Tous les articles par Jacqueline Collard

La mauvaise qualité de l’air en France ; 55.130 morts par an en France

Ces chiffres communiqués par la Commission européenne pointent une fois encore les effets toxiques de cette pollution chronique qui est bien sur accrue lors des pics, qui ne sont pas seuls en cause dans ces chiffres alarmants et parmi les polluants ciblés encore les particules fines, les plus tueuses des pollutions connues.
En Allemagne  la revue Environmental Research Letters, présente une étude montre que les dépassements d’émission générés par les véhicules diesel allemands du groupe Volkswagen ont causé 1.200 morts prématurées en Europe.

La commission d’enquête sur les émissions automobiles du Parlement européen a adopté, le 28 février, son rapport final. en dénonçant la mauvaise gestion de la Commission et des Etats membres, et a  préconisé de créer une agence européenne de surveillance des véhicules.

En France le Ministère de l’environnement rappelle ses missions prioritaires ; Identifier les sources d’émission, mesurer les concentrations et caractériser la nature des particules.

Pour rappel :

au niveau international, des plafonds d’émissions pour certains polluants ont été fixés dans la cadre du protocole de Göteborg (LRTAP), dans le cadre de la convention de Genève. Ce protocole a été révisé en 2012 et fixe des objectifs de réduction des émissions de certains polluants à horizon 2020, par rapport aux émissions de 2005. Au niveau européen, la directive NEC (2001) fixe des plafonds d’émissions par État membre pour certains polluants. Cette directive a été remplacée par la Directive (EU) 2016/2284 du 16 décembre 2016. Elle fixe des objectifs de réduction des émissions de polluants par rapport aux émissions de 2005 pour les horizons 2020 et 2030, en intégrant les objectifs du Protocole de Göteborg.

Ces obligations se traduisent par l’obligation de mettre en place :

  • un système d’inventaires nationaux d’émissions de polluants atmosphériques

  • un plan d’action national de réduction des émissions de polluants atmosphériques.

Les objectifs, fixés pour chaque État membre, doivent permettre de réduire de 50 % la mortalité prématurée due à la pollution atmosphérique au niveau européen.

Consommation énergétique 2016

Le Commissariat général au développement durable communique les chiffres de la consommation  communique sur la production et la consommation énergétique :

Au quatrième trimestre 2016, la production d’énergie primaire recule de 11,7 % en glissement annuel, pour un total de 28,2 Mtep. La production nucléaire est en net repli, en raison du nombre important de réacteurs arrêtés pour des opérations de maintenance ou de contrôle. La consommation d’énergie primaire, à 64,1 Mtep, augmente de 1,5 % en l’espace d’un an, les besoins en chauffage étant plus importants qu’en fin d’année 2015. Le taux d’indépendance énergétique chute de 6,6 points en glissement annuel au quatrième trimestre, à 44,1 %. En cumul sur l’ensemble de l’année 2016, il s’élève à 47,9 %, contre 50,7 % un an auparavant. La facture énergétique française s’établit à 3 milliards d’euros (Md€) en novembre.

Parallèlement il transmet pour sa  quatrième édition les « Chiffres clés des énergies renouvelables » rassemble les statistiques les plus récentes du Service de l’observation et des statistiques. Les trois parties de ce document permettent de situer les énergies renouvelables dans le « bouquet énergétique » de la France et de mesurer sa trajectoire vers sa cible d’ici 2020, de présenter les différentes filières des énergies renouvelables et enfin de situer la France par rapport à ses voisins européens et au reste du monde.

Télécharger les chiffres clés des énergies renouvelables – Édition 2016

 

Plans pour améliorer l’air de la vallée de l’ARVE

La vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, est un des territoires français les plus exposés à la pollution atmosphérique : le chauffage domestique et un trafic routier intense rendent l’air particulièrement pollué pour les habitants de cette zone montagnarde.

Le ministère a mis en place une série de mesures pour protéger la santé de la population.

