Tous les articles par Jacqueline Collard

Les espaces verts bienfaiteurs de la santé

Aprés la 6e Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé, qui s’est tenue à Ostrava (Tchéquie) du 13 au 15 juin, l’OMS a publié un nouveau rapport visant à remédier au manque de connaissances sur les bienfaits procurés par les espaces verts en ville. Ce rapport présente entre autre les résultats d’un examen des bases factuelles et d’une évaluation d’études de cas locales sur les mesures en faveur des espaces verts en ville.

 Or ces derniers jours se tenait à Bordeaux   le congrès de l’association ARBRES,  et à cette occasion a été publiée  une enquête de l’Observatoire des Villes Vertes  sur les bienfaits du végétal pour la santé des citadins. En la matière, Paris, Lyon, Nantes, Caen et Metz sont en pointe.

l’Observatoire, impulsé par Les Entreprises du Paysage (UNEP) et Hortis, organisation rassemblant les responsables d’espaces nature en ville souligne le fait que « les collectivités ne prennent pas encore suffisamment en compte le critère de la santé dans leurs réflexions et leurs projets »   et relaie les conclusions de la conférence OMS de juin 2017 selon lequel « les espaces verts doivent être considérés comme un investissement dans la santé, le bien-être et la qualité de vie des citoyens »: l’étude a été menée sur un panel de 23 villes parmi les plus vertes de France.

Pour Catherine Muller, Présidente de l’Unep, « les bienfaits du végétal pour la santé des citadins ne sont plus à démontrer : selon une étude récente, en investissant seulement 3,6 € par habitant dans la plantation d’arbres, les villes pourraient sauver entre 11 000 et 37 000 vies par an, en réduisant la pollution de l’air ! Des chiffres qui doivent encourager les services communaux (espaces verts, santé, urbanisme…) à mettre en place davantage de projets transversaux autour de la végétalisation urbaine ! » 

Quand on sait que neuf Français sur dix considèrent qu’il est important de conserver un contact quotidien avec le végétal, il ne reste plus qu’à développer les liens entre le service « Espaces verts » et le service « Santé » des villes, conclut l’Observatoire : « ces liens restent faibles, ce qui ne facilite pas la mise en place de projets transversaux. La végétalisation urbaine n’est pas encore pensée de façon globale et reste encore trop souvent cantonnée aux questions environnementales. Si celles-ci sont importantes, ce prisme tend à minimiser le rôle essentiel du vert en ville sur la santé » met-il en garde.

 Mesures en faveur d’espaces verts urbains et santé : étude des incidences et de l’efficacité (2017, en anglais seulement)

Espaces verts urbains et santé : examen des bases factuelles (2016, en anglais seulement)

Des échéances ciblées pour une diminution des polluants atmosphériques dans notre région alpine

La pollution de l’air cause encore plus de 500 000 morts par an en Europe

L’Agence européenne de l’environnement (AEE) relève dans son dernier rapport  une « lente » amélioration de la qualité de l’air. Mais nombre de pays  européens dépassent les normes.

Le bilan est toutefois un peu moins mauvais que celui du rapport 2016, qui totalisait 550 000 morts prématurées en 2013, dont 520 000 dans l’UE. Si le nombre de décès attribués aux PM2,5 a sensiblement baissé, celui imputable au dioxyde d’azote – rendu tristement célèbre par le scandale du « dieselgate » – a augmenté.

Le directeur de l’agence, Hans Bruyninckx, estime qu’« en tant que société nous ne devrions pas accepter le coût de la pollution atmosphérique ».

Au  palmarès des polluants les plus toxiques, ce sont les particules fines (PM2,5 : de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) qui font le plus de victimes : 428 000 en  Europe dont 399 000 dans l’UE. Le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3) sont responsables respectivement de 78 000 décès (dont 75 000 dans l’UE) et de 14 000 décès (dont 13 600 au sein de l’UE).

