Tous les articles par Jacqueline Collard

La cour de justice européennne saisie à propos du glyphosate

les Eurodéputés écologistes saisissent la justice européenne à propos du glypohosate

Des députés européens écologistes ont saisi la Cour de justice de l’Union européenne pour accéder aux études sur lesquelles l’Efsa a basé son avis pour juger que l’herbicide controversé glyphosate ne présenterait pas de risque cancérogène. La plainte déposée le 24 mai dernier par le groupe de députés européens Verts-ALE a bien été enregistré ce jeudi premier juin par la Cour de Justice Européenne. C’est la parlementaire finlandaise Heidi Hautala qui l’a annoncé au cours d’un point presse à Bruxelles.

Les Verts, de nombreuses ONG ainsi qu’une partie de la communauté scientifique s’inquiètent du fait que certaines de ces études ont été effectuées par des fabricants de pesticides eux-mêmes. Et l’Efsa refuse de rendre publiques ces études au nom de la protection des intérêts commerciaux de ces entreprises privées. Seuls de brefs extraits ont été communiqués après une longue bataille administrative.

Les avis scientifiques divergent sur le glyphosate. Le Centre international de  recherche contre le cancer (CIRC), une branche de l’OMS, a notamment évalué le risque cancérogène comme « probable ». « Un dossier jugé devant une cour assurerait de la clarté juridique » dans ce genre d’affaires, a expliqué Heidi Hautala.

S’appuyant sur le « règlement Aarhus », une convention qui garantit aux citoyens le droit de saisir la justice sur les questions environnementales, les Verts estiment que le glyphosate entre dans la catégorie des cas où les informations concernent la « diffusion d’un produit dans l’environnement » puisque les pesticides sont pulvérisés. Et dans cette situation, stipule le réglement Aarhus, les intérêts commerciaux doivent passer après le droit du public à accéder à l’information.

Les Verts militent pour que le règlement interne que le CIRC, c’est-à-dire ne s’appuyer que sur des études publiques, s’applique à toutes les agences européennes. Pour Michèle Rivasi, eurodéputée française, « il en va de l’avenir de nos institutions et de la sauvegarde de nos avis scientifiques »

Les effets indésirables des phytosanitaires à signaler

La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 a confié à l’Anses la mise en œuvre d’un dispositif de phytopharmacovigilance. Son but, recenser les potentiels effets indésirables de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur la santé humaine, animale et végétale. Ce 11 mai 2017, afin d’élargir la collecte d’informations, l’Agence a mis en place un formulaire en ligne destiné au grand public.

Les produits phytopharmaceutiques sont des préparations destinées à protéger les végétaux et les produits de culture. Fabricants, importateurs ou distributeurs ont l’obligation de signaler les effets indésirables liés à l’utilisation de ces produits à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Afin de faciliter plus encore le recensement d’effets indésirables et organiser leur collecte, l’Agence a donc mis en place un dispositif spécifique accessible à tous sur son site Internet. Si vous êtes un professionnel ou un particulier, il vous est désormais possible, en suivant ce lien, d’apporter votre contribution.

https://www.anses.fr/fr/content/signalement-deffets-indésirables-liéss-à-lutilisation-de-produits-phytopharmaceutiques

Journée internationale de l’obésité

La journée européenne de la lutte contre l’obésité a eu lieu ce mardi 23 mai. Selon l’OMS, 600 millions de personnes dans le monde en sont atteintes. Dans la société, un regard parfois méprisant perdure à l’égard des individus en surpoids.

À l’échelle mondiale, le nombre de cas d’obésité a doublé depuis 1980. En 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids. Sur ce total, plus de 600 millions étaient obèses.

