Tous les articles par Jacqueline Collard

Prix Théo Colborn pour le Pr Sérallini

Le chercheur de l’Université de Caen, Gilles-Éric Séralini, a reçu en Californie, le prix Théo Colborn pour ses travaux pour défendre la santé environnementale…
Le professeur Gilles-Éric Séralini dont les travaux sur les OGM et les pesticides ont défrayé la chronique parmi la communauté scientifique, vient de se voir décerner samedi 5 mars 2016, le Prix Théo Colborn au cours du symposium sur la santé environnementale réunissant en Californie plus de 300 médecins, praticiens et chercheurs. th

Ce prix, du nom d’une zoologiste et épidémiologiste américaine née en 1927 et décédée en décembre 2014, présentée comme étant la théoricienne des perturbateurs endocriniens, a été décerné au Professeur Séralini pour « son combat pour défendre la santé environnementale de la planète par l’excellence scientifique, le courage, la ténacité et l’activisme… ». Gilles Yves Séralini est universitaire français, professeur de biologie moléculaire depuis 1991, chercheur à l’Institut de biologie fondamentale et appliquée de Caen et membre du CRIIGEN*(http://www.criigen.org/)
Des prises de position contre Monsanto
Connu pour ses prises de position contre le géant de la chimie Monsanto, le Professeur Séralini trouve avec ce prix décerné par ses pairs, une reconnaissance de ses travaux dont l’objectif est de révéler au grand jour les risques que font courir sur la santé publique l’usage de certains produits dans l’agro-industrie notamment mais aussi dans la vie de tous les jours pour les particuliers.

 

*Le CRIIGEN est un groupe unique et international d’experts ayant une approche transdisciplinaire sur les bénéfices et les risques sur la santé humaine, animale, et des écosystèmes concernant l’utilisation du génie génétique et des xénobiotiques issus de la chimie industrielle. Il est indépendant des compagnies de biotechnologies, de l’agrochimie et promeut les contre-expertises. Il évalue aussi les alternatives potentielles et encourage le développement d’une hygiène chimique pour améliorer la santé publique.

*Vous pouvez trouver en  pièce jointe l’article publié en 2012 dans une revue scientifique de renom puis validé à nouveau en 2014 qui ont déclenché les foudres de Monsanto

Séralini et al. (2012). Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize. Food and Chemical Toxicology 50(11): 4221-4231.

Il y a 5 ans, c’était la catastrophe de Fukushima

Le 11 mars 2016, le Japon commémorait le cinquième anniversaire de l’explosion nucléaire de Fukushima, provoquée à la suite du tremblement de terre et du tsunami ayant frappé la côte de la région de Tōhoku. La fusion des trois cœurs de la centrale installée au sud de la ville et les rejets massifs de substances radioactives ont contraint les autorités à évacuer les habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour du site. Les dépôts radioactifs ont souillé la terre jusqu’à 250 km du site atomique. 5 ans après les activités traditionnelles, liées à la pêche ou l’agriculture, peinent à redémarrer.

Ces catastrophes successives ont fait plus de 19 000 victimes (16000 morts et plus de 2500 disparus) et forcé l’évacuation d’environ 174 000 personnes, qui ne peuvent toujours pas rentrer chez elles. Le nord-est ravagé par le séisme,  se reconstruit difficilement et compte encore 174 000 personnes hébergées dans des logements provisoires. Le tsunami puis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, a poussé sur les routes de l’exode 160 000 déplacés, et a causé près de 2 000 décès indirects, selon les statistiques officielles de la préfecture de Fukushima, parmi les personnes évacuées et contaminé durablement toute une région. Désormais, le nombre  s’établit à 55 000, dont 4 000, souvent âgées et désœuvrées, qui  habitent dans des « kasetsu jutaku », des logements provisoires installés à la hâte à l’été 2011, trop petits et mal isolés.

Dans la zone des 20 kilomètres les  habitants d’une centaine de villes ont dû partir,  dont la moitié dans le département de Fukushima, et font l’objet d’une importante opération de décontamination. Les arbres ont été élagués, 5 centimètres d’épaisseur de sol sont retirés et les bâtiments sont passés au Kärcher, avec pour objectif de réduire l’exposition externe annuelle des lieux traités à 1 millisievert (1 msv)  la limite maximale autorisée sur un an.

