Tous les articles par Jacqueline Collard

Les affections longue durée en hausse : la CNAMTS alerte

Selon l’Assurance-maladie, un demi-million de patients en plus souffriront d’au moins une pathologie chronique ou nécessiteront des soins au long cours : le vieillissement de la population et une augmentation des pathologies  en cause.

Cette projection inédite a été dévoilée mercredi 31 mai par la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) à l’occasion de la présentation d’une analyse « médicalisée » des dépenses de santé de 2015.

L’objectif était d’établir celles qui connaîtront les plus fortes hausses d’effectifs ces prochaines années et ainsi mieux « identifier les leviers de maîtrise de dépenses ». Entre 2015 et 2020, le nombre de personnes atteintes d’une maladie cardio-neuro-vasculaire devrait par exemple grimper de 13 % et passer de 4,5 millions à 5,1 millions de patients, les deux tiers de cette hausse s’expliquant par la seule évolution démographique, du simplement au  vieillissement de la population.

D’autres pathologies devraient également connaître de fortes hausses de leurs effectifs au cours de cette période : + 12 % pour le diabète (455 000 patients de plus), + 10 % pour les maladies respiratoires chroniques (340 000 patients de plus), + 11 % pour les maladies psychiatriques (100 000 patients de plus), + 20 % pour les maladies inflammatoires (234 000 patients de plus).

L’augmentation du nombre de patients atteints de maladies cardio-neuro-vasculaires serait limité à 2,7 % par an jusqu’en 2020, contre 3,3 % chaque année entre 2013 et 2015. Plus exceptionnellement, on assiste même à quelques diminutions d’effectifs. Le nombre de personnes prenant des traitements psychotropes ou des traitements du risque cardio-vasculaire devrait ainsi « reculer respectivement de 8 % et de 6 % ».

De ce fait des inquiétudes paraissent en ce qui concerne les budgets concernés. L’Assurance-maladie s’est toutefois prêtée à cet exercice a posteriori pour certaines maladies. Elle a par exemple constaté une hausse de la dépense moyenne de soins pour le traitement du cancer du sein, passée de 11 288 euros par patiente par an en 2012 à 12 035 euros en 2015. Une augmentation due à un recours croissant à des nouveaux médicaments, plus onéreux. A contrario, la dépense moyenne annuelle par patient traité pour une maladie coronaire chronique, comme une angine de poitrine, a baissé de 2,7 % entre 2012 et 2015 en raison de la baisse des prix de certains médicaments et une diminution des dépenses d’hospitalisation, « concomitante à une hausse des soins infirmiers en ville ». Le président de la République a rappelons le, souhaiter plafonner la progression des dépenses à 2,3 % chaque année (contre 2,1 % cette année, et 1,75 % en 2016).

Rapport sur l’obsolescence programmée au Parlement européen

La Commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO) du Parlement européen a adopté, le 30 mai, le rapport d’initiative contre l’obsolescence programmée.

Par 34 voix pour et une abstention,  le rapport de l’écologiste Pascal Durand a franchi la première étape.C’est  un appel du pied à Bruxelles pour créer un label européen volontaire. Ses critères seraient la durabilité du produit, son écoconception, ses capacités d’évolution et de réparabilité.

Les producteurs sont également invités à rendre disponibles des pièces de rechange « à un prix proportionné par rapport à la nature et la durée de vie du produit », à l’indiquer sur l’étiquette, et à ne pas fixer au produit certaines pièces essentielles comme les batteries ou les LED, selon le communiqué du Parlement.« Il est dans l’intérêt des producteurs de lutter contre l’obsolescence prématurée des produits, mais aussi dans celui des consommateurs et travailleurs, ou encore pour économiser des ressources », a déclaré le rapporteur.

Il revient en revanche aux États membres de proposer « des mesures incitatives adaptées » pour les produits durables qui peuvent être réparés et d’encourager les réparations et les ventes de produits d’occasion.

Une étude de Santé publique France pointe des disparités sur les pubertés précoces

Santé publique France publie la première “carte de France” de la maladie. Les facteurs environnementaux sont en cause.

Santé Publique France née de la fusion de l’Institut national de veille sanitaire (INVS) et de l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), qui  travaille sous la tutelle du ministère de la Santé, vient de présenter la première étude sur les pubertés précoces à l’échelle des territoires mardi 30 mai 2017, dans le cadre des « Rencontres santé publique France », organisées à Paris ces derniers jours. La “photographie” est doublée d’une étude tout aussi alarmante sur la fertilité masculine et les malformations génitales du petit garçon. La pollution environnementale, notamment les perturbateurs endocriniens qui miment l’action des œoestrogènes (hormones féminines)…Puberté précoce : des disparités régionales à relativiser pour l’instant.

C’est une maladie rare qui stoppe prématurément la croissance. Les signes sont notamment les seins qui poussent chez les filles, les testicules qui augmentent de volume chez les garçons, l’apparition de pilosité pubienne… Les premiers signes surviennent avant huit ans chez les filles, et avant neuf ans chez les garçons.Chez les filles, le rôle de l’exposition aux perturbateurs endocriniens (polybromés, dits PBBs, comme dans les retardateurs de flamme, cosmétiques ou soins de cheveux contenant des œstrogènes) est considéré comme scientifiquement plausible.

