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A Strasbourg le 4 octobre : colloque sur la qualité de l’air un défi européen

Colloque sous le patronage du Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer, proposé par l’Eurométropole de Strasbourg sur la qualité de l’air  et des enjeux d’avenir: ont été présentées des initiatives de diverses villes européennes: parmi celles-ci Strasbourg, Stuttgart, Grenoble, Bâle, Gratz, Londres, Lille, Toulouse, Lyon

« La qualité de l’air : un défi européen »
Colloque organisé par l’Eurométropole de Strasbourg le 4 octobre 2016
Engagée de longue date pour la reconquête de la qualité de l’air sur son territoire
conjointement avec ses voisins du bassin rhénan,l’Eurométropole de Strasbourg
organise, en partenariat avec l’ASPA, un colloque européen sur la qualité de l’air
.
Cette dimension européenne sera formalisée lors de cette rencontre par la présence de
représentants de l’Organisation Mondiale de la Santé; de l’Agence Européenne pour
l’Environnement et de la Commission européenne.
en présence de Roland Ries, maire de Strasbourg,Robert Herrmann, président de l’Eurométropole,Alain Jund, vice-président en charge de la transition énergétique et du développement durable et de Françoise Schaetzel, conseillère eurométropolitaine en charge de la qualité de l’air
.
Ce rendez-vous a pour objectif de mobiliser des décideurs nationaux et européens autour de la question des moyens permettant de relever le défi de la qualité de l’air.
Comment réguler les émissions dues aux transports ? (Zone à Circulation Restreinte, Centre de Distribution Urbain,…), comment bâtir une ville saine ? (réseaux de chaleur, urbanisme,…),seront au cœur des questionnements de la matinée.
L’après-midi permettra de croiser les regards sur les conditions de réussite, tant en termes
de viabilité économique que d’acceptabilité sociale
.
Experts, acteurs institutionnels et industriels, agglomérations européennes ou encore villes lauréates de l’appel à projet « Villes respirables en 5 ans » échangeront sur leurs pratiques et feront part de leur expertise pour mettre en œuvre des solutions efficaces.

Aujourd’hui, un décès sur neuf est lié à la pollution et 92 % de la population mondiale respire des taux de particules fines supérieurs aux préconisations de l’Organisation mondiale de la santé. C’est dire si le problème est d’importance.D’autant qu’il en résulte de nombreuses pathologies aux impacts chroniques invalidants par cardiopathie, maladies cardiovasculaires, suites d’AVC etc..
A Strasbourg, la qualité de l’air est une priorité et un défi déjà bien relevé. Et si, comme l’a précisé Robert Herrmann, président de l’Eurométropole, « la situation s’améliore, il s’agit de ne surtout pas baisser les bras et, au contraire, de renforcer les actions de la collectivité ».

Des actions locales et globales

Les causes de pollution atmosphérique sont identifiées : chauffage, industrie, transports, incinération des ordures ménagères, agriculture… Chacun de nous est donc à la fois pollueur et victime de la pollution qui, de plus, se moque des frontières. L’action doit donc être individuelle et collective, tout comme elle doit être locale et globale.

Voilà pourquoi le deuxième colloque sur l’air organisé par l’Eurométropole a réuni des experts européens et des représentants de différentes collectivités (venus de France Lille, Grenoble, Lyon et Toulouse, mais aussi de Londres, Milan, Graz, Stuttgart), pour échanger sur les pratiques des uns et des autres et essayer de trouver des solutions pérennes.
Développement des transports en commun, augmentation de la part du vélo en ville, baisse des émissions de gaz à effet de serre, réhabilitation énergétique, réduction de la vitesse : la qualité de l’air se joue à tous les niveaux et doit désormais irriguer l’ensemble des politiques publiques.

 

Accords sur le climat enfin !

