Tous les articles par Jacqueline Collard

La cour des comptes met l’accent sur la gestion de la pollution atmospherique

La Cour des Comptes met l’accent sur le constat que  la lutte contre la pollution de l’air  n’est pas une priorité pour les pouvoirs publics.

Voilà des années que la Commission européenne tance l’Hexagone pour son incapacité à maîtriser les émissions de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines  (en particulier les PM10) dans de nombreuses agglomérations. Dans ces deux affaires,  La France pourrait être condamnée à des peines d’amendes pouvant atteindre 200 millions d’euros par an, selon les estimations du secrétariat général des affaires européennes.

Comment en est-on arrivé là? Malgré les dénégations des ministres, la pollution de l’air n’est pas considérée comme un sujet digne d’intérêt, contrairement à la lutte contre le changement climatique, par exemple. Elle n’est médiatisée « que » lors des pics de pollutions alors que les normes en place en France sont déjà supérieures à celles de l’OMS; à quand un changement d’orientation au nom de la santé publique!

Juridiquement, l’arsenal français n’est d’ailleurs pas considérable. La loi Laure se borne essentiellement à transcrire la directive européenne du 27 septembre 1996. La loi Lepage a été complétée par des textes ne s’intéressant pas directement à la qualité de l’air: responsabilité environnementale (2008), Grenelle I & II (2009 et 2010), transition énergétique (2015).

Sans surprise, la législation française n’est plus adaptée et trop peu respectée puisque sans contraintes financières dans l’hexagone.

Le financement des associations de mesure de la qualité de l’air (AASQA)n’est pas pérenne , ne pourrait-on pas imaginer de faire appliquer le principe pollueur payeur ce qui pourrait limiter les polluants déjà bien identifiés pour responsabiliser ceux qui mettent la vie de tous en danger. Il est à noter par ailleurs qu’il manque des suivis des différents plans ( PCET, SRCAE, Plu, PPA ,plan Ecophyto etc…) pourtant mis en place dans une intention de limiter ces pollutions.

Pour plus d’informations : rapport évaluant les politiques nationales de lutte contre les pollutions atmosphériques

Recul en France de l’espérance de vie et du nombre des naissances

L’Insee a publié mardi 19 janvier le bilan démographique de la France en 2015.

Au 1er Janvier 2016 la population française comptait 66,6 millions d’habitants se situant donc au 2ème rang des pays de l’Europe aprés l’Allemagne. Pour la 1ère fois depuis 1969 et aprés une hausse constante l’espérance de vie des Français a connu un réel recul( 7,3%) soit plus de 41 000 décès de plus , mais aussi 19 200 naissances de moins( selon INSEE et INED).

PE-sur-foetus08-24-11-08-52-262x300Néanmoins la population a poursuivi son augmentation grâce à un solde naturel positif tout comme un solde migratoire également positif.

Conséquence de cette hausse de la mortalité : l’espérance de vie à la naissance en 2016 est, pour la première fois depuis 1969, en diminution chez les hommes (-0,3 an, 78,9 ans au total) comme chez les femmes (-0,4 an, 85 ans au total). 

Malgré ces constats la communication se veut étrangement rassurante donnant comme explication majeure les épisodes de grippe importants oubliant de parler de la pollution chronique de l’air , des multiples expositions auxquelles nous sommes de plus en plus concernés ( perturbateurs endocriniens, expositions physiques et chimiques , qui font le nid des affections chroniques ( affections neurodégénératives, cardiovasculaires , obésité , cancers etc..) et ce de plus en plus jeunes.

Le Ministère met en place une consultation sur les véhicules

Le ministère de l’Ecologie( MEDDE) met en consultation le nouveau classement des véhicules: L’arrêté qui fixe le nouveau classement des véhicules en fonction de leur pollution est en consultation. Tout comme le décret permettant la création des zones où la circulation pourra être restreinte par les maires.

Il s’agit du projet de décret relatif aux zones à circulation restreinte (ZCR) ainsi que le projet d’arrêté interministériel établissant le classement des véhicules en fonction de leurs émissions polluantes. Ces textes, très attendus, serviront de base réglementaire aux collectivités qui souhaitent limiter de façon pérenne la circulation des véhicules les plus polluants dans leur agglomération, instaurer des voies réservées ou moduler la tarification du stationnement.

Ces zones, qui ont déjà été mises en place dans plus de 200 villes en Europe comme Londres et Berlin et Grenoble , ont fait leur preuve dans la lutte contre la pollution atmosphérique, indique le ministère. Des réductions allant jusqu’à 10% des concentrations ont été observées pour le dioxyde d’azote, et jusqu’à 12% pour les particules PM10, annonce le Medde.

