Tous les articles par Jacqueline Collard

Le centre de recherches sur les ENR confirme leur succès

En 1990, l’Union européenne avait émis 5626,3 millions de tonnes de CO2. En 2012, les mêmes Etats en ont relargués 4546 millions de tonnes. Chaque européen est passé de 12 tonnes de GES par an émises à 9 tonnes, le tout en un quart de siècle.

Les rapports du centre de recherches sur les énergies renouvelables que les Etats membres doivent remettre tous les deux ans à la Commission européenne à propos des leurs progrès en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES), montrent  sans ambiguïté le rôle croissant des énergies renouvelables.

Les éoliennes, panneaux solaires, centrales à biomasse, méthaniseurs ont bien quitté la place marginale qu’ils tenaient au début du siècle pour commencer à se substituer aux énergies fossiles.

C’est le secteur de l’électricité qui –sans surprise- contribue pour 64% à la réduction des GES par les énergies renouvelables. Un poids qui va croissant, cette part n’était que de 56,3% en 2009.

Le second secteur est celui du chauffage et de la climatisation comptant pour 31,3%, en baisse puisque cette part était de 39% en 2009. L’utilisation du bois, des déchets, de la géothermie pour la production de chaleur semble donc progresser beaucoup plus lentement.

Le troisième secteur est celui des transports comptant pour 4,7%. Les biocarburants sont responsables de l’essentiel des 33,8 millions de tonnes de GES évitées constatées en 2012 dans ce secteur qui stagne depuis 2009. Près des deux tiers des émissions évitées proviennent de cinq pays : l’Allemagne (144,5 millions de tonnes), la Suède (98 millions de tonnes), la France (82,4 millions de tonnes), l’Italie (70,94 millions de tonnes) et l’Espagne (56,86 millions de tonnes). On retrouve le même palmarès pour le secteur électrique.

lyon

Les 716 millions de tonnes épargnées correspondent en effet à une part de 13,6% des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen encore largement dominé par le pétrole et le gaz. La directive européenne sur le climat  adoptée en 2009 impose aux Etats un objectif de 20% d’ici 2020.

Dans le cadre de la négociation sur le climat qui se déroulera à Paris en décembre, l’Union européenne a annoncé vouloir réduire ses gaz à effet de serre de 40% en 2030 avec une part de production des énergies renouvelables fixée à 27%. Soit le double de la production actuelle. Et potentiellement 1500 millions de tonnes de GES en moins dans l’atmosphère.

Consultation publique du décret sur l’économie circulaire et sur les déchets

Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie vient d’ouvrir, ce 6 août 2015, sur son site internet, une consultation publique relative au projet de décret « relatif à la promotion de l’économie circulaire et à la prévention et à la gestion des déchets ». Ce décret réunit, notamment, des mesures d’application des dispositions du titre IV de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui doit être prochainement promulguée, après après examen par le Conseil constitutionnel.
Ce projet de décret, qui comporte 31 articles, créé ou modifie de nombreux articles de la partie réglementaire du code de l’environnement mais aussi du code général des collectivités territoriales. Il fusionne plusieurs projets de décrets, en cours d’élaboration parfois depuis plusieurs mois.

Premier d’une longue série, ce texte détaille les mesures liées à l’économie circulaire et à la gestion des déchets.
Le gouvernement a mis en consultation, du 6 août au 4 septembre 2015, un premier projet de décret relatif à la loi sur la transition énergétique, adoptée le 22 juillet dernier. Il comporte neuf sections, relatives aux mesures sur les déchets et l’économie circulaire.

Pour consulter le projet de décret, cliquez ici.

Il ne se borne pas à décliner les mesures du titre IV de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui sera bientôt  promulguée et publiée. On notera notamment les dispositions relatives au service public local de collecte des déchets ou à la réforme, toutefois limitée, de la procédure de sortie du statut de déchet( article 20).

La réforme la plus « lourde » que comporte ce projet de décret est sans doute celle relative au contenu du contrat de gestion des D3E ( section 6 Article11 et 12) que les opérateurs de gestion de ces déchets – ménagers et professionnels – doivent conclure à bref délai avec les éco-organismes ou les systèmes individuels.

