Tous les articles par Jacqueline Collard

Bactéries intestinales en peine avec une alimentation trop grasse

Selon une nouvelle étude parue dans la revue PNAS des équipes de  l’Institut Pasteur et de l’INSERM une alimentation trop riche en graisse a une influence directe sur les  bactéries qui peuplent nos intestins.

On constate chez des patients qu’un déséquilibre de la flore intestinale, (quelques espèces de bactéries devenant prédominantes) comme un intestin perméable, susceptible de libérer dans le sang des substances inflammatoires entraînent des bouleversements du microbiote qui seraient en lien avec ‘un changement d’alimentation ? C’est ce qu’ont cherché à savoir Philippe Sansonetti, de l’unité de Pathogénie microbienne moléculaire de l’Institut Pasteur, et ses collègues. Selon leurs travaux publiés dans la revue PNAS, chez la souris, une alimentation trop riche en graisse entraîne dès le premier mois une réorganisation du microbiote, et une métamorphose du petit intestin.

Dans cette étude, certaines souris ont reçu une alimentation ordinaire tandis que d’autres recevaient une alimentation composée à 70 % de lipides. Grâce à des techniques de génomique, les chercheurs ont pu identifier les différentes espèces bactériennes contenues dans des échantillons de fèces et suivre l’évolution de la composition du microbiote au cours du temps.

Selon cette étude, l’ingestion de lipides rend la couche de mucus plus fine et fait chuter la synthèse de protéines antimicrobiennes, dont le rôle est d’empêcher toute traversée de la paroi. « Non seulement le microbiote se réorganise sous l’influence des lipides mais l’intestin, lui-même, subit des métamorphoses », résument les chercheurs.

 Ce qui tendrait à démontrer qu’un élément perturbateur comme un changement d’alimentation, entraîne des répercussions possibles sur la santé après que  la flore intestinale se soit  dérèglée . th

rapport d’étude: http://www.pnas.org/content/early/2016/09/13/1612559113

Loi sur la biodiversité publiée au JO le 9 août

Alors que la loi sur la biodiversité  a été adoptée en juillet , après un parcours législatif de plus de deux ans, sa   publication au JO a eu lieu en Août , elle comporte  174 articles.

Elle crée l’Agence française pour la biodiversité( AFB) , définit les principes de préjudice écologique et de non-régression du droit de l’environnement ou encore bannit les néonicotinoïdes. Elle sera opérationnelle à compter du  1er janvier 2017.

L’AFB regroupera l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), les Parcs nationaux de France, l’Agence des aires marines protégées et l’Atelier technique des espaces naturels (Aten), représentant au total 1.200 agents. Elle apportera un appui scientifique, technique et financier aux politiques de l’eau, de la biodiversité et des milieux marins, de l’Etat et des collectivités territoriales.

35 décrets d’application sont en cours: « Notre objectif est de publier les décrets d’application de la loi pour la reconquête de la biodiversité au plus vite« , a déclaré la ministre de l’Environnement à l’occasion de sa conférence de presse de rentrée ce mardi 6 septembre. Ségolène Royal a précisé que les 35 décrets d’application de la loi promulguée cet été avaient été transmis aujourd’hui même au secrétariat général du Gouvernement :  Étape préalable à leur mise en consultation puis à leur publication.

Journée nationale de l’air le 21 septembre


La Journée Nationale de la Qualité de l’Air s’inscrit dans le cadre des 20 ans de la loi LAURE (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie) dont l’objectif est de reconnaître un droit à chacun de respirer un air qui ne nuit pas à sa santé, et qui met en place le dispositif de surveillance et d’information sur tout le territoire national.

Nous y participerons  à la fois le 21 concrètement avec la Frapana, le RNSA, l’APPA et la métropole  sur le plateau de la Croix Rousse à Lyon par un stand d’informations, précédent un parcours dans le 4ème arrondissement situé au dessus du tunnel ; mais aussi le 29 avec les Amis de la terre du Rhône pour une soiré avec Atmo Auvergne- Rhône-Alpes  à la MRE rue Ste Hélène

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La compensation agricole ne fait pas l’unanimité