Les décisions concernant la ratification de l’accord sur le climat signé à Paris en Novembre 2015 dans le cadre de la COP 21 se sont accélérées durant ces dernières semaines et l’on peut que s’en réjouir, d’autant que les grandes puissances comme  Les USA; la Chine, L’Inde et maintenant le Canada  se sont engagées. Parmi les gros émetteurs de GES, le Japon (3,8% des émissions mondiales) et la Russie (7,5%) sont les seuls à ne pas encore avoir ratifié le texte.

cop21

Rappelons l’objectif de cet accord: Construire un mode de développement «2 °C compatible» passe aussi par la fin des subventions aux énergies fossiles, la tarification des émissions de GES, la sortie du charbon, la promotion des énergies renouvelables et des transports doux. Cet accord est d’autant plus nécessaire que ces dernières années s’avérent trés chaudes plus encore que prévues, avec des conséquences sanitaires et environnementale de plus en plus grandes( Chaleur, grandes sécheresses, montée des eaux, ouragans etc..)

Au dernier comptage effectué par l’ONU en ce début Octobre, les seuils du nombre de pays et de la part des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES) nécessaires ont été dépassés, mercredi 5 octobre.Selon le secrétariat de la convention onusienne sur les changements climatiques, 74 pays (sur les 184 l’ayant signé) ont déposé leur instrument de ratification. Ils sont à l’origine de 58,82% des rejets de GES. Pour mémoire: 55 pays, représentant au moins 55% des émissions étaient nécessaires.

Deux autres bonnes nouvelles devraient jalonner de plus  le chemin menant à la COP 22 qui va se tenir à Marrakech en novembre :

-L’adoption du mécanisme d’échanges de quotas d’émissions pour l’aérien

-Un amendement au protocole de Montréal, interdisant production et utilisation des hydrofluorocarbures (HFC), une famille de gaz de synthèse au fort pouvoir de réchauffement global. Les HFC sont les gaz à effet de serre qui connaissent la croissance la plus rapide, d’environ 10% à 15% par an. En cause, la ruée vers la climatisation, notamment en Chine et en Inde: d’ici à 2030, 700 millions de nouveaux climatiseurs pourraient être installés dans le monde, 1,6 milliard d’ici à 2050 –date à laquelle les HFC pourraient constituer 20% de l’ensemble des gaz à effet de serre en PRG. Selonl’Institut pour la gouvernance et le développement durable (IGSD), l’élimination des HFC permettrait d’atténuer la hausse de température de 0,1°C en 2050 et de 0,5°C en 2100 –l’Accord de Paris, signé mi-décembre 2015, s’engage sur une hausse d’au maximum 2°C.

L’accord de Paris pourra ainsi entrer ainsi en vigueur le 4 Novembre juste avant l’ouverture de la COP 22.

La pollution de l’air est responsable de 9 % de la mortalité en France

La pollution de l’air est responsable de 48 000 morts chaque année en France . Une nouvelle « évaluation quantitative d’impact sanitaire », publiée en  juin par Santé publique France (agence issue de la fusion, le 3 mai, de l’Institut de veille sanitaire avec d’autres organismes), rappelle que la pollution atmosphérique constitue un problème de santé publique majeur.

 Toutes ces indications ont été reprises lors des Assises de l’air à Paris en septembre

Assises de la qualité de l'air

Organisées par le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et l’ADEME, les Troisièmes Assises sur la qualité de l’air ont eu lieu les 22 et 23 septembre 2016. Leur objectif était de mobiliser les élus, les entreprises et les citoyens pour lutter contre la pollution de l’air intérieur et extérieur dans tous les secteurs d’activités. Elles ont permis aux participants d’échanger, de valoriser les retours d’expérience, de mieux connaître les outils existants et de définir collectivement les bonnes pratiques.

C’est la troisième cause de mortalité en France, derrière le tabac (78 000 décès) et l’alcool (49 000 décès).

A l’origine de 9 % des morts annuelles en France, les particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres – les PM2,5, qui pénètrent profondément dans le système respiratoire et provoquent de nombreuses pathologies  entraînent une perte d’espérance de vie à 30 ans pouvant dépasser deux ans dans les   villes les plus polluées.Et encore, « cet impact des particules fines sur la santé est probablement sous-estimé », selon Sylvia Médina, coordinatrice du programme Air et santé. « Nous utilisons dans notre étude les PM2,5 comme traceur, car il s’agit de l’indicateur de pollution le plus étudié en termes d’effets sur la santé, mais la pollution atmosphérique est un mélange complexe de milliers de polluants qui interagissent », rappelle-t-elle.

