Tous les articles par Jacqueline Collard

200 alertes en santé-environnement par le docteur Pierre Souvet

 

Président de l’ASEF et cardiologue, le Dr Pierre Souvet vient de publier,  un ouvrage qui passe en revue les polluants de notre quotidien : « 200 alertes santé-environnement : Les substances toxiques à la loupe. Quels risques et comment s’en protéger ? ». Du changement climatique aux perturbateurs endocriniens, cet abécédaire donne des conseils pratiques pour comprendre et traquer les substances à risque. Un indispensable à avoir dans sa bibliothèque !

On remarque que depuis plusieurs années, les gens s’interrogent, se posent des questions sur leur exposition aux pollutions. Ils prennent peu à peu conscience que la dégradation de notre environnement impact notre biodiversité, mais aussi notre santé ! Au sein de l’association et par le biais de ce livre, nous souhaitons justement les éclairer et les aider à comprendre ses phénomènes et à s’en protéger au mieux ! Aujourd’hui, on peut dire que les problématiques de santé-environnement font partie intégrante des préoccupations prioritaires communes.

A lire : « 200 alertes santé-environnement : Les substances toxiques à la loupe. Quels risques et comment s’en protéger ? », Dr Pierre Souvet, Guy Trédaniel Editeur, 19€, Septembre 2016.

Disponibles dans toutes les bonnes librairies !

 

Pas de produits toxiques dans les bonbons !

Nous communiquons cette étude en peine période d’Halloween, Agir pour l’environnement (association partenaire de la nôtre) a enquêté pour estimer au mieux la quantité de confiseries contenant des additifs alimentaires susceptibles de contenir des nanoparticules, majoritairement le dioxyde de titane (colorant E171).

Le résultat est inquiétant : plus de 100 produits alimentaires destinés aux enfants ont été identifiés dans une quinzaine d’enseignes de supermarchés : bonbons Têtes brûlées, Elodie, Fizzy, chewing-gum Airwaves, Hollywood, Freedent, Malabar, confiseries M&M’s, Skittles, gâteaux LU, chocolats Milka, décorations gâteaux Vahiné…

D’après la littérature scientifique, le dioxyde de titane contiendrait aujourd’hui des particules d’un diamètre moyen de 100 à 130 nm, appartenant clairement à l’échelle nanométrique. De fait, des analyses indépendantes publiées en juin par Agir pour l’environnement ont montré que 4 produits alimentaires choisis au hasard contenaient tous des nanoparticules. Ces mesures ont aussi révélé l’ampleur des infractions à la réglementation sur l’étiquetage. Aucun produit alimentaire ne porte la mention [nano] dans la liste des ingrédients, comme l’exige pourtant la réglementation européenne INCO 1169/2011 dès lors qu’une des dimensions d’un matériau produit intentionnellement est de l’ordre de 100nm.

Des scientifiques ont montré que les enfants sont en première ligne :  ils consommeraient deux à quatre fois plus de titane que les adultes du fait de leur consommation de sucreries. Sachant que la période d’exposition est capitale pour évaluer les risques et que les enfants sont plus fragiles du fait d’un organisme en plein développement, Agir pour l’Environnement réclame avec force un moratoire sur les nanoparticules qui doit être mis en place de façon urgente, notamment dans les produits alimentaires destinés aux enfants.

L’échelle nanométrique augmente la dangerosité du dioxyde de titane. Les particules de taille extrêmement petite (un milliardième de mètre) ont la capacité de franchir les barrières physiologiques (intestins, cerveau, reins…), de pénétrer dans l’organisme et de s’y accumuler. Des effets toxiques sont documentés : dysfonctionnement de l’ADN, stress oxydatif,  réactions inflammatoires, mort des cellules.  Classé cancérigène probable 2B par inhalation par le CIRC depuis 2006, l’ANSES a préconisé en 2014 un classement des nanoparticules de dioxyde de titane comme substances dangereuses afin de permettre des mesures de restriction. L’institut sanitaire des Pays-Bas (RIVM) vient d’alerter sur leurs risques pour le foie, les ovaires et les testicules!

« Après le scandale de l’amiante, comment accepter que les enfants soient les cobayes de ces substances dangereuses qui envahissent notre alimentation à notre insu ? N’ayant aucune utilité pour le consommateur tout en leur faisant courir des risques inutiles, un moratoire sur la nano-malbouffe s’impose ! », s’exclame Magali Ringoot, d’Agir pour l’Environnement.« Halloween doit rester une fête… et sans horreurs pour la santé des enfants ! »

Agir pour l’environnement interpelle les industriels afin qu’ils cessent immédiatement d’utiliser du dioxyde de titane, additif qui peut facilement être retiré ou substitué.

