Tous les articles par Jacqueline Collard

Agence française de la biodiversité (AFB) au 1er Janvier 2017

 

L’Agence française pour la biodiversité (AFB) pilier de la loi sur la biodiversité, est présentée par le gouvernement comme le pendant de ce qu’est l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (l’ADEME) elle-même issue de la fusion de trois agences en 1991 – dans les secteurs des déchets et de l’énergie.

Cela fait près de quarante ans que le Parlement ne s’est pas penché sur le sujet : la dernière loi sur la protection de la nature – on ne parlait pas encore de biodiversité – remonte à 1976. Depuis, les objectifs et les outils de gestion se sont renforcés. Notamment sous l’effet de la directive cadre sur l’eau (DCE) de 2000 (objectif de bon état écologique des masses d’eau à atteindre en 2015 ou 2021 ou 2027), de la directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) visant le bon état écologique pour 2020) et des lois « Grenelle » de 2009 et 2010 (instaurant les trames vertes et bleues et les schémas régionaux de cohérence écologique : l’AFB en est le prolongement français.

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L’AFB sera en effet un centre de ressources et un pourvoyeur d’appui méthodologique et de soutiens financiers aux acteurs de la biodiversité. « Tout le monde est convaincu de la nécessité de l’outil AFB, fondé sur la même logique que l’Ademe : il y a besoin d’une agence identifiée, qui porte la thématique et accompagne les acteurs », approuve l’élue régionale Annabelle Jaeger.

Comme l’Ademe, l’AFB pourrait ainsi financer des appels à projets et développer des référentiels pour que les collectivités et les entreprises dressent leur ‘bilan biodiversité’, tout comme elles établissent des ‘bilans carbone’. Elle appuierait le déploiement de stratégies de reconquête de la biodiversité, comme le fait l’Ademe sur les plans climat.

Ses missions premières :

  • organiser la connaissance en matière de biodiversité
  • sensibiliser les Français
  • participer à la formation et à l’information des acteurs
  • de soutenir financièrement des projets de restauration des milieux
  • exercer des pouvoirs de police environnementale

Mais, contrairement à l’Ademe, le siège de l’AFB ne se prolongera pas d’antennes en régions.  A ce stade du débat parlementaire, ses ressources ne le permettraient pas.

Surtout, les collectivités locales, premiers financeurs de la biodiversité, admettraient mal qu’un établissement public fasse seul autorité en la matière. « Dès lors, les collectivités n’imaginent pas travailler avec une Agence qui leur dirait ce qu’il convient de faire, en fonction d‘un cadre établi par l’Etat », commente Annabelle Jaeger. Au plan administratif, les communes ont besoin d’appui pour créer les atlas de la biodiversité ou actualiser les documents d’urbanisme. Le concours de l’AFB sera aussi précieux pour monter des projets éligibles au programme européen Life.

L’établissement public appelé à assurer le « leadership » – selon le terme employé dans l’exposé des motifs du projet de loi – en matière de biodiversité fusionne quatre organismes : l’Agence des aires marines protégées, l’établissement public Parcs nationaux de France, l’Atelier technique des espaces naturels (ATEN : groupement d’intérêt public) et l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA). Ce dernier, qui fournira 900 des 1 200 agents de l’AFB, en sera la colonne vertébrale. L’établissement public, qui entretient des liens étroits avec les agences de l’eau, rend compte à Bruxelles de la reconquête du bon état écologique des cours d’eau et des milieux aquatiques, visée par la DCE.

L’AFB sera peut-être éclatée en plusieurs sites, sachant que les Parcs nationaux et l’Aten sont installés à Montpellier, que la biodiversité marine devrait logiquement se traiter non loin du littoral (l’Agence des aires marines protégées est basée à Brest) et que les territoires ultra-marins, qui concentrent 80 % de la biodiversité française, constitueront un pan majeur de cette « maison commune », ainsi que la qualifiait Bernard Chevassus au Louis, co-auteur du rapport de préfiguration de l’Agence de 2013.