« Il y a des tensions entre les gens, notamment sur les différences de dédommagement. » Les habitants de la zone des 20 kilomètres reçoivent toujours 100 000 yens (800 euros) par personne et par mois de Tepco, la compagnie d’électricité de Tokyo responsable de Fukushima. Ceux de la zone entre 20 et 30 kilomètres ont été dédommagés pendant six mois. Les autres n’ont rien.

D’après l’agence de la reconstruction, 3 407 rescapés de la triple catastrophe sont décédés des conséquences psychologiques du drame, dans l’ensemble du Tohoku, entre mars 2011 et la fin septembre 2015 ; 58 % de ces victimes proviennent du département de Fukushima.

 Lors de cette commémoration la CRIIRAD recevait Wataru Iwata venu tout spécialement exposer la réalité que vit la population  locale aprés l’accident et ce , au siège de la Fondation Rovaltain à l’INEED à Valence : vous pouvez retrouver l’enregistrement  sur le serveur de la CRIIRAD:

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Mieux comprendre l’électrohypersensibilité: Colloque 11/02/2016

APPEL de MEDECINS et PROFESSIONNELS DE SANTE
à l’occasion du colloque du 11 Février 2016 à l’Assemblée nationale
« Pour mieux comprendre et reconnaitre l’électro-hypersensibilité »
Nous, médecins, scientifiques et professionnels de santé,
Considérant l’appel de Fribourg lancé en 2002 par des médecins, nous constatons ces dernières années au cours de nos consultations, une augmentation dramatique de maladies graves et chroniques chez nos patients, telles que:
Les symptômes généralement constatés à l’utilisation du téléphone portable :
– douleur et/ou une chaleur dans l’oreille
– troubles de la sensibilité superficielle à type de dysesthésies (fourmillements, picotements, brûlures, voire prurit) au niveau du visage, du cuir chevelu ou du bras
Puis peu à peu, et de façon permanente :
– maux de tête, associés de façon caractéristique à une raideur et douleur de la nuque.
– acouphènes, hyperacousie,
– troubles visuels à type de vision floue,
– anomalies de la sensibilité profonde (faux vertiges), malaises
– lésions cutanées avec sensation de brulures (causalgies) et/ou un prurit,
– troubles musculaires (myalgies, spasmes, fasciculations) et/ou articulaires (arthralgies, raideurs)
– troubles cognitifs.
En deuxième phase :
– apparition de troubles cognitifs sévères (déficit de l’attention et de la concentration, perte de la mémoire immédiate)
– symptômes végétatifs sympathicomimétiques (oppression thoracique, tachycardie)
– troubles digestifs ou urinaires,
– insomnie, fatigue chronique et éventuellement tendance dépressive.
Et enfin, en l’absence de traitement et de mesure de protection, l’évolution est marquée par la constitution progressive de lésions anatomopathologiques, totalement irréversibles : syndrome confusionnel, absences, désorientation temporo spatiale ou état de démence s’apparentant à une maladie d’Alzheimer y compris chez les sujets jeunes.
Chez l’enfant : maux de tête et troubles du sommeil, dyslexie, troubles de l’attention et de la concentration, perte de mémoire de fixation, parfois troubles du comportement (enfant refusant d’aller à l’école sans raison),
Considérant que nous connaissons l’environnement résidentiel et les habitudes de nos patients, nous constatons souvent une corrélation dans le temps et dans l’espace, entre l’apparition de ces troubles et le début de l’extension de l’irradiation par des ondes électromagnétiques, dans des cas comme: – l’installation d’une antenne relais de téléphonie mobile dans les environs du domicile ou du lieu de travail du patient, – l’utilisation intensive d’un téléphone portable, – l’utilisation d’un téléphone sans fil de type DECT à domicile ou au travail.
Les champs électromagnétiques semblent donc pour partie expliquer l’apparition de ces troubles.
Comme l’indique la Déclaration scientifique Internationale sur l’Electrohypersensibilité et la sensibilité aux produits chimiques multiples signée par des scientifiques et médecins du monde entier réunis à l’Académie Royale de Médecine à Bruxelles en mai 2015, à l’initiative de l’ECERI des marqueurs biologiques ont été identifiés chez les malades électrohypersensibles qui permettent d’établir l’existence de véritables pathologies invalidantes.

