Tous les articles par Jacqueline Collard

Nouvel épisode de pollutions de l’air dans notre région

Samedi 3 décembre, les teneurs en particules sont importantes sur l’ensemble de la région en lien avec les conditions météorologiques stables, favorables à l’accumulation des polluants.

pour plus d’informations consulter :

www.air-rhonealpes.fr/monair/prevision

Nous sommes en période d’inversion de température dans une phénomène anticyclonique

La qualité de l’air ne devrait donc pas s’améliorer rapidement. Celle-ci restera moyenne à mauvaise selon les zones surveillées. Dimanche 4 décembre, aucune amélioration n’est attendue. La qualité de l’air restera globalement médiocre à mauvaise.

Plan bien-être et santé des jeunes

La psychiatre Marie-Rose Moro (1) et l’inspecteur d’académie Jean-Louis Brison (2) ont détaillé les principales mesures du plan santé des jeunes faisant suite à leur rapport qui a été annoncé par l’Elysée le 29 novembre.

C’est le constat établi en septembre 2015 qui a conduit d’envisager une mission à la demande de trois ministères : la santé, l’éducation nationale et la ville, la jeunesse et les sports : le gouvernement soulignant la nécessité de réinventer un lien fort entre la jeunesse et la société en  dépassant les clivages. C’est ainsi qu’ une enquête auprès de plus de 200 jeunes a été conduite, soulignant les ­signes des souffrances des jeunes et la nécessité d’en prévenir leur chronicisation. L’école étant  parfois une caisse de ­résonance de ce mal-être sachant qu’elle devrait être capable d’identifier ces signes de mal-être ; et d’enclencher une alerte pour proposer une orientation adaptée. Les parents d’élèves demandent d’ailleurs à l’école de jouer ce rôle.

Plus de 10% des adolescents et des étudiants souffrent de mal-être, d’anxiété, de solitude, etc., selon des études nationales et régionales. Les collégiens sont par ailleurs seulement 30% à se dire satisfaits de leur vie scolaire, rapporte le plan d’action. Le plan pour le bien-être et la santé des jeunes préconise notamment une mobilisation de tous les acteurs impliqués. Dans cette optique, il prévoit la signature de conventions-cadres, dans la lignée de celle qui a été signée mardi dernier entre le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Affaires sociales et de la Santé.
De telles mesures apparaissent nécessaires face à la montée des souffrances psychologiques, d’anxiété et de solitude supportées par les adolescents en France.

Pour plus de détails http://socialsante.gouv.fr/IMG/pdf/plan_bienetrejeunes_29novembre2016.pdf

(1)Marie-Rose Moro est professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris-Descartes ; elle dirige la Maison de Solenn-Maison des adolescents de Cochin (AP-HP) à ­Paris.

(2)Jean-Louis Brison est inspecteur d’académie et inspecteur pédagogique régional. Ils sont  coauteurs d’un rapport « Mission bien-être et santé des jeunes »

L’OMS demande des mesures drastiques pour contrer la pollution de l’air

En final de la COP 22 les ministres de la santé et de l’environnement promettent des mesures sur le climat pour réduire le nombre des décès dus à l’environnement, actuellement de 12,6 millions.

Communiqué du 15 novembre 2016

Les ministres et les hauts responsables pour la santé et  l’environnement se sont engagés aujourd’hui à réduire le nombre annuel de décès dus à la pollution de l’environnement, 12,6 millions actuellement.

À la réunion de la COP22 sur le climat à Marrakech, plus d’une vingtaine de hauts responsables des deux secteurs ont signé la Déclaration ministérielle sur la santé, l’environnement et les changements climatiques. Le but est de réduire le nombre des décès imputables à la pollution au moyen d’une nouvelle initiative mondiale visant à favoriser une meilleure gestion des risques environnementaux et climatiques pesant sur la santé.

Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), on associe quelque 12,6 millions de décès par an à la pollution de l’environnement, dont 6,5 millions de morts (11,6 % du total mondial des décès), estime-t-on, sont liés à la pollution de l’air, dans les habitations ou à l’extérieur. “Cette déclaration qui fera date a permis d’obtenir un consensus pour mieux articuler nos efforts afin de trouver une solution aux problèmes majeurs de la santé, de l’environnement et des changements climatiques », a déclaré Mme Hakima El Haite, Ministre marocaine de l’environnement. « Ensemble, nous nous engageons à veiller à ce que les populations, leurs moyens de subsistance, leur bien-être et, plus particulièrement, leur santé soient au centre de l’action contre les changements climatiques. »OMS

La déclaration invite les secteurs de la santé et de l’environnement à échanger leurs expériences, leur expertise technique et leurs meilleures pratiques pour renforcer la santé et protéger l’environnement. Des liens globaux et complets entre ces deux secteurs n’existent pas encore.pollution trafic urbain

Impact de la pollution de l’environnement sur la santé

La plupart des décès liés à la pollution de l’environnement surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. La pollution de l’air extérieur reste néanmoins courante aussi dans les pays à revenu élevé avec 9 personnes sur 10 dans le monde exposées à des niveaux de pollution aérienne dépassant les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air pour ce qui est des particules fines.

