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Définition des Perturbateurs endocriniens donnée par la Commission européenne 2 ans après la date imposée

Après deux ans d’attente, la Commission a enfin donné sa définition… en omettant les conséquences sur l’environnement, au grand dam des ONG.

logo_Commission européenneLe sujet, sensible, s’est a été un véritable  feuilleton au sein de l’Union européenne, depuis  2010. L’exécutif européen avait fini par promettre de publier des critères avant décembre 2013, mais il n’a cessé depuis de repousser l’échéance, se faisant périodiquement rappeler à l’ordre par les ONG de défense de l’environnement, le Parlement européen et les États membres. Deux ans après la date promise, la justice européenne – saisie par la Suède (dont la plainte était soutenue par le Danemark, la Finlande, la France et les Pays-Bas) -, avait elle-même rappelé Bruxelles à ses obligations.

L’annonce de la Commission était très attendue, plus de deux ans après la date promise ( décembre 2013) , pour permettre d’encadrer ces substances dans le cadre de leur utilisation dans des pesticides et dans des biocides, c’est-à-dire herbicides, fongicides, mais aussi, par exemple, produits de protection pour le bois ou le cuir et les désinfectants pour les mains sans compter dans les produits d »hygiène  et les produits ménagers…

PE-sur-foetus08-24-11-08-52-262x300« Une substance qui a des effets indésirables sur la santé humaine et qui agit sur le système hormonal, et dont le lien entre les deux est prouvé. » Voilà la définition des perturbateurs endocriniens donnée mercredi par la Commission européenne. Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques présentes dans de nombreux produits de la vie courante, une publication tardive très loin de satisfaire les défenseurs de l’environnement. L’annonce de la Commission était pourtant très attendue, plus de deux ans après la date promise, pour permettre d’encadrer ces substances dans le cadre de leur utilisation dans des pesticides et dans des biocides, c’est-à-dire herbicides, fongicides, mais aussi, par exemple, produits de protection pour le bois ou le cuir et les désinfectants pour les mains.la menace invisibleL’absence d’une définition claire, réclamée par les États membres, entravait la réglementation de ces substances susceptibles d’agir sur le système hormonal et d’être à l’origine de dysfonctionnements (comme l’obésité), de malformations congénitales ou de retards de développement, de plus en plus souvent constatés.

Pour  beaucoup d’ONG engagées dans cette demande depuis des années comme pour l’eurodéputée Verts-ALE Michèle Rivasi, cette définition fait des humains « des cobayes ». Pour Vito Buonsante, de ClientEarth, avocat spécialisé, les propositions de Bruxelles abaissent le degré de protection des consommateurs et placent « la charge de la preuve » à un niveau « presque impossible » à surmonter. « L’Union européenne est pionnière dans la définition du perturbateur endocrinien », s’est pourtant de son côté défendu le commissaire Andriukaitis.

Colloque en vue d’une meilleure prévention de la santé des femmes enceintes et des bébés

A l’initiative de notre partenaire le WECF (l’association Women in Europe for a Common Future) était organisé un colloque au Sénat afin d’alerter sur une mobilisation nécessaire afin que les Bébés et femmes enceintes ne soient pas les premières victimes des produits chimiques toxiques, et d’envisager dés à présent une amélioration de la prévention.

« La réglementation actuelle ne permet pas de protéger   la population     car elle se base sur les règles de la toxicologie classique, qui dit que la dose fait le poison. Or, les perturbateurs endocriniens peuvent avoir des effets à des doses infinitésimales. Ce qui compte, c’est la fenêtre d’exposition », a souligné le député Jean-Louis Roumégas (Europe Ecologie-Les Verts, Hérault).

Le fœtus, surtout, est à une étape de développement « très puissante, pendant laquelle une exposition chimique pourra affecter, pour toute sa vie, le bébé, l’enfant et l’adulte qu’il deviendra, ainsi que les enfants qu’il aura », a également relevé Patrice Sutton, du programme de santé reproductive et de  l’environnement à l’université de Californie.

