Tous les articles par Jacqueline Collard

L’ANFR s’engage à publier les DAS des portables

L’Agence nationale des fréquences a publié pour la première fois les résultats de ses tests sur l’émission d’ondes électromagnétiques des téléphones portables. Voici ses conclusions sur près de 400 appareils analysés.

Les téléphones portables respectent bien la réglementation européenne en termes d’émission d’ondes électromagnétiques : c’est la conclusion principale des tests menés par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) sur 379 téléphones portables et rendus publics en juin 2017 (la liste des portables analysés est à consulter via ce lien). La publication de ces mesures marque un revirement de position de la part de l’ANFR qui avait indiqué début janvier 2017 ne pas pouvoir ouvrir leur accès au grand public, malgré un avis favorable de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Commission qui avait été saisie par un citoyen, Marc Arazi, ex-coordinateur de l’association de défense de l’environnement Priartem. Désormais, l’Agence s’engage à publier chaque trimestre ses mesures réalisées sur les appareils commercialisés sur le marché français.

Mesuré en watt par kilogramme (W/kg), le DAS correspond à la partie de l’énergie électromagnétique que le portable dégage et qui est absorbée par notre corps. Équipés de mannequins remplis d’un liquide dont les caractéristiques d’absorption sont identiques à celles du corps humain, les laboratoires ont mené deux types de mesures : lorsque le portable est au contact de l’oreille et lorsqu’il est positionné près du tronc (par exemple dans la poche d’une veste ou dans un sac, mimant les conditions d’un appel en kit mains-libres). « Tous les DAS sont conformes à la réglementation en vigueur, soit inférieurs à 2 W/kg », résume l’ANFR. Au niveau de l’oreille, les valeurs maximales mesurées varient selon les appareils entre 1 W/kg et 1,8 W/kg, et au niveau du tronc, elles oscillent entre 1,1 W/kg et 1,4 W/kg.

Préservation de l’environnement et emploi doivent être liés

Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), dans une tribune au « Monde », considère que protéger la planète peut détruire certains emplois mais demeure la condition de la création d’activités durables et d’une vie saine.

Le changement climatique résulte de l’activité humaine. Pour l’essentiel, cette activité correspond au travail ou s’y rapporte. Il est donc logique que le monde du travail ait un rôle essentiel à jouer pour trouver une solution à cet enjeu prioritaire. La capacité du changement climatique à endommager les infrastructures, à désorganiser les entreprises et à détruire des emplois et des moyens de subsistance a été clairement établie.

La capacité du changement climatique à endommager les infrastructures, à désorganiser les entreprises et à détruire des emplois et des moyens de subsistance a été clairement établie. « Nous sommes confrontés au quotidien à ces défis sans précédent » déclare le Directeur de l’OIT.

C’est ainsi que s’ouvre à Genève le 5 Juin la Conférence internationale du travail qui se confond avec la Journée mondiale de l’environnement.

 

 

Les objectifs du DD (ODD 14) pour les océans à l’ONU

Du 5 au 9 juin, l’Organisation des Nations unies (ONU) organise pour la première fois une grande conférence entièrement consacrée aux océans. Cette conférence vise à identifier les moyens d’appuyer la mise en œuvre de l’objectif du Développement durable 14 ( ODD 14)* qui est de « conserver et d’exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable« . L’ambition affichée est d’aboutir à la signature d’un « appel à l’action » au niveau intergouvernemental afin de préserver 10% des océans d’ici à 2020, au lieu de moins de 4% actuellement.

Sous la direction de Callum M. Roberts, de l’Université de York, douze chercheurs ont réuni leurs connaissances sur ce thème à partir de 140 recherches antérieures. Dans cette équipe figurait notamment l’ancienne directrice de l’Administration océanique et atmosphérique américaine (NOAA), Jane Lubchenco (université d’Etat de l’Oregon), et le célèbre halieute Daniel Pauly (Université de  Colombie-Britannique, au Canada). Ils ont identifié cinq impacts majeurs du changement climatique sur l’océan : l’acidification du milieu, l’augmentation du niveau des mers, l’intensification des tempêtes qui frappent les rivages, une nouvelle distribution des espèces autour du globe, la baisse de leur abondance et de la disponibilité en d’oxygène.

Si les zones protégées mondiales étaient agrandies de 5%, la biodiversité pourrait tripler. C’est le résultat d’une étude menée par deux chercheurs du Centre national de recherche scientifiques (CNRS) et un chercheur de l’Université de Yale (États-Unis).