D3E

70 ans après, le Japon paie encore le prix de Hiroshima et Nagasaki

Le 6 août 1945, à 8h15, un B-29 américain largue une bombe atomique au-dessus de la  ville d’Hiroshima. Plus de 80 % des habitants dans un rayon d’un kilomètre autour du point d’explosion de « Little Boy » sont tués sur le coup. Quelque 70.000 personnes meurent instantanément, un bilan qui atteindra 140.000 victimes dans les mois suivants. Trois jours plus tard, le 9 août, les Etats-Unis lancent une nouvelle attaque sur la ville de Nagasaki, à 400km d’Hiroshima, où une deuxième bombe tue 70.000 personnes.
Au-delà de l’horreur des chiffres, les conséquences humaines sont extrêmement lourdes. Une vie de souffrances physiques et psychologiques attend les 450.000 survivants, les « hibakusha » (« exposés à la bombe »), chez qui la force et la chaleur de l’explosion, ainsi que les radiations, provoquent d’innombrables symptômes : perte des cheveux, cicatrices chéloïdiennes,(excroissances de peau qui se développent sur les cicatrices) leucémie et cancers, notamment.

« Soixante-dix ans après la bombe, les risques de cancers continuent d’augmenter chez les hibakusha », explique Noboru Takamura, professeur à l’Institut des maladies de la bombe atomique, fondé en 1962 au sein de l’université de Nagasaki. « Les risques de leucémie ont disparu après environ dix ans, mais on observe ces dernières années des maladies de la moelle osseuse nommées MDS », pour syndromes myélodysplasiques. Le risque de cancers multiples a aussi fortement augmenté au cours des trente dernières années, notamment chez ceux qui se trouvaient à moins d’1,5 km du centre de l’explosion.

Créé à l’origine pour étudier les conséquences à long terme sur la santé des hibakusha de Nagasaki, l’Institut a également dépêché des équipes à Tchernobyl quelques années après la catastrophe nucléaire de 1986, quand l’Union soviétique a autorisé l’accès aux chercheurs étrangers. Les scientifiques ont notamment étudié les conséquences de l’exposition aux radiations, externe par les nuages radioactifs et l’environnement, mais aussi interne, par la consommation d’eau et de nourriture contaminées.

Annie Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches honoraires à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et spécialiste en santé publique nous transmets son appréciation sur le retour d’expérience de ces événements catastrophiques:

« Les effets biologiques des irradiations sont désormais connus pour être beaucoup plus diversifiés et complexes que ne le suggère le « modèle linéaire sans seuil » dont on parle généralement. Selon ce modèle adopté par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), il n’existe aucune dose en deçà de laquelle il n’y aurait pas d’effet.

 Pour d’autres, il n’y aurait aucune conséquence pathologique en dessous de 100 millisieverts (mSv). Or des études ont montré que les effets sont, certes, liés à l’exposition aux radiations, mais de façon dite non linéaire. Et il existe aujourd’hui suffisamment d’éléments de preuve — théoriques et empiriques — pour penser que la relation entre la dose de rayonnement et la réponse biologique est peu susceptible d’être linéaire pour les faibles doses. Selon ces études, la réponse biologique part de zéro (dose nulle) et augmente ensuite fortement pour s’aplanir à des doses plus élevées. Ainsi, selon moi, l’hypothèse linéaire est non seulement non valide, mais elle contribue à obscurcir la lecture de l’évaluation du risque associé aux faibles doses car elle ne rend pas compte des effets pathogènes radio-induits chez les êtres humains.

Elle poursuit: « on devrait considérer non seulement les radionucléides projetés dans l’atmosphère au moment de l’accident — puis au cours des premiers jours et semaines qui suivent — mais aussi ceux libérés à faibles doses de façon continue par la suite et que l’on retrouve dans la contamination radioactive de l’air, de l’eau et du sol.

Ainsi, depuis 1987, les principaux radionucléides issus de la catastrophe de Tchernobyl sont constitués par le césium-137 et le strontium-90. Or, alors que la part de Cs-137 dans les premiers jours après l’explosion de la centrale ne dépassait pas 4% de l’irradiation externe totale, elle a constitué vingt ans après la catastrophe 95% de la dose totale d’irradiation humaine. Or, 40% des territoires de l’Europe ont été exposés au Cs-137 de Tchernobyl dont la contamination ne durera pas moins de 300 ans pour ce radio-élément !

