Tous les articles par Jacqueline Collard

Reconnaissance juridique d’un cas d’électrohypersensibilité

C’est une décision historique puisque pour la première fois le handicap lié à l’électrohypersensibilité a été reconnu par la Justice française, jugement transmis par Robin des Toits. Après expertise médicale, le syndrome qui obligeait la patiente à vivre recluse a été considéré comme bien réel, avec une « description des signes cliniques (…) irréfutables ». Le handicap a été estimé équivaloir à une « déficience fonctionnelle de 85% », ouvrant droit à une allocation « adulte handicapé ».

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S’il y a un précédent en terme d’aide financière pour cause d’hyperélectrosensibilité, c’est tout de même une nouvelle page qui s’ouvre puisque le précédent relevait d’un « accord à l’amiable » avec la Maison départementale des personnes handicapées de l’Essonne.

Etienne Cendrier de Robin des Toits, pour qui « souvent la justice est plus humaine que les politiques qui protègent les industriels » espère que le jugement de Toulouse fasse jurisprudence.

Plus d’informations sur :  www.robindestoits.org

 

Un mois de juillet très chaud à l’échelle mondiale

D’après la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, l’agence météorologique américaine) et l’Agence météorologique japonaise, ce fut le mois le plus chaud, tous mois confondus, à l’échelle mondiale depuis qu’existent les mesures et les sept premiers mois de l’années ont été également les plus chauds jamais enregistrés, . En France, c’est le troisième plus chaud après 2006 et 1983.

De nombreux records de chaleur ont été ainsi pulvérisés le jeudi de l’Ascension en Espagne, jusqu’à 45°C le 14 mai ! C’est elle qui a fait que l’on a battu des records de chaleur en altitude. Les mesures de référence à 1500 m ont atteint des niveaux inédits. Le fait d’avoir des masses d’air chaud « de plus en plus chaud » est cohérent avec le réchauffement global.

D’un point de vue global, il y a un événement El Niño très fort actuellement. Ce phénomène climatique se caractérise par des eaux plus chaudes dans le Pacifique qui relarguent de la chaleur dans l’atmosphère. Il s’accompagne de conditions très sèches en Australie, de typhons très intenses sur le Pacifique et de pluies plus fortes en Californie, et sur la côte ouest de l’Amérique du Sud. Par ailleurs, toujours à l’échelle mondiale, la température moyenne a tendance à être anormalement élevée pendant les années concernées par ces épisodes. Enfin, cela se produit alors que nous sommes dans un contexte de réchauffement climatique.

A nous de jouer SERA

.El Niño pourrait se renforcer, et 2015 a de grandes chances d’être l’année la plus chaude jamais enregistrée. En Europe, les fortes températures de juillet n’ont aucune raison d’impacter celles des mois suivants

De la radioactivité dans les Alpes 30 ans après Tchernobyl

La CRIIRAD (Comission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la RADioactivité) a procédé début juillet à un échantillonnage de divers sites du Mercantour dans les Alpes, faisant suite à une première campagne de mesure après la catastrophe de Tchernobyl, durant laquelle elle avait détecté des seuils de radioactivité élevés. Elle avait d’ailleurs demandé à l’époque (dans les années 98-99) aux autorités de baliser les zones les plus à risque du parc naturel afin d’éviter des expositions dangereuses et inutiles aux campeurs notamment. Recommandation restée lettre morte.

À la veille du trentième anniversaire de la catastrophe, si le danger lié à l’iode n’est plus d’actualité dans la mesure où sa demie-vie (c’est à dire le temps nécessaire à la désintégration de la moitié des molécules radioactive est de 8 jours), celle du césium 137 en revanche est de 30 ans, date qui sera atteinte le 26 avril prochain. C’est dans ce contexte que le directeur de la CRIIRAD a prélevé les sols repérés comme contaminés dans le Mercantour. Après analyse, lesdits échantillons  dépassant 100 000 Bq/kg en césium 137 (contre les 0 Bq/kg pour le même isotope au début du siècle dernier), ils entrent dans la définition de « déchets radioactifs »  et devront être confies à l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs).

La CRIIRAD appelle une nouvelle fois à la prudence puisque aucune balise pour signaler les lieux dangereux n’a été mise en place alors que « le fait de bivouaquer 2 heures sur certaines de ces zones induit toujours en 2015 une exposition non négligeable (débit de dose de 5 μSv/h au contact du sol).

