Tous les articles par Jacqueline Collard

Le lait maternel paré de beaucoup d’avantages

Selon une méta-analyse publiée dans le Lancet agrégeant les données recueillies dans 164 pays démontre que l’allaitement maternel jusqu’à 6 mois n’aurait que des avantages défiant les habitudes culturelles jusqu’alors en vigueur, tout en confortant les recommandations de l’OMS.

Le lait maternel est d’une importance vitale pour l’enfant, un nouveau-né devrait   en  bénéficier dès la première heure de son existence et connaître   sans  délai le contact charnel avec sa mère si important . Tel est le message que le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef)

Allaiter au sein ou au biberon est sans doute une question de choix individuel, du moins pour les mères libres (sur le plan matériel, professionnel ou familial) de cette décision. Mais c’est aussi une question de santé publique.cette généralisation éviterait la mort de 823 000 enfants de moins de 5 ans dans le monde et préviendrait de plusieurs maladies infantiles et réduirait de 20 000 le nombre de cas de cancers du sein.

 En France le taux d’allaitement  à 1 an est de 9% alors qu’il atteint 60% au Japon, 27% aux USA ,34% en Finlande, 35% en Norvège, en Allemagne et Espagne 23% , pour tomber à 0,5% au Royaume-Uni, 2% en Irlande et 3% au Danemark .

D’autre part cette étude montre que   dans les pays pauvres, le risque de mortalité, dans les six premiers mois, est huit fois inférieur lorsque les nourrissons bénéficient d’un allaitement maternel complet, par rapport à ceux qui en sont totalement privés. La tétée éviterait, en particulier, la moitié des épisodes de diarrhée et un tiers des infections respiratoires.

Dans les pays les plus riches même si la mortalité infantile y est beaucoup plus faible, ils n’en sont pas moins concernés car l’allaitement y réduit de 36 % le risque de mort subite du nourrisson, et de 58 % celui d’entérocolite nécrosante, une perte de tissus de la muqueuse intestinale surtout observée chez les prématurés et parfois mortelle.

« L’intérêt de cette étude est de donner une vue mondiale de la question de l’allaitement, pour les enfants et pour les mères, commente Sandra Wagner, épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Elle en rappelle les bénéfices aux mères, mais aussi aux responsables des politiques publiques. » Ce qui n’enlève rien au libre-arbitre des femmes devant le choix de l’allaitement.

www.thelancet.com/series/breastfeeding

 

 

 

 

 

3 septembre Documentaire sur ARTE sur l’hyperconnexion: cerveaux en surcharge

Diffusion du documentaire de Laurence Serfaty (France, 52′),  sur ARTE le samedi 3 septembre à 22h20: Hyperconnectés: cerveaux en surcharge

Vous vous en êtes probablement rendu compte, mais ces dernières années, l’hyperconnexion a eu quelques effets sur votre façon de vous comporter en société.  «Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale utilise internet. Chaque jour, 150 milliards d’e-mails sont échangés.

Désormais, l’humanité produit autant d’informations en deux jours qu’elle ne l’a fait en deux millions d’années. Chaque seconde, l’équivalent d’environ 28 millions de livres est diffusé sur le web. La seule gestion des e-mails représente 30% de la journée d’un salarié. La durée moyenne de concentration des gens par activité était de trois minutes en 2004, puis une minute et quinze secondes en 2012. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’à 45 secondes.» Tous ces chiffres permettent de prendre conscience de cette réalité et sont issus d’un documentaire d’Arte que vous pouvez visionner en avant-première ci-dessus, et qui sera diffusé à l’antenne le 3 septembre à 22h20.

Laurence Serfaty est allée à la rencontre de personnes qui ont pris conscience de la façon dont l’hyperconnexion a affecté leur vie (et qui ont parfois évité de peu le burn-out) ainsi que de chercheurs, pour essayer de comprendre pourquoi il est souvent impossible de traiter la totalité de ces informations et ce que l’on peut faire pour y remédier.

