Tous les articles par Jacqueline Collard

L’ANSES pointe l’insuffisance des réglementations en faveur de l’air

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publie un avis sur les normes qui régissent la qualité de notre air. Doit mieux faire, conclut l’agence, qui invite à attirer l’attention du public sur cet aspect.

Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est lancée dans un processus de révision des valeurs-guides pour les particules, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre, l’ozone et le monoxyde de carbone qui devrait aboutir en 2020, l’Anses s’est plongée dans le maquis réglementaire consacré à l’air ambiant made in France.

Avec une question centrale: les normes actuelles de qualité de l’air sont-elles assez protectrices pour la santé publique même question que s’était posée Santé publique France à l’automne? Dans l’avis qu’elle rend ce 22 mai, l’agence recommande explicitement d’aller plus loin, en s’inspirant des normes en vigueur dans d’autres pays industrialisés comme les Etats Unis et en collant à la roue de l’OMS qui propose des meures plus strictes. Ainsi en matière de particules fines, tant PM10 que PM2,5, dont les valeurs-limites en moyenne annuelle sont bien au delà  des recommandations de l’OMS . Il en est de même pour le dioxyde de soufre et l’Ozone.

Au plan sanitaire, l’Anses appelle l’exécutif à adopter des valeurs-limites plus protectrices pour les particules (PM10 et PM2,5), étant entendu qu’il ne semble pas exister de seuil en dessous duquel aucun effet sur la santé n’est attendu, rappelle l’agence. Elle souligne que «toute réduction des niveaux de PM10 et PM2,5, qu’ils soient inférieurs ou supérieurs aux valeurs-limites, conduira à un bénéfice sanitaire». Et de proposer une valeur-limite en moyenne journalière de 50 μg/m3 pour les particules PM10 (contre une concentration de 25 μg/m3 en moyenne journalière préconisée par l’OMS en 2005), qui devra être déclinée pour les PM2,5.

La France cultive quelques différences, plus ou moins efficaces. Comme l’existence de seuils d’information et de recommandation pour le NO2 et le SO2, en sus des seuils d’alerte existant dans la réglementation européenne, mais aussi avec l’existence de seuils d’information/recommandation et d’alerte pour les PM10. Autant de dispositifs scientifiquement étayés, calés sur les normes de l’OMS et qui jouent désormais un rôle pédagogique auprès du grand public. Ne pas y toucher, préconise l’agence. L’existence, pour l’ozone, de trois niveaux d’alerte correspondant à la mise en œuvre progressive de mesures d’urgence doit en revanche être révisée, puisque seul le niveau 1 a été atteint ces 5 dernières années.

https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2016SA0092Ra.pdf

Les céréales complètes ont des impacts bénéfiques

Des chercheurs de la faculté de médecine de la Harvard University ont analysé deux études importantes ayant porté sur 74.341 femmes entre 1984 et 2010 et 43.744 hommes de 1986 à 2010. Tous les participants étaient en bonne  santé sans aucun signe de cancer ou de pathologie cardiovasculaire au début de cette recherche. Leurs résultats indiquent que manger plus de céréales complètes permettrait de réduire jusqu’à 15% les risques de décès prématurés, en particulier ceux dus aux maladies cardiovasculaires.

Plus précisément, ils ont calculé que 28 grammes de céréales complètes consommées par jour étaient liés à une baisse de 5% de mortalité et de 9% des décès provoqués par des pathologies cardiovasculaires. Celles-ci constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Si la consommation de céréales complètes a déjà été associée à une diminution du risque de développer des maladies chroniques comme le diabète de type 2 par exemple, il n’y avait jusqu’à présent que peu de données concernant leur impact sur la mortalité.

Que sont les céréales complètes ?
Chaque grain de céréale est constitué de trois parties distinctes : l’enveloppe de son, riche en fibres, le germe, partie intérieure du grain renfermant des micronutriments, et son « corps » principal amylacé, connu sous le nom d’endosperme. Le terme de « graine complète » signifie que ces trois parties ont été conservées, pour être consommées écrasées, éclatées, sous forme de flocons ou moulues.

 Les céréales sont souvent associés à des types de pains variés. Les féculents raffinés comme le pain blanc et les pâtes « standards » sont confectionnés avec de la farine blanche, issue de céréales auxquelles on a enlevé le germe et l’enveloppe. Ils sont par conséquent pauvres en fibres, minéraux et vitamines. Ces féculents raffinés ont un index glycémique élevé. Le Plan National Nutrition Santé (PNNS) juge leur consommation moyenne actuelle élevée et exhorte à les diminuer. Contrairement au pain blanc, le pain confectionné à partir de céréales complètes conserve tous les éléments nutritifs du germe et du son. Il est donc riche en fibres. L’index glycémique des féculents à base de céréales complètes est ainsi plus faible, ce qui signifie que le sucre qu’ils apportent se diffuse plus lentement dans le sang .

Plus riche en fibres et nutriments que le pain blanc, le pain complet peut contenir jusqu’à 2 ou 3 fois plus de minéraux, d’oligoéléments et de vitamines. Il présente ainsi des teneurs intéressantes en phosphore, magnésium, fer végétal, zinc, vitamines B1, B3, B5 et B6.

