Tous les articles par Jacqueline Collard

Journée internationale de l’obésité

La journée européenne de la lutte contre l’obésité a eu lieu ce mardi 23 mai. Selon l’OMS, 600 millions de personnes dans le monde en sont atteintes. Dans la société, un regard parfois méprisant perdure à l’égard des individus en surpoids.

À l’échelle mondiale, le nombre de cas d’obésité a doublé depuis 1980. En 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids. Sur ce total, plus de 600 millions étaient obèses.

Le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle. L’indice de masse corporelle, IMC, correspondant au poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m2, est une grandeur qui permet d’estimer la corpulence d’une personne. Ainsi, un IMC de 30 ou plus est généralement associé à une situation d’obésité. Une personne dont l’IMC est égal ou supérieur à 25 est considérée comme étant en surpoids.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, d’ici à 2030, la plupart des pays européens risquent de connaître un accroissement, parfois spectaculaire, de ces pathologies.[1]

En plus de provoquer un retentissement sur la qualité de vies des personnes sur le plan social, professionnel et familial, l’obésité est facteur de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’hypertension et de cancers. Cette maladie grave, reconnue comme une priorité de santé publique, fait l’objet de nombreux travaux, menés notamment par les Unités Inserm 1166 « Unité de Recherche sur les maladies cardiovasculaires, du métabolisme et de la nutrition – ICAN » et 1153, équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN).

Principal enseignement du rapport de l’OCDE sur cet état: près d’un adulte sur cinq est obèse dans les pays de l’OCDE, selon les chiffres rapportés par Europe 1. D’ici 2030, un adulte sur deux risque de le devenir…

Les chercheurs de l’Inserm sont toute l’année mobilisés dans la lutte contre cette maladie. Pour vos interviews et besoins de reportage, vous trouverez en téléchargement ci-contre le « kit de presse Diabète et Obésité », regroupant les contacts des spécialistes de cette thématique, ainsi que les dernières actualités Inserm sur le sujet.

La Suisse approuve une loi énergétique ambitieuse

En acceptant à 58 % la nouvelle loi sur l’énergie, le peuple helvétique déclare la fin de l’atome et valide la transition énergétique proposée par son gouvernement.

Dimanche 21 mai, les électeurs suisses ont été 58,2 % à voter pour la révision de la loi sur l’énergie, qui interdit la construction de centrales nucléaires, vise à réduire la consommation d’électricité et promeut les énergies renouvelables. Ce résultat signifie de fait la sortie à moyen terme de l’atome, avec la fermeture progressive des centrales au fur et à mesure de leur obsolescence.

Les Suisses veulent renoncer à moyen terme au nucléaire, en soutenant le courant vert et en économisant l’énergie

Le texte voté hier entrera en vigueur le 1er janvier 2018. Il aura donc fallu sept ans pour que la Suisse décide et organise la fin de l’atome( elle possède 4 réacteurs en service qui produisent 1/3 de l’électricité du pays) , le temps nécessaire au peuple pour réaffirmer sa volonté née de la catastrophe au Japon, mais aussi le délai qu’il aura aussi fallu au gouvernement pour négocier et préparer une transition énergétique en douceur.

Pour parvenir à cette Suisse sans nucléaire, la première étape soumise au peuple mise sur une augmentation de la production des énergies vertes à 11 400 gigawatts (GW) d’ici à 2035. « La consommation d’énergie annuelle devra être réduite de 43 % par rapport à 2000 et celle d’électricité devra baisser de 13 %.

Les crimes contre l’environnement: la notion d’écocide

La criminalité environnementale semble se répandre à l’échelle internationale. Certains appellent à la reconnaissance d’un crime contre l’environnement : l’écocide.

« Le terme d’écocide doit être réservé aux cas les plus graves d’atteintes à l’environnement, car il renvoie à l’homicide et au génocide », indique Laurent Neyret, professeur de droit privé à l’Université d’Artois, lors d’une conférence à l’Assemblée nationale consacrée au droit de l’excellence environnementale. L’écocide relèverait selon lui d’une criminalité « extraordinaire », laquelle serait en pleine expansion à l’échelle internationale. Le professeur évoque notamment l’agent orange utilisé par l’armée américaine au Vietnam, tout en précisant que l’écocide ne doit pas être limité aux temps de guerre.

