Tous les articles par Jacqueline Collard

Teneurs élevées d’acrylamide dans des biscuits bébés

Trop d’acrylamide, un cancérogène reconnu, dans des biscuits pour enfants en bas âge vendus en France : l’acrylamide est une substance qui se forme au moment de la cuisson à haute température de certains aliments riches en asparagine (un acide aminé) et en amidon. Cette molécule est reconnue comme cancérogène avéré pour l’animal et possible pour l’Homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1994.

Communiqué de presse de 3 ONG

Paris, le 16 février 2017
Une analyse indépendante de plusieurs biscuits pour enfants en bas âge commercialisés en France révèle des teneurs élevées en acrylamide, un cancérogène connu. Il y a peu, de tels produits vendus dans plusieurs ont été retirés du marché en vertu de teneurs en acrylamide trop élevées.

Une campagne d’analyse commandée par la fondation Changing Markets pour le marché français montre que les très jeunes enfants peuvent être exposés à des produits avec des teneurs en acrylamide proches voire au-dessus des valeurs actuellement tolérées au niveau européen. La teneur la plus élevée a été retrouvée dans des biscuits destinés aux enfants de plus de 12 mois de la marque Nestlé, avec une concentration au-dessus de la valeur limite européenne de 200 μg/kg et bien au-dessus d’autres produits destinés aux jeunes enfants qui ont été testés. Deux produits, de marque Picot et Carrefour, sont très proches de la valeur limite.

Mi-décembre, des lots de tels biscuits avaient été retirés de la vente en Croatie, en Bulgarie, en Slovaquie, en Slovénie et en Hongrie [1].
L’acrylamide est une substance cancérogène rencontrée dans de nombreux produits alimentaires consommés quotidiennement par les européens. Elle est présente dans le pain, le café, les biscuits, les céréales et les produits à base de pomme de terre.

En ce qui concerne l’exposition des jeunes enfants à ce composé cancérogène, l’Autorité européenne de sécurité des Aliments (EFSA) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) en France, dans son rapport de septembre 2016, la considèrent comme étant particulièrement préoccupante [2].

Selon le protocole actuel [3], depuis 2007, les États membres ont l’obligation de recenser les taux d’acrylamide dans les produits alimentaires et de prendre les mesures nécessaires si des produits venaient à dépasser les valeurs recommandées au niveau européen. La valeur pour les biscuits pour jeunes enfants a été fixée à 200 μg/kg.
“Il est inacceptable de la part de grandes marques d’être aussi irresponsables vis-à-vis de
l’acrylamide compte tenu des impacts qu’elle peut avoir sur les organismes en développement comme ceux des enfants” indique Véronique Moreira, présidente de WECF France. “Les autorités doivent adopter un nouveau protocole qui comprend des limites contraignantes en deçà des limites actuelles et les industriels prendre ce sujet très au sérieux pour adopter les mesures nécessaires dans le processus de fabrication des produits.”
Un projet de réglementation sur l’acrylamide [4] est en cours de discussion entre la Commission Européenne et les États membres. La proposition ne contient pas de limites contraignantes pour ce contaminant, en contradiction avec l’approche européenne pour les autres contaminants alimentaires, et conserve des recommandations de teneurs trop élevées par rapport à ce qui peut être mis en œuvre par les industriels pour ne pas dépasser des teneurs très basses d’acrylamide. Il est d’ailleurs proposé d’abaisser les valeurs maximales. Le vote pour ce projet est attendu pour mars 2017.
“La France doit prendre des mesures de retrait à l’instar de ce qui s’est passé récemment dans d’autres États Membres pour que ces produits n’exposent plus les enfants à l’acrylamide d’autant que de nombreux rapports montrent que des produits dépassent régulièrement les limites [5]”s’inquiète Nabil Berbour de SumOfUs, plateforme mondiale de consommateurs /travailleurs/investisseurs dont la pétition sur le sujet a rassemblé plus de 209 000 signataires [6]

“La France, doit notamment prendre en considération les conclusions alarmantes de l’ANSES et faire passer la santé de ses citoyens avant les profits des multinationales en demandant à la Commission européenne de définir rapidement des limites contraignantes les plus basses possibles, particulièrement pour les produits destinés aux
enfants, et protéger ainsi les consommateurs.”

