Tous les articles par Jacqueline Collard

Trop d’enseignes commerciales ne respectent pas la loi sur la vente de pesticides

Une enquête publiée ce 11 juillet par l’association de consommateurs CLCV montre que l’interdiction des pesticides n’est pas respectée dans 44% des points de vente de l’Hexagone. Plus de quatre enseignes sur dix (44%) ne respectent pas la législation entrée en vigueur en janvier 2017 interdisant la vente en libre-service des pesticides .

Face à ces résultats, la CLCV demande aux pouvoirs publics le renforcement des contrôles et la suppression des espaces libre-service avec au minimum une mise sous clé obligatoire de tous les pesticides. Elle réclame également aux distributeurs l’engagement de retirer les pesticides dangereux de leurs rayons d’ici 2019 date à laquelle ils doivent être interdis à la vente aux particuliers: nous aimerions aussi qu’ils soient- interdits aux professionnels confrontés par nature plus fréquemment à leurs utilisation.

La mise en place de plus en plus sytématique du ZERO phyto dans les communes est une première avancée gageons qu’elle soit généralisée.Rappellons que la France reste le premier consommateur de pesticides en Europe, malgré le plan Ecophyto lancé en 2008 et l’obligation  d’en réduire l’usage de 50% d’ici 2018.

 

Obsolescence programmée pour les produits hight tech ?

Greenpeace a réalisé des tests sur une quarantaine de téléphones, tablettes et ordinateurs portables parmi les plus vendus sur le marché entre 2015 et 2017 en collaboration avec iFixit, une société américaine spécialisée dans la réparation high-tech,

Aujourd’hui le téléphone portable se décline en mobile et en smartphone. Ce dernier est le gadget high-tech le plus populaire au monde. Selon une enquête sur la diffusion et l’usage des technologies de l’information dans la société française réalisée par le CRÉDOC en 2015, le taux d’équipement des ménages en smartphones est de 58% et en téléphones mobiles de 92%. Le téléphone portable est devenu un micro-ordinateur portable, si bien que seulement 17% des interrogés l’utilisent pour téléphoner, son usage premier. 52% naviguent sur internet, 45% consultent leur courriels, 44% téléchargent des applications, 26% l’utilisent pour se géolocaliser et 25% communiquent via textos ou MMS. Le téléphone portable est devenu une véritable addiction puisque 68% des interrogés déclarent se connecter sur leur téléphone portable en surfant sur la toile ou sur les réseaux sociaux tous les jours.

Les smartphones, malgré leurs prix exorbitants, sont loin d’être robustes. C’est parce qu’ils sont principalement composés de verre, un matériau très fragile. Bien que des types de verre plus résistants aient été mis au point ces dernières années, les fissures continuent de zébrer nos écrans.  En réalité, la plupart des téléphones de dernière génération sont équipés d’écrans « bord à bord » qui encerclent la totalité de l’appareil, le rendant plus fragile. Rares sont les fabricants qui fournissent à leurs clients des informations sur la possibilité de réparer leurs appareils. Sur les 17 marques testées, seules trois (Dell, Fairphone et HP) se pliaient à cet exercice.

En 2016, selon le CRÉDOC, 65% des français étaient équipés d’un smartphone ; ce chiffre atteignant 95% chez les 18-24 ans. Selon GFK, 20,2 millions de smartphones ont été vendus en France en 2016 contre seulement 18,2 millions en 2014. Parmi ces chiffres, les téléphones mobiles ne sont pas comptabilisés, mais sont en forte diminution. Selon l’IDC, 1,5 milliards de smartphones ont été livrés en 2016 dans le monde entier. En 2021, la vente prévisionnelle s’élèvera à 1,7 milliards soit une augmentation probable des ventes d’environ 20%. Fin décembre 2016, selon l’Arcep, 73 millions de cartes SIM ont été comptabilisées (hors M2M) en France, pour 70,6 millions de cartes actives.

La fabrication d’un téléphone est gourmande en ressources et en énergie. Un téléphone est constitué pour moitié de plastiques divers et de métaux, dont certains précieux. Par exemple, un appareil contiendrait en moyenne 1 g d’or. Il contient aussi de l’or gris, du tantale, excellent conducteur électrique, obtenu à partir du coltan, minerai dont l’extraction provoque des tensions en Afrique – continent qui abrite 80% des réserves mondiales, notamment en République Démocratique du Congo.

