Tous les articles par Jacqueline Collard

Perturbateurs neuro-endocriniens et les maladies émergente », Dr Collomb

Perturbateurs neuro-endocriniens et les maladies émergentes – Dr Collomb, Dr Gauchet et Dr Lagarde

Depuis le scandale du Bisphénol A dans les biberons, on entend souvent parler des perturbateurs endocriniens, sans vraiment les connaitre. Dans leur ouvrage « Perturbateurs neuro-endocriniens et maladies émergentes », le Docteur Collomb, médecin généraliste et président de l’ASEP, et deux de ses confrères, le Dr Gauchet et le Dr Lagarde, nous expliquent comment identifier ces polluants et apportent des solutions pour se « détoxiner ». En voici un aperçu :

« Toute l’histoire du vivant est sous-tendue par la capacité d’adaptation des organismes à un environnement toujours changeant. Une adaptation qui s’est étalée sur des millions d’années…

Or, très récemment, notre environnement a radicalement changé : alimentation de type industriel, hygiène implacable, mondialisation et standardisation de tous les objets courants, mélange de populations… C’est dans le spectre large et confus de ces conditions « artificielles » que se trouvent les « perturbateurs neuro-endocriniens ».

Des milliers de substances sans utilité directe sont employées, voire imposées, par tous les types d’industries : agro-alimentaires, textiles, équipementiers automobiles, beauté, hygiène, déco. Ces produits existent pour « améliorer » un processus de fabrication ou de conservation, ou encore apporter goût, confort et séduction. À très faible dose et pris indépendamment, ils sont sans toxicité mesurable pour la plupart. Et pourtant, les populations sont sujettes à de nouvelles pathologies insidieuses, dites « émergentes », que les enquêtes épidémiologiques attribuent en très grande part à l’action de ces perturbateurs chimiques.

Le but de cet ouvrage est de répertorier un maximum d’informations utiles et concrètes pour comprendre le danger et organiser notre protection individuelle mais aussi nos exigences de santé collectives. Un test en fin d’ouvrage vous permettra de calculer l’impact invisible des perturbateurs sur votre quotidien et de prendre les décisions nécessaires à la préservation de votre famille et de vos animaux de compagnie. »

A lire : « Perturbateurs neuro-endocriniens et les maladies émergente », Dr Collomb, Dr Gauchet, Dr Lagarde, Edition Dangles, 20 €,

 

Reporterre a fait une nouvelle enquête sur les nuggets

Ils sont faciles à préparer à la maison, ils plaisent aux enfants, les industriels de l’agroalimentaire les adorent : les nuggets de poulet. Mais qu’est-ce qui se cache sous la panure ?

C’est cette enquête qu’a menée Reporterre : nous la rapportons

« Au supermarché, direction les rayons de produits frais et surgelés. Impossible de rater les boites rectangulaires aux couleurs dominantes chaudes de « beignets », « frites », « petits panés » ou « nuggets (extra-)croustillants » à base de poulet. Les prix varient entre 9 et 15 euros le kilo. Dans notre panier témoin, une boite de marque distributeur, une autre, plus colorée, de la marque au bonhomme grassouillet : 2,03 et 2,46 euros respectivement, pour 200 g à chaque fois. Sur la tranche des emballages, la liste des ingrédients est longue et mystérieuse : de la viande à base de poulet reconstituée, de l’eau, des « E » suivis de trois chiffres, des arômes, de l’amidon… La dégustation peut commencer.

Lunettes sur le bout du nez, méticuleux, il scrute les emballages. Les nuggets de la marque de distributeur d’abord. Premier ingrédient : « Préparation à base de viande de poulet et de dinde traitée en salaison reconstituée 60 %. » Ou l’art de la formule alléchante. Les informations les plus « croustillantes » sont à suivre, entre parenthèses : « Eau, viande de poulet origine France 17 %, viande de dinde origine France 10 %, peau de volaille, fibres de blé, gluten de blé, acidifiants : E326, E262, sel arômes. » Le restaurateur fait la moue. « Le fait que l’eau soit indiquée en premier lieu indique que c’est l’élément principal de la préparation. » On ne sait pas dans quelle proportion. Le reste ? Selon nos calculs, 27 % seulement du total de la garniture seraient de la viande de dinde et de poulet, « mais on ne sait pas laquelle, c’est-à-dire quelle partie de l’animal », poursuit le restaurateur. Et de la peau ? « Les nuggets, c’est le moyen de faire passer de la viande qui ne serait commercialisée autrement. » La mention « origine France » accolée serait-elle un avantage du spécimen ? Paule Neyrat, nutritionniste, notre seconde analyste, n’est pas si optimiste : « C’est pour faire bien, pour rassurer, mais la peau de volaille qui arrive en troisième position et qui doit représenter juste un peu moins de 10 % – on n’est pas obligé d’indiquer le pourcentage à partir du troisième ingrédient –, on ne sait pas d’où elle vient ! »