Pour rappel et devant une même demande Il y a quelques mois, lors de son audition par le tribunal Monsanto à La Haye – un tribunal citoyen informel constitué de cinq juges professionnels ,  avait fortement impressionné l’assistance et avait conclus:« Ce n’est certes qu’un avis consultatif, mais c’est un point d’appui considérable pour les victimes. C’est, en effet, la première fois qu’au niveau international les agissements de Monsanto sont reconnus comme nocifs en bafouant de plus les droits humains fondamentaux. En conclusion était demandé qu’on avance, enfin, dans la définition du crime d’écocide. »

Nouvelles de l’étude Nutrinet Santé

Il s’agit d’une étude de cohorte (c’est à dire portant sur un groupe de sujets suivis pendant plusieurs années) réalisée sur une large population d’adultes volontaires (qui deviennent en s’inscrivant des Nutrinautes), dont l’objectif est d’étudier les relations nutrition-santé.

  • Etudier les relations entre les apports en nutriments, aliments, comportements alimentaires et  le risque de maladies chroniques (cancers,  maladies cardiovasculaires, obésité et surpoids,  diabète de type 2, hypertension artérielle, dyslipidémies, syndrome métabolique poyarthrite rhumatoide, migraine, dépression, déclin cognitif, troubles fonctionnels intestinaux…) ainsi que le vieillissement et la qualité de vie.
  • Etudier les déterminants (sociologiques, économiques, culturels, psychologiques, cognitifs, sensoriels, biologiques, génétiques…) des comportements alimentaires, de l’état nutritionnel et de l’état de santé.
  • Etudier les relations entre les apports en nutriments, aliments, comportements alimentaires et des marqueurs clinico-biologiques.
  • Surveiller dans le temps l’évolution des apports alimentaires et de l’état nutritionnel de la population.
  • Evaluer l’impact de campagnes ou d’actions de santé publique (connaissance, perception, efficacité…).

Grâce à la quantité et la qualité des données collectées et à la taille de l’échantillon, l’étude NutriNet-Santé constitue une gigantesque source d’information sur la nutrition et la santé de la population et sera une des plus grandes bases de données épidémiologiques dans le champ de la santé dans le monde.

Les Nutrinautes sont suivis grâce au site Internet NutriNet-Santé pendant toute la durée de l’étude qui permet aux participants de fournir aisément et gratuitement toutes les informations nécessaires pour que les chercheurs puissent avancer dans leurs programmes de recherche.

Juste après leur inscription, les Nutrinautes ont à remplir 5 questionnaires :

  • Questionnaire alimentaire (3 enquêtes portant sur 3 jours tirés au sort)
  • Questionnaire santé
  • Questionnaire anthropométrique
  • Questionnaire activité physique
  • Questionnaire socio-démographique et mode de vie.

Chaque année, les participants ont à remplir ces 5 questionnaires « de base » essentiels pour la pérénité de l’étude.

Régulièrement, environ 1 fois par mois, des questionnaires complémentaires sont également proposés.

Les Nutrinautes sont systématiquement informés de la présence d’un nouveau questionnaire à remplir par e-mail.

Même si tous les questionnaires proposés sont importants pour les travaux scientifiques développés par les chercheurs, leur remplissage n’est pas obligatoire. Chaque Nutrinaute est libre de remplir les questionnaires ou non en fonction de sa disponibilité et/ou de son intérêt.

Tous les questionnaires sont remplis directement sur le site Internet dédié à l’aide d’une interface sécurisée. Toutes les conditions de confidentialité et de sécurité informatique et physique des données sont assurées.

Via un accès privé direct (identifiant et mot de passe), les Nutrinautes bénéficient sur le site de l’étude à leurs rubriques personnelles (questionnaires, dossier personnel complémentaire…).

Les Nutrinautes peuvent également déclarer spontanément tout évènement de santé survenu durant leur participation à l’étude en accédant à leur dossier personnel complémentaire géré par l’équipe médicale NutriNet-Santé.

Si vous aussi vous souhaitez développer un partenariat avec l’étude NutriNet-Santé, n’hésitez pas, contactez nous !
pro-nutrinet@eren.smbh.univ-paris13.fr

La Convention d’Aarhus: l’article 10 mis en consultation

Toute personne a le droit d’être informée, de s’impliquer dans les décisions et d’exercer des recours en matière d’environnement. Tel est, en résumé, le contenu de la Convention d’Aarhus. Ce texte essentiel contribue à créer la confiance du citoyen envers ses institutions, et plus largement, leur fonctionnement démocratique.

