Tous les articles par Jacqueline Collard

Rapport sur la pollinisation de l’IPBES lors de sa 4ème cession

Moins de quatre ans après sa création, et alors que vient de se tenir  du 22 au 28 février à Kuala Lumpur (Malaisie), sa quatrième réunion plénière, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est confrontée à la suspicion d’une partie de la communauté scientifique.

Créée en 2012 sous la tutelle des Nations unies, sur le modèle du GIEC, lorganisation doit en effet finaliser et adopter son rapport sur la pollinisation, mais deux de ses chapitres-clés sont sous la responsabilité de scientifiques salariés de Bayer et Syngenta, les deux principaux producteurs d’insecticides dits « néonicotinoïdes », fortement suspectés de décimer les populations d’abeilles, bourdons, papillons…Une fois de plus il est surprenant de voir des experts en conflits d’intérêts notoires choisi comme scientifiques référents.

Le budget carbone qu’en est-il?

Un bon budget carbone doit intégrer non seulement tous les gaz à effet de serre et mais aussi les particules.

En 2009, plusieurs climatologues (notamment Myles Allen[1] et Malte Meinshausen[2]) publient une série d’articles fixant le niveau d’efforts à accomplir pour stabiliser le réchauffement. Dit autrement, ces chercheurs ont estimé le tonnage maximum d’émissions cumulées de gaz à effet de serre pour ne pas dépasser un réchauffement de 2°C. Le budget carbone était né! A l’époque, celui-ci est fixé à 3.670 milliards de tonnes de CO2. Un chiffre qui peut paraître énorme. Il n’en est rien.

Les auteurs rappellent que notre crédit carbone pour le XXIe n’est plus que de 1.000 Mdt CO2 si nous voulons conserver de très sérieuses chances de limiter à 2°C les sauts du mercure planétaire. Au rythme actuel d’émission, cela nous laisse une trentaine d’années devant nous.
Est-ce d’ailleurs bien sûr? «Certains de ces budgets n’intègrent pas les autres gaz à effet de serre que le CO2, ce qui les disqualifient quelque peu. D’autres envisagent un dépassement des 2°C, d’autres pas», commente Olivier Boucher, directeur de recherche au CNRS. Pas facile de choisir celui sur lequel caler une politique publique.

Dans un article publié dernièrement, une équipe de climatologues menée par Joeri Rogelj (université de Zurich) souligne la grande palette de limites d’émission proposée par les principaux budgets carbone en cours: de 470 à 2.390 Mdt CO2 pour avoir deux chances sur trois de rester sous la barre des 2°C. Joeri Rogelj et ses collègues proposent l’un des modèles proposés par le 5e rapport d’évaluation du Giec[4], intégrant les principaux GES ainsi que les particules: de 590 à 1.240 Mdt CO2, ls, histoire d’engager les parties prenantes (industriels, agriculteurs, collectivités, etc.) sur la voie du «facteur 4»[3] en 2050, et de la décarbonation pour la fin du siècle.

Un collectif porte plaine contre l’utilisation de produits OGM

Le collectif ‘Consommateurs pas cobayes’ a déposé le 9 février une plainte auprès de la France et de l’Union européenne pour «non-respect de la réglementation en matière d’accès à l’information sur les OGM», en vertu de la convention d’Aarhus de 1998 sur l’accès à l’information et la justice en matière d’environnement.

Cette plainte vise à obtenir l’étiquetage obligatoire de tous les produits alimentaires issus d’animaux nourris tout ou partie avec des aliments génétiquement modifiés.Capture d’écran 2015-07-21 à 07.57.47Le beurre, les œufs, le poisson et les autres aliments que nous consommons sont-ils issus d’animaux nourris aux OGM ? Un collectif réclame un étiquetage obligatoire des produits alimentaires, une revendication déjà ancienne au nom du droit des consommateurs à la transparence.

Depuis 1997, il est obligatoire d’indiquer la présence d’ingrédients OGM dans les produits alimentaires, ce qui a eu un effet largement dissuasif, notent les associations. En revanche les fabricants ne sont pas tenus de faire savoir si les animaux alimentant la composition ont eux-mêmes été nourris avec des OGM.

Question santé, les opposants aux OGM invoquent les incertitudes entourant l’impact de ces organismes. Et côté préservation des ressources de la planète, « les OGM ont des impacts considérables sur l’environnement », a insisté mardi Olivier de Schutter.

« En France aujourd’hui, les OGM sont tous interdits à la culture, mais ils sont autorisés à l’importation », notamment pour l’alimentation animale, rappelle la campagne OGM Transparence.

En France, l’alimentation industrielle notamment à base de soja et maïs est devenue une composante importante du régime des animaux d’élevage.