A tel point que certaines personnes doivent s’isoler des endroits pollués par les champs électromagnétiques (wifi, téléphonie mobile…) afin de continuer à vivre dans les conditions les plus normales possibles. Pour autant, cette pathologie n’est toujours pas reconnue par les autorités sanitaires françaises.
Dans le contexte de la reconnaissance, par le Tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse, du handicap à 80% subi par un malade atteint d’électro-hypersensibilité, nous pensons qu’il est temps d’évoquer enfin de ce sujet majeur de santé publique.
Cette pathologie étant complexe et multifactorielle, nous sommes démunis face à ces personnes, dont la souffrance physique est réelle et les symptômes avérés. Même si une controverse scientifique demeure à certains égards sur le sujet, ces patients existent et des réponses doivent leur être apportées médicalement pour atténuer leur souffrance.
Nous avons besoin d’être mieux informés sur les impacts sanitaires des champs électromagnétiques et d’être dotés d’outils pour mieux aider ces patients.
Nous appelons ainsi solennellement l’État français et plus particulièrement la Ministre de la santé à faire de l’impact sanitaire des champs électromagnétiques une priorité sanitaire et de considérer ces patients, de plus en plus nombreux, qui sont pour la plupart en grande difficulté et précarité sociale.
Il nous semble indispensable, par précaution, d’abaisser l’exposition générale de la population aux champs électromagnétiques ; notamment pour ce qui est des enfants, de réduire leur exposition à la wifi et aux tablettes dans les établissements scolaires.
Une recherche indépendante et approfondie doit être menée sur le sujet et les personnes électro hypersensibles doivent pouvoir se réfugier dans des « zones blanches »
Enfin, les décisions de certaines Maisons Départementales des Personnes Handicapés de reconnaître l’électro-hypersensibilité comme handicap doivent être définitivement validées et appliquées par toutes les MDPH pour que les personnes EHS soient toutes prises en charge.

En tant que médecin, chercheur ou professionnel de santé, si vous souhaitez signer cet appel, merci de bien vouloir envoyer un mail avec votre nom et vos fonctions à l’adresse :
justine.arnaud@michele-rivasi.eu

Merci par avance pour votre contribution,
Laurence Abeille                         Michèle Rivasi
Députée                                           Députée européenne

Rencontre fructueuse à propos des compteurs électriques « intelligents »

Michèle RIVASI et Laurence ABEILLE, eurodéputée et députée écologistes ont interpellé ERDF concernant le projet de déploiement des compteurs intelligents dits « Linky ».

Prévus par une directive européenne de 2009, transposée en droit français, pour harmoniser le marché intérieur de l’électricité, ils ont pour objectif premier de réguler la production et l’investissement et ainsi mieux réguler les pointes de consommation d’électricité.
Par ailleurs, ces compteurs sont présentés au consommateur comme leur permettant de suivre gratuitement leur consommation d‘électricité à J-1, de mieux la maitriser et donc de permettre une réduction de la consommation d’énergie.

Suite à de nombreuses, mobilisations citoyennes,  d’associations  de consommateurs, et de leurs interpellations et du refus du compteur par quelques communes, Michèle RIVASI et Laurence ABEILLE ont demandé une rencontre à des représentants ERDF, qui a eu lieu le 7 mars à Paris.

Cette rencontre  a permis de mettre sur la table toutes les interrogations légitimes des consommateurs et des élus, notamment en matière de santé et de protection des données personnelles, ainsi que des améliorations à apporter au fonctionnement du compteur concernant le suivi des consommations.linkyPour Michèle RIVASI « Ce dialogue a permis d’obtenir , en fonction des nombreuses interrogations sur les niveaux d’ondes et la nature des fréquences utilisées par Linky l’accord D’ERDF d’organiser une rencontre avec ERDF, l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences), le CRIIREM (Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques) et d’autres laboratoires pour élaborer un protocole de mesures avec les parties prenantes, organiser une campagne de mesures avec les différents laboratoires et publier les résultats obtenus.

