Tous les articles par Jacqueline Collard

Un nouveau Nutriscore annoncé plus exigeant

Le Nutri-Score a été développé en France en 2017, sous l’égide du chercheur Serge Hercberg de l’Université Sorbonne Paris Nord : son objectif initial était noble : informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires pour les aider à faire des choix plus sains et lutter contre l’obésité cette révision devrait prendre en compte de façon plus efficiente des sucres, du  sel, des mauvaises graisses, comme  l’absence de fibres.

Or le Nutri-Score ne prendrait pas en compte certains des enjeux de santé publique les plus problématiques: pesticides, allergènes, additifs, modes de production et de transformation pourtant importants quant à la qualité nutritionnelle des produits.

Or 6 ans après seulement 25% des produits alimentaires l’indiquent et cependant il n’est pas réputé comme suffisamment informatif, c’est dans ce cadre un nouveau Nutriscore est proposé à compter du 1er janvier 2024, mais les industriels de l’agro-alimentaire auront jusqu’à 2026 pour le mettre en œuvre.

Ce nouveau calcul du Nutri-Score connaît une révision intégrale de son algorithme en particulier intégrant une meilleure connaissance des quantités de sucres et de sel du produit

  • Harmoniser l’algorithme en assurant une classification cohérente de l’ensemble des boissons. Ainsi, le lait, les boissons lactées et les boissons végétales ont été incluses dans cet algorithme en assurant une classification du lait écrémé et demi-écrémé dans les classes les plus favorables et en permettant une différenciation entre les différents types de lait selon leur teneur en matières grasses et avec les boissons lactées sucrées
  • Mieux différencier la composition nutritionnelle des boissons selon leur teneur en sucres, en particulier pour les boissons faiblement sucrées, et modifier l’algorithme afin de limiter la substitution des sucres par des édulcorants
  • Maintenir la position spécifique de l’eau – seule boisson recommandée sans réserve par les organisations internationales – dans la catégorie A
  • Conserver une classification globalement similaire des jus de fruits et nectars (incluant les smoothies) par rapport à l’algorithme actuel du Nutri-Score, jugée adéquate par les experts au regard de la littérature scientifique
  • Est prévu dans le futur proche un « Nutri-score du climat et de la biodiversité » pour les produits alimentaires en privilégiant un affichage plus global, tenant compte de la « santé de la Terre ». On parlerait alors du Planet-score intégrant la présence de pesticides, biodiversité,les impacts climat et un pictogramme sur le mode d’élevage.

Les industriels ont deux ans pour écouler les stocks avec les anciennes étiquettes.

Le communiqué de presse du 24/03/2023 « L’algorithme de calcul du Nutri-Score évolue pour promouvoir des choix alimentaires plus favorables à la santé »

Communiqué de presse : Télécharger (pdf – 554.9 Ko)

 

Au 1er janvier, nouvelle cartographie des quartiers prioritaires : QPV

10 ans après la publication de la loi Lamy (programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014) qui retenait pour la première fois un critère unique de pauvreté pour définir les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), cette nouvelle géographie tient mieux compte de l’évolution des réalités socio-économiques : ce qui était attendu depuis longtemps par les élus. Actuellement étaient identifiés  1 514 QPV depuis 2014. Cette nouvelle cartographie entrera en vigueur dès le 1er janvier 2024.

Grâce à ce nouveau zonage, 1362 territoires métropolitains répartis dans tous les départements bénéficieront des dispositifs de la politique de la ville, parmi lesquels :

  • 960 quartiers maintenus voient leur périmètre évoluer ;
  • 111 nouveaux quartiers entrants ;
  • 40 quartiers sortants (du fait d’une amélioration socio-économique, d’une évolution démographique).

C’est l’un des grands chantiers en cours du ministère de la ville, et qui  suscite cependant de nombreuses interrogations d’élus. La refonte de cette mesure, qui définit les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), a été lancée en mai en vue des nouveaux contrats de ville, baptisés « Engagements quartiers 2030, nés du croisement des données de l’Insee et du travail de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), ils doivent en outre se trouver dans une unité urbaine de plus de 10.000 habitants et compter au moins 1.000 habitants..  « Les préfets ont été outillés à l’aide de cartes et de données de l’Insee actualisées pour échanger avec les élus locaux et redessiner la carte des quartiers prioritaires avec souplesse », indique le cabinet du ministre du logement et de la ville, Olivier Klein.»  Notre volonté était de répondre aux besoins des plus fragiles et d’avoir un zonage au plus proche des réalités de chaque territoire », a assuré dans un communiqué la secrétaire d’État chargée de la Ville.

LOI n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine

décret du 30 décembre 2023 :     https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=TngutXAISa4GeWXvS4DQMX-OXqevYP_NfPacm0cQN3E=

https://www.ecologie.gouv.fr/nouvelle-carte-des-quartiers-prioritaires-politique-ville

Un rapport de l’ECHA dénonce la présence de substances chimiques dangereuses

Près d’un cinquième des articles de consommation courante contrôlés en Europe contiennent des niveaux préoccupants de substances chimiques dangereuses, selon l’Agence européenne des produits chimiques ( l’ECHA).

Une vaste opération de contrôles menées  dans 26 pays de l’Union européenne signale des niveaux excessifs de substances chimiques dangereuses dans de nombreux produits de grande consommation , elle vient de livrer ses résultats :  2400 produits de grande consommation ont été examinés. Parmi eux, 18% ne respectait pas les normes européennes.