Nos gadgets électroniques sont à l’origine de nombreux impacts environnementaux, de l’extraction des matières premières à la mise au rebut de produits chimiques dangereux, en passant par les processus de fabrication énergivores. Pour réduire ces impacts, il faut impérativement que les industriels mettent au point des modèles qui durent plus longtemps et qui peuvent être réparés.
Une étude du cabinet AT Kearney sur l’impact environnemental de la téléphonie mobile en 2009 a révélé que la consommation en énergie d’une heure de conversation téléphonique équivaut à celle d’une machine à laver le linge à 40°C. Ou encore l’émission de CO2 de la totalité des téléphones portables en circulation dans le monde s’élève à 40 millions de tonnes, soit l’équivalent de 2,5 millions d’automobiles de petite cylindrée.

Arrêtez de jeter, les smartphones d’occasion font un tabac ! Selon Deloitte, 120 millions de smartphones usagés se sont échangés dans le monde en 2016 contre 80 millions en 2015. Encore mieux, le marché des smartphones d’occasion devrait augmenter de 4 à 5 fois plus vite que le marché total du smartphone, et devrait représenté 7% des ventes en 2017 (contre 4% en 2014). Aujourd’hui la plupart des opérateurs et certains distributeurs pratiquent la collecte des téléphones usagés. Cette collecte permet la remise en service d’appareils réparables ou encore utilisables à destination de pays émergents. Les appareils hors-service peuvent être recyclés, c’est à dire que l’on récupère ou réutilise les matières premières.

Le « Fairphone », un smartphone crée par une entreprise hollandaise en 2010, répond à plusieurs enjeux. Il vise à améliorer les conditions environnementales et sociales dans la chaîne de production. L’origine des minerais utilisés pour la fabrication est donc contrôlée, ce qui n’est pas chose aisée car très souvent sources de conflits, notamment en République centrafricaine, Colombie et République démocratique du Congo. Enfin, l’entreprise hollandaise lutte contre l’obsolescence programmée du système d’exploitation, des mises à jour sont toujours actualisées. Le téléphone est facilement démontable et ses pièces détachées sont toutes remplaçables. Le Fairphone n’est malheureusement pas éternel et une fois sa durée de vie atteinte, sur les dizaines de minerais contenus dans le produit, seulement 17 sont recyclables.

Jetez aussi un coup d’œil à l’étiquetage environnemental développé par Orange avec le WWF composé de 5 indicateurs : limitation du CO2 (l’émission de dioxyde de carbone émis pendant les phases de fabrication), efficacité énergétique, préservation des ressources naturelles, recyclabilité, conception éco-responsable. La petite « étiquette verte » Orange, qui est en réalité noire et orange, indique en outre le DAS (voir ci-dessus) en W/kg. On regrette juste que l’étiquette ne porte pas sur toute l’offre de portables de l’opérateur et qu’on la trouve à la rubrique « développement durable » du site d’Orange et non sur les fiches techniques des appareils vendus dans sa boutique en ligne…

Ne jetez pas un téléphone hors d’usage (ou passé de mode) avec les ordures ménagères :
Déposez-le dans un point de collecte : auprès d’un point de vente de votre opérateur: Réutiliser, Réduire et Recycler est la stratégie des 3R appliquée par l’entreprise, qui ne s’arrête pas aux téléphones portables, et récupère également les ordinateurs portables, les consoles de jeux, les tablettes tactiles ou les lecteurs MP3.
Pour faire durer une batterie plus longtemps, laissez-la se vider complètement au moins une fois par mois. Si possible, ne la rechargez pas avant de voir apparaître le signal de « batterie faible ». Mettez votre téléphone en mode avion pour le recharger plus rapidement et ainsi économiser de l’électricité.

www.greenpeace.fr/obsolescence-programmee-lautre-virus-secteur-it/

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Pics de pollution : le préfet de la Région AURA annonce un renforcement des mesures

Conférence de Presse juillet 2017 - Document cadre zonal

Le préfet de région et du Rhône, Henri-Michel Comet, a annoncé mercredi 5 juillet à l’occasion d’une conférence de presse, les nouvelles mesures adoptées pour disposer d’outils plus efficaces, précis et réactifs pour la gestion des épisodes de pollution.