En ce qui concerne les classements des véhicules, les véhicules sont classés en quatre classes en fonction de la source d’énergie utilisée (diesel, essence, électrique, hybride, GNV), de la norme Euro et du type de véhicule considéré (deux roues, tricycles, quadricycles, voitures, véhicules utilitaires légers, poids lourds). Ce classement est appelé à remplacer celui qui avait été défini par l’arrêté du 3 mai 2012.  Ces quatre catégories seront identifiées par les « certificats qualité de l’air », ou vignettes, qui avaient été présentés en septembre. Celles-ci sont de couleur verte, violette, jaune ou orange selon la classe considérée. Ces quatre classes concernent 69% du parc automobile. Le reste, constitué des véhicules les plus polluants, ne pourra bénéficier de ces certificats.

Le projet de décret autorise les collectivités à créer des zones à circulation restreinte en application de la loi de transition énergétique. Celle-ci prévoit que les maires et présidents d’EPCI peuvent interdire par arrêté la circulation des véhicules les plus polluants dans les zones couvertes par un plan de protection de l’atmosphère (PPA). Soit 36 zones en France couvrant les agglomérations de plus de 250.000 habitants et les zones où les valeurs limites réglementaires sont dépassées ou risquent de l’être. Le projet de décret fixe les modalités d’élaboration de l’arrêté local prévoyant ces interdictions, ainsi que les dérogations et sanctions applicables.

Le réchauffement du climat: menace mondiale

Au forum économique mondiale et quelques  semaines aprés le fin de la COP 21 à Paris et quelques jours avant le sommet de Davos  a été publié  l’édition annuelle du Global Risks Report 

Depuis la première édition en 2006, c’est la première fois qu’un risque environnemental atteint la première position. Du point de vue de la gravité, c’est l’échec de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets qui arrive en première position.
C’est la première fois qu’un risque environnemental arrive en tête de ce rapport depuis sa première édition de 2006. Il est suivi par les armes de destruction massive (2
ème), les crises de l’eau (3ème), les migrations forcées de grande ampleur (4ème) et un choc sévère des prix de l’énergie (5ème).

th1«Le changement climatique conduit à l’amplification d’un nombre de risques plus important que jamais sur fond de crises de l’eau, de pénuries alimentaires, de croissance économique contrainte, d’affaiblissement de la cohésion sociale et d’accroissement des menaces sécuritaires», juge Cecilia Reyes, en charge de la gestion des risques d’un groupe assuranciel. Le changement climatique n’arrive toutefois qu’en troisième position en matière de probabilité de risque. Il cède la place aux migrations forcées de grande ampleur (première position), qui ont connu la plus grande progression depuis 2014, aux évènements météorologiques extrêmes (2ème). Il est suivi par les conflits interétatiques avec des conséquences régionales (4ème) et les catastrophes naturelles majeures (5ème).

Le cerveau atteint par le binge-drinking

L’article de la revue » Addiction biology » de décembre 2015 met l’accent sur les répercussions neuronales des habitudes des adolescents en groupe de s’adonner facilement au binge-drinking: consommation excessive, rapide et répétée d’alcool.

Dans l’Union européenne, 28% de la population étudiante était sujette au binge-drinking en 2009. Et chez les 15-24, un adolescent sur trois s’adonnait à cette pratique.

Ces excès d’alcool sont déjà connus pour favoriser les dysfonctionnements cognitifs. Mais les études sur le lien entre binge drinking et altération de la matière blanche en sont encore à leurs prémices.

Pour approfondir la question, des recherches ont été faites  pendant 6 mois sur des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Période au cours de laquelle le cerveau est en plein développement. La période 18-25 ans correspond en effet à la phase de maturité du cortex orbitofrontal et de la zone préfrontale.

Deux groupes ont été formés : 20 adeptes du binge-drinking d’une part, 20 jeunes n’ayant aucune pratique de ce genre d’autre part. « Tous ont été soumis à deux tests : l’aptitude motrice et le repérage dans l’espace », relaient les auteurs de l’étude. Ensuite, des examens cérébraux ont permis d’identifier la taille des aires préfrontale, pré-moteur, moteur, sensitive et la zone pariétale-occipitale-temporale.

Résultat, dans le groupe des « binge-drinkeurs », au cours des premiers tests, la zone de la matière blanche était réduite chez les hommes plus particulièrement mais pas chez les femmes. Une altération particulièrement importante au niveau de la zone préfrontale. Enfin, la structure des 5 aires cérébrales traduisaient une mémoire spatiale nettement altérée chez les jeunes sujets aux alcoolisations ponctuelles importantes (API). Une atteinte repérée sur l’ensemble des consommateurs de ce type de comportement.