Tous les articles par Jacqueline Collard

Le CNRS présente une alternative étonnante quant à l’agriculture

Le  Monde rapporte le résultat d’ essais de cultures   réduisant notoirement  engrais et pesticides qui ont été réalisé par le Centre d’études biologiques de Chizé. Ce n’est pas moins d’un rassemblement de spécialistes des professions agricoles qui ont assisté à cette présentation. Ils étaient quatre-vingts à avoir fait le déplacement.

Quatre-vingts  agriculteurs – céréaliers, éleveurs, apiculteurs – rassemblés, samedi  18 juin, au  Centre d’études ­biologiques de Chizé (CEBC, CNRS-université de La Rochelle),
dans les Deux-Sèvres.

C’est Vincent Bretagnolle (CNRS) qui en a fait la présentation cette année annonçant ce  résultat stupéfiant.
Le rendement économique des céréaliers peut être substantiellement augmenté  jusqu’à 200 euros par hectare de blé ! – en divisant par deux la quantité d’herbicides  et d’engrais azotés épandus. La première question qui vient à l’esprit est : en les remplaçant par quoi ? « En les remplaçant par rien du tout », ­répond le chercheur.
Si les agriculteurs se déplacent chaque année aussi nombreux pour assister à la grand-messe  du Centre d’études biologiques de Chizé, c’est aussi qu’ils sont, en quelque sorte,
coauteurs des résultats présentés. Sans eux, rien ou presque ne serait possible.
« La zone atelier Plaine et Val de Sèvre sur laquelle nous travaillons fait 450 kilomètres  carrés, et recouvre plus de 400 exploitations agricoles, plus de 15 000 parcelles,  explique Vincent Bretagnolle, le directeur de la zone atelier. Nous pouvons ainsi  faire de l’expérimentation à l’échelle d’un territoire », ce qui laisse envisager des améliorations notoires des modes d’agricultures plus respectueuse des sols, des hommes et de biodiversité.

« L’Affaire de la maladie de Lyme » , une enquête de Roger Lenglet

Laffaire-de-la-maladie-de-LymeTransmise surtout par les tiques, la maladie de Lyme est une pathologie à évolution lente qui affecte les articulations, le cerveau, le cœur, les systèmes immunitaire et hormonal… Mais aujourd’hui elle représente aussi un scandale sanitaire et politique d’une exceptionnelle gravité.
Alors qu’elle se répand dans le monde à toute allure (de l’Asie à l’Amérique du Nord, du Nord de l’Europe à l’Afrique subsaharienne), les autorités françaises restent dans le déni. Le manque de formation sur Lyme de la majorité des médecins entraîne d’innombrables erreurs de diagnostic et de traitement, à l’origine de l’errance médicale des personnes atteintes. Les malades vivent alors l’enfer. Et les rares médecins qui les identifient et les soignent de façon performante font l’objet de représailles au nom de la maîtrise comptable des assurances maladie.
Cette enquête (la première en France) est le fruit de plusieurs années d’investigation auprès des principaux acteurs concernés par l’affaire et d’immersion dans les études scientifiques. Elle examine aussi la situation dans différents pays.
Tour d’horizon documenté sur cette maladie, ce livre donne également les clés pour une prévention efficace et les bons réflexes à adopter en cas de contamination.

 Constat relayé parle le Prix Nobel de médecine Luc Montagnier lors qu’un colloque à Strasbourg (Bas-Rhin) qui annonçait que la maladie de Lyme, transmise par les morsures de tiques, est très mal diagnostiquée et soignée en France, en raison d’une «grande ignorance sur son caractère chronique»,
Pour le Pr Montagnier, 83 ans, les tests utilisés aujourd’hui pour détecter la bactérie de Lyme donnent de trop nombreux «faux négatifs», car ils sont basés sur la détection d’anticorps, alors que certains patients infectés n’en développent pas.

Une étude de l’ANSES met l’accent sur les risques pris par les agriculteurs utilisant des pesticides

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’est penchée sur les agriculteurs qui sont en première ligne face aux effets des pesticides. Après quatre années de recherches, d’innombrables auditions, une exploration poussée de toute la littérature scientifique en France et à l’étranger, des plongées dans les statistiques difficilement accessibles du secteur agricole, Il en résulte un  rapport intitulé « Expositions professionnelles aux pesticides en agriculture  » comprenant  sept volumes, nous espérons qu’il sera publié prochainement dans son intégralité.

_le-recours-aux-pesticides-Alors que régulièrement est annoncé une volonté d’en réduire les utilisations (Plans Ecophyto)  notre pays, l’un des grandes utilisateurs dans le monde, a consommé au moins 60 000 tonnes de ces produits en 2014 : 9 % de plus qu’en 2013.  Nous constatons à l’inverse une progression constante, tandis que la part des molécules suspectées d’être cancérogènes ou mutagènes grimpe plus vite encore. Or, les alertes se multiplient sur les liens possibles avec les hémopathies malignes, les cancers de la prostate ou de la peau, les tumeurs cérébrales, les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, les troubles de la reproduction et du développement de l’enfant…

Ce rapport éclaire sur  les pratiques des agriculteurs, la façon dont ils se protègent ou pas des effets des pesticides, les conseils de prévention et les informations sur la toxicité qui leur sont dispensés. L’idée des experts – praticiens hospitaliers, vétérinaires, agronomes, toxicologues, sociologues, ergonomes… – était d’esquisser des pistes de réduction des risques. Notre pays semble incapable de freiner l’emballement du recours à la chimie, au détriment des 1,01 million de personnes qui s’activent dans les champs, les vignes, les vergers arboricoles ou les plantations badigeonnées d’insecticides et ceci souvent au détriment de leur santé comme aussi parfois celle des riverains. Il semble qu’une grande omerta continue de planer sur les données tant des personnels, que celles concernant les maladies professionnelles des utilisateurs, ce qui explique aussi la grande difficulté des malades pour une reconnaissance des relations de causalité de leurs pathologies.

