Tous les articles par Jacqueline Collard

6éme conférence santé-environnement de l’OMS

La Sixième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé a pour  thème principal, « les villes ».

Cette conférence, qui s’est tenue du 13 au 15 juin 2017 à Ostrava (Tchéquie), où étaient présents les ministres de l’Environnement et de la Santé ainsi que des représentants de haut niveau des États membres de la Région européenne de l’OMS, d’organisations partenaires, du monde universitaire et de la société civile. Quelque 500 délégués et observateurs venus d’États membres européens, ainsi que du Canada, des États-Unis et des Philippines, sans oublier 15 organisations internationales et non gouvernementales, ont assisté à cette conférence.

Définir les priorités de l’Europe en matière d’environnement et de santé au XXIe siècle telles sont les objectifs que se sont fixés  les États membres par une déclaration ministérielle, pour un plan de mise en œuvre d’ engagements pris à cette occasion pour un nouveau mécanisme de gouvernance dans le cadre européen Environnement et santé.

Alors que dans la Région européenne de l’OMS, près de 1,5 million de décès par an sont dus à des facteurs de risque environnementaux qui pourraient être évités et/ou éliminés. Il est donc urgent de redoubler d’efforts afin de maîtriser les principaux déterminants environnementaux de la mauvaise santé. Ceux-ci sont les suivants :

  • pollution de l’air ;
  • eau impropre à la consommation et assainissement défaillant ;
  • produits chimiques dangereux ;
  • déchets et sites pollués ;
  • changement climatique.
  • En sa qualité de président du Groupe de travail européen Environnement et santé, Robert Thaler a décrit dans les grandes lignes le processus européen Environnement et santé et la procédure suivie pour l’élaboration de la Déclaration d’Ostrava. Cette dernière est l’aboutissement d’un processus de consultation long et complexe, étayé par une collaboration intersectorielle de longue durée. La déclaration définit 7 domaines d’action clés :
  • améliorer la qualité de l’air intérieur et extérieur ;
  • garantir l’accès universel, équitable et durable à de l’eau de boisson ne présentant pas de risque sanitaire, à un assainissement et à l’hygiène ;
  • atténuer au maximum les effets nocifs des produits chimiques sur la santé humaine et l’environnement ;
  • prévenir et supprimer les effets environnementaux et sanitaires nocifs, les coûts et les inégalités liés à la gestion des déchets et aux sites pollués ;
  • renforcer la capacité d’adaptation et la résilience face aux risques sanitaires liés au changement climatique et soutenir la prise de mesures visant à atténuer le changement climatique ;
  • soutenir les efforts des villes et régions d’Europe pour les aider à devenir plus saines, plus inclusives, plus sûres, plus résilientes et plus durables ;
  • renforcer la durabilité environnementale des systèmes de santé.La Déclaration d’Ostrava est accompagnée de 2 annexes : un recueil de mesures possibles pour faire avancer sa mise en œuvre et des dispositions institutionnelles relatives au processus européen Environnement et santé.
  • Plus de détails sur: Sixième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé

Rapport du CEO remettant en cause les experts conseillant l’EFSA

L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) se base sur des données et des experts en provenance de l’industrie, ce qui biaise la sérénité de son jugement. C’est ce que montre un rapport publié par Corporate Europe Observatory (CEO) et Earth Open Source (EOS)

Nina Holland, de Corporate Europe Observatory, explique : « Notre enquête montre que les intérêts industriels ont pénétré au coeur même de l’EFSA. La fréquence des conflits d’intérêts au sein du conseil d’administration et des panels d’experts, ainsi que le fait de se baser largement sur des études de l’industrie, sapent la capacité de l’EFSA à agir conformément à l’intérêt public en matière de sécurité alimentaire. Le fonctionnement de l’EFSA doit être complètement révisé ».

L’ONG a analysé les déclarations publiques d’intérêts de plus de deux cents scientifiques répartis dans les dix groupes d’experts de l’agence européenne. Chacun d’eux est dévolu à un domaine précis (pesticides, OGM, additifs alimentaires, matériaux au contact des aliments…) et se trouve régulièrement amené à évaluer la sûreté des substances entrant dans la chaîne alimentaire. C’est-à-dire de tout ce qui finit, d’une manière ou d’une autre, dans l’assiette des Européens.

