Tous les articles par Jacqueline Collard

Des perturbateurs endocriniens dans 400 produits quotidiens

Une nouvelle étude parue dans Que choisir pointe la présence trop fréquente de perturbateurs endocriniens dans de nombreux produits de notre quotidien.

Depuis son lancement, en février 2016, cette liste a plus que doublé, déplore dans un communiqué l’organisme de protection des consommateurs, qui a dans sa ligne de mire « onze substances ou familles de substances indésirables préoccupantes », dont les perturbateurs endocriniens tels que le BHA,le butyl-paraben et le propyl-paraben, ainsi que des allergènes comme la méthylisothiazolinone (MIT).

« Même les produits pour bébés ne sont pas épargnés », souligne l’UFC-Que choisir, en regrettant par exemple la présence de phenoxyethanol, un conservateur toxique pour le foie, dans plusieurs crèmes destinées aux nourrissons.

Certains industriels ont bien modifié la composition de leurs produits, mais « ces changements de formule restent malheureusement bien trop rares, puisqu’un an après leure première étude, 90 % des produits incriminés en 2016 contiennent toujours les mêmes substances indésirables », ajoute l’association.

Toutefois, « mis à part quelques rares produits en infraction avec la loi, la présence de ces composés indésirables est légale, à la faveur d’une réglementation laxiste », remarque l’UFC-Que choisir. Pour les perturbateurs endocriniens par exemple, « les projets de définition proposés par la Commission européenne exigent un niveau de preuve si élevé que, dans la pratique, aucune substance ne se verrait interdite », regrette l’organisation.

Nouvelle charte avec les opérateurs de téléphonie mobile sur Paris

La mairie de Paris a annoncé lors du dernier Conseil  une action visant à plafonner les émissions cumulées des antennes relais à 5 Volts par mètre contre 7 jusqu’à présent.

Durant le prochain conseil de Paris, fin mars, une nouvelle charte visant à réduire de 30% les niveaux des émissions maximales de leurs antennes. Paris « devient ainsi la métropole la plus protectrice d’Europe, devant Bruxelles, qui a fixé un seuil à 6 V/m. Ce sont des normes extrêmement strictes« , a indiqué devant la presse Julien Bargeton, adjoint aux Finances de la mairie.

Rappelons que le seuil maximal d’exposition électromagnétique autorisé en France pour les antennes relais va de 41 V/m pour une antenne GSM 900 à 61 V/m pour une antenne UMTS (3G).

Sur son site Internet, la Mairie de Paris rappelle que cette nouvelle charte n’est que le prolongement d’une autre, signée en 2003, qui a déjà permis de réduire la puissance cumulée d’émission des antennes relais bien en dessous de ce qu’impose la législation française. »Paris est la seule ville de France à avoir mis en place un cadre plus protecteur, en fixant en 2012 le seuil d’exposition maximum à 7V/m équivalent 900 MHz dans les lieux de vie fermés » précise le communiqué de la mairie.Et si l’on en croit le directeur de la fédération française des télécoms, ces mesures prises par la mairie de Paris ne pénaliseront nullement ni l’extension de la couverture 4G existante, ni le déploiement futur de la 5G, d’ici 5 ans environ.

Semaine européenne de lutte contre l’endométriose du 6 au 17 mars

L’endométriose est une maladie gynécologique méconnue, bien qu’elle touche 180 millions de femmes dans le monde (une femme sur 7 en âge de procréer et 20 à 50 % des femmes infertiles). Elle apparaît au cours de la période de fécondité de la femme, soit entre 16 et 50 ans.

L’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus. Sous l’effet des hormones, au cours du cycle, il s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse, et s’il n’y a pas fécondation, il se désagrège et saigne : ce sont les règles. Or, en raison de plusieurs facteurs (génétiques, immunitaires, hormonaux…), il peut se produire une migration d’endomètre, hors de l’utérus, avec une possible diffusion dans la cavité abdominale.

Dans la majorité des cas, l’endomètre se greffe sur l’ovaire et forme alors un kyste (appelé « endométriome »), c’est l’endométriose ovarienne. Dans les cas les plus graves, l’endomètre va se développer sous forme de nodules et atteindre d’autres organes que l’utérus : la vessie, le colon à différents endroits.

L’endométriose est une maladie que l’on peut traiter efficacement, à condition que le diagnostic soit fait à temps : plus l’endométriose est étendue et plus il est difficile de la soigner. Le diagnostic se fait par un bilan d’imagerie complet réalisé par un radiologue spécialisé : il intègre à la fois un examen clinique de la patiente (interrogatoire et toucher vaginal) et un examen radiologique réalisé par un spécialiste averti de la pathologie endométriostique.