Le nouvel article L.112-1-3 du Code rural dispose que «les projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements publics et privés qui, par leur nature, leurs dimensions ou leur localisation, sont susceptibles d’avoir des conséquences négatives importantes sur l’économie agricole, font l’objet d’une étude préalable comprenant au minimum une description du projet, une analyse de l’état initial de l’économie agricole du territoire concerné, l’étude des effets du projet sur celle-ci, les mesures envisagées pour éviter et réduire les effets négatifs notables du projet, ainsi que des mesures de compensation collective visant à consolider l’économie agricole du territoire
Courant 2015, les services du Ministère de l’Agriculture  réunissent les parties prenantes à plusieurs reprises pour discuter des modalités du décret qui devrait le mettre en oeuvre  et c’est un tollé des aménageurs lors de sa publication le 31 août 2016 au Journal officiel qui le découvre qui détermine les projets pouvant donner lieu à ces mesures de compensation.
Le maître d’ouvrage devra détailler quelles mesures il envisage pour «éviter et réduire les effets négatifs notables du projet» et, le cas échéant, «les mesures de compensation collective envisagées pour consolider l’économie agricole du territoire concerné, l’évaluation de leur coût et les modalités de leur mise en œuvre.»
Ne seront concernés que les projets qui par leur nature, leurs dimensions ou leur localisation, sont systématiquement soumis à une étude d’impact au sens du Code de l’environnement: Concrètement, il faudra que le projet soit situé en tout ou partie sur une zone agricole, forestière ou naturelle, qui est ou aura été affectée à une activité agricole dans les trois ou cinq années précédant la date de dépôt du dossier. La surface prélevée pour déclencher l’étude préalable est fixée par défaut à 5 ha, mais pourra être modulée par le préfet de 1 à 10 ha selon le contexte local.

L’océan ne représente qu’un aspect marginal des négociations climatiques

Malgré son rôle vital pour la planète et les sociétés humaines, l’océan ne représente qu’un aspect marginal des négociations climatiques.

A quelques semaines de la COP 22 au Maroc on peut se réjouir de la ratification de  l’accord de Paris sur le climat par les Etats-Unis et la Chine  prévoyant une limitation du réchauffement climatique à 2°C en ce début de semaine (la Chine et la Etat-Unis émettent 42% des émissions mondiales de CO2). Cet accord pris lors de la COP21 avait seulement au départ été ratifié par une vingtaine de pays représentants 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. A la veille de l’ouverture du sommet du G20 en Chine, une étape majeure vient ainsi être franchie dans le processus de mise en œuvre de cet accord me si  prendre effet  il est nécessaire que 55 pays comptabilisant 55% des émissions de gaz à effet de serre le ratifient. La France a signé à la mi-juin ce décret de ratification de l’accord sur le climat mais le reste de l’Europe traine..

L’institut Climate Analytics a recensé 34 pays s’étant engagés à ratifier l’accord climatique d’ici à fin 2016 (Brésil, Canada, Indonésie, Japon, Iran…). Mais la ratification est surtout attendue pour l’Inde et la Russie qui font partie des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre .

 Néanmoins lors du congrés mondial de l’UICN à Hawai et malgré la prépondérance  des océans sur notre planète Terre  et l’importance des changements qu’ils subissent ceux-ci ne font pas l’objet de négociations à la hauteur des enjeux  sur la biodiversité et notre santé à tous.

Celui-ci consacre d’ailleurs un chapitre particulièrement glaçant aux impacts de ces mutations sur la santé humaine. « Davantage de chaleur, moins d’oxygène, plus de microbes », résume Dan Laffoley. Les passages qui s’ouvrent entre l’Atlantique et le Pacifique avec la fonte des glaces ne vont pas seulement être une aubaine pour le fret et les organisateurs de croisières mais aussi pour des espèces envahissantes de faune et flore. Plus nombreux, les pathogènes voient en outre leur circulation favorisée par la montée du niveau des mers, qui accélère les échanges avec les bactéries terrestres dans les estuaires.

Quelques rappels: la gigantesque masse océanique couvre à 71 % notre planète– soit 360,6 millions de kilomètres carrés –, et celle-ci devrait encore gagner  un à quatre degrés d’ici à 2100. Même la température de l’eau des grandes profondeurs est en train de s’élever et, près des côtes, le thermomètre grimpe 35 % plus vite que dans la haute mer depuis les années 1960.

Les scientifiques estiment que l’océan a absorbé 93 % du réchauffement dû à l’émission de gaz à effet de serre générés par les activités humaines depuis 1970.  « Sans cela, il ferait 36 degrés Celsius de plus qu’actuellement sur la terre, ce serait invivable », traduit Carl Gustaf Lundin, directeur du programme marin de l’UICN. Or « 70 % de la biodiversité se trouve dans l’océan », rappelle-t-il.

Et selon Dan Laffoley vice président de la commission mondiale des aires protégées de l’UICN  » les changements dans l’océan se font 5 fois plus vite dans n’importe que système terrestre »

Il reste donc beaucoup à faire pour que les sociétés humaines prennent la mesure du  « plus grand défi caché de notre génération », selon les auteurs du rapport. Au-delà du monde marin, c’est bien la planète tout entière qui va être bouleversée par les changements climatiques en cours.