternatives à la route, mais aussi pour assurer leur attractivité, en rétablissant la vérité des coûts du transport routier.
  • Interdiction des 44 tonnes et des camions les plus polluants
  • Des mesures automatiques limitant la circulation de poids lourds dès le premier pic de pollution aux particules fines
  • Circuits courts, économie circulaire, relocalisation : soutenir l’économie de demain, sobre en transports et moins polluante.

La commission européenne ordonne à la France d’agir contre la pollution. D’autant que la France accueille la COP 21 qui doit s’attaquer au changement climatique et prendre des mesures au quotidien indispensable pour tous.

Dans un communiqué publié mercredi 29 avril, la commission européenne a menacé les autorités françaises d’un renvoi en justice, si celles-ci ne prennent pas de mesures « ambitieuses, rapides et efficaces, dans un délai de deux mois » pour limiter l’exposition de la population aux particules fines en ciblant notamment Lyon, Grenoble et la vallée de l’Arve.

Hasard du calendrier, les chiffres publiés par l’OMS et l’OCDE le 28 avril donnent raison à cette injonction de la commission : la pollution de l’air coûte plus 1 400 milliards d’euros chaque année aux économies européennes, et entraînent quelques 600 000 décès prématurés et pathologies chroniques.
Baisse de subventions des associations en charge des mesures de qualité de l’air atmosphérique , enterrement du  projet d’autoroute ferroviaire entre l’Espagne et le nord de la France qui aurait permis de mettre 85 000 camions par an sur les rails.

pollution trafic urbain

Jean-Charles Kohlhaas, président de la commission transports à la Région Rhône-Alpes relève : « C’est la suite logique d’une politique de soutien au transport routier menée par l’Etat : suppression de la pollutaxe, soutien aux sociétés d’autoroute, renoncements face à l’industrie diesel. Pourtant le fret ferroviaire est un maillon essentiel de la lutte contre la pollution : le transport routier est un des principaux émetteurs de CO2 mais aussi de particules fines »

En Rhône-Alpes il y a urgence et en particulier pour nos vallées alpines souvent siège d’une importante pollution.
Aussi le président de la Commission transports à la région ajoute comme solutions:

  • Des camions chargés sur des trains dès Ambérieu ou Valence et le  développement de plateformes fret intermodales, connectées aux grands axes ferroviaires et aux zones d’activités.
  • La mise en place d’une redevance poids lourd sur le modèle Suisse : à un niveau conséquent pour financer des infrastructures alternatives à la route, mais aussi pour assurer leur attractivité, en rétablissant la vérité des coûts du transport routier.
  • Interdiction des 44 tonnes et des camions les plus polluants
  • Des mesures automatiques limitant la circulation de poids lourds dès le premier pic de pollution aux particules fines
  • Circuits courts, économie circulaire, relocalisation : soutenir l’économie de demain, sobre en transports et moins polluante.

Tout ce que nous appelons de nos voeux dans la cadre d’une limitation des pollutions sur notre région