En offrant au citoyen une place dans les débats environnementaux, elle rencontre les exigences de transparence et de proximité, synonymes de bonne gouvernance publique.

Adoptée le 25 juin 1998 par la Commission Economique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-NU) ou UNECE, la convention est entrée en vigueur le 30 octobre 2001.

La France a ratifié la Convention d’Aarhus le 8 juillet 2002. Elle est entrée en vigueur le 6 octobre 2002 (voir loi n° 2002-285 du 28 février 2002 autorisant l’approbation de la Convention d’Aarhus et décret n° 2002-1187 du 12 septembre 2002 portant publication de la Convention d’Aarhus).

La participation du public mais aussi l’accès à l’information et à la justice en matière d’environnement sont encore insuffisants en France , selon un rapport mis en consultation le 16 mai sur le site du ministère de la transition écologique.

La rédaction de cette synthèse répond à une obligation prévue par l’article 10 de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public aux décisions et l’accès à la justice en matière d’environnement. Un texte applicable en France depuis 2002. Mis en consultation jusqu’au 2 juin, ce rapport sera ensuite remis par la France au secrétariat de la prochaine réunion des Parties, qui se tiendra du 11 au 14 septembre au Monténégro. Il a au préalable été soumis à la Commission nationale du débat public (CNDP), à la Compagnie nationale des commissaires enquêteurs et aux principales associations de l’environnement.

Un accès à l’information perfectible

Visé par l’article 4 de la convention d’Aarhus, le principe de l’accès à l’information environnementale est inscrit dans la Charte française de l’environnement. Selon la convention, le public n’a à faire valoir aucun intérêt particulier. Dans l’Hexagone, le Code des relations entre le public et l’administration (CRPA) précise que l’accès aux documents administratifs s’exerce par consultation gratuite sur place ou par délivrance d’une copie aux frais du demandeur. La réponse doit être faite dans le mois suivant la demande.

Le blocage du secret industriel

Des refus ne peuvent être opposés que dans des cas très précis: si l’autorité ne dispose pas du document, si la demande est abusive ou dans des termes trop généraux, si elle porte sur des documents en cours de rédaction, ou si elle menace les relations internationales, la défense nationale, la sécurité publique, le secret industriel, les intérêts d’un tiers, etc. A noter que trois obstacles ont été relevés en France.

Faute de moyens, certaines administrations n’ont pas le temps de traiter les demandes de documents. Par ailleurs, le secret industriel est très souvent invoqué pour bloquer l’accès aux informations. Enfin, les données environnementales sont souvent éparpillées sur des sites internet différents, ce qui ne facilite pas leur accès. Certaines ONG demandent aussi que la numérisation des données soit accélérée et appellent de leurs vœux un système national d’inventaire des données relatives à la pollution liée au secteur nucléaire, comme cela existe déjà pour l’eau et les ICPE.

Rétention spontanée

Au total, la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) a rendu 5.818 avis et conseils en 2015, dont 7,6% concernaient directement un document lié à l’environnement. «Juridiquement, l’accès est satisfaisant. Mais dans les faits, la rétention d’information reste la réponse spontanée dans 80% des cas», nuance Florence Denier-Pasquier, membre du directoire du réseau juridique de France Nature Environnement (FNE). Mobilisée, l’ONG est obligée d’insister auprès des préfets et de déposer des recours devant les tribunaux administratifs.

Une participation formelle du public

Côté participation du public, le dispositif est encadré par les art. 6 à 8 de la convention. Selon le rapport mis en consultation, cette participation est insuffisante en matière de plans et de programmes( rapport Richard). Une avancée toutefois: désormais ce ne sont plus les préfets mais les représentants du CGEDD qui sont en charge de la concertation, pour éviter tout conflit d’intérêt. «Cette évolution provient de la condamnation de la France par la Cour de justice de l’Union européenne, suite à un recours de FNE», rappelle Florence Denier-Pasquier. Par ailleurs, les plans d’urbanisme sont désormais concernés et la concertation préalable est renforcée grâce à l’élargissement du champ de compétences de la CNDP(décret publié le 27 avril au JO).