Plus d’informations sur :

criirad.org/Fance / impact de TCHERNOBYL 29 ans après

 

Les horaires de travail au delà de 55h/semaine promoteurs de l’AVC

Selon une vaste étude, publiée jeudi 20 août 2015, dans The Lancet, les horaires de travail à rallonge accroissent le risque d’affection coronaire et d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Le rôle joué par le stress dans plusieurs maladies cardiovasculaires, dont les infarctus et les AVC, a déjà fait l’objet de nombreuses études, mais les effets des horaires de travail n’avaient jusqu’à présent pas été étudiés avec autant de précision.

En analysant les données fournies par des études portant sur 600 000 personnes originaires d’Europe, des États-Unis et d’Australie, des chercheurs ont découvert que travailler plus de 55 heures par semaine augmentait de 33 % le risque de faire un AVC et de 13 % celui de développer une maladie des coronaires (les artères nourricières du cœur) par rapport à un travail hebdomadaire de 35 à 40 heures.

Dans un commentaire joint à l’étude, le Dr Urban Janlert, de l’université suédoise Umea, rappelle que parmi les membres de l’OCDE (Organisation pour la coopération économique et le développement), la Turquie a la plus grosse proportion de salariés travaillant plus de 50 heures hebdomadaires (43 %), alors que les Pays-Bas ont la proportion la plus faible, moins de 1 %.

 Rappelons qu’en France le code du travail , un salarié ne peut travailler plus de 48 heures par semaine ou 10 heures par jour. Mais attention, ceux au forfait-jour échappent à cette règle. La loi impose toutefois un repos d’au moins 11 heures consécutives chaque jour et d’1 jour tous les 6 jours durant 24 heures ininterrompues.

Ce 13 août le point de dépassement de notre empreinte écologique est atteint

En moins de huit mois, notre société humaine a déjà consommé toutes les ressources naturelles renouvelables que la planète peut produire en un an. L’organisation non gouvernementale Global Footprint Network réalise ce calcul depuis une vingtaine d’années qui chaque année arrive plus tôt.
Grâce à des données fournies par les Nations unies, elle compare l’empreinte écologique, qui mesure l’exploitation des ressources naturelles de la Terre par l’homme, avec la biocapacité de la planète, c’est-à-dire sa capacité à régénérer ses ressources et absorber les déchets, comme les émissions de gaz à effet de serre. L’ONG détermine ainsi le jour de l’année où l’empreinte écologique dépasse la biocapacité. Pour 2015, ce « jour de dépassement » est le 13 août.

Toujours plus précoce, cette date avance de trois jours par an, en moyenne, depuis 1970. En 2005, elle tombait début septembre et en 1975, fin novembre. Si nous arrivons à nous accorder en cette fin d’année lors de la COP 21 sur une réduction de 30 % de nos émissions de CO2, nous pourrons infléchir la courbe. » En 2030, le jour du dépassement serait alors repoussé au 16 septembre, au lieu du 28 juin si rien ne change.
Dorénavant on peut considérer qu’ faudrait 1,6 planète pour répondre au besoin de l’humanité, même si tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Les Chinois auraient besoin de 2,7 Chine pour répondre à leur besoin. Ce qui la place devant la France (1,4) ou l’Inde (2), mais derrière la Suisse (3,5) ou le Japon (5,5). Et demain, si la tendance se poursuit, il faudra 2 planètes pour répondre à nos besoins en 2030.
Face à ce constat inquiétant, les 195 pays qui participeront aux négociations climatiques auront-ils encore les moyens d’inverser la tendance ?

« C’est un cercle vicieux : notre mode de consommation dégrade les écosystèmes dont nous dépendons. Il rejette des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et le réchauffement climatique aggrave encore la situation », alerte Diane Simiu, directrice des programmes du WWF France, organisation de protection de l’environnement.Elle met aussi l’accent sur la politique énergétique : « Les gouvernements doivent agir dès maintenant, en accélérant le déploiement des énergies renouvelables, en renforçant l’efficacité énergétique et en supprimant leurs subventions aux énergies fossiles. » Pour vivre à nouveau, un jour, dans les limites de notre planète.