Tous les articles par Jacqueline Collard

De nouvelles études confirment le lien entre fertilité masculine et portables

Plusieurs études à l’échelle mondiale avaient rapporter une  compréhension des risques d’infertilité masculine et avaient liés ce phénomène (de plus en plus constant )au port du téléphone mobile dans la poche du pantalon.

Selon cette étude américaine présentée au congrès de l’ARSM 2022, le 24 octobre 2022 suffisamment puissante, les auteurs  avaient observé « que la mobilité et la viabilité des spermatozoïdes sont négativement affectées par les smartphones qui utilisent des données connectées en WIFI ». « Les téléphones mobiles avec utilisation de données par WIFI ont des effets délétères sur la mobilité et la viabilité des spermatozoïdes, les RF-EMR (radiofréquences des ondes électromagnétiques) et la chaleur contribuant à l’impact. »

Une nouvelle étude suisse ne fait que confirmer cette association: Une équipe de l’UNIGE et du Swiss TPH publie une vaste étude couvrant plus d’une décennie de données sur les effets des téléphones portables sur la santé reproductive.

Si divers facteurs environnementaux et comportementaux sont avancés pour expliquer sa diminution, observée depuis cinquante ans, le rôle du téléphone portable restait à démontrer. Cette  équipe de l’Université de Genève (UNIGE), en collaboration avec l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH), publie une importante étude transversale sur la question. Elle montre qu’une utilisation intensive du téléphone portable est associée à une baisse de concentration des spermatozoïdes, alors que leur mobilité et leur morphologie ne sont pas affectées. Ces résultats sont à découvrir dans Fertility & Sterility.

De nombreuses études ont montré que la qualité du sperme a diminué ces cinquante dernières années dans les pays industrialisés. Le nombre de spermatozoïdes aurait chuté d’une moyenne de 99 millions de spermatozoïdes par millilitre à 47 millions par millilitre ( soit divisée par 2). Ce phénomène résulterait d’une combinaison de facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens, pesticides, radiations) et comportementaux (nourriture, alcool, stress, tabac).

Les scientifiques ont étudié l’association entre les paramètres du sperme des participants et leur utilisation du téléphone portable. «Ils ont répondu à un questionnaire détaillé concernant leurs habitudes de vie, leur état de santé général et la fréquence à laquelle ils utilisent leur téléphone, ainsi que l’endroit où ils le placent lorsqu’ils ne l’utilisent pas», détaille Serge Nef, professeur ordinaire au Département de médecine génétique et développement de la Faculté de médecine de l’UNIGE ainsi qu’au SCAHT – Centre suisse de toxicologie humaine appliquée, qui a co-dirigé cette étude.

Une nouvelle recherche financée par l’Office Fédéral de l’Environnement (OFEV) a ainsi débuté en 2023. Elle aura pour but de mesurer précisément et directement l’exposition aux ondes électromagnétiques, les types d’utilisation – appels, navigation web, envois de messages –  et d’évaluer leurs impacts sur la santé reproductive masculine.

Cette recherche est publiée dans Fertility & Sterility
DOI: 10.1016/j.fertnstert.2023.09.009

Un nouveau Ministère pour les français qui associe Santé et travail

Adieu « Ministère de la Santé et de la Prévention » et bonjour « Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités »….

Peut être qu’avec cette dénomination, ce nouveau super-Ministère prendra enfin en compte le dossier préoccupant des sous déclarations des maladies professionnelles !

Selon Santé publique France (extrait du rapport publié en avril 2023) : » Pour les maladies qui relèvent d’un tableau de maladie professionnelle, une grande majorité n’est pas déclarée en tant que telle »…

Mais à voir comment le thème de la prévention a été traité sous le précédent Ministère, on peut malheureusement en douter….

Cependant, associer au sein du même Ministère le travail et santé, c’est peut être à en croire les paroles de la célèbre chanson d’Henri Salvador une solution à une double constatation :  il y a de plus en plus de malades et nous sommes face à une pénurie de soignant(e)s !

Alors, soignant(e)s n’hésitez plus :  « Si le travail c’est la santé, Je laisse le mien à un malade ! »

Mais on peut aussi trouver une solution à ces deux constats : s’investir dans le champ de la prévention en santé environnementale ! C’est pourquoi nous vous invitons à rejoindre l’IFSEN : vous connaissez l’IFSEN ? (www.ifsenformations.fr)

Des nanoparticules dans les bouteilles d’eau

 Les chercheurs de l’Université de Colombia dans  la revue PNAS  ont comptabilisé en moyenne 240 000 fragments de plastique détectables par litre d’eau, après avoir testé trois marques d’eau populaires américaines en bouteille plastique. Pour chaque litre, ils ont détecté entre 110 000 et 370 000 particules, dont 90 % étaient des nanoplastiques. Cette étude a développé une puissante technique d’imagerie optique pour l’analyse rapide des nanoplastiques avec une sensibilité et une spécificité sans précédent.

Les nanoplastiques sont  de plus en plus  présents partout sur la planète, que ce soit dans les eaux de pluie, sur les glaciers ou dans l’air . Les microplastiques font moins de 5 000 micromètres (soit 5 millimètres), tandis que les nanoplastiques font eux moins d’un micromètre. Ils sont si petits qu’ils se déplacent facilement et peuvent être ingérés tout au long de la chaine alimentaire et contaminer tout le vivant et même entrer dans le système sanguin et aller ainsi jusque  dans les organes dont le cerveau et le cœur.