Avec quelque 70 000 à 100 000 produits chimiques dans le commerce international, dont 4 800 en volumes importants, cette exposition multiple est pourtant imparable, estime Jeanne Conry, de la Fédération internationale de gynécologie   obstétrique (FIGO).-la-grossesse « Aux Etats-Unis, chaque femme enceinte a au moins 43 produits chimiques exogènes toxiques dans son corps : du mercure, du plomb, du bisphénol A, du perchlorate… », a-t-elle rapporté. La FIGO a d’ailleurs lancé  un appel, en octobre 2015, pour alerter sur cette exposition au cours de la grossesse et de l’allaitement, qui « représente une menace pour la reproduction humaine ».

 

Encore une nouvelle hausse du dioxyde de carbone

En mai 2016, l’indicateur de température planétaire dépasse de 0,93°C la moyenne 1951/1980. C’est ce qui ressort de l’analyse publiée par l’équipe Nasa/Université Columbia de New York. La température calculée sur la période de janvier à mai 2016 dépasse cette moyenne de 1,15°C, un niveau très élevé, montrant que l’objectif fixé à la COP-21 de viser une hausse maximale de 1,5°C relativement à la période pré-industrielle (1750) est hors de portée.

Impossible de ne pas rapprocher cette analyse de la publication, par une équipe du CNRS du chiffre de la teneur de l’atmosphère en CO2 avec un résultat à caractère symbolique.

La station de mesure de l’île d’Amsterdam, au sud de l’Océan Indien a en effet affiché pour la première fois en mai la valeur de 400 ppm (partie par million) pour le dioxyde de carbone. L’île d’Amsterdam, très éloignée des sources anthropiques de CO2, mais également des variations saisonnières provoquées par le cycle végétal dans l’hémisphère nord où les continents dominent, fournit aux scientifiques une mesure très proche de la moyenne planétaire.

Un chiffre symbolique, tout rond, qu’il faut comparer à celui de l’ère pré-industrielle, avant que les hommes ne brûlent massivement charbon, pétrole et gaz, de 280 ppm environ.

Nouvelle étude inquiétante pour l’Artique

Le scénario a de quoi nous inquiété. Le professeur émérite de l’université de Cambridge Peter Wadhams affirme que l’océan Arctique pourrait voir l’intégralité de sa glace de mer disparaître d’ici à l’été 2017, voire dès l’automne 2016. Parler de « première » est de circonstance tant ce phénomène n’avait plus menacé cette vaste étendue d’eau salée depuis une éternité : entre 100 000 et 120 000 ans, d’après l’expert anglais !

Directeur du département de physique de l’océan polaire (Polar Ocean Physics Group), il a asséné dimanche cette prophétie au journal The Independent après que les récentes analyses d’un grand institut de recherches américain ont confirmé le sombre scénario qu’il avait déjà présagé quatre ans plus tôt.  Membre du comité scientifique de l’Agence européenne pour l’environnement à Copenhague, Peter Wadhams précise : « Même si la banquise ne s’évapore pas entièrement, je suis convaincu que sa surface n’atteindra même pas 3,4 millions de kilomètres carrés [soit le précédent record de 2012, NDLR]. Je maintiens que sa superficie est en passe de descendre sous la barre du million de kilomètres carrés au mois de septembre de cette année. » Le chercheur s’appuie à la fois sur le recul de la couverture de glace dans l’hémisphère nord et sur les chiffres du National Snow and Ice Data Center (le Centre national de données sur la neige et la glace des États-Unis). 4839958_6_4d07_le-pole-nord-etait-anormalement-doux

Véronique Dansereau en post-doctorat au laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement de Grenoble (LGGE), partage le pessimisme de son confrère britannique. « On est sur une tendance négative. Il a raison de mettre l’accent sur 2016. L’hiver a montré qu’on était bien en deçà de la superficie de septembre 2012 », explique la jeune femme auteur d’une thèse sur la modélisation de la glace de mer.

Communiqué de presse du Criirem à propos du rapport ANFR

Le  communiqué de Presse de l’ANFR va encore alimenter l’incompréhension: le Criirem répond

Dans le rapport d’étude de l’ANFR du 30 mai 2016, on constate une grave confusion entre les champs électromagnétiques émis par tout type de  compteur électrique et les champs électromagnétiques émis par le CPL spécifique au Linky.