Ainsi, un nouvel arrêté cadre zonal approuvé le 22 mai 2017 vient d’entrer en vigueur. Ce document fixe les principes communs à l’ensemble des départements de la région pour la gestion des pics de pollution.

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes également présent à cette conférence de presse a pu apporter un éclairage sur l’état de la qualité de l’air dans la région, les tendances d’amélioration et l’efficacité des mesures de restriction de circulation sur les niveaux de pollution.

Un renforcement des procédures et une clarification du rôle de chacun.

Ce nouvel arrêté zonal permet :

  • D’être en cohérence avec la réglementation nationale (et donc avec les autres régions de France)
  • De mieux anticiper la persistance des épisodes en permettant le déclenchement de mesures d’urgence dès le 2ème jour (4ème jour auparavant).
  • De maintenir des mesures d’urgence en cas de fluctuation des niveaux de polluants pendant l’épisode afin d’éviter « l’effet yoyo ».
  • De garantir la cohérence des actions entre le niveau régional et les départements.
  • De renforcer la coordination avec les acteurs locaux, en particulier les collectivités.

 La systématisation de la circulation différenciée

Cet arrêté zonal prévoit un plan gradué de mesures de limitation ou d’interdiction d’activités polluantes.  Parmi elles, l’arrêté fixe le cadre de la circulation différenciée (certificats Crit’air) qui se substituera à l’automne à la circulation alternée (plaques pairs/impairs), partout où cette mesure existait antérieurement (notamment à Lyon/Villeurbanne). Les modalités d’application de la circulation différenciée dans les différents départements seront précisées dans un arrêté spécifique par département, à paraître durant l’automne 2017.

Il est donc fortement recommandé à celles et ceux qui ne l’ont pas encore fait de commander dès à présent leur certificat !

Mais les autres secteurs d’activité  ne sont pas oubliés, des actions contraignantes peuvent également être mises en œuvre dans les secteurs agricole et industriel et viser le chauffage et les chantiers.

Présentation par l’ANSES de l’étude INCA 3 sur les habitudes alimentaires

INCA 3 : Evolution des habitudes et modes de consommation, de nouveaux enjeux en matière de sécurité sanitaire et de nutrition

L’Anses publie ce jour les résultats de sa troisième étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française, INCA 3. Plus de 5 800 personnes (3 157 adultes âgés de 18 à 79 ans et 2 698 enfants âgés de 0 à 17 ans) ont participé à cette grande étude nationale qui a mobilisé en 2014 et 2015 près de 200 enquêteurs. 150 questions ont été posées aux participants sur leurs habitudes et modes de vie, 13 600 journées de consommations ont été recueillies, générant des données sur 320 000 aliments consommés. Au total, six années auront été nécessaires pour actualiser la photographie des habitudes de consommations alimentaires de la population française.

Les Français consomment en moyenne 2,9 kg d’aliments chaque jour, soit environ 2200 kcal, dont 50% de boissons. Les femmes privilégient généralement les yaourts et fromages blancs, les compotes, la volaille et les soupes. Quant aux hommes, ils sont plutôt amateurs de fromages, de viandes, de charcuteries, de pommes de terre et de crèmes dessert. Une assiette des français dans laquelle on trouve toujours plus de produits transformés, une nette augmentation des compléments alimentaires depuis 2007, encore trop de sel et surtout pas assez de fibres.

Certaines pratiques des Français sont aussi potentiellement plus à risques : une consommation croissante de denrées animales crues, des températures relevées dans les réfrigérateurs qui ne sont pas toujours adaptées, des dépassements plus fréquents des dates limites de consommation.

Enfin, les niveaux d’activité physique et de sédentarité des Français peuvent quant à eux être qualifiés d’inadaptés : une activité physique insuffisante pour une grande partie de la population, un temps passé quotidiennement devant les écrans (hors temps de travail) qui ne cesse de croître, avec une augmentation moyenne sur les 7 dernières années de 20 minutes chez les enfants et d’1h20 chez les adultes.