Parmi les types de plastiques identifiés on retrouve particulièrement le nylon, provenant vraisemblablement de filtres en plastique utilisés pour purifier l’eau , et bien sur le  polytéréphtalate d’éthylène (PET), dont les bouteilles sont faites.

La pollution plastique devient  une préoccupation mondiale croissante, avec l’augmentation de la consommation de plastique chaque année, et les chercheurs ont montré la possibilité que les nanoplastiques traversent des barrières biologiques et pénètrent dans les systèmes biologiques

Cette étude soulève des questions sur les conséquences potentielles pour la santé de l’ensemble du vivant puisque le plastique ne disparait pas mais se fragmente sur le long terme en particules de plus en plus petites jusqu’à l’échelle nanométrique.

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, le monde « croule sous le poids de la pollution plastique , avec plus de 430 millions de tonnes de plastique produits chaque année » et les microplastiques se retrouvent dans les océans, les aliments et l’eau potable, certains d’entre eux provenant des vêtements comme des filtres de cigarettes. Les efforts en vue d’un traité mondial sur les plastiques se poursuivent et deviennent de plus en plus urgents.

https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2300582121

C. Vitali, R. Peters, H.-G. Janssen, M. W. F. Nielen, microplastiques et nanoplastiques dans les aliments, l’eau et les boissons; partie I. Événement. TrAC Trends Anal. Chem. 159, 116670 (2022).

B. E. Ossmann et al., Microplastiques de petite taille et particules pigmentées dans de l’eau minérale en bouteille. Res de l’eau. 141, 307-316 (2018).

Y. Huang et al., Caractéristiques des nano-plastiques dans l’eau de boisson en bouteille. J. Risque. Mater. 424424, 127404 (2022).

Y. Li, . . . . . . . . Wang, B. Guan, Séparation et identification des nanoplastiques dans l’eau du robinet. Environ. Res. 204204, 112134 (2022).

Des fibres d’isolation à examiner de près

Une équipe de chercheurs franco-chinois, dont un chimiste du CNRS Christian Amatore, s’est intéressée aux conséquences sur la santé des nanomatériaux inertes et spécifiquement des nanofibres de verre, utilisés dans l’isolation thermique.

Une étude du CNRS parue le 3 janvier 2024 dans la revue Nature Nanotechnology. sur l’usage de feutres de nanofibres inertes dans le secteur du bâtiment, montre qu’elles pourraient présenter les mêmes risques que l’amiante pour la santé de ceux qui les manipulent.Le potentiel pathogène de l’inhalation de nanomatériaux fibreux inertes utilisés pour l’isolation thermique (tels que l’amiante ou la laine de verre) serait lié non pas à leur composition chimique mais à leurs caractéristiques géométriques et à leur dimension, c’est donc du côté des dimensions des particules qu’il faut chercher les causes.

L’expérience a d’abord été menée in vitro puis vérifiée in vivo chez les rats. « Cette découverte questionne l’usage de ces feutres de nanomatériaux fibreux, jugés jusqu’alors moins délétères que l’amiante qu’ils substituent mais qui pourraient en réalité présenter les mêmes risques pour la santé de ceux qui les manipulent », conclut le CNRS.

ROS/RNS Leakage During Frustrated Phagocytosis of Glass Nanofibers Characterized by Nanosensor and its Implications on Lung Injury. Yu-Ting Qi, Fu-Li Zhang, Si-Yu Tian, Hui-Qian Wu, Yi Zhao, Xin-Wei Zhang, Yan-Ling Liu, Pingqing Fu, Christian Amatore, et Wei-Hua Huang. Nature Nanotechnology, le 3 janvier 2024.

DOI : https://doi.org/10.1038/s41565-023-01575-0

Les ZFE s’installent dans notre région Auvergne-Rhône-Alpes

Les ZFE (zones à faibles émissions) visent à interdire progressivement les véhicules les plus polluants, mais de nombreuses agglomérations rechignent toujours à les mettre en place, tiraillées par les citoyens.

Les métropoles de Lyon, Grenoble et Strasbourg poursuivent cependant leur mise en place  afin d’améliorer la qualité de l’air, en excluant en un premier temps, à partir de lundi 1er janvier, davantage de vieux véhicules diesel.

Depuis 5 ans ans et à partir de  deux lois (Mobilités de 2019 et Climat et résilience de 2021) ces ZFE sont mises en place dans un souci d’épargner les 48 000 morts prématurées par an en France. Les zones à faibles émissions sont un outil destiné à améliorer la qualité de l’air. Même si la qualité de l’air s’améliore en France depuis des années, elle reste un enjeu de santé publique majeur en particulier dans les grandes agglomérations, ce qui nécessite de poursuivre l’action.

Sur les 20 dernières années, les émissions liées aux activités humaines des polluants réglementés ont fortement diminué. La baisse atteint ainsi :
•    -62 % pour les oxydes d’azote depuis les années 2000 ;
•    -55 % pour les particules de diamètre inférieur ou égal à 10 µm (PM10) ;
•    -65% pour les particules de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm (PM2,5).

Fin 2022, un nouveau plan d’actions national pour réduire les émissions de polluants pour la période 2022-2025 (PREPA) a été adopté dans l’objectif de poursuivre ces améliorations. Il existe en Europe plus de 300 ZFE, appelées aussi low emission zones, qui ont toutes le même objectif : protéger la santé des riverains vivant dans les zones les plus denses et les plus polluées.

En ce début 2024 onze métropoles ont commencé à déployer des ZFE, chacune avec son propre calendrier. Une généralisation en France de ces zones est prévue par la loi d’ici à 2025 dans quarante-trois agglomérations de plus de 150 000 habitants.