Les maladies non transmissibles, notamment les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, la bronchopneumopathie chronique obstructive et le cancer pulmonaire, sont à l’origine de 94 % des décès dus à la pollution de l’air extérieur. La pollution de l’air à l’intérieur des habitations est en particulier responsable d’environ la moitié des décès d’enfants par pneumonie (environ 530 000 en 2012).

On compte dans les principales sources de pollution de l’air les modes de transport inefficaces sur le plan énergétique, la consommation domestique des combustibles et la combustion des déchets, les centrales au charbon et les activités industrielles.

Selon l’OMS, des centaines de milliers de décès supplémentaires sont dus chaque année aux effets des changements climatiques, comme les canicules, les événements météorologiques extrêmes, les sècheresses ainsi que l’augmentation de la transmission des maladies diarrhéiques et des maladies à transmission vectorielle. Selon les projections, le nombre de ces décès devrait augmenter si l’on n’intervient pas contre les changements climatiques.

Réduction du risque

« Nous savons que l’on peut éviter la plupart des risques sanitaires dus aux changements climatiques », explique Dr El Houssaine Louardi, Ministre marocain de la santé. « En mettant en place cette initiative, nous pouvons travailler ensemble pour renforcer les systèmes de santé, investir dans la prévention des maladies et prendre des mesures de bon sens, comme améliorer les systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement ou la surveillance des maladies infectieuses. Cela nous permettra de sauver des vies dès maintenant et nous protégera d’une escalade des risques climatiques. »

La déclaration reconnaît que des politiques bien conçues pour protéger l’environnement auront pour effet de faire baisser la charge de morbidité mondiale attribuable à l’environnement et de réduire l’augmentation des maladies non transmissibles (MNT), telles que les accidents vasculaires cérébraux, les cardiopathies, les cancers et les maladies respiratoires chroniques. Les MNT sont responsables de près de deux tiers des décès, soit 8,2 millions, dus à des environnements nocifs pour la santé.

« Les conséquences désastreuses de la pollution de l’air pèsent à la fois sur le climat et la santé. On les observe partout, depuis les mégapoles baignant dans le smog aux habitations des villages remplies de la fumée des fourneaux pour la cuisine. Pourtant, pratiquement toute la pollution de l’air est due à l’homme et elle est souvent excessive », a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. « En travaillant ensemble, entre différents secteurs et avec les partenaires, nous pouvons veiller à ce que les populations, leurs moyens de subsistance, leur bien-être et, plus particulièrement, leur santé soient au centre de l’action contre les changements climatiques. »

« Plutôt que de nous intéresser uniquement au remède, nous avons besoin de davantage de politiques, solutions et mesures intégrées pour éviter les dégradations de l’environnement et les problèmes de santé qu’elles entraînent », a estimé Erik Solheim, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement. « Pour cela, il faut que les communautés de l’environnement et de la santé se réunissent. Nous devons traduire les accords mondiaux en mesures ayant un impact tangible et positif sur la vie des populations. »

« Nous avons des solutions à notre portée, mais il faut une plus grande volonté politique pour matérialiser le changement positif. La coalition demandée aujourd’hui représente une occasion importante, en temps utile, pour catalyser le changement dans de multiples secteurs, qu’il s’agisse de l’énergie, des transports, du logement, de l’agriculture ou encore de la politique et de la planification économiques. »

Les organismes de la santé et de l’environnement s’associent aussi sur une nouvelle campagne, BreatheLife, pour sensibiliser à la pollution de l’air, aux impacts sur le climat et la santé, ainsi que pour promouvoir des solutions en matière de climat qui soient aussi bénéfiques pour la santé.

L’agriculture face au changement climatique

« Pour éliminer la faim et la pauvreté d’ici à 2030 tout en s’attaquant à la menace que constitue le changement climatique, une transformation profonde des systèmes alimentaires et agricoles sera nécessaire partout dans le monde. » C’est le message pressant délivré par l’Organisation des Nations unies ( ONU) pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans l’édition 2016 de son rapport sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture.

