Tous les articles par Jacqueline Collard

Rapport Agence internationale de l’Energie : les énergies renouvelables en quantité insuffisantes en France

 

 

« Observ’ER » (Observatoire des énergies renouvelables), créé en 1979 publie tous les deux mois un baromètre décrivant le développement des énergies renouvelables en Europe.

Il vient de publier, le 10 janvier « Le Baromètre 2016 des énergies renouvelables électriques en France ». Il s’avère que le développement actuel des énergies renouvelable est en augmentation de 5% par rapport à l’année précédente mais c’est insuffisant pour atteindre les objectifs nationaux à 2023 ou 2030.

Au moment où il y a une insuffisance de production d’électricité pendant la période de grand froid à cause de la trop grande importance du chauffage électrique développé à outrance pour justifier le programme nucléaire, il est intéressant de s’interroger sur le rythme de développement des énergies renouvelables dans notre pays.

Les énergies renouvelables représentent aujourd’hui de l’ordre de 23% de la consommation électrique du pays alors que la PPE ( Programmation pluriannuelle de l’Energie) a fixé un objectif de 40% en 2030 et le rythme actuel ne permettrait pas d’atteindre cet objectif. La capacité installée en France n’est que le dixième de celle en Allemagne.

Le Baromètre présente l’état de la puissance électrique en énergies renouvelables par régions en 2014 et 2015. Pour Auvergne Rhône-Alpes la puissance totale est de 12,8 GW, dominé par l’hydroélectrique (11,6 GW). L’éolien est à 402 MW, le photovoltaïque à 646 MW, la biomasse solide à 137 MW et le biogaz à 28 MW: Les objectifs pour 2020 : 11,9 GW pour l’hydraulique, 2GW pour l’éolien et 2,6 GW pour le photovoltaïque. et pour 2050 : 14,7 GW pour l’hydraulique, 20 GW pour l’éolien, 6,1 GW pour le photovoltaïque au sol et 46 GW pour le photovoltaïque sur toiture.

On voit l’ampleur des investissements à faire pour tenir les engagements pour 2020 et 2050.Ce retard dans le développement des énergies renouvelables est confirmé par l’Agence Internationale de l’Energie( AIE).

www.energies-renouvelables.org/observ-er/html/energie_renouvelable

Publication 2017 sur la politique énergétique française (en anglais) 

Nouvelle mise en garde aux USA pour les téléphones portables utilisés par les enfants

 

 

Portable : la mise en garde de l’Académie américaine de pédiatrie

En mai dernier, le U.S. National Toxicology Program (NTP) publiait les résultats préliminaires d’une étude démontrant que l’exposition aux micro-ondes émises par un téléphone portable augmente significativement la prévalence de rares cancers très malins du cerveau et des nerfs cardiaques chez des rats.

Cette étude a révélé hors de tout doute que ces radiofréquences (RF) causent les mêmes types de tumeurs chez les rats que celles dont l’incidence est plus élevée chez les humains qui téléphonent trente minutes par jour en moyenne pendant au moins dix ans. Fait significatif, les risques augmentent en fonction de la dose d’exposition.

Depuis, à Berkeley, en Californie, les vendeurs de téléphones portables doivent aviser leurs clients que s’ils portent sur leur corps un appareil allumé et connecté à un réseau sans fil, ils risquent de dépasser les lignes directrices fédérales d’exposition aux rayonnements de radiofréquences. L’industrie combat férocement le règlement de Berkeley devant les tribunaux.

Ces résultats ont également motivé l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) à resserrer les recommandations qu’elle fait aux parents concernant l’usage du téléphone portable par leurs enfants ainsi que par eux-mêmes.

L’AAP rappelle que la norme fédérale américaine limitant le rayonnement des téléphones portable n’a pas été mise à jour depuis 1996. Cette limite autorisée aux États-Unis, de 1,6 W/kg, vise seulement à prévenir l’échauffement des tissus du corps et non les effets non thermiques comme les dommages à l’ADN et le cancer. «Les organismes de réglementation doivent formuler des recommandations musclées afin que les consommateurs prennent des mesures de précaution et évitent un contact étroit avec leurs téléphones portables, et en particulier qu’ils limitent ou évitent l’utilisation des téléphones portables par les enfants.

En effet, les crânes des enfants sont plus minces, leur cerveau pouvant absorber plus de rayonnement et leur système nerveux en développement est plus sensible aux agents qui endommagent les tissus humains ».