Il aurait été naturel que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) intègre l’AFB ; les chasseurs, présents au conseil d’administration, ne l’ont pas souhaité. Au grand dam du Conseil national de la transition énergétique et des associations environnementalistes. « La moitié de la police de la nature se trouvera à l’extérieur de l’Agence ! Sans cet organisme, comment traiter les questions de l’ours et du loup ? »

François Letourneux président de la Fête de la nature (et président d’honneur de l’antenne française de l’Union internationale pour la conservation de la nature UICN) tient dans son discours d’ouverture : « En matière de biodiversité, l’expérience de Natura 2000 nous a appris que l’on a besoin d’alliés, notamment parmi les chasseurs ou encore les éleveurs – qui tirent sur le loup ». Sur les liens avec les collectivités et les associations locales, tout est en friche », dit-il. Il ajoute qu’il faille faire preuve « d’imagination administrative » sur les futurs partenariats, d’autant que les réponses ne sont « pas forcément d’ordre législatif ».

Des partenariats devront en outre être noués entre l’AFB et l’Office national des forêts, le Conservatoire du littoral, le Muséum national d’histoire naturelle.

Pour Geneviève Gaillard, rapporteure du projet de loi, « la démarche ne serait pas totalement aboutie sans l’ONCFS : pour que l’Agence marche solidement sur deux jambes, son champ d’intervention doit couvrir la biodiversité aquatique et terrestre de façon équilibrée ». Là encore, l’inclusion de l’ONCFS (120 millions de budget annuel, 1 700 agents dont les représentants sont favorables au rattachement) aurait eu tout son sens.Le budget prévisionnel de l’AFB est de 221 millions d’euros par an, résultant de l’addition des budgets des quatre organismes fusionnés. « En l’état, l’Agence française pour la biodiversité est sous-dotée pour assumer ses missions », estime Annabelle Jaeger, conseillère régionale (EELV) de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) et membre de l’équipe de préfiguration de l’AFB.

« Pour que l’Agence puisse rendre tous les services attendus, les moyens devraient être doublés », estime la députée (EELV) Laurence Abeille.

De façon opérationnelle Christophe Aubel (jusqu’alors directeur de l’ONG Humanisme et Biodiversité anciennement Ligue ROC) est nommé directeur de l’AFB et Hubert Reeves Parrain d’honneur de cette nouvelle Agence AFB.

Gael Derive : nous sommes humains, ne l’oublions pas!

Nous sommes humains, ne l’oublions pas !

Le dernier livre de Gaël Derive nous raconte la plus belle histoire du monde, celle de l’humanité, une sage épiquée de 13,8 milliards d’années qui associe un fabuleux destin croisé entre l’Univers, la Terre et le vivant. Car n’oublions pas que l’espèce humaine a une histoire et, qu’en tant qu’héritière de l’humanité, elle est désormais décideur de la destinée planétaire, face à l’injonction climatique.

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A travers ce récit superbement illustré, Gaël Derive dévoile sa conception optimiste du monde de demain, écologique et acceptable pour tous, si tous les humains se mobilisent. Cet explorateur des temps modernes qui parcourt la planète à hauteur d’homme, sous toutes les latitudes – de l’Arctique à l’Amazonie, du Pacifique à l’Himalaya – perce dans cet ouvrage le secret des liens indicibles que chaque humain tisse avec la Terre, à travers l’alimentation, la sphère du vivant, et parfois les migrations. Il rend compte de ce nouveau climat qui bouleverse tous les fondements de la société humaine. Face à ce défi planétaire, ses solutions sont éthiques, économiques, politiques, et surtout humanistes – car il faut toucher le cœur de l’humain – et invitent à imaginer ensemble la suite de cette fabuleuse histoire humaine…

Les cotons tiges dangers des océans

Les  plastiques sont les « premiers prédateurs des océans »,  comme nous le serine depuis longtemps l’ONG Surfrider Foundation .