Notes :
[1] La Croatie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Slovénie et la Hongrie retirent des biscuits pour
enfants contenant des teneurs élevées en acrylamide : portail d’information de la Commission européenne RASFF https://webgate.ec.europa.eu/rasffwindow/portal/?event=notificationDetail&NOTIF_REFERENCE=2016.1750
[2] Opinion scientifique de l’EFSA sur l’Acrylamide : www.efsa.europa.eu/en
Étude de l’alimentation totale infantile de l’ANSES : www.anses.fr/fr/node/124298
[3] Recommandation 2013/647/EU de la Commission européenne
eur-lex.europa.eu/legal-content
[4] Projet de proposition de la Commission européenne
www.foodnavigator.com/Policy
[5] Rapport de SumOfUs’ sur les teneurs en acrylamide trouvées dans les produits vendus en Europe s3.amazonaws.com/s3.sumofus.org/images /PASSING_THE_HOT_POTATO.pdf

[6] Pétition lancée par SumOfUs : actions.sumofus.org/a/dites-au-commissaire-europeen
Les analyses

Les échantillons ont été préparés et analysés par le laboratoire Fera Science Ltd situé à York au Royaume-Uni (accréditation UKAS ISO17025). La technologie utilisée par le laboratoire pour ce contaminant repose sur la chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse (GCMS), qui a une limite de quantification de 30 μg/kg. Les échantillons ont été prélevés auprès de différents circuits de distribution à Nantes début janvier 2017.
 WECF France notre partenaire: Représentation française du réseau WECF qui est constitué de 150 membres, organisations et individus, qui partagent la même vision d’une planète équitable et saine au bénéfice de tous, d’un rôle accru pour les femmes dans la société et la promotion d’une approche basée sur le genre et les droits dans toute législation environnementale et développementale. Pour atteindre ces objectifs, WECF développe des projets en partenariat avec des acteurs locaux dans 50 pays.
www.wecf.eu/francais/
À propos de SumOfUs
SumOfUs est un rassemblement mondial de consommateurs/travailleurs/investisseurs qui font rendre des comptes aux grandes entreprises. 12 millions de personnes ont agit plus de 50 millions de fois partout dans le monde avec SumOfUs depuis son lancement.
www.sumofus.org/fr/
À propos de Changing Markets
Changing Markets est une fondation, créée pour accélérer et élargir les solutions vers une
transition durable en utilisant les leviers des marchés. En partenariat avec les associations et ONG, elle créé et soutient des campagnes qui visent exposer les pratiques d’entreprises
irresponsables et d’enclencher une économie responsable
changingmarkets.com

Une étude clermontoise met en évidence notre manque d’activité sportive

Depuis 2012, les Français font en moyenne 7 889 pas par jour. Un résultat moyen puisque la barre à atteindre, arbitrairement fixée par l’OMS, est de 10 000 pas soir 8 Kms par jour, comme étant favorable à une bonne santé.

C’est donc un nombre insuffisant de pas quotidien qui est mis en lumière par cette étude menée par le CHU de Clermont-Ferrand sur une durée de 5 ans auprès  d’un millier de Français de 18 à 65 ans interrogés par l’association Attitude et Prévention.

Depuis 2014, l’association a étudié l’activité physique (APS) des enfants de 6 ans à 17 ans. Et les nouvelles sont plutôt positives, puisque 69 % d’entre eux réalisent une APS en dehors de leur scolarité. C’est quatre points de plus par rapport à 2015. Notons aussi que l’activité des enfants est étroitement liée à celle des parents.

« Si l’enfant n’a rien à faire en sortant de l’école, il va  avoir tendance à se mettre devant un écran. Peu d’enfants vont d’eux-mêmes pratiquer une activité physique ou sportive », précise Mathieu Abbot médecin du sport du CHU qui a suivi cette analyse.

De nombreuses études ont montré que pratiquer une activité physique agit de manière bénéfique sur la santé morale et physique, et même si la barre des 10 000 pas n’a rien de scientifique. M. Abbot explique : « Cette barre sert surtout à  fixer  les dépenses énergétiques recommandées pour être en bonne santé. Etre en dessous ne signifie pas non plus être en mauvaise santé, mais elle donne un objectif quotidien ».

 

La nourriture des poissons d’élevage n’est pas sans poser problème

Devant une demande immodérée de poissons dans nos pays cependant riches en aliments diversifiés, depuis des dizaines d’années l’aquaculture s’est implantée à notre profit dans les pays du Sud: ceci sans réflexion pérenne sur les conséquences à moyen et long terme pour l’économie locale et pour les petits pêcheurs artisanaux. La surexploitation des petits poissons, réduits en farine, menace la sécurité alimentaire des pays du Sud.

 

 

C’est dans ce cadre que l’ONG Bloom sonne l’alerte, dénonçant les méfaits causés par l’aquaculture.

C’est ainsi que plusieurs rapports allant tous dans le même sens, dénoncent la présence de bateaux imposants qui depuis quelques années alimentent des fabricants de farine de poissons coréens, russes, chinois  ratissant les fonds marins pour aller  nourrir des saumons norvégiens, des truites polonaises, des anguilles chinoises, des crevettes thaïlandaises, mais aussi des carpes a priori herbivores, des volailles, ou encore des visons, des chiens, des chats…

Selon Bloom, les farines de poisson alimentent certes l’aquaculture mondiale (elle en consomme environ 57 %), mais elles fournissent aussi largement l’élevage de porcs (22 %) et de volailles (14 %).