De plus l’impact du concentrateur  nécessaire à la transmission des données vers les centres de gestion n’a pas été étudié.

Le communiqué de Presse présenté par l’ANFR n’apporte aucune réponse sur l’impact du compteur Linky sur l’exposition du publique aux champs électromagnétiques.

Il révèle une carence administrative grave qui a été signalée par le CRIIREM aux responsables de l’ANFR à l’occasion de l’audition à l’Assemblée Nationale du 14 mai dernier.

C’est pourquoi le CRIIREM renouvelle sa demande de février 2016, à savoir la mise en place d’une commission multipartite dans le but d’établir un protocole de mesures adapté au système Linky afin de réaliser une étude contradictoire indépendante et pertinente.

linkyLe pourquoi du comment :

Le CRIIREM rappelle :

Concernant les données physiques (Références INRS ED 785)

-Le compteur électrique Linky émet des rayonnements de type 50 Hertz qui comportent des champs d’induction magnétique mesurables en microteslas et des champs électriques mesurables en volts par mètre.

-le signal CPL émet des rayonnements de type radiofréquence de l’ordre de 60 kiloHertz qui comportent des champs magnétiques mesurables en ampères par mètre et des champs électriques mesurables en volts par  mètres.

-le courant électrique porteur est de type 50 hertz mesurable en ampères.
Il est aussi émetteur de champs d’induction magnétique mesurables en microteslas et de champs électriques mesurables en volts par mètre.

-le concentrateur, qui reçoit et renvoie l’ensemble des données au centre de gestion de ERDF, émet des rayonnements de type hyperfréquence de l’ordre de 900 MégaHertz mesurables en volts par mètre.

-Le module radio (ERL) qui pourra ultérieurement équiper le compteur Linky sera émetteur d’ondes  radioélectriques mesurables en volts par mètre.

Le CRIIREM constate des confusions graves dans le communiqué de presse de l’ANFR sur le Linky :

-Il est erroné de dire que “ les niveaux de champs électriques sont de l’ordre de 1 Volt par mètre à 20 centimètres du compteur sans communication CPL, niveau  comparable à celui d’un compteur électrique classique ».

Cette affirmation prête à confusion, car sans le CPL on mesure le fonctionnement du compteur en 50 Hertz et donc un champ d’induction magnétique en microteslas. Il faut rappeler qu’à 20 centimètres d’un compteur classique, on peut détecter jusqu’à 3 microteslas. C’est pour cette raison que le CRIIREM a proposé une distance de prévention de 2 mètres pour respecter la valeur de  0,4 microtesla, notée par  l’Organisation Mondiale de  la  Santé comme augmentant  les risques de leucémie.

De plus, le compteur électrique classique possède un capot métallique absorbant le champ électrique 50 Hertz alors que le Linky est en structure de type plastique.  Cela change la configuration des mesures en champs électriques.

Enfin, la limite réglementaire de 87 volts par mètre ne s’applique pas pour le 50 Hertz. L’ANFR entretient ici une grande confusion entre le fonctionnement du compteur Linky et l’expertise sur le signal CPL.

-Il est erroné de dire que « les niveaux de champs magnétiques mesurés en émission CPL sont de 8.10 -3 microteslas ». En effet, à cette bande de fréquence, le champ magnétique est mesuré en ampère par mètre. Ne pas confondre champ d’induction magnétique (µT) et champ magnétique (A/m).

-Il est erroné, voir fallacieux, de faire des comparaisons avec les téléviseurs, les lampes et les chargeurs d’ordinateurs qui n’utilisent pas la technologie du CPL. C’est un non-sens scientifique.
Il aurait été préférable de s’assurer que les appareils électroménagers et bureautiques ne soient pas perturbés par le CPL du compteur Linky (compatibilité électromagnétique).

Par ailleurs l’étude du concentrateur, qui émet des rayonnements de type hyperfréquence de l’ordre de 900 MégaHertz mesurables en volts par mètre,  n’a pas été réalisée.

ALERTE criirem ANFR linky