La Fondation Ellen MacArthur, quant à elle, alerte : plus de 150 millions de tonnes de déchets plastiques flottent sur les océans et leur quantité pourrait doubler d’ici 2050. Pour contrer ce phénomène, l’interdiction récente en France des sacs plastiques à usage unique est déjà un premier pas.

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En Angleterre, les deux principales enseignes de la grande distribution, Tesco et Sainsbury’s ont quant à elle décidé de s’attaquer à la pollution causée par les coton-tiges. Ces petits bouts de plastiques, dont le temps d’utilisation est plus qu’éphémère, sont encore trop souvent jetés dans les toilettes par ignorance. Ils atterrissent ainsi sur les plages et jonchent les bords de mer en compagnie d’autres déchets plastiques.

En Angeletrre lors d’une opération de nettoyage en septembre , l’association Marine Conservation Society a trouvé plus de 23 cotons-tiges tous les 100 mètres ! Sans compter que ces bâtons ouatés peuvent être ingérés par des oiseaux ou poissons et leur perforer des organes… Face à ce problème, Tesco et Sainsbury’s ont déclaré vouloir remplacer la tige en plastique des cotons-tiges traditionnels par une tige en papier biodégradable pour leurs produits en marque propre avant la fin de l’année 2017.

Les enseignes Waitrose et The Co-operative ainsi que le groupe Johnson and Johnson, tout comme  la chaîne de pharmacie et cosmétiques Boots, ont déjà pris des engagements allant dans ce sens. Ces prises de position font suite à la pétition en ligne « Switch the stick » : avec plus de 130 000 signatures, elle appelait ces acteurs à prendre leurs responsabilités en arrêtant de vendre des cotons-tiges en plastique. Leur demande a été entendue !

En France, ces cotons-tiges seront supprimés des rayons à partir du 1er janvier 2020 dans le cadre de la loi Biodiversité adoptée en juillet 2016. Les fabricants devront proposer des alternatives biodégradables, compostables … ou alors réutilisables !

Le Père Nöel au Ministère de la Santé : pas de tablette ni smartphone

Action « Père Noël, pas de tablette ni de smartphone dans ma hotte », retour du Ministère de la santé organisée par Priartem
 Communiqué :
 
Le Père Noël s’est rendu ce matin au Ministère de la santé, accompagné de militants de Priartem. Il voulait remettre à la Ministre une requête très urgente, ayant trait aux cadeaux qu’il se prépare à mettre dans sa hotte.

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La requête était double et visait à demander à la Ministre :

- de mettre en œuvre les recommandations que lui a transmises l’Agence d’expertise sanitaire ANSES, en juillet 2016, concernant les radiofréquences et la santé des enfants lesquelles prônent, notamment, de réduire l’exposition des enfants et plus directement encore de dissuader l’usage par les enfants de l’ensemble des dispositifs de communication mobile ;
- d’interdire par arrêté comme le lui permet la loi (art.183 de la loi Grenelle 2, portant création de l’art L. 5231-4 du code de santé publique) la distribution d’objets contenant un équipement électronique spécifiquement dédiés aux enfants de moins de 6 ans.

Le Père Noël et les responsables de l’ONG ont pu rencontrer un conseiller de la Ministre qui s’est engagé, au nom du cabinet, à reprendre rapidement contact avec Priartem en vue de la fixation d’une entrevue.

Priartem constate qu’il aura fallu l’entremise du Père Noël pour sortir le ministère de la santé de son coma profond sur ce dossier alors même que l’avis de l’ANSES – sérieuse piqûre de rappel sur la nécessité à agir – est une réponse à une saisine qui émanait de ses tutelles, dont le ministère de la santé.

L’association restera vigilante pour que l’engagement de la recevoir soit rapidement tenu.

La présidente Janine Le Calvez

Nous soutenons cette action emblématique à l’heure de la banalisation des objets connectés et ce quelque soit l’âge.

L’ ANSES rend son rapport sur les compteurs communicants

L’Anses vient de remettre son rapport évaluant l’exposition de la population aux champs électromagnétiques émis par les compteurs communicants.logo ANSESSuite à une saisine de la Direction générale de la santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (Anses) a rendu un rapport à ce sujet. Elle conclut « à une faible probabilité que l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les compteurs communicants, dans la configuration de déploiement actuelle, engendre des effets sanitaires à court ou long terme.

