Tous les articles par Jacqueline Collard

Le 2 août sera cette année « le jour du dépassement »

Le 2 août, nous aurons consommé la totalité des ressources que la planète peut renouveler en un an.L’ONG Global Footprint Network a calculé la date à partir de laquelle l’humanité aura consommé la totalité des ressources que la planète peut renouveler en un an.“ Si toute l’humanité avait le mode de vie des français, le jour du dépassement serait en avril ”

En 2016, le « jour du dépassement » était intervenu le 3 août. Même si le rythme de progression s’est un peu ralenti depuis six ans, cette date symbolique « continue inexorablement d’avancer: cette journée est passée de fin septembre en 1997 au 2 août cette année », relèvent les ONG. « Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd’hui besoin de l’équivalent de 1,7 planète », précisent-elles.

La communauté internationale s’est engagée à la Conférence de Paris sur le climat, en décembre 2015, à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de juguler le réchauffement climatique.

Prenant en compte les dernières données scientifiques, Global Footprint recalcule chaque année la date du « jour du dépassement » pour les années passées depuis que ce « déficit écologique » a commencé à se creuser au début des années 1970. Elle avait ainsi annoncé l’année dernière que ce jour surviendrait le 8 août 2016, mais a depuis corrigé cette date en 3 août 2016.

Toutefois la 1ère vocation de l’empreinte écologique est de frapper les esprits, de prendre conscience qu’on consomme au niveau mondial une fois et demi ce que la planète est capable de « produire ». On se souvient en 2002 du fameux discours de Jacques Chirac à Johannesburg écrit par Nicolas Hulot d’ailleurs : « si tout le monde vivait comme un français, il faudrait 3 planètes ». Cela veut dire que si toute l’humanité avait le mode de vie des français, le jour du dépassement ne serait pas le 2 août mais il serait en avril !En France, un quart de l’empreinte écologique est attribuée à nos modes alimentaires.

Les données de base qui servent au calcul sont des données statistiques publiques qui sont recueillies au niveau international en grande partie par la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (consommation alimentaire mondiale, matières 1ères) et par d’autres organismes comme l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En revanche, l’empreinte écologique est plus discutable pour la partie déchets et précisément CO2, qui est le principal déchet pris en compte par cet indicateur, car il a fallu établir une convention pour traduire les émissions de CO2 en surface. Cette convention ne prend pas en compte la partie du CO2 atmosphérique qui a déjà été absorbée par les océans mais seulement le surplus qui va s’accumuler dans l’atmosphère.

L’autre indicateur qui s’est beaucoup développé dernièrement c’est  l’empreinte Carbone. La France émet 7 tonnes de gaz à effet de serre par habitant et par an mais son empreinte CO2 est supérieure à 10 ! Lorsqu’on ré-impute les émissions incorporées dans ce que l’on consomme, qui est parfois produit à l’autre bout du monde, alors l’impact environnemental de notre consommation devient encore bien plus important.

Installation des Etats généraux de l’alimentation dès le 20 juillet

Les Etats généraux de l’alimentation, s’ouvrent ce jeudi 20 juillet à Paris, dans le centre de conférences du ministère des finances à Paris.

Les discussions vont durer plusieurs mois avec la tenue de quatorze ateliers du 29 août jusqu’en novembre, vont constituer pour le ministre de la transition écologique et solidaire un test de sa capacité à peser sur les choix politiques du gouvernement, au-delà du strict périmètre de son ministère.

« Le monde agricole doit se transformer, le monde de la distribution doit l’accompagner », a déclaré le président de la République, précisant « nous allons inciter les producteurs à se regrouper pour vendre ensemble et que filière par filière, on trouve l’organisation qui permette à chacun d’avoir un vrai partage de la valeur ajoutée ».

La journée d’ouverture a vu se succéder à la tribune le premier ministre, Edouard Philippe, qui a ouvert les travaux, le ministre de l’agriculture, Stéphane Travers, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, et Nicolas Hulot.

Ce rendez-vous imaginé par M. Hulot sous le nom de « Grenelle de l’alimentation » et repris par M. Macron dans son programme présidentiel doit, espère-t-il, « réconcilier agriculture et environnement ». Dans sa feuille de route transmise au premier ministre, le 15 juin, M. Hulot évoque un « enjeu de civilisation ». Il a également appelé à «associer l’intelligence de l’homme et celle de la nature» et a dit «rêver d’un pacte entre les consommateurs et les paysans où il y aurait de la place pour l’agriculture biologique et l’agro-écologique sans pour autant stigmatiser les autres formes d’agriculture».

