Tous les articles par Jacqueline Collard

Rapport annuel de l’assurance maladie pour la santé au travail

Si les troubles musculo-squelettiques restent l’écrasante majorité des maladies professionnelles avec 87% des cas en 2014, le nombre de pathologies psychiques liées au monde du travail est en augmentation, bien qu’elles ne fassent pas l’objet d’un tableau général de classification et soient toujours évaluées au cas par cas. Par ailleurs, 2014 a vu reculer le nombre de cancers liés à l’amiante de 3,7%, et augmenter ceux non liés à cette exposition de 10,33% en 2014.

  • 45% des cancers professionnels non liés à l’amiante sont des cancers de la vessie, en lien avec les expositions professionnelles aux amines aromatiques ou encore aux hydrocarbures aromatiques polycycliques présents dans les teintures et les colorants, mais aussi dégagés dans la synthèse de médicaments, de pesticides, dans l’industrie plastique et celle du caoutchouc.
  • 25% des cancers professionnels non liés à l’amiante sont liés à l’inhalation de poussières de bois, et peuvent donner des cancers type ORL. Cette exposition a d’ailleurs été qualifiée de « risque émergent » par l’assurance maladie.

Au total, l’assurance maladie a versé 2,2 milliards d’euros pour les maladies professionnelles en 2014.

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Concernant les accidents du travail, le bilan fait ressortir un « palier historique » avec « un des chiffres les plus bas depuis 10 ans : 34 accidents par an pour 1.000 salariés ». Le nombre augmente tout de même de 6% dans le secteur des « aide et soins à la personne ». Au total, l’assurance maladie a versé 6,3 milliards d’euros en 2014 pour les accidents du travail.

Plus d’informations sur : www.risquesprofessionnels.ameli.fr

Appel de l’OMS en faveur d’une intervention d’urgence pour protéger la santé face au changement climatique

L’Organisation Mondiale de la Santé a lancé un appel à l’action en amont de la COP21, rappelant que « le changement climatique représente la plus grande menace pour la santé dans le monde au XXIe siècle ». Elle s’adresse donc à la communauté sanitaire mondiale pour ajouter sa voix à l’appel en faveur d’un accord solide et efficace sur le climat permettant de sauver des vies, dès maintenant et à l’avenir.

L’OMS demande ainsi :

  • Des mesures énergiques et efficaces pour limiter le changement climatique et éviter les risques inacceptables pour la santé dans le monde.
  • Un meilleur financement de l’adaptation au changement climatique, y compris des mesures de santé publique visant à réduire les risques liés aux phénomènes météorologiques extrêmes, aux maladies infectieuses, à la raréfaction de l’eau et à l’insécurité des approvisionnements alimentaires.
  • Des interventions de nature à la fois à freiner le changement climatique et à améliorer la santé, et notamment à réduire le nombre de décès par cancers, affections respiratoires et maladies cardiovasculaires imputables à la pollution atmosphérique (qui dépasse actuellement 7 millions par an).

Plus d’informations sur :  www.who.int/globalchange

Le lien pour signer l’appel à action :  www.who.int/globalchange/global-campaign

Cartographie du gaspillage d’eau potable en France

Une start-up a réalisé une infographie de l’état du gaspillage d’eau potable département par département, à partir des données de l’ONEMA. La carte indique que les gaspillages les plus importants ont lieu dans la région sud est du pays, précisément là où le manque d’eau est le plus prégnant. La région nord ouest serait a contrario la plus efficace contre les fuites.

Pour le PDG de l’entreprise, Olivier Le Marois, «Les zones rurales, et en particulier montagneuses, sont logiquement défavorisées par rapport au grands réseaux urbains où l’on détecte plus facilement les pertes». Au total, ce ne sont pas moins de 700 milliards de litres d’eau potables qui sont perdus annuellement dans l’Hexagone, soit l’équivalent de 270 000 piscines olympiques.

Plus d’informations sur : www.fluksaqua.com/fluks/qualite

 

La justice reconnaît pour la 1ère fois le préjudice de riverains exposés aux pesticides

La Justice vient de donner raison pour la première fois aux riverains exposés à des pratiques d’épandages de pesticides illégales, déclarant recevable la constitution de partie civile de l’ensemble des plaignants et reconnaissant ainsi leur préjudice et leur statut de « victime ».

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Les riverains des châtaigneraies de Corrèze, entendus par le Tribunal correctionnel de Brive la Gaillarde, dénonçaient « le non-respect des distances de sécurité vis-à-vis des habitations et jardins, l’absence d’information des riverains  et des apiculteurs, comme l’absence de balisage des zones traitées et des épandages réalisés sur des communes sans aucune autorisation ou dérogation préfectorale». Pour P-M Perinaud, Président de l’Association des Médecins Alertant sur les Pesticides : «Si l’impact des pesticides sur la santé des utilisateurs est aujourd’hui avéré, de nombreuses études convergent pour affirmer que les riverains ne sont pas épargnés. Dans l’attente d’un changement de paradigme agricole visant à la diminution réelle des pesticides et l’élimination de substances actives les plus dangereuses,  il  est primordial d’encourager la mise en place de mesures de protection des riverains comme par exemple la création de zones tampons sans pesticides».  

Plus d’informations sur :  www.generations-futures.fr

 

La qualité de l’air intérieur des bureaux influe sur les capacités cognitives des travailleurs

Une étude publiée dans Environmental Health Reports montre la relation entre la qualité de l’air intérieur du lieu de travail et les fonctions cognitives des employés de bureau. Ainsi, l’air pollué nuirait aux fonctions cognitives des employés de bureau, pouvant amputer jusqu’à plus de la moitié de leurs capacités.

24 volontaires (architectes, ingénieurs, programmeurs, créatifs, managers, profession libérales, …) ont été amenés à travailler dans des bureaux dont la qualité de l’air était contrôlée selon  plusieurs paramètres (oxygénation, taux de carbone et de molécules volatiles). Durant 6 jours, ils ont été exposés à trois types d’atmosphères sans savoir laquelle était testée à quel moment, à savoir :

  • un air intérieur correspondant à un bureau type « années 90 », dans lequel les molécules volatiles types produit d’entretien, de peinture ou du matériel bureautique sont mal évacuées pour cause de mauvaise ventilation ;
  • un air intérieur correspondant aux bureaux des années 2000, dans lequel les taux de molécules volatiles et de CO2 restent importants puisque pour réduire les déperditions énergétiques, les constructions étaient très hermétiques malgré une ventilation intérieure ;
  • un air intérieur correspondant aux nouveaux bureaux, avec un bon taux de renouvellement de l’air et l’utilisation de produits et matériaux à faible teneur de molécules volatiles polluantes (selon les normes des Etats-Unis).

Chaque jour, les 24 volontaires passaient 1h30 de leur temps de travail à répondre à des tests cognitifs selon la méthodologie Strategic Management Simulation, évaluant leurs capacités de réaction et de prise de décision. Les résultats des scores cognitifs des employés travaillant dans les bureaux présentant la meilleure qualité de l’air surpassent de 10% ceux passés dans les bureaux des années 2000, lesquels sont supérieurs de 61% aux résultats des tests réalisés dans les bureaux présentant la plus mauvaise qualité de l’air.

Plus d’informations sur :  http://ehp.niehs.nih.gov/