« Sans action immédiate, le changement climatique constituera une menace pour des millions de personnes qui risquent de souffrir de la faim et de la pauvreté », préviennent les auteurs. Ils estiment qu’« entre 35 et 122 millions de personnes supplémentaires pourraient vivre en situation d’extrême pauvreté d’ici à 2030, en grande partie à cause des effets négatifs du changement du climat dans les secteurs de l’agriculture ». Les populations les plus affectées seraient celles d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud et du Sud-Est.
D’ici à 2030, les effets attendus du réchauffement sur le rendement des cultures, de l’élevage, des pêches et des forêts sont contrastés selon les régions, indiquent les rapporteurs. Ainsi, dans les zones tempérées, il est prévu une augmentation de la productivité du soja, du blé et des pâturages. Mais « au-delà de 2030, les effets négatifs du changement climatique sur les rendements agricoles s’accentueront dans toutes les régions ». Aux pertes de récoltes vont s’ajouter désertification, risques d’incendie accrus, chute des ressources halieutiques…

Les activités agricoles dans leur ensemble sont aussi responsables d’environ un cinquième des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.

Cela principalement du fait de la fermentation entérique des ruminants, des déjections animales et des engrais, pour ce qui est des émissions directes de méthane et d’oxyde nitreux, mais aussi de la conversion des forêts en pâturages et en terres cultivées, pour ce qui concerne les rejets de gaz carbonique.
Malade d’un réchauffement dont elle est aussi l’une des causes, l’agriculture doit donc, à double titre, s’engager dans « une transformation profonde », estime la FAO.

Promouvoir des pratiques « intelligentes face au climat »  passe par une diversification des productions, une plus grande intégration associant cultures, élevage et plantation d’arbres, ou encore le recours à des engrais verts, mais aussi par la levée de freins juridiques et socioculturels qui pèsent notamment sur l’activité des femmes, celles-ci représentant 43 % de la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement.

Nouveau rapport valorisant l’agriculture biologique

Un nouveau rapport a été remis ce jour au Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll: travail conjoint de l’INRA et de l’ITAB( l’Institut technique de l’agriculture biologique)

S’inspirant de précédents travaux, les auteurs de l’étude avancent même quelques chiffres pour plusieurs externalités –qui sont les effets non pris en compte par le marché. Le plus facile à chiffrer s’avère être la moindre pollution des eaux par les pesticides et/ou le nitrate.

En zones de grandes cultures (hors zone de captage), l’économie serait de 20 à 40 euros/hectare, voire de 49 à 309 euros/hectare en zone de captage. Des économies liées au traitement de l’eau, à l’achat d’eau en bouteilles par les ménages, au nettoyage des littoraux et aux pertes financières liées à l’eutrophisation.

Le « bio » ne se limite pas qu’à la question, certes centrale, des pesticides. Il implique aussi les sujets des fertilisants, des antibiotiques ou de la manière de travailler les sols. Mais sans grand suspense, l’avantage va là aussi, le plus souvent, au bio, révèle ce rapport remis ce  vendredi au ministre de l’agriculture.pesticides non merciParmi les avantages on note bien sur un environnement plus sain,des  bénéfices sanitaires, plus d’emploi… l’agriculture biologique présente de nombreux avantages économiques par rapport à la conventionnelle, ce dont nous étions déjà convaincus. Des bénéfices dont certains peuvent d’ores et déjà être chiffrés.
Egalement «chiffrable», l’emploi, favorisé par l’agriculture biologique: selon les auteurs du rapport, le bio créerait des emplois à hauteur de 10 à 18 euros par hectare et par an, en tenant compte du coût d’un chômeur pour la collectivité. Il pourrait même constituer une solution de repli pour les agriculteurs conventionnels en difficulté, et favoriser leur maintien en activité.

Par ailleurs, le bio présente des synergies avec d’autres secteurs créateurs d’emploi, dont le tourisme. Le rapport évoque toutefois des effets négatifs, notamment en amont (production de pesticides et d’engrais) et en aval (filières longues de transformation et de distribution des produits), difficiles à quantifier. Dans d’autres domaines, il demeure très difficile de chiffrer les externalités de l’agriculture biologique, mais elles semblent nettement en sa faveur. Notamment sur la séquestration de carbone dans les sols, la pollution de l’air, les émissions de gaz à effet de serre –bien moins de protoxyde d’azote (N2O) émis en l’absence d’engrais minéraux azotés.