« Nous avons analysé un à un tous les liens d’intérêts déclarés par ces experts et nous concluons que 46 % d’entre eux sont en conflit d’intérêts, direct ou indirect, avec des entreprises dont ils sont censés évaluer les produits »,explique Martin Pigeon, chercheur à CEO et auteur du rapport –

En revanche, l’EFSA a une approche différente de cette question. Elle considère par exemple qu’une évaluation scientifique réalisée par un membre du groupe scientifique responsable de la santé et du bien-être animal n’est pas compromise si l’expert conduit par ailleurs des recherches dans un domaine différent, par exemple la nutrition humaine, financées par un opérateur commercial. Il est important de noter néanmoins qu’aucune personne employée par l’industrie ou travaillant à temps plein en tant que consultant n’a le droit de devenir expert au sein d’un groupe scientifique ou d’un groupe de travail de l’EFSA. L’EFSA confirme qu’elle a mis en œuvre son règlement de façon rigoureuse pour assurer l’indépendance de ses avis scientifiques. Nonobstant ce qui précède, le rapport CEO constitue une contribution intéressante au débat sur la science et la société, et l’EFSA le prendra en considération lorsqu’elle réexaminera au fil du temps son règlement en matière d’’indépendance et de processus décisionnels scientifiques.

L’interdiction du Glyphosate portée par une ICE de plus de 100 ONG

 

L’Initiative Citoyenne Européenne – que l’ association Générations futures notre partenaire soutient et demandant, l’interdiction du glyphosate, une réforme du processus d’autorisation des pesticides au sein de l’UE et la fixation d’objectifs obligatoires de réduction d l’utilisation des pesticides dans l’UE  – a obtenu, en moins de 5 mois (un record!), le million de signatures nécessaire pour valider le processus. Cet engouement des européens démontre une préoccupation sociétale importante à l’égard des pesticides

Bruxelles, 15 juin 2017 – Les organisateurs de l’ICE demandent à la Commission de respecter les demandes des signataires en refusant une nouvelle autorisation pour le glyphosate dont le vote pour le renouvellement de cette autorisation est prévu à l’automne.

Cette ICE a atteint les exigences fixées par l’UE en moins de cinq mois, cette l’initiative a atteint le plus rapidement l’objectif depuis que l’UE a lancé cet outil en 2012. La Commission européenne est désormais légalement tenue de répondre aux demandes des Européens et de les considérer dans les prochaines décisions.

La coalition #ICEStopGlyphosate est soutenue par plus de 100 organisations dans l’ensemble de l’UE et est coordonnée par WeMove.EU.

Pour plus d’informations ou pour signer, visitez www.stopglyphosate.org.

Petit rappel sur le processus d’autorisation du glyphosate

Concernant le glyphosate, la Commission a récemment annoncé son intention de renouveler, dans l’UE et pour 10 ans, la licence de cet herbicide, pourtant classé comme cancérogène probable par le CIRC. On s’attend à ce qu’elle fasse une proposition formelle avant une discussion avec les représentants du gouvernement de l’UE du 19 au 20 juillet. Les gouvernements de l’UE seront invités à voter sur cette proposition après l’été. Sur la base du résultat, la Commission prendra une décision finale avant la fin de l’année, lorsque l’autorisation actuelle du glyphosate prendra fin.
Les organisateurs de l’ICE soumettront les signatures début juillet afin d’exiger que le Conseil réponde formellement et avant que la décision finale sur une nouvelle autorisation de glyphosate soit faite. La pétition restera ouverte à
signature afin que les gens aient encore la possibilité de se prononcer contre le glyphosate et en faveur d’une réduction de l’utilisation des pesticides dans l’UE.