Le président du Conseil national de l’alimentation Guillaume Garot exhorte les États européens à soutenir la transition de l’agriculture vers des modèles de production durables.L’enjeu est d’abord celui de la justice sociale. L’alimentation est le miroir des inégalités. Il n’y a qu’à regarder la carte de l’obésité pour s’en convaincre : elle se superpose à celle de la précarité en France. Selon les revenus, les lieux de vie, l’éducation, l’accès à une alimentation de qualité est aisé ou non. Notre ambition doit donc être claire : garantir une alimentation de qualité pour tous.

Pour le président de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), les états généraux doivent relever quatre défis principaux. Le premier et le plus urgent vise à réduire l’utilisation des pesticides dans l’Hexagone. «Cette baisse peur atteindre 30% sans modifier les rendements. Nous avons des solutions à l’Inra, les agriculteurs le savent», a-t-il déclaré. Autres outils à disposition: gestion des résistances génétiques aux maladies sans recourir à la transgénèse, développement de solutions de biocontrôle et réduction du recours aux antibiotiques.

Les associations espèrent placer la santé, le climat, l’usage des pesticides et des engrais et la condition animale au cœur des Etats généraux de l’alimentation :France nature environnement craint « une participation restreinte aux représentants agricoles, distributeurs et transformateurs, sur le seul sujet du partage de la valeur » au sein des filières alimentaires, « bien loin de la promesse d’un Grenelle de l’alimentation faite pendant la campagne électorale ».

Nicolas Bricas, agro-économiste au Cirad. s’exprime ainsi «A l’échelle planétaire, on produit 30% de plus que ce dont on a besoin pour se nourrir», a rappelé le chercheur. Lutter contre ce gaspillage doit être une priorité, tout comme le développement d’une «alimentation de proximité, privilégiant le local et les circuits courts». Une évolution qu’attendent les consommateurs et qui allègera le bilan carbone de l’agriculture. «Il faut s’appuyer sur trois leviers: l’information et l’éducation et la réforme des normes environnementales et sociales», a-t-il résumé.

L’amélioration de la qualité des eaux, des sols et de l’air représente le deuxième défi et non le moindre. Au programme: meilleur équilibre des cycles de l’azote et du phosphore, essor des légumineuses et recyclage des résidus organiques.

Troisième défi: l’empreinte climatique. «On peut réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole en séquestrant le carbone dans les sols ou en sélectionnant des ruminants émettant moins de méthane.

Les états généraux se dérouleront en deux temps. De juillet à septembre, les questions économiques et commerciales réuniront les filières agricole et alimentaire. En automne, place aux enjeux de santé et d’environnement avec les associations citoyennes. À la rentrée, du 1er septembre au 30 octobre, une deuxième séquence, sociétale, précédée d’une consultation publique, abordera la question de l’alimentation, de la santé et de l’environnement. La clôture est fixée au 13 novembre.

www.egalimentation.gouv.fr/
http://agriculture.gouv.fr/mots-cles/etats-generaux-de-lalimentation

 

 

Des listes de perturbateurs endocriniens biocides et pesticides publiées par les Ministères

Le Ministère en charge de l’écologie a publié sur son site deux listes de pesticides – pourtant autorisés à la vente- susceptibles de contenir ces substances interférant avec les systèmes hormonaux couramment nommés perturbateurs endocriniens.

Au total c’est plus de 1 600 références qui ont été répertoriées ; cette publication  faisant suite au positionnement français du 4 juillet au Parlement Européen où  les Etats Membres de l’Union Européenne ont adopté « des critères de définition des perturbateurs endocriniens utilisés dans les pesticides. »La première liste figure sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire et concerne les biocides (insecticides pour la maison, produits de protection du bois ou pour l’hygiène vétérinaire), tandis que la seconde liste est proposée  sur le site du ministère de l’Agriculture, et recense près de 600 produits phytosanitaires pesticides (insecticide, herbicide, fongicide).

Les listes des produits ont été élaborées à partir des données de l’étude d’impact de la Commission européenne  conduite de juin 2015 à juin 2016, dans le cadre de la procédure de définition des PE. Les substances actives présentes dans ces produits « [peuvent] relever de la définition (des perturbateurs endocriniens) telle qu’elle était proposée par la Commission européenne  » l’an dernier, ont souligné les ministères.

Et c’est, dans l’attente de «l’entrée en vigueur concrète de l’exclusion européenne»,pour les citoyens, agriculteurs et professionnels qu’ils «puissent orienter leurs choix d’achat», que ces 2 listes ont été publiées. Notre partenaire : l’association Générations Futures souligne que si la liste de biocides et de pesticides publiée «semble longue», elle ne porte que sur des produits commerciaux. «Il faudrait maintenant que les ministères publient la liste des matières actives concernées pour qu’on y voit plus clair», estime François Veillerette, son porte-parole.