Un nouveau directeur à l’OMS : il devra s’investir sur le climat

L’Organisation mondiale de la Santé a élu le 23 mai son nouveau directeur général parmi des candidats issus des trois pays que nous représentons. L’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus l’a emporté et sera confronté à des défis aussi nombreux que cruciaux pour la santé publique au niveau mondial. Les représentants d’associations de médecins l’appellent, dans une tribune au « Monde », à redoubler d’efforts pour lutter contre le réchauffement de la planète.« Le nouveau directeur de l’OMS devra agir contre le changement climatique »

Au fil des années, et notamment sous la direction du Dr Margaret Chan qui a qualifié le changement climatique de « problème déterminant du XXIe siècle », l’OMS s’est appliquée à mieux  comprendre la menace que celui-ci représente pour la santé publique. Le nouveau directeur   devra accroître les efforts, en augmentant les financements pour aider les pays et les systèmes de santé à  faire face au changement climatique, ainsi qu’en intégrant la question du  climat dans tous les programmes de l’OMS. Les effets du changement climatique,font par exemple que 5,6 millions d’Éthiopiens ont un besoin urgent de nourriture et d’assistance médicale en raison d’ une nouvelle période sans précipitation dans leur pays.

Ainsi, pour  prendre  pleinement en compte les risques sanitaires liés au climat, il est essentiel que le Directeur général finance de nouvelles recherches sur les impacts du charbon – dont la combustion dégrade la qualité de l’air au niveau local et émet des gaz à effet de serre dans l’atmosphère –, et qu’il formule des recommandations spécifiques pour réduire  ces impacts.

Aucun pays – à revenu élevé, moyen ou faible, développé ou en développement – n’est à l’abri des impacts du climat. L’organisation estime que le réchauffement de la planète provoquera 250 000 morts additionnelles par an d’ici 2030. Les victimes, on le sait, seront en majorité des enfants, des personnes âgées et des personnes à faibles revenus.

La cour de justice européennne saisie à propos du glyphosate

les Eurodéputés écologistes saisissent la justice européenne à propos du glypohosate

Des députés européens écologistes ont saisi la Cour de justice de l’Union européenne pour accéder aux études sur lesquelles l’Efsa a basé son avis pour juger que l’herbicide controversé glyphosate ne présenterait pas de risque cancérogène. La plainte déposée le 24 mai dernier par le groupe de députés européens Verts-ALE a bien été enregistré ce jeudi premier juin par la Cour de Justice Européenne. C’est la parlementaire finlandaise Heidi Hautala qui l’a annoncé au cours d’un point presse à Bruxelles.

Les Verts, de nombreuses ONG ainsi qu’une partie de la communauté scientifique s’inquiètent du fait que certaines de ces études ont été effectuées par des fabricants de pesticides eux-mêmes. Et l’Efsa refuse de rendre publiques ces études au nom de la protection des intérêts commerciaux de ces entreprises privées. Seuls de brefs extraits ont été communiqués après une longue bataille administrative.

Les avis scientifiques divergent sur le glyphosate. Le Centre international de  recherche contre le cancer (CIRC), une branche de l’OMS, a notamment évalué le risque cancérogène comme « probable ». « Un dossier jugé devant une cour assurerait de la clarté juridique » dans ce genre d’affaires, a expliqué Heidi Hautala.

S’appuyant sur le « règlement Aarhus », une convention qui garantit aux citoyens le droit de saisir la justice sur les questions environnementales, les Verts estiment que le glyphosate entre dans la catégorie des cas où les informations concernent la « diffusion d’un produit dans l’environnement » puisque les pesticides sont pulvérisés. Et dans cette situation, stipule le réglement Aarhus, les intérêts commerciaux doivent passer après le droit du public à accéder à l’information.

Les Verts militent pour que le règlement interne que le CIRC, c’est-à-dire ne s’appuyer que sur des études publiques, s’applique à toutes les agences européennes. Pour Michèle Rivasi, eurodéputée française, « il en va de l’avenir de nos institutions et de la sauvegarde de nos avis scientifiques »

Les effets indésirables des phytosanitaires à signaler

La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 a confié à l’Anses la mise en œuvre d’un dispositif de phytopharmacovigilance. Son but, recenser les potentiels effets indésirables de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur la santé humaine, animale et végétale. Ce 11 mai 2017, afin d’élargir la collecte d’informations, l’Agence a mis en place un formulaire en ligne destiné au grand public.

Les produits phytopharmaceutiques sont des préparations destinées à protéger les végétaux et les produits de culture. Fabricants, importateurs ou distributeurs ont l’obligation de signaler les effets indésirables liés à l’utilisation de ces produits à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Afin de faciliter plus encore le recensement d’effets indésirables et organiser leur collecte, l’Agence a donc mis en place un dispositif spécifique accessible à tous sur son site Internet. Si vous êtes un professionnel ou un particulier, il vous est désormais possible, en suivant ce lien, d’apporter votre contribution.

https://www.anses.fr/fr/content/signalement-deffets-indésirables-liéss-à-lutilisation-de-produits-phytopharmaceutiques