Tous les articles par Jacqueline Collard

Une 1ère mairie s’oppose aux « compteurs communicants »

Une première commune (la ville de Saint-Macaire en Gironde) s’est opposée à accueillir les nouveaux compteurs dits « intelligents », soit Linky pour l’électricité et Gazpar pour le gaz, et ceci en invoquant clairement le risque sanitaire pour la population. Le conseil communal s’inquiète des ondes électromagnétiques émises par ces compteurs, soulignant leur classement « cancérigène possible » par l’OMS en 2011 dans le courrier explicatif qu’il a adressé à ses 2500 administrés. En effet « les câbles des habitations n’ont pas été prévus pour utiliser la technologie Linky. N’étant pas blindés, ils vont générer des rayonnements nocifs dans toutes les pièces de l’habitation, y compris les chambres des enfants.» explique S. Lhomme, élu local.

Si la lute contre le déploiement de Gazpar est relativement simple, le conseil communal a rejeté la demande de GRDF d’installer le « concentrateur » dans leur bâtiment, elle est plus difficile pour Linky puisque qu’ERDF entre directement en contact avec les particuliers, lesquels n’ont pas le droit de refuser l’installation de ce compteur. Monsieur Lhomme précise tout de même que deux autres mairies ainsi qu’un groupe d’habitants les ont d’ores et déjà contacter pour se joindre au combat.

Plus d’informations sur : www.robindestoits.org/Energie

La CE condamnée par la Cour de Justice européenne à propos des perturbateurs endocriniens

La Commission européenne vient d’être condamnée en date du 16 décembre 2015 par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) car elle n’a pas respecté la législation européenne qui lui imposait d’encadrer les perturbateurs endocriniens dès décembre 2013 comme lui avaient demandé le Parlement européen et le Conseil.
Selon l’article 17 du Traité sur l’Union européenne, la Commission « surveille l’application du droit de l’Union sous le contrôle de la Cour de justice de l’Union européenne. »  En pratique, quand il s’agit de protéger notre environnement et notre santé, il semble que la Commission ne surveille pas grand-chose, d’où la condamnation sans ambiguïté de la Cour de Justice.
Michèle Rivasi députée européenne s’exprime à ce sujet: » Le verdict de la Cour de Justice de l’UE est très clair: la Commission européenne est hors-la-loi. Alors que les députés lui ont clairement demandé en 2009 de proposer une législation pour encadrer les perturbateurs endocriniens, la Commission européenne n’a rien fait. Il est pourtant urgent que ces substances que l’on trouve dans les plastiques, les pesticides ou les cosmétiques soient réglementées tant leurs effets sur notre système hormonal sont connus et dangereux.

En vertu du règlement sur les biocides (n°528/2012) voté par le Parlement et le Conseil, la Commission aurait dû définir des critères pour caractériser ce que sont les perturbateurs endocriniens dès décembre 2013. Or, elle n’a toujours rien fait.
Sous la pression de l’industrie chimique, la Commission européenne avait aussi lancé en 2013 une étude d’impact pour analyser les effets d’une réglementation sur les perturbateurs endocriniens. Cette stratégie de jouer la montre par la Commission a aussi été vivement critiquée par la Cour de Justice dans son verdict prononcé ce mercredi 16 décembre. La Commission doit donc impérativement abandonner cette étude d’impact et définir précisément ce que sont les perturbateurs endocriniens pour les encadrer et protéger notre environnement et notre santé ».PE-sur-foetus08-24-11-08-52-262x300

En octobre 2012, sur demande de la Direction générale de l’environnement de la Commission européenne, un rapport scientifique est publié et montre clairement que, lorsqu’il s’agit de perturbateurs endocriniens, la question de la dose n’est pas pertinente, dans la mesure où une telle substance peut être plus dangereuse à faible dose qu’à dose plus forte et que c’est aussi, au cours de notre vie, le moment auquel on est exposé à un tel perturbateur qui importe. D’où l’importance de réguler spécifiquement l’utilisation de telles substances.

En outre, en février 2013, une publication conjointe d’une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme de  l’ONU pour l’environnement  (PNUE) affirme que les « perturbateurs endocriniens représentent une menace mondiale ».

En juillet 2014, face à l’inaction de la Commission européenne, la Suède avait décidé de saisir le tribunal d’un recours en carence. La France, le Danemark, la Finlande et les Pays-Bas s’étaient joints à l’action. En effet, l’affaire est une question importante de santé publique : l’exposition des populations aux perturbateurs endocriniens est suspectée d’être en cause dans l’augmentation d’une variété de troubles et de maladies, comme les cancers hormono-dépendants, l’infertilité et des troubles métaboliques ou neuro-comportementaux.

Alerte aux objets radioactifs

Des objets (pendentifs, colliers, bracelets, perles, filtres à eau, cartes,…) vendus pour leur propriété à « émettre des ions négatifs » censés apporter un théorique bien-être et améliorer la santé de leur porteurs ont été identifiés par la CRIIRAD comme radioactifs. L’organisme, qui a saisi la DGCCRF, dénonce des concentrations en produits radioactifs dépassant largement la limite de dose en vigueur pour la peau même en interposant un pull et un tee-shirt entre l’objet et l’épiderme. Sans compter le fait que le code de santé publique interdisse tout ajout de radioactivité dans les parures, sans possibilité de dérogation.

Plus d’informations sur :  www.criirad.org/objets-radioactifs

La COP 21 s’achève par un compromis en faveur de la justice climatique

Après plusieurs années de négociations, la 21ème Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) qui s’est tenue du 30 novembre au 12 décembre 2015 en France à Paris Le Bourget, a débouché sur l’adoption de l’Accord de Paris, engageant de façon universelle 195 Etats et qui entrera en vigueur en 2020.