Une étude « centrée sur des indicateurs sanitaires dont le lien avec une exposition aux perturbateurs endocriniens, au sens large, existe », résumait il y a quelques jours Sébastien Denis, directeur de la direction Santé et Environnement à Santé publique France., elle  présente des disparités territoriales inquiétantes, laissant soupçonner un impact fort de l’environnement, et en particulier de la présence de perturbateurs endocriniens, sur la maladie, mais ces disparités doivent être relativisées, estime le Pr Marc Nicolino, chef du service d’endocrinologie pédiatrique de l’hôpital Femme-Mère-Enfant des Hospices civils de Lyon. L’exposition aux perturbateurs endocriniens est en effet une cause « plausible » à ce développement précoce du corps d’adulte. Produits cosmétiques, métaux lourds, plastifiants sont omniprésents dans l’environnement des enfants. Les émissions industrielles sont aussi suspectées.

Les chiffres de cette étude sont en effet issus de données qui comptabilisent les patients déclarés et traités pour cette pathologie, et les disparités géographiques apparaissent sans doute plus fortes qu’elles ne le sont en réalité, estime-t-il.

« Les centres de Lyon et Toulouse sont de grosses structures drainant une population importante sur le plan régional, et prenant en charge depuis longtemps cette pathologie sur la base de modalités comparables et uniformes, explique le Pr Nicolino dans un communiqué. En l’occurrence, ils dépistent activement la puberté précoce et traitent systématiquement les jeunes patients. » Par endroits, elle est douze fois plus fréquente pour les filles. Et ailleurs, six fois plus pour les garçons. Et la région de Toulouse est la plus touchée de France et tout particulièrement en Haute Garonne. Car si cette étude n’a pas permis, à ce stade, de savoir si cette pathologie rare était en augmentation, elle a au moins le mérite de mettre en lumière en moyenne, (d’après les données sur trois ans, de 2011 à 2013), « 1 173 nouveaux cas de puberté précoce par an chez les filles, et dix fois moins chez les garçons , soit en moyenne 2,7 cas de puberté précoce pour 10 000 jeunes filles de moins de neuf ans, et 0,24 cas pour 10 000 garçons.

D’autres régions, à l’inverse, la dépistent et la traitent moins. Cette concentration de problèmes autour de ces deux villes serait donc plus causée par un biais statistique que par l’environnement, dont il discute l’impact exclusif. Le gradient Nord-Sud qui apparaît dans les résultats s’observe aussi à plus grande échelle : plus on se rapproche de l’équateur, plus les pubertés sont précoces.

Références : /invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Environnement-et-sante/Reproduction-humaine-et-environnement

 

L’ANFR s’engage à publier les DAS des portables

L’Agence nationale des fréquences a publié pour la première fois les résultats de ses tests sur l’émission d’ondes électromagnétiques des téléphones portables. Voici ses conclusions sur près de 400 appareils analysés.

Les téléphones portables respectent bien la réglementation européenne en termes d’émission d’ondes électromagnétiques : c’est la conclusion principale des tests menés par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) sur 379 téléphones portables et rendus publics en juin 2017 (la liste des portables analysés est à consulter via ce lien). La publication de ces mesures marque un revirement de position de la part de l’ANFR qui avait indiqué début janvier 2017 ne pas pouvoir ouvrir leur accès au grand public, malgré un avis favorable de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Commission qui avait été saisie par un citoyen, Marc Arazi, ex-coordinateur de l’association de défense de l’environnement Priartem. Désormais, l’Agence s’engage à publier chaque trimestre ses mesures réalisées sur les appareils commercialisés sur le marché français.

Mesuré en watt par kilogramme (W/kg), le DAS correspond à la partie de l’énergie électromagnétique que le portable dégage et qui est absorbée par notre corps. Équipés de mannequins remplis d’un liquide dont les caractéristiques d’absorption sont identiques à celles du corps humain, les laboratoires ont mené deux types de mesures : lorsque le portable est au contact de l’oreille et lorsqu’il est positionné près du tronc (par exemple dans la poche d’une veste ou dans un sac, mimant les conditions d’un appel en kit mains-libres). « Tous les DAS sont conformes à la réglementation en vigueur, soit inférieurs à 2 W/kg », résume l’ANFR. Au niveau de l’oreille, les valeurs maximales mesurées varient selon les appareils entre 1 W/kg et 1,8 W/kg, et au niveau du tronc, elles oscillent entre 1,1 W/kg et 1,4 W/kg.

Préservation de l’environnement et emploi doivent être liés

Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), dans une tribune au « Monde », considère que protéger la planète peut détruire certains emplois mais demeure la condition de la création d’activités durables et d’une vie saine.

Le changement climatique résulte de l’activité humaine. Pour l’essentiel, cette activité correspond au travail ou s’y rapporte. Il est donc logique que le monde du travail ait un rôle essentiel à jouer pour trouver une solution à cet enjeu prioritaire. La capacité du changement climatique à endommager les infrastructures, à désorganiser les entreprises et à détruire des emplois et des moyens de subsistance a été clairement établie.

La capacité du changement climatique à endommager les infrastructures, à désorganiser les entreprises et à détruire des emplois et des moyens de subsistance a été clairement établie. « Nous sommes confrontés au quotidien à ces défis sans précédent » déclare le Directeur de l’OIT.

C’est ainsi que s’ouvre à Genève le 5 Juin la Conférence internationale du travail qui se confond avec la Journée mondiale de l’environnement.