Une campagne d’information a été proposée par la Ministre de l’Education Nationale avec l’association Info Endométriose afin qu’elle forme et sensibilise les infirmières scolaires, les professeurs et les élèves à cette maladie gynécologique. « Nous sommes en 2016, et cependant les maladies féminines restent encore taboues, indicibles, et leurs répercussions sur la vie des femmes bien souvent sous-estimées », a déploré la ministre dans un communiqué. L’endométriose est « la première cause d’infertilité chez les femmes », a-t-elle ajouté.

L’ONU alerte sur les effets délétères de l’agriculture intensive

La rapporteure spéciale sur le droit à l’alimentation de l’ONU Hilal Elver dresse un réquisitoire des conséquences délétères des pesticides sur la faune, la flore et l’être humain.

Les preuves apportées sur des effets à moyen et long terme par les pesticides, sur le vivant en général et l’être humain en particulier, sont  ardues à apporter, d’autant que «l’ampleur des dommages causés par ces produits chimiques est systématiquement contestée [par l’industrie des pesticides et l’industrie agroalimentaire]» comme les pathologies, de mieux en mieux connues, imputables aux pesticides telles que Parkinson, Alzheimer, troubles hormonaux, troubles de la fertilité, etc. Avec quelles conséquences, en termes de politique publique? Les Etats du monde entier semblent sur la même ligne: celle de l’inaction. «Bien que les graves risques pour la santé que présentent nombre de pesticides soient clairement établis, ceux-ci sont encore largement utilisés», constate la rapporteure.

De plus en plus sont notées que les eaux de ruissellement sont contaminées, des populations de ravageurs perturbées, des écosystèmes déstabilisés et des sols privés de vie qui ont des rendements s’effondrent, et de ce fait des générations futures  lésées. «Les arguments selon lesquels les pesticides seraient indispensables pour préserver le droit à l’alimentation et à la sécurité alimentaire entrent alors en contradiction avec le droit à la santé, compte tenu des nombreux impacts sanitaires associés à certaines pratiques d’utilisation des pesticides.»

Mais interdire et réglementer ne suffit plus: le moyen le plus efficace à long terme de réduire l’exposition à ces produits chimiques toxiques «est de renoncer progressivement à l’agriculture industrielle», conclut la rapporteure.

La mauvaise qualité de l’air en France ; 55.130 morts par an en France

Ces chiffres communiqués par la Commission européenne pointent une fois encore les effets toxiques de cette pollution chronique qui est bien sur accrue lors des pics, qui ne sont pas seuls en cause dans ces chiffres alarmants et parmi les polluants ciblés encore les particules fines, les plus tueuses des pollutions connues.
En Allemagne  la revue Environmental Research Letters, présente une étude montre que les dépassements d’émission générés par les véhicules diesel allemands du groupe Volkswagen ont causé 1.200 morts prématurées en Europe.

La commission d’enquête sur les émissions automobiles du Parlement européen a adopté, le 28 février, son rapport final. en dénonçant la mauvaise gestion de la Commission et des Etats membres, et a  préconisé de créer une agence européenne de surveillance des véhicules.

En France le Ministère de l’environnement rappelle ses missions prioritaires ; Identifier les sources d’émission, mesurer les concentrations et caractériser la nature des particules.

Pour rappel :

au niveau international, des plafonds d’émissions pour certains polluants ont été fixés dans la cadre du protocole de Göteborg (LRTAP), dans le cadre de la convention de Genève. Ce protocole a été révisé en 2012 et fixe des objectifs de réduction des émissions de certains polluants à horizon 2020, par rapport aux émissions de 2005. Au niveau européen, la directive NEC (2001) fixe des plafonds d’émissions par État membre pour certains polluants. Cette directive a été remplacée par la Directive (EU) 2016/2284 du 16 décembre 2016. Elle fixe des objectifs de réduction des émissions de polluants par rapport aux émissions de 2005 pour les horizons 2020 et 2030, en intégrant les objectifs du Protocole de Göteborg.

Ces obligations se traduisent par l’obligation de mettre en place :

  • un système d’inventaires nationaux d’émissions de polluants atmosphériques

  • un plan d’action national de réduction des émissions de polluants atmosphériques.

Les objectifs, fixés pour chaque État membre, doivent permettre de réduire de 50 % la mortalité prématurée due à la pollution atmosphérique au niveau européen.