D’autres travaux se sont penchés sur l’efficacité des équipements de protection. Ils notent que les cabines des tracteurs ne protègent pas entièrement des particules fines, que les combinaisons ne sont pas forcément performantes contre les mélanges de produits, que leur résistance est faible contre les particules de taille nanométrique. Il arrive de surcroît que des employés les manipulent alors qu’elles sont souillées.

La pollution de l’air responsable de 9% des décès en France

On peut ajouter aussi que chaque année, le  coût global de cette pollution est de 101,3 milliards d’euros pour notre pays .

Une nouvelle « évaluation quantitative d’impact sanitaire », a été publiée ce mardi 21 juin par Santé publique France (agence issue de la fusion, le 3 mai, de l’Institut de veille sanitaire avec d’autres organismes), elle rappelle que la pollution atmosphérique constitue un problème de santé publique majeur. C’est la troisième cause de mortalité en France, derrière le tabac (78 000 décès) et l’alcool (49 000 décès).

 Le poids sanitaire (« fardeau ») de cette pollution liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles…) correspond à 9 % de la mortalité en France continentale, selon l’étude de Santé Publique France. Ainsi « le fardeau de la pollution de l’air se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78 000 morts) et de l’alcool (49 000 morts) », souligne François Bourdillon, directeur général de cet organisme. Cette pollution représente « une perte d’espérance de vie pour une personne âgée de 30 ans pouvant dépasser deux ans », selon l’étude. A l’origine de 9 % des morts annuelles en France, les particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres – les PM2,5, qui pénètrent profondément dans le système respiratoire et provoquent de nombreuses pathologies – entraînent une perte d’espérance de vie à 30 ans pouvant dépasser deux ans dans les villes les plus polluées.

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Et encore, « cet impact des particules fines sur la santé est probablement sous-estimé », selon Sylvia Médina, coordinatrice du programme Air et santé. « Nous utilisons dans notre étude les PM2,5 comme traceur, car il s’agit de l’indicateur de pollution le plus étudié en termes d’effets sur la santé, mais la pollution atmosphérique est un mélange complexe de milliers de polluants qui interagissent », rappelle-t-elle.

Les effets de la pollution sont, sans surprise, sont plus importants dans les grandes villes : dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants, la perte d’espérance de vie à 30 ans du fait des PM2,5 atteint quinze mois en moyenne, ce qui correspond à 26 000 morts annuels. Néanmoins, les villes moyennes et petites, de même que les zones rurales, ne sont pas épargnées, souligne l’étude, qui a porté sur la totalité des 36 219 communes de l’Hexagone. Ainsi, 800 000 personnes résidant dans des communes rurales sont exposées à des valeurs dépassant en moyenne 14 µg/m3. Quelques communes rurales, à proximité d’industries, comme autour de l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône) ou dans l’est de la France, connaissent toujours des concentrations en polluants atmosphériques importantes.

Les plans de prévention et de gestion des déchets sont à la charge des régions

La régionalisation des plans de prévention et de gestion des déchets, dont le contenu a été fixé par le décret du 17 juin 2016, offre de nouvelles perspectives pour affiner les stratégies locales. C’est un additif de la loi Notre. Le contenu de ces plans de prévention et de gestion des déchets,  a été précisé le 19 juin par la publication d’un décret au Journal officiel.

Ce texte transcrit dans le Code de l’environnement les deux principales nouveautés de la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi Notre. Celle-ci confie à la région l’élaboration d’un plan de prévention et de gestion des déchets, jusqu’ici à la charge du département, et fusionne les trois plans existants (déchets non dangereux, déchets du bâtiment et des travaux publics et déchets dangereux) au sein d’un document unique fixant des objectifs à 6 et 12 ans.   Selon ce décret, entré en vigueur ce 20 juin, le plan de prévention et de gestion doit viser tous les déchets -sauf nucléaires- produits dans la région: activités économiques,…

L’objectif est de pousser les régions à rédiger la nouvelle stratégie sur l’économie circulaire prévue par la loi Notre, à accentuer la prévention des déchets, et à créer un observatoire régional sur le modèle de l’Ordif à Paris,  tout en lançant des passerelles avec les stratégies sur l’énergie et le climat.

«L’Ademe propose d’ailleurs aux conseils régionaux de signer un contrat d’objectif dynamique régional pour l’économie circulaire, un Codrec, qui leur permettra de bénéficier de soutiens allant jusqu’à 450.000 euros par région»