Or les auteurs estiment que 90 % des poissons devenus farine étaient parfaitement comestibles, ce qui va à l’encontre du code de conduite pour une pêche responsable établi par l’Agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Celle-ci préconise au contraire de ne transformer que les poissons qui ne sont pas consommés par les humains (comme les lançons ou les tacauds), afin de ne pas menacer la sécurité alimentaire mondiale. En effet la FAO  considère que les stocks de poissons sauvages sont surexploités à 90 % .

 

Mardi 14 février, la Banque mondiale publiait de son côté une évaluation remise à jour du manque à gagner qui découle de la mauvaise gestion de la ressource halieutique. Selon les calculs de ses experts, « pêcher moins et mieux » pourrait générer des gains supplémentaires de 83 milliards de dollars à l’échelle mondiale. Mettre fin à la surexploitation permettrait non seulement aux populations de poissons de se reconstituer, mais aussi d’accroître la valeur des prises.

Une étude américaine associerait pollution liée au trafic routier et Alzheimer

Une nouvelle  étude publiée dans le Lancet et relayée par le Translational Psychiatry journal,  confirmerait un lien entre le fait de vivre près d’un important axe routier et le risque de développer une démence liée à l’âge, dont la maladie d’Alzheimer. Pour les personnes vivant à moins de 50 mètres, celui-ci était accru de 7%, par rapport à celles vivant à plus de 300 mètres, c’est ce que présente cette étude statistique portant sur 6,6 millions d’habitants dans l’agglomération de Los Angelès.

Un risque presque doublé

Menés par l’équipe de Jiu-Chiuan Chen, de l’University of Southern California à Los Angeles, de nouveaux travaux confirment un peu plus la nocivité cérébrale de cette pollution atmosphérique. Dans leur analyse menée sur 3.647 femmes de plus de 65 ans de la cohorte WHIMS (Women’sHealth Initiative Memory Study), les chercheurs confirment que celles exposées à un taux élevé de particules fines PM2,5[i], présentent une hausse de 92% du risque de développer une démence liée à l’âge au cours de l’étude.
En tenant compte du fait que, aux Etats-Unis, 30% des femmes âgées vivent dans des zones à forte teneur en PM2,5, les chercheurs estiment que ces polluants seraient à l’origine d’environ 21% des cas de démence liée à l’âge et de déclin cognitif accéléré dans la population générale –hommes et femmes confondus[ii].

Une interaction gène-environnement

Nouveauté de l’étude, l’équipe s’est penchée sur l’un des facteurs génétiques bien connus de la maladie d’Alzheimer, la forme epsilon4 du gène ApoE. En sa présence, le risque lié aux PM2,5 est encore plus élevé, de +195%, contre seulement +68% chez les femmes porteuses de l’allèle epsilon3. Ce qui, pour la première fois, révèle que le gène de prédisposition ApoEpourrait accroître la susceptibilité aux particules fines.

Une réponse inflammatoire aux particules

Pour Caleb Finch, co-auteur de l’étude, «les particules microscopiques générées par la combustion des énergies fossiles pénètrent dans notre corps par le nez, jusque dans notre cerveau. Les cellules de celui-ci traitent ces particules comme des envahisseurs et réagissent par une réponse inflammatoire, qui avec le temps entraine la survenue et la progression d’une maladie d’Alzheimer».

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 48 millions de personnes à travers le monde sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui touche chaque année 7,7 millions de personnes en plus.

[i] Dépassant une exposition moyenne de 12 µg/m3, seuil fixé par l’agence américaine en charge de l’environnement (EPA) pour les PM2,5

[ii] Ce chiffre de 21%, résultat d’une simple extrapolation à partir de données d’exposition aux Etats-Unis, correspond à un poids global (sur l’ensemble des cas), la maladie d’Alzheimer étant, comme la plupart des maladies chroniques, d’origine multifactorielle.

Nouvelle étude sur le diabéte parue dans Plos one

Précédemment cette revue américains au fait des dernières études établissait à 5% la responsabilité du diabète dans les décès aux USA alors qu’ une dernière étude parle de 12% : il semblerait que les statistiques aient été erronées du fait de l’association fréquente entre diabète et   complications cardiovasculaires et rénales pouvant aller de même jusqu’au décès .

En 1980, les centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) estimaient à 5,53 millions le nombre de diabétiques aux Etats-Unis. En 2014, ce chiffre a presque quadruplé, atteignant 21,95 millions c’est dire combien la pathologie a pris de l’ampleur. C’est ce que révèle cette nouvelle estimation, selon le démographe Andrew Stokes,  de l’université de Boston, qui s’est appuyé sur deux grandes bases de données nationales représentatives dont le « National Health Interview Survey »  avec  les universités de Pennsylvanie et de Boston.

Cette véritable épidémie  dont la fréquence a fortement augmenté ces dernières années avec l’augmentation de l’obésité, est la troisième cause de mortalité dans le pays après les pathologies cardiovasculaires et le cancer, selon l’étude des universités de Pennsylvanie et de Boston parue dans PLOS ONE.

http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0170219