Tous les articles par Jacqueline Collard

L’Organisation mondiale météorologique participe à la COP

La température moyenne à la surface du globe, en 2015, devrait être la plus élevée jamais constatée et franchira sans doute le seuil, aussi symbolique que significatif, que constitue un réchauffement de 1 degré Celsius par rapport à l’époque préindustrielle. Cette situation résulte des effets conjugués d’un puissant épisode El Niño et du réchauffement climatique causé par les activités humaines, d’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Les années 2011 à 2015 représentent la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée, de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes – en particulier les vagues de chaleur – étant influencés par le changement climatique, selon une étude menée sur cinq ans par l’OMM. «S’ajoute à cela la présence d’un puissant épisode El Niño, qui ne cesse de gagner en intensité. Ce phénomène influe sur les régimes météorologiques dans de nombreuses régions du monde, et explique la chaleur exceptionnelle que nous avons connue en octobre. Il devrait continuer de réchauffer la planète jusqu’en 2016»,

 «Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux pics: au printemps boréal 2015, pour la première fois, la teneur de l’atmosphère en CO2 a franchi la barre des 400 parties par million en moyenne mondiale.

thLes océans ont absorbé plus de 90 % de l’énergie accumulée dans le système climatique du fait des émissions anthropiques de gaz à effet de serre, ce qui a entraîné une hausse des températures océaniques et du niveau de la mer. De vastes zones océaniques ont affiché des températures particulièrement élevées. L’anomalie positive dépasse 1 °C dans la majeure partie du centre et de l’est du Pacifique équatorial, portant la signature d’un puissant Niño.

Des précipitations abondantes ont été relevées dans le sud des États-Unis, au Mexique, en Bolivie, dans le sud du Brésil, en Europe du Sud-Est, dans certaines régions du Pakistan et en Afghanistan. Les fortes pluies de janvier ont engendré des inondations au Malawi, au Zimbabwe et au Mozambique, tandis qu’en février, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie étaient touchés à leur tour. Des totaux pluviométriques saisonniers exceptionnels ont été enregistrés en 2015 dans plusieurs régions du Burkina Faso et du Mali.

À l’échelle du globe, un total de 84 tempêtes se sont formées entre le début de l’année et le 10 novembre, contre une moyenne annuelle de 85 calculée sur la période 1981–2010. L’ouragan Patricia, qui a atteint les côtes mexicaines le 24 octobre, est le plus violent jamais observé dans les bassins de l’Atlantique et du Pacifique Nord-Est, avec des vents soutenus d’une vitesse maximale de 320 km/h. Un total de 25 tempêtes ayant reçu un nom ont été enregistrées dans le bassin du Pacifique Nord-Ouest: six typhons ont touché terre en Chine, dont trois ont entraîné des pertes économiques s’élevant au total à 8 milliards de dollars.

En 2015, les régions les plus sèches ont été l’Amérique centrale et les Caraïbes, le nord-est de l’Amérique du Sud y compris le Brésil, certaines régions d’Europe centrale et de la Fédération de Russie, une partie de l’Asie du Sud-Est, l’Indonésie et l’Afrique australe, tandis que dans l’ouest de l’Amérique du Nord, la sécheresse persistante n’a pas relâché son emprise. Le temps chaud et sec observé dans la majeure partie de l’ouest des États-Unis durant l’année a été propice aux incendies.

Depuis la fin des années 70, lorsque ont débuté les observations régulières par satellite, on a constaté un recul général de la banquise arctique à toutes les phases de son cycle saisonnier. En 2015, l’étendue maximale de la banquise, en moyenne journalière, qui a été atteinte le 25 février, était la plus faible jamais observée, s’établissant à 14,54 millions de km2.

Détermination des causes du changement climatique

Des évaluations scientifiques ont montré que pour nombre des phénomènes extrêmes survenus entre 2011 et 2015, en particulier les canicules, la probabilité qu’ils se produisent sur une période donnée s’est nettement accrue du fait des changements climatiques d’origine humaine, probabilité multipliée par 10 ou plus dans certains cas. Sur les 79 études publiées dans le Bulletin of the American Meteorological Society entre 2011 et 2014, plus de la moitié ont abouti à la conclusion que les changements climatiques anthropiques ont favorisé l’apparition de phénomènes extrêmes. Les rapports de l’OMM sur l’état du climat mondial sont établis à partir des informations communiquées par les 191 Membres de l’Organisation.

«Il est possible de limiter les émissions de gaz à effet de serre, qui sont à l’origine du changement climatique. Nous disposons des connaissances et des outils nécessaires pour agir. » déclare le Directeur de l’OMM.

Pour la COP 21, l’OMM a diffusé une nouvelle série de bulletins météo du futur, basés sur des scénarios de changement climatique, où l’on voit des présentateurs météo du monde entier présenter un bulletin qui est censé avoir été établi en 2050.