Le Dr Robert L. Melnick de l’AAP indique :  « La découverte de tumeurs cérébrales (gliomes) et de tumeurs malignes des cellules de Schwann cardiaques dans l’étude du NTP, ainsi que de dommages de l’ADN dans les cellules du cerveau, présente un problème de santé publique majeur, car elles sont survenues dans les mêmes types de cellules qui se sont développées en tumeurs dans les études épidémiologiques portant sur les adultes utilisateurs du téléphone portable ».

Le chercheur et professeur de médecine allemand Franz Adlkofer, président de la Fondation Pandora, dont l’étude REFLEX avait démontré en 2003 la génotoxicité des ondes de la téléphonie mobile, précise quant à lui : « Même si les études animales ne prouvent pas que la santé humaine sera affectée de la même façon, elles indiquent de quelles substances on devrait se méfier et elles soutiennent les preuves fournies par les études humaines ».

Enfin, le Dr Hardell, auteur de nombreuses études sur le lien entre téléphonie mobile et cancer, quant à lui, affirme qu’il faut reclasser les RF comme « probablement cancérogènes » (2A) au lieu de 2B (cancérogène possible).
 L’opinion de Hardell n’est pas à prendre à la légère : depuis la fin des années 1970, les fabricants de l’agent orange, des BPC (biphényles polychlorés) puis du glyphosate (Roundup) avaient aussi critiqué ses études sur la toxicité de ces produits, mais l’histoire lui aura donné raison.

On pourra d’ailleurs se référer à la législation française sur l’exposition aux CEM et aux consignes de sécurité des fabricants qui recommandent de ne jamais le tenir contre son corps et d’utiliser l’oreillette filaire…

Internet et l’énergie électrique consommée

Le nouveau rapport de Greeenpeace nous informe sur la dérive énergétique que provoque  les habitués de la Toile via les smartphones, ordinateurs, tablettes ou autres objets connectés. Le trafic Internet devrait tripler d’ici 2020, selon Greenpeace, du fait de l’augmentation du nombre d’utilisateurs et de notre consommation personnelle de données. Les internautes consultent en effet toujours plus de vidéos, et ces dernières consomment bien plus d’énergie qu’on ne l’imagine.

A son  démarrage, il y a une vingtaine d’années, le réseau des réseaux a rapidement consommé l’équivalent de 2% de l’électricité mondiale. Nous n’en sommes plus là. Une étude publiée dés 2013 évaluait à plus de 1.800 térawattheures (TWh) la consommation annuelle d’électrons du net: plus de trois fois la consommation des Français, soit 7% de la demande mondiale. En cause: la multiplication du nombre d’usagers et surtout l’arrivée en force de la vidéo on line. Et il est prévu un doublement du trafic en 5 ans. En 2030, ils pourraient soutirer jusqu’à  8.000 TWh/an, soit 1/3 de la demande globale mondiale , à en croire l’Agence internationale de l’énergie (AIE) selon une étude suédoise!

De marginal (2% à ses débuts), le poids énergétique de l’internet va devenir majeur dans les prochaines années. D’où l’importance, pour le bon déroulé de la transition énergétique, d’un engagement total des exploitants de data centers en faveur des économies d’énergie et surtout de l’électricité produite par les énergies décarbonées. Ainsi, Apple, Google et Facebook, se sont engagés il y a plusieurs années pour faire fonctionner en partie leurs « data centers » grâce aux énergies renouvelables. Cependant d’autres grandes entreprises, comme Amazon par exemple, doivent encore faire des efforts, ce n’est pas encore le cas de ceux de l’Asie du Sud Est.

Echanger toujours plus de courriels, de tweets, de photos, de vidéos et de fichiers divers fait exploser le trafic de données. En 2003, les internautes du monde entier avaient accumulé (sur leurs sites, notamment) l’équivalent de 5 exabits (5 milliards de gigabits). Soit à peu près le volume de données qui s’échangent désormais tous les deux jours. Et cela n’est qu’un début. Selon certaines estimations, il pourrait s’échanger 10.457 exabits par an en 2019: 4 fois plus qu’en 2015.

Une boîte mail qui s’engorge, des vidéos regardées des millions de fois en haute définition… L’énergie consommée à cause d’Internet est très polluante. « Si Internet était un pays, il serait classé dans le top 5 des plus gros consommateurs mondiaux d’électricité », explique Gary Cook, analyste du secteur informatique au sein de l’antenne américaine de Greenpeace.

Le mail que vous vous apprêtez à envoyer, bien qu’immatériel, n’est pas neutre sur l’environnement et ne va pas en faveur d’une réduction de demande énergétique.