  • Dossier de presse accessible en cliquant ici
  • Photo HD téléchargeable ici

Colloque Primequal 18-19 octobre sur l’air intérieur à Marseille

PRIMEQUAL (programme de recherche interorganisme pour une meilleure qualité de l’air à l’échelle locale) a été lancé en 1995, par le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL) et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME).

Ce programme est mis en œuvre par le MEDDTL et l’ADEME. Il vise à fournir les bases scientifiques et les outils nécessaires aux décideurs et aux gestionnaires de l’environnement pour surveiller et améliorer la qualité de l’air afin de réduire les risques pour la santé et l’environnement.

Il présente la particularité de rassembler plusieurs communautés scientifiques concernées par la pollution de l’air et ses impacts : sciences physiques (métrologie, chimie, dynamique, météorologie, …), sciences de la vie (biologie, médecine, épidémiologie, écologie, …), mathématiques (modélisation, statistiques) et sciences sociales (économie, sociologie, psychologie,…).

Il procède par lancement d’appels à propositions de recherche et veille à assurer une valorisation aussi large que possible des résultats qui en découlent (publications, colloques, site web,…).

Depuis 1996, il s’articule avec le PREDIT (Programme interministériel de recherche et d’innovation dans les transports terrestres) au niveau du Groupe 1 sur la thématique Energie-Environnement.

Ce nouveau colloque a permis de faire le point des connaissances avec les recherches exclusivement ciblées sur l’air intérieur et les conséquences:  Avec plus de 80% du temps passé dans les espaces clos, la qualité de l’air intérieur s’impose comme une préoccupation sanitaire majeure pour les populations et les pouvoirs publics. Les mutations actuelles observées dans le domaine de la construction et l’évolution des connaissances sur les agents de contamination font émerger de nouveaux questionnements sur le confort et la protection des personnes dans les nouveaux lieux de vie.

Lors du colloque, organisé avec le concours de l’INERIS et du Laboratoire de Chimie de l’Environnement (LCE) de l’université d’Aix-Marseille, quatre thèmes ont été abordés :  Qualité de l’air intérieur : quelle spécificité, action publique et outils d’information ?

  • Nouveaux bâtiments : nouveaux enjeux de la qualité de l’air intérieur ?
  • Contamination biologique : comment orienter l’action ?
  • Multipollution : quelles valeurs de référence ?

L’ASN épingle les pratiques d’EDF

Nous répercutons cet article fort important: L’Autorité de sûreté nucléaire saisit le procureur sur des pratiques irrégulières d’EDF et Areva NP

Suite aux pratiques irrégulières d’EDF et Areva au sujet des pièces défectueuses, l’ASN a entamé une démarche judiciaire auprès du procureur de la République. Elle a également fait part de sa volonté de tout « purger et revérifier ».

« Ce qui me choque et ce qui doit choquer beaucoup de parlementaires ici présents, ce sont les résultats tronqués, je trouve cela dramatique. Est-ce que cela ne peut pas remettre en cause toute la filière du nucléaire française ? […] Est ce qu’il y a des sanctions ?« .

Au cours de l’audition sur la sûreté des équipements nucléaires, organisée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST), le sénateur Christian Namy (UDI-UC) résumait ainsi les interrogations principales évoquées le 25 octobre au soir. Les représentants d’EDF et d’Areva NP se voulaient rassurants. Toutes les démarches entreprises pour remédier aux anomalies, pointées du doigt par l’Autorité de sûreté nucléaire (ANS), ont été longuement détaillées. La direction du gendarme de l’atome a toutefois indiqué qu’elle avait initié une démarche judiciaire auprès du procureur de la République.centralesL’échange entre les acteurs du nucléaire français et les élus parlementaires s’est concentré autour des dossiers dits « barrés » : des omissions, des modifications de valeurs chimiques et des défauts de traçabilité ont été découverts sur 283 dossiers de fabrication d’Areva en lien avec des équipements nucléaires. 88 d’entre eux concernaient des pièces actuellement en fonctionnement. L’audition a donc tout d’abord donné lieu à un repentir de la part de Bernard Fontana, PDG d’Areva NP : « Ce sont des pratiques inacceptables […] Nous voulons purger le passé« . Et Laurent Thieffry, directeur du projet Flamanville 3, d’énumérer toutes les démarches permettant au premier fournisseur énergétique français d’assurer la sûreté du parc nucléaire français.

Une version corroborée par Dominique Minière, directeur exécutif d’EDF en charge de la direction du parc nucléaire et thermique : « Sur les 88 irrégularités relevées sur le parc en exploitation, dès mai [2016] nous étions en mesure d’arriver à la conclusion que pour 87 d’entre elles, la sûreté des réacteurs n’était pas remise en cause« . Pour la 88ème anomalie, qui concernait le deuxième réacteur de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), des analyses plus poussées ont conduit à des conclusions similaires, toujours selon le directeur exécutif..