* Cette discussion explorera comment le système des Nations Unies peut aider les États membres à mettre en œuvre les objectifs de développement durable liés au climat et aux océans, notamment :
– améliorer nos connaissances sur les impacts du changement climatique sur l’environnement marin et côtier et le développement durable;
– comprendre le rôle des océans sains dans l’adaptation et l’atténuation;
– renforcer les capacités d’adaptation aux changements climatiques grâce à des solutions innovantes et réactives.

L’anorexie au cœur de nouvelles études

L’anorexie se diagnostique en principe à partir de trois critères internationaux : la présence d’une restriction alimentaire menant à la perte de poids, une perception déformée du poids et du corps, et une peur intense de grossir. Mais une étude française (Inserm/Université Paris-Descartes/Centre hospitalier Saint-Anne) parue le 7 juin 2016 dans la revue Translational Psychiatry pourrait bien transformer la façon de percevoir cette maladie, et offrir du même coup de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Cette hypothèse est confortée  par le Pr Philip Gorwood, chercheur à l’Inserm et chef de service de la Clinique des maladies mentales et de l’encéphale du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris, a de quoi bouleverser les idées reçues. Selon lui, l’anorexie ne se caractérise pas par la peur de grossir – comme les chercheurs le pensaient jusqu’alors – mais… par le plaisir de maigrir. Une hypothèse qui ouvre la voie à des thérapies ayant fait leurs preuves chez les toxicomanes.

Le spécialiste a été en effet frappé par un chiffre : le taux de mortalité des patients atteints de ce trouble alimentaire, très majoritairement des femmes, est le plus élevé de toutes les maladies mentales, soit de 5 % à 10 % selon les études.

 

L’ANSES pointe l’insuffisance des réglementations en faveur de l’air

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publie un avis sur les normes qui régissent la qualité de notre air. Doit mieux faire, conclut l’agence, qui invite à attirer l’attention du public sur cet aspect.

Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est lancée dans un processus de révision des valeurs-guides pour les particules, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre, l’ozone et le monoxyde de carbone qui devrait aboutir en 2020, l’Anses s’est plongée dans le maquis réglementaire consacré à l’air ambiant made in France.

Avec une question centrale: les normes actuelles de qualité de l’air sont-elles assez protectrices pour la santé publique même question que s’était posée Santé publique France à l’automne? Dans l’avis qu’elle rend ce 22 mai, l’agence recommande explicitement d’aller plus loin, en s’inspirant des normes en vigueur dans d’autres pays industrialisés comme les Etats Unis et en collant à la roue de l’OMS qui propose des meures plus strictes. Ainsi en matière de particules fines, tant PM10 que PM2,5, dont les valeurs-limites en moyenne annuelle sont bien au delà  des recommandations de l’OMS . Il en est de même pour le dioxyde de soufre et l’Ozone.

Au plan sanitaire, l’Anses appelle l’exécutif à adopter des valeurs-limites plus protectrices pour les particules (PM10 et PM2,5), étant entendu qu’il ne semble pas exister de seuil en dessous duquel aucun effet sur la santé n’est attendu, rappelle l’agence. Elle souligne que «toute réduction des niveaux de PM10 et PM2,5, qu’ils soient inférieurs ou supérieurs aux valeurs-limites, conduira à un bénéfice sanitaire». Et de proposer une valeur-limite en moyenne journalière de 50 μg/m3 pour les particules PM10 (contre une concentration de 25 μg/m3 en moyenne journalière préconisée par l’OMS en 2005), qui devra être déclinée pour les PM2,5.

La France cultive quelques différences, plus ou moins efficaces. Comme l’existence de seuils d’information et de recommandation pour le NO2 et le SO2, en sus des seuils d’alerte existant dans la réglementation européenne, mais aussi avec l’existence de seuils d’information/recommandation et d’alerte pour les PM10. Autant de dispositifs scientifiquement étayés, calés sur les normes de l’OMS et qui jouent désormais un rôle pédagogique auprès du grand public. Ne pas y toucher, préconise l’agence. L’existence, pour l’ozone, de trois niveaux d’alerte correspondant à la mise en œuvre progressive de mesures d’urgence doit en revanche être révisée, puisque seul le niveau 1 a été atteint ces 5 dernières années.

https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2016SA0092Ra.pdf