Les pesticides omniprésents dans nos cours d’eau

Le dernier bilan sur la contamination par les pesticides des cours d’eau, publié par le Service de l’observation et des statistiques (SOeS) du ministère de l’Ecologie, confirme que « des pesticides sont présents dans la quasi-totalité des cours d’eau français ». Par « quasi-totalité », il faut entendre 92% des points de surveillance. C’est, logiquement, d’autant plus vrai que les régions étudiées sont des zones d’agriculture intensive. Le bassin Artois Picardie est le plus touché, avec 100% des points de prélèvement concernés, pour une moyenne de 29 pesticides différents retrouvés en moyenne sur chaque échantillon.

Les herbicides sont le type de pesticides le plus retrouvé dans l’eau avec 80% des molécules identifiées. Le palmarès des trois substances principales reste identique depuis 2009 à savoir: le glyphosate (cancérigène probable selon l’OMS), l’AMPA (molécule de dégradation du glyphosate) puis le déséthyl atrazine (produit de dégradation de l’atrazine, aujourd’hui interdit en France). L’imidaclopride, insecticide néonicotinoïde dont la toxicité est mise en cause dans la disparition des abeilles, rejoint pour la première fois le top 15 des pesticides les plus présents dans l’eau.

« Les dernières données sur la présence des pesticides dans les cours d’eau montrent qu’il est urgent de modifier les systèmes de culture et de véritablement réduire l’usage des pesticides dans le cadre du plan Ecophyto 2,  sinon la qualité des milieux et des ressources servant à produire de l’eau de boisson continuera de se dégrader. » déclare François Veillerette, porte parole de Générations Futures.

Plus d’informations sur :   www.developpement-durable.gouv.fr

Le Parlement Européen s’oppose au recyclage de plastique contenant un perturbateur endocrinien

Si le DEHP, perturbateur endocrinien incriminé entre autre dans l’infertilité masculine, a été interdit en février dernier par le règlement européen REACH, sauf autorisation spécifique venant de la Commission, cela n’a pas empêché cette dernière de présenter au Parlement un projet visant à autoriser le recyclage des plastique PVC à base de DEHP. Cela pourrait permettre notamment de fabriquer des chaussures ou des revêtements de sols.

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Nos élus européens ont voté mercredi 25 novembre une résolution demandant à la Commission de retirer ce projet, à 603 voix contre 86 contre et 5 abstentions, en rappelant qu’«il est inacceptable de tolérer de nombreux cas potentiels d’infertilité masculine au seul motif de permettre aux entreprises de recyclage de PVC souple et aux utilisateurs en aval de réduire leurs coûts de production d’articles de faible valeur, de façon à ce qu’ils puissent concurrencer les importateurs de produits de piètre qualité». Ce n’est pourtant qu’une étape dans le processus européen car une résolution parlementaire est non contraignante, reste au Conseil de l’union européenne à se prononcer.

Plus d’informations sur : www.euractiv.fr/sections/sante-modes-de-vie/les-eurodeputes-s

L’antibiorésistance menace désormais des antibiotiques de dernier recours

Une étude publiée dans The Lancet Infectious Diseases par des chercheurs chinois a mis en évidence l’existence de bactéries résistantes à un antibiotique d’importance stratégique puisqu’il s’agit d’un traitement de dernier recours, contre les infections déjà résistantes aux autres antibiotiques : la colistine (famille des polymyxines). L’Organisation Mondiale de la Santé l’avait d’ailleurs intégré à la liste des antibiotiques d’importance critique en 2012. L’apparition de ces bactéries résistantes serait principalement due à l’élevage porcin, ainsi que chez le veau et la volaille, où il est massivement utilisé pour la prévention et pour le traitement des diarrhées.

Jusqu’à présent, les résistances observées à cet antibiotique n’étaient pas transmissibles d’une bactérie à l’autre car elles étaient dues à une mutation sur les chromosomes de cette dernière. Désormais, le gène de résistance a été identifié sur un plasmide d’E. Coli, ce qui permettrait à la bactérie d’échanger cette propriété avec d’autres bactéries, qu’elles soient ou non de la même espèce. Le risque prend donc une proportion toute nouvelle, en passant d’événements isolés ne pouvant s’étendre ni dans l’espace ni dans le temps à un risque d’expansion planétaire.

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Le phénomène semble d’ailleurs répandu puisque les chercheurs ont retrouvé la bactérie E. Coli porteuse du plasmide mutant dans 20,6% des 804 porcs testés à l’entrée de l’abattoir de Canton, 14,9% des 523 échantillons de viande vendus au détail, mais surtout chez 1,4% des 902 patients testés dans des hôpitaux des provinces orientales du Guangdong et du Zhejiang. Ils ont également identifié que la transmission avait déjà été faite à d’autres bactéries comme Klebsiella pneumoniae, un agent de la pneumonie.

Plus d’informations sur :  www.thelancet.com/journals