Les internautes, eux aussi, peuvent agir pour réduire leur consommation d’énergie. Greenpeace propose des gestes simples, comme vider sa boîte mail, se désabonner des mails publicitaires indésirables, stocker ses photos sur un disque dur plutôt que sur un « cloud » ou encore regarder des vidéos en basse définition quand la HD n’est pas indispensable.

Etude canadienne sur les polluants atmosphériques et les conséquences sanitaires

Un nouvel article du Lancet du 4 janvier met l’accent sur la proximité des axes routiers et les conséquences sanitaires multiples qu’elle induit pouvant aller sur des excès de démence.

 

« Les polluants atmosphériques peuvent entrer dans la circulation sanguine et conduire à des inflammations , liées à des maladies cardiovasculaires et éventuellement d’autres affections comme le diabète. Cette étude suggère entre autre que les polluants atmosphériques peuvent  atteindre le cerveau par la circulation sanguine et sont susceptibles de mener à des problèmes neurologiques »explique Ray Copes, expert de l’Institut Santé publique Ontario, co-auteur de l’étude avec d’autres scientifiques de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences du Canada.

Elle met en évidence de ce fait que le risque de démence chez les personnes qui habitent à 50 mètres d’artères à forte circulation est supérieur de 7% à celui des personnes qui habitent à plus de 200 mètres de telles routes. Pour les personnes vivant de 50 à 100 mètres d’artères fréquentées, le risque accru de maladie est de 4%, de 2% pour celles situés de 101 à 200 mètres (à plus de 200 mètres des grandes routes, ce risque supplémentaire disparaît).

De plus, les chercheurs canadiens se sont concentrés sur la pollution engendrée par les particules fines (PM 2,5) et l’oxyde d’azote (NO2), alors que le bruit lié aux routes très passantes est aussi soupçonné de jouer un rôle dans l’apparition de démence. En effet des personnes exposées au bruit quotidien (comme celles habitant à proximité d’un aéroport) présenteraient plus fréquemment des maladies cardiovasculaires, des pressions artérielles plus élevées ou des troubles psychiques comme l’anxiété voire la dépression.

www.thelancet.com/pdfs

 

Normes différentes suivant les véhicules diesel

Une nouvelle étude de l’ICCT *met en évidence que les véhicules diesel ne respectent pas les normes demandées aux poids lourds comme la   la norme Euro 6 (1 voiture sur 10 les respecte)  : les plus gros véhicules diesel ne sont pas les plus polluants.

Avec 8,8 millions de véhicules diesel achetés en 2014, l’Europe reste la plus grande utilisatrice au monde. Elle en consomme davantage que la Chine, l’Inde et les Amérique réunies. Or, ce sont les voitures qui forment la grande majorité de la flotte, avec en moyenne 5 voitures vendues pour 1 poids lourd.

Les tests,  s’avèrent plus exigeants pour les poids lourds en Europe qu’ils ne sont pour les voitures . «Les tests mobiles pour les gros véhicules sont en effet obligatoires depuis 2013, ce qui ouvre la possibilité de faire des essais en conditions réelles, contrairement aux voitures», affirme au Guardian Peter Mock, directeur d’ICCT Europe. Cela tient avant tout au décalage existant, pour les voitures, entre les émissions déclarées et les émissions réelles, celles-ci pouvant être 6 à 7 fois plus élevées que le plafond européen Euro 6, fixé à 80 milligrammes d’oxydes d’azote (NOx) par kilomètre. Selon l’évaluation d’ICCT : les voitures diesel neuves émettraient en moyenne 10 fois plus de NOx que ne l’autorise la norme Euro 6. Les voitures à essence n’affichent guère de meilleurs résultats.

Seulement 1 véhicule sur 5 respecte la norme en vigueur (0,06 de NOx par kilomètre). L’ICCT a toutefois des données auprès de laboratoires finlandais et de l’autorité allemande en charge de l’homologation des véhicules. Elles montrent que les poids lourds testés émettent en moyenne 210 mg/km de NOx. C’est moitié moins que la moyenne des émissions réelles des voitures (480-560 mg/km), alors que ces modèles (Euro 6) consomment 5 fois plus de carburant. Ce qui montre que les véhicules diesel les plus lourds émettent 10 moins de NOx que les voitures par litre de carburant, conclut l’ICCT.

«Aux Etats-Unis, les fabricants vendent des voitures diesel plus propres. En Europe, les tests devraient obliger les producteurs à faire de même»,

 *I C C T The International Council on Clean Transportation