Nous nous réjouissons de cette avancée pour la transparence et une meilleure compréhension du fonctionnement du Linky. Ainsi, en fonction des résultats, nous pourrons répondre aux interrogations légitimes sur les ondes émises par le courant porteur en ligne dans l’habitation, par le compteur et le concentrateur. Je suis en effet particulièrement vigilante à l’exposition croissante de la population aux ondes électromagnétiques. »

Laurence ABEILLE rappelle « qu’ERDF a confirmé la possibilité pour les personnes électro hypersensibles de refuser ce compteur, quand il est à l’intérieur de leur habitation. A la demande des personnes électro hypersensibles, une expertise pourra être menée sur place, pour évaluer les niveaux d’émission. »

Cependant nous avons obtenu qu’ERDF puisse donner en temps réel la consommation d’électricité pour que les consommateurs puissent mieux la maitriser  au moyen d’une connexion filaire du Linky avec un écran.

Enfin, pour les deux élues, des interrogations persistent cependant « notamment sur la protection des données personnelles de consommation, ainsi que sur les pressions subies par les élus locaux ayant refusé le déploiement du compteur Linky. Elles sont pour nous de l’ordre de l’inacceptable doivent cesser
Nous espérons que l’expertise contradictoire réalisée ainsi que les modifications  pour avoir accès aux données en temps réel permettront de retrouver le dialogue et d’apporter des réponses aux interrogations légitimes de la population.
« 

La sécurité des médicaments en débat au Parlement européen

La plénière du Parlement européen doit se pencher sur la question de la sécurité des médicaments, en particulier de la Thalidomide faisant l’objet d’une question parlementaire avec réponse orale de la Commission: ce médicament utilisé il y a plus de 50 ans a commis des dégâts trés graves sur les enfants des  femmes ayant utilisé ce médicament.

De 1957 à 1961, la thalidomide, commercialisée par un fabricant allemand –Grünenthal, sous le nom de Contergan, en Allemagne- , servait à soulager les nausées matinales chez la femme enceinte mais aussi les maux de tête, les insomnies et les rhumes.

Il s’est avéré que ce médicament, commercialisé dans divers pays européens pendant plusieurs années, avait des effets secondaires désastreux puisque les femmes enceintes mettaient au monde des enfants atteints de malformations congénitales. Le drame de la thalidomide fut l’une des raisons premières de la mise en place de la législation communautaire en matière pharmaceutique.

La législation européenne devrait cependant être revue afin de garantir une meilleure reconnaissance des droits des victimes de la Thalidomide en Europe tant au plan de l’accompagnement qu’au niveau de la compensation financière.

On estime que 20 000 enfants sont nés malformés du fait de la prise de thalidomide par leur mère. Ce médicament a été autorisé dans près de 50 pays et ce jusqu’en 1961.

Pour la Vice-présidente Verts-ALE Michèle RIVASI, membre de la Commission environnement et santé publique:

« La directive européenne sur les produits défectueux de 1985 ne protège pas suffisamment les patients victimes d’un médicament. Une victime dispose de 3 ans, à compter de la connaissance du dommage, pour dénoncer un médicament et ce dans les 10 ans à partir de la date de mise en circulation du médicament. Ces délais sont beaucoup trop courts.
Avant l’application de cette directive, en France, la durée pour agir était de 30 ans à compter de la consolidation de l’état de santé suite au dommage. La directive de 1985 représente donc une régression majeure dans ce domaine. C’est ainsi qu’en septembre 2015, la plus haute juridiction espagnole (le Tribunal suprême) a estimé que les faits étaient prescrits et que les 180 victimes-plaignantes ne pouvaient obtenir des indemnités du laboratoire Grünenthal qui commercialisait la Thalidomide.

De plus, dans la plupart des pays européens (sauf l’Allemagne), la charge de la preuve repose sur les victimes. Celles-ci doivent en effet prouver que le dommage a bien été causé par le médicament incriminé et délivrer, entre autres, leurs vieilles ordonnances. En outre, si l’effet indésirable subi par le patient figurait sur la notice, le laboratoire est déchargé de responsabilité et ce, quel que soit le degré de l’effet indésirable.

En Allemagne, depuis le scandale de la thalidomide, le médicament est reconnu comme dangereux par nature. Les victimes sont donc protégées par une présomption de causalité et c’est au laboratoire de prouver que son médicament n’a pu causer des dommages. Ces règles devraient être étendues à toutes l’UE et il est donc nécessaire de revoir la directive de 1985. La mise en place d’un fonds européen abondé par les laboratoires pharmaceutiques pour indemniser les victimes devrait aussi être une solution étudiée par la Commission européenne. »