Samedi 12 décembre, les 195 pays membres de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques réunis au Bourget pendant quinze jours ont finalement abouti à un compromis porté par le principe de justice climatique c’est à dire par la reconnaissance par les pays du Nord des capacités différentes des pays du Sud à faire face de façon inégales au changement climatique.

Le document, de 32 pages dans sa version anglaise (39 dans sa traduction en français), se compose de deux parties : une décision d’adoption, non soumise à ratification par les Etats, et l’accord lui-même, nécessitant une ratification selon la législation de chaque pays. Si les Etats sont bien les signataires du texte âprement négocié par Laurent Fabius, ces obligations nouvelles s’appliqueront essentiellement aux acteurs non étatiques, dont les collectivités territoriales.

A nous de jouer SERA

En voici les points essentiels :

  • maintenir la hausse des températures en dessous de 1, 5°C qui réduirait significativement les impacts pour justement ces pays insulaires qui déjà subissent des possibilités de submersion indéniables. Il manque cependant des objectifs chiffrés pour y parvenir. Selon le GIEC, il faudrait faire chuter les émissions actuelles, non pas de 40 mais de 70 % pour éviter que la dérive climatique devienne incontrôlable.
  • La différenciation des efforts demandés aux pays, en fonction de leur responsabilité historique dans le changement climatique et de leur niveau de richesse a cette fois encore, cristallisé l’opposition entre Nord et Sud.L’accord souligne aussi qu’« un appui doit être apporté aux pays en développement » par les nations économiquement plus avancées.
  • Néanmoins le principe du fonds verts pour un montant de 100 milliards d’Euros à minima , largement discuté devrait être opérationnel sans toutefois envisager des compensations financières pour les pays pauvres confrontés à ces dommages.
  • Les contributions nationales (187 sur 195) proposées  devraient être revus tous les 5 ans, sachant que dans l’état actuel elles aboutissent à une trajectoire de  hausse de 3°pour la planète très au dessus des 2°prévus.
  • Cet accord devrait être ratifié accepté ou approuvé par au moins 55 pays pour entrer en vigueur à partir du 22 avril 2016.
  •  Le Président de la République et le 1er ministre parlent  de l’accord de Paris comme « juridiquement contraignant ». Le terme suscite pourtant un débat parmi les juristes, dans la mesure où il ne prévoit pas de mécanisme coercitif ou de sanction pour les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements. En revanche, il comporte bien de nombreuses obligations de résultats (mentionnées par les « shall » [doit]) ou de moyens (« should » [devrait]) et sa forme juridique, comme tout traité international oblige à une bonne foi des parties.
  • L’accord est ouvert à la signature au siège de l’ONU à New York du 22 avril 2016 au 21 avril 2017 et entrera en vigueur après sa ratification par au moins 55 signataires représentant au moins 55 % des émissions totales. Accord Paris Climat décembre 2015 
  • Reste que la santé n’a pas fait l’objet de prises de conscience à la hauteur des enjeux si l’on s’en réfère aux données de l’OMS qui estime que le réchauffement climatique pourrait entraîner, à partir de 2030, un surplus de 250.000 morts par an du fait de ces maladies. C’est un chiffre très rigoureux, établi par de bons modèles mathématiques, mais c’est aussi une estimation très «conservative». Il ne porte que sur les facteurs de risque liés de manière très directe au réchauffement climatique. De ce fait et dans la poursuite des négociations, l’OMS compte bien peser  sur la question de la qualité de l’air fortement corrélée au changement climatique.


Révision de la législation concernant l’économie circulaire

«La question n’est pas de savoir si l’économie va devenir, ou pas, circulaire, mais à quelle rapidité le changement va se produire», a lancé le vice-président de la Commission, Franz Timmermans lors de la conférence de presse. Une vision qui n’est pas forcément partagée par les rédacteurs du nouveau paquet législatif. Cependant  les objectifs ont été revus à la baisse.

Autre régression: l’interdiction de mise en décharge ne vise plus les déchets compostables et recyclables en 2025 mais seulement les résidus collectés séparément, ce qui est très largement inférieur. A noter que Bruxelles ajoute un nouvel objectif de plafonnement de la mise en décharge à 10% des déchets municipaux en 2030 et nuance l’obligation de collecte séparée des biodéchets (précédemment fixée en 2025), en l’imposant seulement quand cela est possible «sur les plans technique, économique et environnemental». Des critères flous qui ouvrent la porte à de multiples exemptions. « Cette obligation sera toutefois applicable dès la transposition de la directive et non dans 10 ans », nuance Delphine Lévi-Alvarès, responsable du plaidoyer chez Zero Waste France.26_MinistereEcologie_ZeroDechets Zéro gaspillageAutre changement, l’accent est davantage mis sur l’éco-conception. Mais il s’agit plus de bonnes intentions que de contraintes précises. La nouvelle proposition recommande ainsi un plan 2015-2017 en faveur de l’éco-conception, qui doit conduire à proposer aux consommateurs des produits plus durables, plus faciles à réparer et à recycler à grande efficacité énergétique.

Bruxelles promet aussi de compléter ce dispositif par de futures mesures incitatives destinées aux producteurs pour qu’ils mettent sur le marché des produits plus écologiques, en particulier dans le secteur des emballages, des piles, des équipements électriques et électroniques et des véhicules.thLa Commission européenne et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont annoncé, ce jeudi 10 décembre, l’ouverture aux entreprises de l’économie circulaire (EC) de leur fonds d’investissement commun, InnovFin, doté de 24 milliards d’euros.

L’Europe veut inciter les banques à investir dans les nouveaux modèles économiques de l’économie circulaire en montrant l’exemple.