Les articles testés portaient sur des articles de  de mode comme les sacs, les bijoux et les vêtements, les jouets pour le bain, les articles de puériculture comme les tapis d’éveil, les poupées, les costumes, les figurines en plastique  et c’est  15 % de ces produits testés qui n’étaient pas conformes. Parmi les jouets non électriques, 16 % contenaient aussi des phtalates et d’autres substances réglementées, ce qui est d’autant plus inquiétant qu’ils sont  utilisés par  des enfants évidemment  plus vulnérables. 52% de ces produits examinés se sont révélés non conformes, comme jouets électriques, casques audio, câbles… sans compter ceux qui contiennent du plomb ou des phtalates ( les phtalates dans les pièces en plastique souple), mais aussi d’autres substances réglementées telles que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le nickel, l’acide borique ou les nitrosamines.

Enfin, les articles textiles et les accessoires de mode font partie du lot ciblé par l’ECHA. 15% des 895 produits analysés contenaient des phtalates, des PCC ( chrome hexavalent), du plomb ou encore du cadmium, un métal considéré comme cancérogène certain pour l’Homme. À noter que les sacs et les bijoux représentent à eux-seuls plus de 70% des articles en infraction avec la législation dans cette catégorie.

En outre, au-delà de l’impact potentiel sur la santé des utilisateurs , ces substances chimiques représentent un vrai risque écologique. Certaines ont en effet la caractéristique d’être persistantes, c’est-à-dire qu’elles ne se décomposent pas, tout au long de leur existence, aussi leur recyclage revêt un problème supplémentaire.

Malgré le retrait de 85 % des produits non conformes du marché, moins de la moitié des entreprises contrevenantes ont été sanctionnées, les pays producteurs étant souvent d’origine asiatiques.

Les détails peuvent être retrouvés sur le site de L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), lors de sa communication publiée mercredi 13 décembre 2023.

https://echa.europa.eu/fr/-/hazardous-chemicals-found-in-many-consumer-products

Des collectifs soignants s’alarment des conséquences de la loi sur l’immigration

Ce collectif de plus de 5.000 professionnels de santé et une cinquantaine d’organisations de soignants alertent ce samedi sur les « conséquences sanitaires et sociales dramatiques », selon eux, de la loi sur l’immigration, appelle le gouvernement présidence à « retirer cette loi mortifère pour la santé publique ».

Cette loi « remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste ». Elle aura des conséquences notamment sur la santé « des plus vulnérables, les enfants », assurent-ils, redoutant « une dégradation intolérable de la mortalité infantile, qui s’est déjà accrue depuis dix ans en France » du fait « des inégalités sociales notamment ». Ce texte « est contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant », écrivent-ils, citant la « limitation du regroupement familial », la « complication des démarches administratives nécessaires pour les mineurs isolés » ou la « limitation des hébergements d’urgence ».

Ils pointent en particulier: « La suspension de la prise en charge médicale pour les demandeurs d’asile déboutés et les restrictions du titre de séjour pour maladie grave », risquent, elles, « d’augmenter les urgences médicales » et de contribuer à propager des « maladies infectieuses ». Sans compter que la France en déficit de soignants se situe en contradiction grave en effet, »Comment concevoir humainement que l’on attire en France des médecins, au détriment de leurs pays d’origine, tout en refusant de soigner les malades de ces mêmes pays ? »

Un rapport sénatorial pointe les imperfections de la gestion des pesticides

Débutée en juin , la commission d’enquête sénatoriale sur l’échec des plans Écophyto de réduction des pesticides a rendu ses conclusions : elle sont édifiantes.

Cette enquête parlementaire pointe les causes de l’échec des plans nationaux de réduction des pesticides. Cette commission, ouverte à l’Assemblée nationale à la suite d’une proposition a présenté son rapport le jeudi 14 décembre avant de le publier ce jeudi 21 décembre. L’objectif annoncé: « identifier les causes de l’incapacité de la France à atteindre les objectifs des plans successifs de maîtrise des impacts des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale et notamment sur les conditions de l’exercice des missions des autorités publiques en charge de la sécurité sanitaire

Frédéric Descrozaille, député et président de la commission d’enquête s’exprime sans détours “ Plusieurs administrations centrales sont concernées par cette problématique, mais continuent d’opérer en silo sans la moindre coordination interministérielle ”

L’accent est mis sur « les causes de l’incapacité de la France » à atteindre ses objectifs en matière de produits phytosanitaires, fixés dans les plans Ecophyto successifs, à l’heure où le Gouvernement a lancé les travaux de préparation d’un nouveau plan Ecophyto.

Son rapporteur Dominique Potier, député PS (Meurthe-et-Moselle), à l’initiative de ce travail, dresse un constat déjà maintes fois commenté : « Tous les compartiments de l’environnement sont contaminés par les produits phytosanitaires. » Il atteste, par exemple, que 4 300 captages d’eau potable ont été fermés entre 1980 et 2019 pour cause de pollutions aux nitrates ou aux pesticides, lesquelles menacent toujours « un tiers du territoire français ».

Pour tenter de remédier à ces dysfonctionnements et au reste des défauts recensés dans le rapport, la commission d’enquête recommande une série de réformes constituant « au moins trois ans de propositions (réglementaires ou législatives) » Soyons donc attentifs à ces mises en œuvre.

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/opendata/CRCANR5L16S2023PO825311N004.html

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/organes/autres-commissions/commissions-enquete/ce-maitrise-impacts-produits-phytosanitaires/documents?typeDocument=crc