Attention, préviennent les ministères : les agences scientifiques n’ont pas encore mené le travail détaillé de vérification, substance par substance, de leur caractère perturbateur endocrinien.

agriculture.gouv.fr/listes-de-produits-pesticides-susceptibles-de-contenir-des-substances-perturbatrices-endocriniennes

Source : Ministère de la transition écologique et solidaire, 14 juillet 2017

L’Union européenne renforce la sécurité des données personnelles

Alors que de plus en plus d’entreprises et non pas des moindres, des structures gouvernementales et non des moindres, subissent des prises en mains par des hackers de leurs données spécifiques, que certains pays comme la Chine restreigne de façon draconienne certains accès Internet ou à des réseaux sociaux , il est plus qu’important que l’Europe se positionne rapidement devant  cette inflation d’utilisation des données au niveau mondial.

Rappelons-que  le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) prendra effet en mai 2018. A un an de son entrée en vigueur, quelles mesures techniques et organisationnelles les entreprises doivent-elles avoir anticipé pour se conformer aux exigences liées en matière de renforcement de la protection et de la sécurité des données personnelles? Il limitera et définira les conditions d’usages et de collecte des données à caractère privé.

Le Règlement Général sur la Protection des Données renforcera également les droits des citoyens européens quant à l’accès, la modification et la suppression de leurs informations personnelles, et ce même en cas de traitement effectué en dehors de l’UE. Il exigera aussi que les entreprises signalent rapidement, dans un délai de 72h, tout incident de compromission de données à caractère personnel aux autorités, ainsi qu’aux individus concernés.

La mise en œuvre du RGPD constitue un élément capital dans l’unification de l‘Union Européenne autour du traitement et du transfert des données personnelles. Une fois entré en vigueur, il se substituera aux lois de chaque pays membre de l’UE mises en application après la Directive sur la Protection des Données édictée en 1995 (directive 95/46/CE). Il imposera un cadre unique en matière de sécurité et de vie privée quant aux informations personnelles recueillies, stockées, partagées, traitées et utilisées par les systèmes d’informations.

Les entreprises sont obnubilées par le poids des changements à opérer en marge de l’entrée en vigueur du RGPD, ainsi que des risques de pénalités associées en cas de non-respect des règles. Pour toute violation du règlement, les entreprises encourent des amendes pouvant s’élever à 20 millions d’euros ou jusqu’à 4 % de leur chiffre d’affaires annuel global.

 

Chaleur, sécheresse et vent : le cocktail «explosif » des feux de forêt

Deux tiers des nappes phréatiques affichent un niveau modérément bas à très bas, selon le bilan publié le 17 juillet par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Aujourd’hui, les deux tiers des points d’eau à travers la France qui sont suivis  sont en baisse. La situation est moins bonne qu’elle aurait pu l’être avec une recharge hivernale plus importante. S’il pleut cet été ce sera intéressant pour la végétation et pour nos cultures, ce ne sera pas forcément bénéfique pour la réalimentation de nos nappes, puisque cette recharge se fait plutôt en hiver quand la végétation est peu active.Les nappes pâtissent d’un hiver globalement sec, avec des précipitations ayant tardé jusqu’en février. Au printemps, les pluies ont été bénéfiques à la végétation mais insuffisantes pour alimenter les eaux souterraines.

62 départements, principalement dans l’ouest de la France, sont concernés par des restrictions d’eau  et 24 d’entre eux sont classés en « crise » hydrique pour certaines zones, selon Propluvia, le site du ministère de la Transition écologique qui fait le point sur la sécheresse en France.

De fortes chaleurs, des rafales de vent, une absence totale de pluie et des sols qui meurent de soif depuis déjà des mois…Depuis le début du printemps, on constate une grande sécheresse des sols.

Urbanisation, expansion de la végétation sans entretien et sécheresse aggravent les incendies, selon le chercheur Thomas Curt.Tous ces incendies ne sont pas liés au même phénomène mais répondent en partie aux mêmes causes. C’est dans le centre d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) que Thomas Curt travaille sur l’évaluation du risque et de l’impact des incendies. Il est directeur de recherches à l’Institut national de recherche en sciences et technologie pour l’environnement et l’agriculture (Irstea).

Dans ces conditions météorologiques, la moindre étincelle a le pouvoir d’anéantir, à la vitesse d’un éclair ou presque, des milliers et des milliers d’arbres ce qui s’est produit en plusieurs lieux dans le Sud de la France comme dans d’autres pays de la Méditerranée avec des centaines d’hectares parties en fumée. Et leur impact global est considérable, puisque certaines études estiment les feux émettent autant de particules carbonées que tout le secteur des transports !