Tous les articles par Jacqueline Collard

Des substances cancérigènes dans les emballages cartons des aliments

L’association européenne Foodwatch a publié les résultats des dosages d’hydrocarbure (dérivés de pétrole qu’elle a réalisé en laboratoire sur 120 aliments conditionnés dans des emballages cartons. Il s’agit donc d’aliments conditionnés dans un emballage carton, allant du riz, couscous, lentilles, pâtes, aux corn flakes, cacao, …

Conclusion, 43% des aliments testés dans les trois pays (France, Allemagne, Pays-Bas) ont été contaminés par des hydrocarbures aromatiques d’huile minérale ou MOAH (potentiellement cancérigène, mutagène, reprotoxique et perturbateurs endocriniens), et 83% le sont aux hydrocarbures saturés ou MOSH, substances bioaccumulable. Ces réslutats concernent aussi bien des marques connues (Nestlé) que des distributeurs (Carrefour, Auchan, Intermarché, Monoprix, Leclerc), mais aussi les produits pour enfants ou ceux étiquetés « bio ».

Pour Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch France « Le problème est connu des fabricants, des politiques et des experts depuis de nombreuses années. Mais ni la France ni l’Union européenne n’ont mis en place de législation destinée à protéger les consommateurs. Des solutions existent pour empêcher la migration des substances toxiques dans notre alimentation. Il faut les rendre obligatoires de toute urgence. » L’association a d’ailleurs lancé une pétition allant en ce sens.

Plus d’informations sur :  www.foodwatch.org

Le manque de sommeil augmente le risque de maladies cardiovasculaires

Dans une étude prospective publiée dans Sleep Medicine, des chercheurs coréens ont démontré le lien entre manque de sommeil et le syndrome métabolique. Le syndrome métabolique se définit comme la combinaison d’au moins trois des symptômes suivants : hyperglycémie, hypercholestérolémie, taux de glucose excessif, hypertension artérielle, une obésité androïde (accumulation de graisse au niveau de la taille et du ventre). Si chacun de ces symptômes pris isolément augmente déjà le risque de pathologies cardiovasculaires, leur combinaison dans le syndrome métabolique décuple ces risques, ainsi que ceux de développer un diabète.

L’étude portait sur 2 600 adultes suivis durant deux ans. Ceux qui dormaient moins de 6 heures par nuit avaient 41% de chances supplémentaires de développer un syndrome métabolique.  « Les petits dormeurs doivent être conscients qu’ils risquent de développer le syndrome métabolique, ce qui peut mener à des maladies dangereuses et chroniques », conclut Jang Young Kim.

Pour Kristen Knutson, chercheuse et spécialiste du sommeil, il d’autant plus important de réévaluer les habitudes de sommeil que « Nous ne savons pas encore s’il est possible d’annuler les conséquences (biologiques) » de nuits trop courtes.

Plus d’informations sur :  www.sleep-journal.com

Les « Villes respirables en 5 ans » de Rhône-Alpes

Suite à la procédure d’infraction engagée par la Commission Européenne contre la France au sujet des dépassements de seuils aux particules fines, la ministre de l’écologie avait lancé l’appel à projet « Villes respirables en 5 ans ». Parmi les 25 lauréats, on trouve sans surprise dans notre région Lyon et Grenoble qui avaient été explicitement visées par l’Europe en avril dernier, ainsi qu’Annemasse, Saint-Étienne, et Faussigny-Glières-Bonneville. Clermont-Ferrand est retenu comme « ville en devenir », c’est-à-dire qu’elle bénéficie d’un délai supplémentaire.

Pour obtenir le titre de « Ville respirable en 5 ans », qui donne accès à un appui méthodologique et financier de la part de l’ADEME et de l’État, 3 conditions doivent être réunies :

  • présentation d’un projet à l’échelle intercommunale
  • création d’une zone à circulation restreinte
  • au moins 2 autres points parmi les suivants : transport/mobilité, industrie, agriculture, logement, planification urbaine, innovation vecteur de la croissance verte.

Plus d’informations sur :   www.developpement-durable.gouv.fr

Un risque de cancer associé à la consommation de viande rouge

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’Organisation Mondiale de la Santé a publié dans The Lancet Oncology les résultats d’une méta-analyse portant sur 800 études épidémiologiques, et recherchant le lien entre consommation de viande rouge et cancer. Les experts ont conclu :

  • au caractère « probablement cancérigène » de la viande rouge (c’est-à-dire « Tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre »),
  • au caractère « cancérigène pour l’homme » des produits carnés transformés, issus de l’industrie agroalimentaire (le bacon, les saucisses, le jambon, les viandes en conserve et les préparations en sauces). Le danger de cette classe de produit est en lien non seulement avec la viande présente dans les mélanges, mais également avec « les conservateurs nécessaires aux processus de fermentation, de maturation, de fumaison et de salaison ».

Ainsi, « chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommés au quotidien augmente de 18% environ le risque de cancer colorectal », et ce seraient annuellement 50 000 décès au niveau planétaire qui seraient attribués à un régime alimentaire riche en viande rouge.

Pour le CIRC, cela ne signifie pas qu’il faille arrêter de consommer de la viande, le problème réside plutôt dans la quantité et dans l’équilibre alimentaire. En effet, si, le risque concerne surtout les gros consommateurs de viande, souvent peu consommateurs « de fruits et légumes », aliments pourtant riches en antioxydant protecteurs contre les cancers.

Plus d’informations sur : www.iarc.fr/fr

                                                    www.thelancet.com/

Nucléaire : les faibles doses d’irradiation augmentent le risque de cancers

L’étude portant sur la cohorte INWORKS de 300 000 travailleurs du nucléaire en France, Grande-Bretagne et Etats-Unis, publiée dans le British Medical Journal, a montré le lien entre exposition prolongée à de faibles doses de radiations ionisantes et augmentation du risque de cancer. L’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) estime que les résultats « fournissent des preuves directes des risques de cancers liés aux expositions prolongées à de faibles doses de rayonnements ionisants ». Tous les types de cancers sont concernés à l’exception de la leucémie, et cela concernerait un décès sur 100 parmi les travailleurs du nucléaire (AREVA, EDF, CEA pour la France).

Au-delà de l’aspect de maladie professionnelle, cette étude vient poser la question de l’impact des rayonnements ionisants utilisés pour la population générale dans le domaine de la santé puisque pour le Dr Isabelle Thierry-Chef du CIRC, co-auteur de l’étude « Le niveau de dose reçue par les travailleurs du nucléaire est comparable avec celles reçues par les patients » qui auraient subi à plusieurs reprises certains examens d’imagerie médicale ou des interventions guidées par la radiologie. « Cela souligne l’importance de trouver un équilibre entre les risques et les avantages de ces procédures d’imagerie médicale ».

Plus d’informations sur :  www.bmj.com/

                                                   www.irsn.fr/FR/Actualites