Grâce aux smartphones, ordinateurs et autres tablettes, nous sommes reliés au monde en continu. Mais ce déluge d’informations menace notre bien-être. Alliant témoignages de cadres victimes de burn out et explications de chercheurs en neurosciences, en informatique ou en sciences de l’information et de la communication, ce documentaire captivant passe en revue les dangers de cette surcharge sur le cerveau. Il explore aussi des solutions pour s’en prémunir, des méthodes de filtrage de l’information aux innovations censées adapter la technologie à nos besoins et à nos limites.

Chaque jour, cent cinquante milliards d’e-mails sont échangés dans le monde. Les SMS, les fils d’actualité et les réseaux sociaux font également partie intégrante de notre quotidien connecté, tant au bureau qu’à l’extérieur. Nous disposons ainsi de tout un attirail technologique qui permet de rester en contact avec nos amis, nos collègues, et qui sollicite sans cesse notre attention.

Comment notre cerveau réagit-il face à cette avalanche permanente de données ? Existe-t-il une limite au-delà de laquelle nous ne parvenons plus à traiter les informations ? Perte de concentration, stress, épuisement mental, voire dépression… : si les outils connectés augmentent la productivité au travail, des études montrent aussi que le trop-plein numérique qui envahit nos existences tend à diminuer les capacités cognitives.

Avec la rentrée les toxiques arrivent aussi par les cartables

Que choisir dans son numéro de septembre  a fait analyser un ensemble de fournitures scolaires pointant la présence de toxiques chimiques dans certaines.Des phtalates classés perturbateurs endocriniens, des impuretés cancérogènes probables, du formaldéhyde cancérogène par inhalation et puissant irritant, en prime un conservateur si allergisant.

Des phtalates classés perturbateurs endocriniens, des impuretés cancérogènes probables, du formaldéhyde cancérogène par inhalation et puissant irritant, en prime un conservateur si allergisant qu’il est l’ennemi numéro un des dermatologues et allergologues : voilà à quoi nous risquons d’exposer les enfants en leur achetant des fournitures scolaires. Les plus optimistes retiendront peut-être que sur les 52 produits testés, 19 ne contiennent aucun composé nocif pour la santé ou seulement à dose infinitésimale.

Ce qui rend la tache des parents difficile dans l’offre généreuse de ces fournitures toujours plus tentantes grâce au marketing . En effet rien ne distingue, par exemple, un crayon à papier ou des crayons de couleur que l’enfant mâchouillera sans risques de ceux avec lesquels il ingurgitera des phtalates. Même chose avec les cartouches d’encre. Alors que les élèves se mettent souvent de l’encre sur les doigts, elles contiennent de la MIT, un puissant allergène par contact. On pourrait continuer avec d’autres produits sélectionnés, tels les stylos-billes, colles à paillettes ou encore feutres et marqueurs parfumés, des articles qui font un tabac auprès des enfants. Certaines références sont acceptables, d’autres trop nocives pour leur santé, sans qu’on puisse repérer les unes et les autres.

Le problème provient que les fournitures scolaires sont dispensées de réglementation spécifique alors qu’elles existent pour  les cosmétiques, les détergents et bien d’autres catégories et même n’ont pas d’obligation du marquage CE; il est urgent qu’une réglementation adaptée voit le jour surtout pour des produits en contacts rapprochés des enfants.

www.quechoisir.org/comparatif-substances-nocives-dans-les-fournitures-scolaires-52-produits-testes

Information nutritionnelle sur les emballages alimentaires

Un décret du 21 juillet 2016 précise  les modalités de mise en place d’une information nutritionnelle complémentaire sur les denrées alimentaires (au moyen de graphiques ou de symboles):il fait suite à la loi du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé qui prévoyait notamment la mise en place d’une information visuelle synthétique destinée à informer le consommateur sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires industriels.

L’obligation d’indiquer la valeur énergétique, la teneur en matières grasses, acides gras saturés, sel, sucres, glucides, protéines constituant une déclaration nutritionnelle sur les emballages des denrées alimentaires sera applicable à titre obligatoire au niveau communautaire le 13 décembre 2016.

Le décret précise en effet que les industriels de l’agroalimentaire seront invités à rajouter aux informations nutritionnelles obligatoires un logo nutritionnel « conforme à un cahier des charges fixé par arrêté des ministres chargés de la santé, de la consommation et de l’agroalimentaire, après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ».