Santé publique France publie un premier chapitre de l’étude ESTEBAN 2014-2016 (sur la corpulence)

Esteban est une étude nationale menée en France métropolitaine auprès d’adultes de 18 à 74 ans et d’enfants de 6 à 17 ans, qui porte sur plusieurs aspects de la santé : l’exposition à certaines substances de l’environnement, l’alimentation, l’activité physique et certaines maladies chroniques ou facteurs de risque (diabète, allergies, maladies respiratoires, hypertension artérielle, hypercholestérolémie…). Construite pour être répétée, Esteban permettra de recueillir, sur le long terme, des données précieuses pour développer une vision plus globale de la santé, qui associe environnement, alimentation, nutrition, activité physique et maladies chroniques

Santé publique France publie un premier chapitre de l’étude ESTEBAN 2014-2016 (étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) sur la corpulence. Ces résultats font l’objet d’un rapport et d’un article dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire.

L’étude ESTEBAN s’inscrit dans le cadre du programme national nutrition santé mis en place par le ministère en charge de la Santé. Elle fait suite à l’étude nationale nutrition santé –ENNS– menée en 2006.En 2015, le surpoids touchait 2,2 milliards de personnes, l’équivalent de 30 % de la population mondiale. En France, un adulte sur deux est en surpoids. Cette épidémie, multifactorielle, est responsable d’un net accroissement des maladies cardio-vasculaires, du diabète et de certains cancers à l’origine d’une augmentation de la mortalité.

  • 54 % des hommes et 44 % des femmes sont en surpoids ou obèses (IMC ≥25). Cette prévalence augmente avec l’âge.
  • La prévalence de l’obésité (IMC ≥30) est estimée à 17 %, sans distinction entre hommes et femmes.
  • La comparaison des données entre ENNS-2006 et Esteban-2015 indique que la prévalence du surpoids (obésité incluse) reste stable, de l’ordre de 49 % et celle spécifique de l’obésité se maintient à 17 % pour l’ensemble de la population adulte.
  • La prévalence du surpoids (obésité incluse) reste supérieure chez les personnes les moins diplômées.

D’après cette étude , une adolescente sur cinq serait apparemment trop maigre. C’est aussi ce qu’a révélé l’institut national de veille sanitaire . En effet, bien que 15 % des français soient en surpoids, il n’en serait pas de même pour les adolescentes. L’étude a été réalisée sur un échantillon de 1099 enfants entre 2006 et 2015. En 2006, on estimait qu’il y avait 4.3 % de filles maigres âgées de 11 à 14 ans. En 2015, ce taux s’élevait à 19.6 %. Dans 80 % des cas, on estime qu’il s’agit d’une maigreur de grade 1.

Ces résultats confirment les tendances observées par la cohorte épidémiologique Constances en 2016, avec de fortes disparités régionales : 25,6 % dans le département du Nord, 10,7 % à ­Paris, zone la moins touchée.

Équipe de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle.

Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban), 2014-2016. Volet Nutrition. Chapitre Corpulence.

12 juin Journée mondiale contre le travail des enfants

L’Organisation internationale du Travail (OIT) marque la Journée mondiale contre le travail des enfants depuis 2002 pour attirer l’attention sur l’étendue mondiale du travail des enfants, ainsi que les actions et les efforts nécessaires pour l’éliminer. Chaque année, le 12 juin, la Journée mobilise les gouvernements, les employeurs, la société civile, ainsi que des millions de personnes à travers le monde pour de mettre en évidence la situation des enfants qui travaillent et les actions qui peuvent les aider.

À l’échelle mondiale, plus de 1,5 milliard de personnes vivent dans des pays touchés par les conflits et la violence ou des pays qui se trouvent en situation de fragilité. Environ 200 millions de personnes sont aussi touchées chaque année par des catastrophes naturelles. Un tiers d’entre elles sont des enfants. Une proportion importante des 168 millions d’enfants victimes du travail des enfants vivent dans ces zones touchées par les conflits et les catastrophes. Cette année, la Journée mondiale contre le travail des enfants se concentrera sur l’impact des conflits et des catastrophes sur le travail des enfants.

Le travail des enfants est une violation des droits fondamentaux des enfants, un frein considérable au développement durable du travail décent et une honte pour l’humanité. L’éradiquer est une priorité mondiale. Avec la cible 8.7 des Objectifs de développement durable (ODD), la communauté internationale s’est engagée à éliminer toutes les formes de travail des enfants d’ici à 2025.