Quant à la pâte à beignet, les 40 % restant de nos bouchées panées, elle contient dans l’ordre : « Eau, huile de tournesol et de colza, farine de blé, sel, épices, dextrines, poudres à lever, E450i, E500i, colorants, extraits de paprika, curcumine… ». Des agents de texture, acidifiants et autres exhausteurs de goût. « Les additifs sont légion dans ces produits et on sait qu’ils ont des conséquences néfastes sur la santé », poursuit la nutritionniste. Le vrai bon point de l’échantillon : « Les huiles de tournesol et d’arachide, meilleures que l’huile de palme, riche en acides gras saturés nocifs », habituellement définie comme « huile végétale » sur nos étiquettes.

Quant aux mixtures bon marché à base de viandes « reconstituées » ? « Les industriels utilisent une viande dite “préprocessée”, ce qui signifie qu’on y a injecté des additifs comme le phosphate et le carbonate pour que la viande retienne l’eau, gonfle et soit plus lourde. C’est exactement la même chose que pour certains filets de dinde ou de poulet vendus dans les grandes surfaces. » Sans parler de la peau des bas morceaux ajoutés à cette savante mixture.

En 2013, une  enquête, avait été publiée par The American Journal of Medecine, qui montrait  que les « nuggets de poulet » sont bien loin de mériter cette dénomination. L’étude se fondait sur deux échantillons issus de deux grandes chaînes de fast-food états-uniennes et en préservait l’anonymat. Au microscope, les chercheurs ont découvert que le muscle de poulet (le blanc) ne constituait qu’à peine la moitié de la viande de chaque beignet. Le reste ? Graisses, peau, veines, nerfs, viscères, cartilage et os broyés. Les lobbies du poulet frit reprochaient alors à l’équipe scientifique de n’avoir étudié que deux exemples. Étude trop partielle selon eux ».

Dr Véronique Vasseur : “Nous vivons dans un pic de pollution quasi-permanent”

En 2000, le Dr Véronique Vasseur lançait un pavé dans la mare pour dénoncer les conditions de vie dans les prisons avec son livre Médecin-chef à la prison de la Santé. Aujourd’hui médecin à l’Hopital Saint-Antoine, et désormais sur les traces de lanceurs d’alerte tels les professeurs Dominique Belpomme et Gilles-Eric Seralini, elle signe un nouveau livre-choc,

Elle nous confie: »j’observe très clairement une recrudescence des allergies, de l’asthme, chez des patients qui n’avaient jamais été touchés auparavant. Mais ma prise de conscience s’est aussi faite comme simple citoyenne : comme beaucoup de Français, je lis des articles, je vois des reportages sur les additifs, les pesticides, les insecticides et leurs effets sur notre santé et notre environnement. Je me souviens en particulier d’un reportage sur les Inuits au Groënland. De plus en plus d’enfants y naissent avec des malformations, les cancers augmentent chez les adultes et le lien a été fait avec les graisses de poissons, de phoques, de narvals dont ils se nourrissent et qui sont pleines de dioxines, transportées par les courants marins… J’ai découvert qu’il y a des toxiques partout, que nous sommes continûment agressés et contaminés à notre insu. Les molécules chimiques toxiques, de plus en plus nombreuses, la pollution, nous affectent quotidiennement, à très faibles doses, mais de façon chronique, et avec des synergies d’action entre ce que nous mangeons, ce que nous buvons, ce que nous respirons ou ce qui entre en contact avec notre peau.

Le bisphénol A a été interdit, le triclosan aussi, les phosphates et les parfums dans les lessives sont en passe de l’être et il existe aujourd’hui des conseillers médicaux en environnement, remboursés par la sécurité sociale quand vous avez une maladie comme l’asthme – ils se déplacent chez vous pour évaluer, et limiter la présence des formaldéhyde et autres polluants présents dans nos intérieurs (neuf cents substances chimiques émises dans nos maisons…). Mais tout cela est bien trop lent. Même si certains d’entre eux ont été interdits, le volume global des pesticides n’a toujours pas baissé. Leur consommation a même augmenté de 9,2% en 2013 ! Et regardez la pollution insupportable de ces derniers jours à Paris ! Nous vivons dans un pic quasi-permanent. La Commission européenne a pourtant menacé plusieurs fois la France d’amendes, et d’un renvoi en justice, si elle ne limite pas la pollution aux particules fines dans dix agglomérations, dont Paris, Marseille , Lyon et  Grenoble.