Les effets de la pollution sont, sans surprise, plus importants dans les grandes villes : dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants, la perte d’espérance de vie à 30 ans du fait des PM2,5 atteint quinze mois en moyenne, ce qui correspond à 26 000 morts annuelles.

Globalement, plus de 47 millions de personnes en France sont soumises à une concentration moyenne annuelle de PM2,5 dépassant la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit 10 µg/m3. Si cette valeur était respectée partout en France, 17 700 morts pourraient  être  évitées chaque année, souligne l’étude, qui s’est intéressée aux bénéfices attendus d’une amélioration de la qualité de l’air selon plusieurs scénarios. Cela correspondrait à une baisse de la mortalité en France de l’ordre de 4 %. « Si, dans toutes les communes, était respectée ne serait-ce que la valeur proposée par le Grenelle de l’’environnement (15 µg/m3 de PM2,5), ce sont tout de même plus de 3 000 décès qui pourraient être évités chaque année », relève Mathilde Pascal, épidémiologiste de la direction santé environnement.

« La réduction des niveaux de polluants uniquement en cas de pic de pollution ne permet pas d’assurer une prévention efficace des impacts sanitaires », souligne toutefois l’agence. Elle appelle les décideurs à s’attaquer à la pollution chronique, en réduisant la dépendance aux énergies fossiles, en favorisant un usage du chauffage plus écologique, en développant les modes doux de mobilité en ville…

Le triclosan perturbateur endocrinien présumé

Une grande entreprise de distribution américaine d’agro-alimentaire décide pour 2018 de supprimer de ces produits ceux qui contiennent des produits chimiques trop souvent accusés comme le triclosan suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Ce sont   90.000 produits qui sont concernés, indique l’agence de presse Bloomberg.  et  700 fournisseurs qui  doivent mentionner la présence de ces huit agents sur l’étiquetage des emballages .

Le triclosan est utilisé comme agent de conservation et comme ingrédient antimicrobien actif dans une variété de cosmétiques et de produits de soins personnels, de médicaments sans ordonnance et de produits de santé naturels. Il est aussi homologué au Canada comme pesticide et utilisé comme agent de conservation dans la fabrication de textiles, du cuir, du papier, du plastique et du caoutchouc pour contrer la prolifération de bactéries, de champignons et de moisissure ainsi que pour prévenir les odeurs indésirables.

 Attendons une généralisation d’actions identiques compte tenues des expositions multiples auxquels sont confrontés en particulier les jeunes enfants mettant en cause leur santé future.

 

A quand un étiquetage alimentaire profitable aux consommateurs ?

Le principe d’une information nutritionnelle synthétique, simple, accessible à tous est au menu de l’article 5 du projet de loi de modernisation du système de santé. Voté le 14 avril par les députés, il a été  examiné au Sénat en septembre. Mais depuis de longs mois, la bataille est rude entre les autorités de santé et les sociétés savantes d’un côté, et l’industrie agroalimentaire et la grande distribution de l’autre.

De nombreuses polémiques empêchent une mis en place rapide de cet affichage, ainsi plusieurs chercheurs éminents du comité de pilotage ont choisi de démissionner dans l’été, devant les pressions et conflits d’intérêts d’autres membres en lien avec la grande distribution ou l’industrie agro-alimentaire.

Le principe d’un nouvel étiquetage a été acté dans la loi sur la modernisation du système de santé, votée fin 2015, mais les industriels se sont élevés contre un code à 5 couleurs préconisé par le Haut Conseil de la santé publique( HCSP): le Nutri-score . Face à la demande pressante des industriels en faveur d’une étude menée directement dans les grandes surfaces, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a décidé de lancer un test comparatif entre quatre systèmes dont le  « Nutri-repère » (conçu par l’industrie agro-alimentaire) et un dernier utilisé par la grande distribution (« SENS »). Les résultats de l’étude sont attendus en décembre 2016 et « l’Anses rendra ensuite un nouvel avis scientifique étayé », a indiqué à l’AFP le ministère. Le nouvel étiquetage doit rendre plus compréhensible les informations actuelles qui détaillent la quantité de glucides, protides, lipides par portion de 100 grammes et parfois la teneur en vitamines.