Ces données nouvelles fournies par l’étude INCA 3 sont indispensables aux nombreux travaux menés par l’Agence dans le domaine de l’Alimentation. Réalisés dans le cadre d’une procédure harmonisée au niveau européen, ces travaux permettront de proposer des recommandations toujours plus en adéquation avec les pratiques des Français.

Les études INCA constituent un des outils indispensables à l’évaluation du risque lié à l’alimentation. Elles permettent de mieux connaître les habitudes des Français (choix de leurs aliments, préparation ou encore consommation de compléments alimentaires, pratique d’activité physique et niveau de sédentarité). Combinées ultérieurement aux bases de données de l’Anses sur la composition des aliments, elles permettent de connaître les apports en substances bénéfiques présentes dans l’alimentation (vitamines, acides gras essentiels,…).

Dans l’assiette des Français

En moyenne, les enfants, jusqu’à 10 ans, consomment 1,6 kg d’aliments et de boissons par jour. Cette quantité s’élève à 2,2 kg pour les adolescents âgés de 11 à 17 ans et à 2,9 kg pour les adultes de 18 à 79 ans. Les boissons représentent plus de la moitié de cette ration journalière, et l’eau constitue la moitié des boissons consommées.

D’après l’étude INCA 3, les hommes mangent plus que les femmes. Celles-ci privilégient yaourts, fromages blancs, compotes volailles, soupes et boissons chaudes. Les hommes favorisent les produits céréaliers, le fromage, les viandes et charcuteries, ou encore les crèmes dessert.

L’assiette des Français contient une grande part d’aliments transformés et encore un peu trop de sel (en moyenne 9 g/j chez les hommes et 7 g/j chez les femmes à comparer aux objectifs du Programme national nutrition santé de respectivement 8 g/j et 6,5 g/j). Les apports en fibres (20 g/j en moyenne chez les adultes) apparaissent quant à eux trop faibles par rapport aux recommandations de l’Anses (30 g/j). Les Français consomment de plus en plus de compléments alimentaires. En outre, beaucoup d’aliments sont issus de leur propre production (eau y compris, via des puits privés) ou de celle de proches.

On constate des disparités de comportements en fonction de l’âge, du sexe, du niveau d’étude ou encore de la région. Ainsi, par exemple, les adultes de 65 à 79 ans consomment plus d’aliments faits maison, les hommes consomment plus de denrées animales crues, les individus ayant un niveau d’étude supérieur ou égal à bac+4 davantage de fruits et deux fois moins de boissons rafraîchissantes sans alcool, et les habitants des grandes agglomérations consomment plus de poissons, confiseries, chocolat et jus de fruits que dans les zones rurales (plus de charcuteries, de légumes et de fromages), etc.

De nouveaux comportements potentiellement plus à risque pour la santé

Les résultats de l’étude INCA 3 montrent l’apparition de nouveaux enjeux en termes de sécurité microbiologique des aliments. En effet, un certain nombre de pratiques potentiellement à risques sont en progression dans l’étude INCA 3 : augmentation de la consommation de denrées animales crues (poisson et viande de bœuf notamment), temps plus longs de conservation avant consommation des denrées périssables, dépassements plus fréquents des dates limites de consommation, températures relevées dans les réfrigérateurs parfois inadaptées.

Par ailleurs, le statut pondéral et le niveau d’activité physique des Français restent inadaptés. En 2014-2015, 13% des enfants et adolescents (jusqu’à 17 ans) et 34% des adultes de 18 à 79 ans sont en surpoids, 4% et 17% respectivement sont obèses. De plus, le pourcentage d’individus présentant un comportement sédentaire est alarmant puisque la moitié des adolescents de 11 à 14 ans, deux tiers des adolescents de 15 à 17 ans et plus de 80% des adultes de 18 à 79 ans sont concernés. En sept ans, le temps quotidien passé devant un écran, hors temps de travail, a augmenté de 20 minutes en moyenne chez les enfants et d’1h20 chez les adultes.