Or, environ 15 % de ces céréales et oléoprotéagineux sont importés, et surtout le soja (3,6 millions de tonnes importées en 2014 selon FranceAgriMer), qui vient du Brésil ou des États-Unis, connus pour leurs productions d’OGM.

Pour les viandes, mais aussi les produits laitiers ou tous aliments transformés issus de produits d’animaux nourris avec des OGM, l’étiquetage est « une nécessité pour permettre aux consommateurs de faire des choix économiquement et écologiquement responsables », fait valoir Bernard Astruc, coordinateur de Consommateurs pas cobayes!, créé en 2012 et porteur de la campagne.

L’OCDE a publié un nouveau rapport sur les nanomatériaux

Un  nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a été publié fin février (Nanomaterials in waste streams : current knowledge on risks and impacts). Il fait état  de la nécessité de réaliser trés rapidement des études de toxicité compte tenue de leur part grandissante dans les produits courants.

A notre insu, les nanomatériaux ont, depuis plus d’une décennie, envahi notre espace de tous les jours. On en trouve partout ou presque : dans les produits cosmétiques et de soins corporels (crèmes solaires, dentifrices ou après-shampoings), les aliments (sucre en poudre ou sel de table), les textiles antibactériens, les articles de sport, les matériaux de construction, les peintures, les pneus, les carburants, les appareils électroniques, les panneaux solaires…

Selon l’OCDE, le nombre de produits contenant des nanoparticules a été multiplié par cinq entre 2006 et 2011. Il en existe aujourd’hui plus de 1 300, et le marché mondial des nanomatériaux était estimé, en 2012, à un volume de 11 millions de tonnes, pour une valeur de 20 milliards d’euros.

En France depuis début 2013   le renseignement de leur utilisation dans un un registre des nanomatériaux qu’ils soient produits, importés ou distribués sur le territoire national est obligatoire sous la responsabilité du MEDDE: le dernier inventaire est accessible :http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_public_R-nano_2015.pdf; on note 14 000 entreprises qui ont fait la déclaration ce qui représente une augmentation de 40 % par rapport à 2014 et de 500 % par rapport à 2013 ».

Le devenir des déchets de ces nanomatériaux devient plus que d’actualités comme le démontre ce rapport comme par exemple dans les boues issues des stations d’épuration où ils ne peuvent être traités. Ces nanoparticules se retrouvent ensuite, à 80 % ou plus, dans les boues d’épuration. Or certaines réagissent avec d’autres éléments et se transforment, sans que l’on connaisse la toxicité de ces recombinaisons. »décrit le Cérége qui a participé à ce rapport.

Dans un avis rendu en mai 2014, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), mettant en avant le principe de précaution, avait prôné un « encadrement réglementaire renforcé » des nanomatériaux.

Les traitements dans les vignobles toujours inquiétants

D’un point de vue scientifique, l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), dans une étude menée en 2013, a conclu « qu’il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte » et que « les expositions aux pesticides intervenant au cours de la période prénatale et périnatale ainsi que la petite enfance semblent être particulièrement à risque pour le développement de l’enfant ».

Or, la France est le second plus gros consommateur européen de pesticides derrière l’Espagne, le neuvième à l’hectare. La Gironde est le plus grand département viticole de France et, si la viticulture ne représente que 3 % de la surface agricole en France, elle consomme 20 % des pesticides, notre région n’est pas en reste non plus.

 Une association a été crée à l’initiative de Marie-Lys Bibeyran, dont le frère, ouvrier viticole,  décédé en 2009 d’un cancer rare: celle ci a pour nom  Info Médoc pesticides, elle prône « le zéro phyto dans la viticulture » et est membre d’un collectif qui comprend notamment la Confédération paysanne, les Amis de la terre ou Générations futures, association qui a révélé fin février que des échantillons de poussières d’habitations proches de vignes contenaient des résidus de pesticides. « Il faut aider les viticulteurs à changer de pratique et je ne vois pas qui ne pourrait pas passer en bio. Cela demande certes plus d’attention, de temps, de main-d’oeuvre car il faut plus observer, plus regarder la météo, être plus réactif. Mais plutôt que mettre de l’argent sur des produits phyto autant créer des emplois et rendre les gens moins malades », ajoute-t-elle.

L’étude publiée en mars de cette année par le mensuel La Recherche, « Pesticides et santé,proposait  un dossier accablant », qui n’est pas pour rassurer. Répertoriant de nombreuses études menées à travers le monde les auteurs rappellent que « si les agriculteurs sont en première ligne ils ne sont pas les seuls à développer des pathologies liées aux pesticides ». Selon eux, « des études montrent une présomption forte de lien avec les pesticides » pour la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate, le lymphome non Hodgkinien chez l’adulte et les tumeurs cérébrales, les malformations congénitales et les leucémies chez les enfants.