De nouvelles vérifications nécessaires

Ces mesures n’ont pas encore révélé toutes les irrégularités pouvant avoir des conséquences sur la sûreté du nucléaire français. Le président de l’ASN, Pierre-Franck Chevet, estime « qu’il y a une nécessité absolue d’aller purger et revérifier, notamment [dans l’usine du] Creusot. D’autres fabrications sont potentiellement concernées, d’autres usines qu’il faut aussi aller vérifier. Il y en a deux, principalement : Saint-Marcel (Saône-et-Loire) et Jeumont (Nord)« . Des écarts ont, en effet, été constatés en juillet 2016 sur des dossiers dits « non-barrés ». Concernant seulement le nucléaire, 6.000 dossiers devront encore être passés au crible d’autorités indépendantes convoquées par EDF pour l’année 2017.

A la deuxième question du sénateur Christian Namy, le président de l’ASN évoquait la procédure judiciaire qui pourrait être prochainement enclenchée : « Nous avons été amenés à réagir, compte tenu des faits [de falsifications de dossiers et de manque de communication aux autorités compétentes, ndlr], en faisant un signalement au procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale« . Pour EDF et Areva NP, la purge ne semble pas prête de s’achever.

Accord historique à Kigali sur les gaz HFC

197 Etats signataires du protocole de Montréal, pour le 28e sommet des parties au protocole, réunis à Kigali ont promis de mettre fin d’ici à 2050 aux hydrofluorocarbures, c’est une nouvelle victoire dans la lutte contre le changement climatique.

Et, à la différence de l’accord de Paris, le protocole de Montréal est un traité coercitif qui engage tous les pays dans des mesures d’atténuation obligatoires, et qui est soutenu par des sanctions. Une bonne nouvelle, donc, pour l’application du traité. « C’est une grande victoire pour le climat, confirme Miguel Arias Cañete, commissaire européen au climat et à l’énergie.

.Les HFC sont de redoutables gaz à effet de serre,( présents dans certains aérosols ou pour la fabrication de mousses isolantes ou comme réfrigérants, dans les climatiseurs et les réfrigérateurs),proportionnellement bien pires que le dioxyde de carbone, et leurs émissions augmentent à un rythme de 10-15% par an.Les HFC sont utilisés depuis les années 1990 en remplacement des CFC (chlorofluorocarbures), principaux responsables de la destruction de la couche d’ozone. Mais s’ils sont bons pour l’ozone, ils se sont révélés désastreux pour le climat ,d’où l’idée, lancée dès 2009, d’un amendement au Protocole de Montréal pour leur suppression. Selon une étude de l’université de Berkeley, leurs émissions progressent aujourd’hui à un rythme annuel de 10 à 15 %.

Grâce aux efforts consentis à propos des CFC depuis cette date, le trou dans la couche d’ozone a diminué d’une superficie égale à celle de l’INDE. Aussi peut-on envisager une pareille amélioration pour l’abandon des HFC: Selon Clare Perry, une responsable de l’ONG Environmental Investigation Agency, « aucun pays ne veut être responsable de l’échec de la plus grande avancée de l’année 2016 en matière de climat. »

La communauté internationale a adopté samedi à Kigali un calendrier en vue de l’élimination progressive des hydrofluorocarbures (HFC), gaz extrêmement nocifs pour le climat utilisés dans les réfrigérateurs et climatiseurs, les pays riches étant appelés à agir les premiers.

Le calendrier adopté samedi prévoit qu’un premier groupe de pays, ceux dits « développés », réduise sa consommation de HFC de 10% d’ici à 2019 par rapport aux niveaux de 2011-2013, ce chiffre devant passer à 85% d’ici à 2036.

Un deuxième groupe de pays « en voie de développement », dont la Chine, plus grand producteur mondial de HFC, et les pays africains, s’est engagé à entamer la transition en 2024. Une réduction de 10% par rapport aux niveaux de 2020-2022 devra être atteinte pour 2029, cette réduction devant atteindre 80% d’ici à 2045.

Un troisième groupe de pays également « en voie de développement » incluant l’Inde, le Pakistan, l’Iran, l’Irak et les pays du Golfe s’est, quant à lui, engagé à commencer le gel en 2028, une diminution de 10% par rapport à la période 2024-2026 devant être atteinte pour 2032, puis de 85% pour 2047.

« L’année passée à Paris (lors de la COP21), nous avions promis de protéger le monde des pires effets du changement climatique. Aujourd’hui, nous honorons cette promesse », a réagi le directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement, Erik Solheim dans un communiqué.