Elle précise de plus  » Les niveaux d’exposition sont largement inférieurs aux seuils réglementaires,  et même qu’ils sont comparables à ceux des appareils courants comme la télévision ou les plaques de cuisson à induction. Des conclusions prudentes, qui s’alignent sur l’avis de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), mais depuis longtemps les associations demandent une révision indispensable de ces soi disant niveaux acceptables non protecteurs selon nous .

Pour l’agence, si les niveaux restent faibles, il est important de quantifier l’exposition globale.D’un point de vue sanitaire, l’Anses reste prudente sans revenir sur les conclusions de ses précédentes études. « Actuellement, il n’existe pas de littérature scientifique traitant spécifiquement des effets sanitaires à court ou long terme de l’exposition aux compteurs communicants », souligne-t-elle.D’ailleurs l’Anses doit également produire prochainement  un rapport sur l’électrosensibilité.

Aussi  la position de l’Anses ne devrait pas faire taire les critiques contre ces compteurs.D’autres critiques pourraient aussi se développer sur le terrain du respect des données. Dans les pays du nord de l’Europe, par exemple, les inquiétudes autour de cette intrusion dans la vie privée, représente le principal obstacle au déploiement de ces compteurs.

linkyL’Anses, qui reconnaît que le déploiement des compteurs communicants participe à une multiplication des objets connectés, appelle les opérateurs à  fournir une meilleure information au public quant aux modalités de fonctionnement de ces nouvelles  technologies. En particulier sur Ia fréquence et la durée des expositions aux ondes électromagnétiques auxquelles elles peuvent conduire. Aussi l’agence recommande-t-elle que le développement des objets connectés s’accompagne de la définition de « normes techniques », propres à assurer une caractérisation de l’exposition des personnes.

A la publication du rapport Michèle Rivasi, députée européenne, vice-présidente du groupe Vert/ALE, co-fondatrice du CRIIREM. « Je dénonce fermement ces limites légales d’exposition aux ondes électromagnétiques ; elles ont été calculées sur des critères purement techniques et pas du tout sanitaires !,Elle suggère  de rester très vigilants à ce sujet, en abaissant l’exposition générale de la population aux ondes et que nous préservions des « zones blanches » pour permettre aux personnes les plus sensibles de survivre. »

Par ailleurs  Priartem note que dans son avis l’Agence précise qu’ « actuellement, il n’existe pas de littérature scientifique traitant spécifiquement des effets sanitaires à court ou long terme de l’exposition aux compteurs communicants ». Elle précise même que « concernant les effets à long terme, les conclusions du rapport de l’Agence publié en 2009 sont toujours d’actualité. Ce rapport disait que « Peu d’études expérimentales et épidémiologiques sont disponibles concernant les effets des champs électromagnétiques des fréquences utilisées (par le CPL) sur la santé. L’analyse des études disponibles ne permet pas de conclure définitivement quant à l’existence ou non d’effet délétère lié à des expositions aux radiofréquences dans la bande 9 kHz-10 MHz à des niveaux non thermiques. » C’est sur la base de ce constat que s’appuyait  la  demande de saisine de l’ANSES en 2015. Si l’ONG Priartem soutient les recommandations de l’Agence quant aux axes de recherche à développer et quant à la nécessité d’un suivi précis des expositions, elle ne peut qu’ en déduire que plus que jamais, il faut protéger les populations de cette exposition chronique dont on ne connaît absolument pas les effets, ni avant, ni après la lecture du rapport.

Des avis qui démontrent combien ce nouveau rapport n’apporte pas les éléments scientifiques et techniques que les citoyens français sont en droit d’attendre, d’autant que le contexte de déploiement des compteurs communicants est largement engagé en France que ce soit pour le Linky ( électricité) que pour le Gazpar( Gaz) ou les télé-relevés d’eau.