Le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle. L’indice de masse corporelle, IMC, correspondant au poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m2, est une grandeur qui permet d’estimer la corpulence d’une personne. Ainsi, un IMC de 30 ou plus est généralement associé à une situation d’obésité. Une personne dont l’IMC est égal ou supérieur à 25 est considérée comme étant en surpoids.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, d’ici à 2030, la plupart des pays européens risquent de connaître un accroissement, parfois spectaculaire, de ces pathologies.[1]

En plus de provoquer un retentissement sur la qualité de vies des personnes sur le plan social, professionnel et familial, l’obésité est facteur de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’hypertension et de cancers. Cette maladie grave, reconnue comme une priorité de santé publique, fait l’objet de nombreux travaux, menés notamment par les Unités Inserm 1166 « Unité de Recherche sur les maladies cardiovasculaires, du métabolisme et de la nutrition – ICAN » et 1153, équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN).

Principal enseignement du rapport de l’OCDE sur cet état: près d’un adulte sur cinq est obèse dans les pays de l’OCDE, selon les chiffres rapportés par Europe 1. D’ici 2030, un adulte sur deux risque de le devenir…

Les chercheurs de l’Inserm sont toute l’année mobilisés dans la lutte contre cette maladie. Pour vos interviews et besoins de reportage, vous trouverez en téléchargement ci-contre le « kit de presse Diabète et Obésité », regroupant les contacts des spécialistes de cette thématique, ainsi que les dernières actualités Inserm sur le sujet.

La Suisse approuve une loi énergétique ambitieuse

En acceptant à 58 % la nouvelle loi sur l’énergie, le peuple helvétique déclare la fin de l’atome et valide la transition énergétique proposée par son gouvernement.

Dimanche 21 mai, les électeurs suisses ont été 58,2 % à voter pour la révision de la loi sur l’énergie, qui interdit la construction de centrales nucléaires, vise à réduire la consommation d’électricité et promeut les énergies renouvelables. Ce résultat signifie de fait la sortie à moyen terme de l’atome, avec la fermeture progressive des centrales au fur et à mesure de leur obsolescence.

Les Suisses veulent renoncer à moyen terme au nucléaire, en soutenant le courant vert et en économisant l’énergie

Le texte voté hier entrera en vigueur le 1er janvier 2018. Il aura donc fallu sept ans pour que la Suisse décide et organise la fin de l’atome( elle possède 4 réacteurs en service qui produisent 1/3 de l’électricité du pays) , le temps nécessaire au peuple pour réaffirmer sa volonté née de la catastrophe au Japon, mais aussi le délai qu’il aura aussi fallu au gouvernement pour négocier et préparer une transition énergétique en douceur.

Pour parvenir à cette Suisse sans nucléaire, la première étape soumise au peuple mise sur une augmentation de la production des énergies vertes à 11 400 gigawatts (GW) d’ici à 2035. « La consommation d’énergie annuelle devra être réduite de 43 % par rapport à 2000 et celle d’électricité devra baisser de 13 %.

Les crimes contre l’environnement: la notion d’écocide

La criminalité environnementale semble se répandre à l’échelle internationale. Certains appellent à la reconnaissance d’un crime contre l’environnement : l’écocide.

« Le terme d’écocide doit être réservé aux cas les plus graves d’atteintes à l’environnement, car il renvoie à l’homicide et au génocide », indique Laurent Neyret, professeur de droit privé à l’Université d’Artois, lors d’une conférence à l’Assemblée nationale consacrée au droit de l’excellence environnementale. L’écocide relèverait selon lui d’une criminalité « extraordinaire », laquelle serait en pleine expansion à l’échelle internationale. Le professeur évoque notamment l’agent orange utilisé par l’armée américaine au Vietnam, tout en précisant que l’écocide ne doit pas être limité aux temps de guerre.

Pour rappel et devant une même demande Il y a quelques mois, lors de son audition par le tribunal Monsanto à La Haye – un tribunal citoyen informel constitué de cinq juges professionnels ,  avait fortement impressionné l’assistance et avait conclus:« Ce n’est certes qu’un avis consultatif, mais c’est un point d’appui considérable pour les victimes. C’est, en effet, la première fois qu’au niveau international les agissements de Monsanto sont reconnus comme nocifs en bafouant de plus les droits humains fondamentaux. En conclusion était demandé qu’on avance, enfin, dans la définition du crime d’écocide. »