Le gouvernement s’apprête à expérimenter quatre systèmes d’étiquetage destinés à identifier plus facilement les aliments meilleurs pour la santé mais l’opération suscite une polémique entre industriels de l’agroalimentaire et certains chercheurs en nutrition.

Référence à l’article 14 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/

Réchauffement climatique et croissance de la mortalité

Une nouvelle étude du Lancet rapporte les effets conjugués de toutes les conséquences du réchauffement climatique.

Durant l’été 2003, la canicule européenne a fait environ 70.000 morts, dont 15.000 rien qu’en France. Un bel aperçu de ce qui pourrait nous attendre au cours du XXIe siècle, du fait du réchauffement climatique.2015 année la plus chaude

Pourtant, difficile de dire quel sera l’effet global de la température sur la mortalité : dans son 5e rapport, publié en 2014, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) prévoit que les décès liés à la chaleur pourraient certes augmenter au cours du XXIe siècle, mais que ceux dus au froid devraient diminuer dans certaines régions du monde. Or le réchauffement climatique se traduit notamment par des phénomènes météorologiques extrêmes comme des pluies torrentielles ou des sécheresses, aux impacts dévastateurs sur les productions agricoles.

«La chaleur est un risque sanitaire immédiat à envisager », écrit l’Institut national de veille sanitaire la semaine dernière, rappelant que «les canicules de 2003 puis de 2006 et  2015 ont causé respectivement 15.000, 2000 et 3300 décès en excès en quelques jours en France ». Il va donc falloir s’adapter : revoir les seuils d’alerte à la lumière des nouvelles moyennes de température, repenser l’habitat et la ville pour limiter le phénomène d’îlot de chaleur urbain «qui contribue fortement à la mortalité lors des épisodes extrêmes ».

Des catastrophes naturelles plus fréquentes

La fréquence et surtout la puissance des ouragans, des inondations, des sécheresses devraient aller croissante. Les populations touchées, souvent les plus vulnérables de la planète, compteront des blessés, verront leurs logements détruits, manqueront de nourriture et d’eau potable avec un risque accru de maladies diarrhéiques, qui tuent déjà 600.000 enfants de moins de 5 ans par an, selon l’OMS. Les structures médicales chargées de les soigner ne seront pas épargnées, réduisant l’accès aux soins du public, et pas seulement pour les blessures urgentes liées aux circonstances : la prise en charge des maladies chroniques, la vaccination, les accouchements seront impactés.

La pollution atmosphérique

La pollution atmosphérique est le 5e  facteur de risque de maladie ou de décès dans le monde – derrière le tabagisme, mais devant le surpoids. Elle tue, par maladie respiratoire, cardiovasculaire ou cancer, 7 millions de personnes chaque année, dont 42.000 en France. Or la teneur de l’air en ozone et particules fines, qui exacerbent  les maladies cardiovasculaires  et respiratoires, augmente avec la température, rappellent dans un rapport commun les organisations professionnelles de pneumologues (SPLF, FFP).

Plus de pollens, plus d’allergies

La combinaison est sans pitié pour les allergiques, de plus en plus nombreux : la hausse des températures augmente la pollinisation des plantes, tandis que les polluants atmosphériques intensifient les symptômes.

Une étude conduite dans 9 grandes villes de l’Hexagone a évalué que la mortalité augmentait de 1 à 3 % dans les deux jours suivant un pic de pollution atmosphérique. Mais c’est encore la pollution «de fond»(habituelle) qui fait les pires dommages: on estime que 7 % des décès et hospitalisations pour des symptômes cardio-respiratoires sont attribuables aux pics, contre 93 % à la pollution de fond (pour les particules fines PM10). Si les malades chroniques – asthmatiques, insuffisants respiratoires, BPCO – voient leur état s’aggraver par la pollution de l’air, une exposition régulière tôt dans l’enfance augmente tout simplement le risque d’entrer dans la maladie, principalement l’asthme, conclut une étude néerlandaise publiée récemment dans The Lancet.

www.thelancet.com/journals/lancet