Le plan d’actions « Vallée de l’Arve : territoire respirable à énergie positive », lancé par Ségolène Royal le samedi 25 février, fixe 4 objectifs pour protéger l’atmosphère et améliorer la qualité de l’air dans la vallée de l’Arve :

  • la suppression progressive du trafic des poids lourds très polluants dans la vallée ;
  • le renouvellement des véhicules du quotidien par des véhicules propres, notamment au gaz naturel ;
  • le remplacement de la totalité des équipements de chauffage polluants, notamment grâce au fonds « air bois » co-financé par l’Ademe et les collectivités de la vallée de l’Arve ;
  • l’accélération des travaux de rénovation énergétique des bâtiments, avec l’aide d’ambassadeurs de l’énergie qui accompagneront les particuliers et les entreprises.

Les mesures concrètes de ce plan d’actions pourront être mises en place grâce au programme « Territoire respirable », qui représente plus de 15 millions d’euros d’aides de l’Etat à destination de l’ensemble des secteurs polluants : transport, chauffage au bois, consommations d’énergie, activités industrielles.

 

Retard important des aides pour l’agriculture biologique

Depuis plus de deux ans, les fermiers engagés dans l’agriculture biologique attendent les aides qui leur sont dues. Nombreux sont ceux au bord de la faillite. Alors que le Salon de l’agriculture a eu lieu à compter du samedi 25 février, les agriculteurs s’interrogent sur la volonté du gouvernement de les soutenir et de promouvoir leur mode de production.

Le marché du bio a crû de 20 % en 2016, et les conversions (le passage d’une exploitation conventionnelle en agriculture biologique) ont explosé (+ 40 %), rappelle la Fnab, la Fédération nationale de l’agriculture biologique, dans un communiqué de presse. « Qui veut casser la dynamique de l’agriculture bio française ? » s’interroge le syndicat, signifiant son exaspération pendant le  Salon de l’agriculture. Il appelle « à la mobilisation de tous les agriculteurs bio ».

Le ministère de l’Agriculture a lui-même fait le compte. Selon ses chiffres, 22.000 demandeurs de mesures agroenvironnementales et 26.000 d’aides bio n’ont pas reçu de versement depuis deux ans. Cependant, la majorité a reçu des « avances de trésorerie », afin de pouvoir attendre l’arrivée des aides. « Le nombre d’agriculteurs réellement touchés », est donc,  indique  le service de communication du ministère, « bien inférieur ».

Mais il le reconnaît que « les situations peuvent être variables en fonction des agriculteurs ». C’est d’ailleurs ce qu’expliquent les syndicats sur le terrain. Pour verser ces avances de trésorerie, le ministère s’est appuyé sur des chiffres de 2014. Les exploitations dont la situation n’a pas changé ont donc pu recevoir jusqu’à 90 % des sommes attendues. Mais pour celles dont la situation a évolué, et par exemple pour les agriculteurs ayant décidé de se convertir au bio depuis, le ministère n’avait pas de référence. Les montants sont donc le plus souvent minimes par rapport aux aides promises. Les banques ont d’abord accepté d’accorder des prêts à court terme afin de permettre aux agriculteurs de payer leurs charges.  Ils dénoncent à l’unisson une situation intenable.

En 2015, une nouvelle version de la Politique agricole commune a été mise en place. Les 9 milliards d’euros d’aides sont désormais répartis entre les agriculteurs français selon de nouvelles règles, il fallait donc refaire les calculs. À cela s’est ajoutée une obligation européenne contraignant la France à refaire tous ses relevés de parcelles agricoles, considérés comme trop imprécis alors qu’ils servent de base aux paiements. C’en était apparemment trop pour les ordinateurs de l’administration, qui rattrapent peu à peu leur retard. Les aides sont versées les unes après les autres, mais celles destinées aux agriculteurs bio et aux mesures agroenvironnementales sont les dernières à être enfin traitées par l’administration.

Les chiffres clés de l’environnement de 2016

Chiffres clés de l’environnement (édition 2016) – Cette publication dresse un panorama concis des enjeux environnementaux en France. S’appuyant sur une sélection de données synthétiques, elles-mêmes adossées à des séries temporelles longues, ce recueil fournit un rapide aperçu des principales tendances caractérisant les relations entre la société, l’économie française et l’environnement. L’objectif est de mobiliser l’ensemble des citoyens face aux défis écologiques auxquels est confrontée l’humanité (changement climatique, dégradation et contamination des milieux, érosion de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, exposition aux risques).