Il y a mille cancers nouveaux par jour en France. Alors bien sûr, on les dépiste mieux. Mais ils se multiplient, notamment les cancers hormono-dépendants, probablement dûs aux perturbateurs endocriniens. Il faudra attendre 2016 pour voir si les tendances se confirment, par delà les explications conjoncturelles dues à la grippe et à la canicule. Sachant que nous sommes de plus en plus confrontés à des « effets cocktail » entre les différents toxiques et qu’il est difficile de dire si un cancer du poumon est dû aux particules fines, au formaldéhyde, au benzène, à la fumée de cigarettes, pour ne prendre qu’un exemple. Alors, en attendant, à nous de redoubler de vigilance ».

Désintoxiquez-vous (Flammarion, avec Clémence Thévenot, 19€)

La cour des comptes met l’accent sur la gestion de la pollution atmospherique

La Cour des Comptes met l’accent sur le constat que  la lutte contre la pollution de l’air  n’est pas une priorité pour les pouvoirs publics.

Voilà des années que la Commission européenne tance l’Hexagone pour son incapacité à maîtriser les émissions de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines  (en particulier les PM10) dans de nombreuses agglomérations. Dans ces deux affaires,  La France pourrait être condamnée à des peines d’amendes pouvant atteindre 200 millions d’euros par an, selon les estimations du secrétariat général des affaires européennes.

Comment en est-on arrivé là? Malgré les dénégations des ministres, la pollution de l’air n’est pas considérée comme un sujet digne d’intérêt, contrairement à la lutte contre le changement climatique, par exemple. Elle n’est médiatisée « que » lors des pics de pollutions alors que les normes en place en France sont déjà supérieures à celles de l’OMS; à quand un changement d’orientation au nom de la santé publique!

Juridiquement, l’arsenal français n’est d’ailleurs pas considérable. La loi Laure se borne essentiellement à transcrire la directive européenne du 27 septembre 1996. La loi Lepage a été complétée par des textes ne s’intéressant pas directement à la qualité de l’air: responsabilité environnementale (2008), Grenelle I & II (2009 et 2010), transition énergétique (2015).

Sans surprise, la législation française n’est plus adaptée et trop peu respectée puisque sans contraintes financières dans l’hexagone.

Le financement des associations de mesure de la qualité de l’air (AASQA)n’est pas pérenne , ne pourrait-on pas imaginer de faire appliquer le principe pollueur payeur ce qui pourrait limiter les polluants déjà bien identifiés pour responsabiliser ceux qui mettent la vie de tous en danger. Il est à noter par ailleurs qu’il manque des suivis des différents plans ( PCET, SRCAE, Plu, PPA ,plan Ecophyto etc…) pourtant mis en place dans une intention de limiter ces pollutions.

Pour plus d’informations : rapport évaluant les politiques nationales de lutte contre les pollutions atmosphériques

Recul en France de l’espérance de vie et du nombre des naissances

L’Insee a publié mardi 19 janvier le bilan démographique de la France en 2015.

Au 1er Janvier 2016 la population française comptait 66,6 millions d’habitants se situant donc au 2ème rang des pays de l’Europe aprés l’Allemagne. Pour la 1ère fois depuis 1969 et aprés une hausse constante l’espérance de vie des Français a connu un réel recul( 7,3%) soit plus de 41 000 décès de plus , mais aussi 19 200 naissances de moins( selon INSEE et INED).

PE-sur-foetus08-24-11-08-52-262x300Néanmoins la population a poursuivi son augmentation grâce à un solde naturel positif tout comme un solde migratoire également positif.

Conséquence de cette hausse de la mortalité : l’espérance de vie à la naissance en 2016 est, pour la première fois depuis 1969, en diminution chez les hommes (-0,3 an, 78,9 ans au total) comme chez les femmes (-0,4 an, 85 ans au total). 

Malgré ces constats la communication se veut étrangement rassurante donnant comme explication majeure les épisodes de grippe importants oubliant de parler de la pollution chronique de l’air , des multiples expositions auxquelles nous sommes de plus en plus concernés ( perturbateurs endocriniens, expositions physiques et chimiques , qui font le nid des affections chroniques ( affections neurodégénératives, cardiovasculaires , obésité , cancers etc..) et ce de plus en plus jeunes.