Les efforts mis en œuvre dans le cadre de la politique nutritionnelle nationale doivent donc être renforcés. Ces efforts doivent porter à la fois sur l’amélioration de l’alimentation d’un point de vue nutritionnel, sur la promotion de l’activité physique mais aussi sur la réduction de la sédentarité.

Quelles suites pour INCA 3 ?

L’étude INCA 3 constitue une base de données indispensable à l’Anses pour ses activités d’expertise. Les données collectées seront ainsi exploitées, au cours des prochaines années, pour répondre aux saisines que l’Anses sera amenée à traiter sur l’évaluation des risques nutritionnels, physico-chimiques ou microbiologiques liés à l’alimentation en France métropolitaine.

L’Anses prévoit notamment des analyses approfondies des données de l’étude INCA3 en lien avec des évaluations de risques, concernant en particulier l’évaluation des risques liés à l’inadéquation des apports nutritionnels en macronutriments (lipides, glucides, protéines) et en acides gras, vitamines et minéraux chez les adultes ou encore l’évaluation des risques liés à la sédentarité et l’insuffisance d’activité physique.

Ainsi, les données recueillies dans le cadre de l’étude INCA 3 permettent d’ores et déjà à l’Anses d’émettre des recommandations de santé publique toujours plus en adéquation avec les habitudes des Français, tout en gardant un temps d’avance sur les risques qui pourraient émerger.

Une étude Inserm déconseille les boissons light et les édulcorants

Les boissons sucrées – même allégées –  n’ont pas bonne presse. Une équipe française a récemment montré que les sodas dits « light » sont susceptibles de favoriser la survenue d’un diabète de type 2. Ces mêmes chercheurs vont plus loin et affirment que les sucrettes à base d’aspartame, utilisées dans le café et le thé ont le même effet délétère.

Le sucre appartient à cette catégorie d’aliments plaisir. Pourtant, c’est bien connu, consommé en excès, il favorise la survenue de surpoids et de diabète de type 2. Certains donc, pour éviter d’en arriver là, se tournent vers des produits de substitution,  comme les sucrettes. Problème, selon des chercheurs français*, les consommateurs risquent d’obtenir l’inverse du but recherché.

Pour parvenir à cette conclusion, ils se sont appuyés sur la cohorte E3N (pour Etude Epidémiologique auprès de femmes de l’Education Nationale). Laquelle a pour objectif principal d’identifier certains facteurs favorisant la survenue de maladies chroniques chez la femme.

Un risque multiplié par 2 !

Ainsi ont-ils suivi entre 1993 et 2011, plus de 60 000 femmes. Ces dernières ont rempli tous les 2 à 3 ans un questionnaire relatif à leur alimentation. Au cours de 18 ans de suivi, certaines ont développé un diabète de type 2 et d’autres non. « Nous avons remarqué que chez celles qui consommaient fréquemment (plus de 2 fois par jour) des sucrettes, le risque de développer la maladie était augmenté de 70% », commente Guy Fagherazzi, chercheur en épidémiologie, spécialiste du diabète et principal auteur de ce travail. « Et celles qui en ont pris régulièrement pendant plus de 10 ans avaient un risque plus que doublé. » Des résultats qui, selon le chercheur ne sont pas propres à la gent féminine. Ils seraient donc extrapolables aux hommes.

Si la communauté scientifique peine à expliquer cet état de fait, Guy Fagherazzi avance plusieurs pistes. D’après lui, « la consommation chronique d’aspartame génère une appétence pour le sucre –  notamment par l’activation des récepteurs du sucre (T1R2 et T1R3) – et donc augmente le risque de diabète de type 2. »

S’il conseille de limiter la consommation de sucrettes, l’épidémiologiste reconnaît qu’il est impossible de l’interdire. Pour lui donc, l’important est de miser sur une bonne hygiène alimentaire.

*Unité Inserm 1018, Institut Gustave Roussy, Université Paris Sud – Université Paris-Saclay

  • Source : Chronic Consumption of Artificial Sweetener in Packets or Tablets and Type 2 Diabetes Risk: Evidence from the E3N-European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition Study. Interview de Guy Fagherazzi, 30 juin 2017-06-30