Réforme de la commission sécurité des consommateurs

Un  amendement du sénat  réforme la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC), afin d’en permettre le transfert au sein du Conseil national de la consommation (CNC).

En effet, la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) connaît depuis plusieurs années une baisse d’activité sensible et régulière qui trouve son origine, d’une part dans un fonctionnement complexe, et d’autre part dans un manque avéré de visibilité.

Le Conseil national de la consommation, organisme consultatif paritaire entre professionnels et consommateurs, présidé par le ministre chargé de la consommation dont la DGCCRF organise les travaux et assure le secrétariat, est une structure adaptée aux travaux de cette commission. L’intégration de la Commission au sein du CNC se concrétisera par la création d’une commission permanente de la sécurité des produits non alimentaires, sur l’exemple de l’instance permanente traitant, au sein du CNC, des produits agro-alimentaires et de nutrition.

Ce positionnement permettra aux missions actuellement exercées par la CSC de bénéficier du dynamisme, de la visibilité et de l’audience d’une structure entièrement dédiée à la protection économique et à la sécurité des consommateurs.

Cette nouvelle structure bénéficiera des moyens humains et financiers antérieurement dédiés à la CSC au sein du budget de la DGCCRF.

Vous trouverez ci joint le rapport d’activités 2014 avec les thématiques prioritaires : la CSC publie son rapport d’activité

ACTU RA 2014

Alerte sécheresse pour 60 départements

La gazette des communes communique :

Tous les départements des régions Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine, Centre, Bourgogne, Auvergne et la quasi-totalité de Rhône-Alpes (sauf l’Ain) sont soumis à ces restrictions, qui touchent de nombreux bassins versants (eaux de surface mais pas les nappes phréatiques) avec des degrés de sévérité très variables selon les situations.
60 départements étaient soumis dés le  24 juillet à des restrictions d’eau en raison de la sécheresse et des fortes chaleurs survenues ces dernières semaines, particulièrement dans le centre, l’ouest et le sud-ouest de la France, selon un décompte réalisé par le ministère de l’Écologie.

Les seuils entraînant les mesures de restriction sont en effet définis au niveau local par les préfets, pour une durée limitée et un périmètre déterminé. Quatre niveaux ont été définis: vigilance, alerte, alerte renforcée et crise.

Au total, la carte réalisée par le ministère de l’Écologie  recensait vendredi 28 départements avec des bassins versants placés en situation de « crise » et 11 en « alerte renforcée ».

En Rhône-Alpes par exemple, l’Ardèche est particulièrement touchée, où plusieurs bassins versants du nord du département ont été placés en situation de « crise » par la préfecture. Celle-ci interdit tout prélèvement d’eau aux professionnels (notamment de l’agriculture) et aux particuliers, hormis pour les priorités (sous conditions, par exemple dans les serres agricoles et pour l’abreuvage des animaux).

Dans la région Aquitaine, la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne sont également très affectés par la sécheresse, de même que le Lot et le Tarn-et-Garonne voisins en Midi-Pyrénées.

La sécheresse touche aussi des régions situées plus au nord, comme la Charente, la Vienne, les Deux-Sèvres ou la Loire-Atlantique, la Vendée et le Maine-et-Loire, où de nombreux bassins versants sont également en « crise ».

Si le phénomène épargne pour l’instant les départements les plus septentrionaux, il parvient jusqu’en région parisienne, où des restrictions d’eau « de crise » ont été prises dans le Loiret, la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne.

La sécheresse augmente les risques d’incendie, qui se sont multipliés au cours des derniers jours en Rhône-Alpes, Bourgogne et Aquitaine. Le département des Landes, très boisé, est classé au niveau 2 (sur 3) concernant les risques d’incendies de forêt.

La sécheresse risque en outre d’avoir des répercussions sur la situation des éleveurs, déjà en difficulté. Ceux-ci redoutent la pénurie de fourrage et par conséquent la hausse de leurs charges.

pour plus de détails : Carte des arrêtés