 En ce qui concerne la France, la Commission lui reproche notamment  les dépassements  concernent en particulier  le NO2 et dans une moindre mesure  les particules fines de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10); des dépassements répétés des limites journalières (50 µg/m³) en PM10 dans une dizaine de zones dont Paris,Lyon, Marseille ou la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie. Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé, fin septembre lors de son déplacement dans la vallée de l’Arve, qu’il entendait proposer » un plan à construire d’ici à mars 2018 » pour  réduire les deux principales sources de pollution de la région que sont le trafic des camions et le chauffage au bois. Ces dépassements lui valent, à l’instar de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou de l’Italie, d’être poursuivie devant la Cour de justice  de l’UE(CJUE).

Pourquoi en Mars 2018 ? C’est le délai que le Conseil d’État a accordé au gouvernement pour revoir sa copie en matière de lutte contre la pollution de l’air. Le 18 juillet, la haute juridiction administrative a enjoint au premier ministre Edouard Philippe de  transmettre à la Commission, avant le 31 mars 2018, un plan capable de  ramener les concentrations en polluants sous les valeurs limites européennes.

Le prix Nobel de médecine consacré à des recherches sur l’horloge biologique

Les recherches pionnières de Jeffrey Hall, Michael Rosbash et Michael Young – lauréats du prix Nobel de médecine en 2017  nous ont permis de comprendre pour la première fois comment une horloge biologique tourne dans n’importe quel organisme vivant: Nos vies sont régies par le temps or nous utilisons le temps pour nous dire quoi faire.

Les instructions de l’horloge biologique, qui rythme un cycle d’environ 24 heures, sont enfouies dans les gènes de chacun de nous, et de presque toute la vie sur Terre. Les horloges biologiques ou  » horloges circadiennes  » nous aident à chronométrer nos habitudes de sommeil, notre vigilance, notre humeur, notre force physique, notre tension artérielle et bien plus encore.

Dans des conditions normales, nous vivons un cycle de 24 heures de lumière et d’obscurité, et notre horloge circadienne utilise ce signal pour aligner l’heure biologique sur le jour et la nuit. L’horloge est ensuite utilisée pour anticiper les différentes exigences de la journée de 24 heures et pour ajuster la physiologie et le comportement en prévision des conditions changeantes. La température corporelle baisse, la tension artérielle diminue, les performances cognitives diminuent et la fatigue augmente en prévision du coucher. Avant l’aube, le métabolisme est rehaussé en prévision d’une activité accrue au réveil.

Une horloge circadienne règle également tous les événements biologiques ce qui se déroulent en même temps dans notre organisme, assurant que les processus biologiques se produisent dans l’ordre approprié. Pour que les cellules fonctionnent correctement, elles ont besoin des bons matériaux au bon endroit et au bon moment. Des milliers de gènes doivent être activés et désactivés dans l’ordre et en harmonie. Les protéines, enzymes, graisses, glucides, hormones, acides nucléiques et autres composés doivent être absorbés, décomposés, métabolisés et produits dans un laps de temps précis. L’énergie doit être obtenue et ensuite allouée à la croissance, à la reproduction, au métabolisme, à la locomotion et à la réparation cellulaire. Tous ces processus, et beaucoup d’autres, prennent de l’énergie et tous doivent être chronométrés à l’heure correcte de la journée. Sans horloge, notre biologie serait dans le chaos.

Les perturbations du rythme circadien à court terme peuvent avoir un impact négatif important sur la mémoire, la résolution des problèmes, les réactions émotionnelles et l‘attention. Et des années de travail de nuit ont démontré qu’elles augmentent le risque de maladie cardiaque, d’infection, de cancer, de diabète de type 2 et d’obésité. Nous ignorons donc nos rythmes circadiens à nos risques et périls.

Consultation du plan régional santé-environnement AURA

Projet du 3éme plan régional pour la santé et l’environnement en Auvergne-Rhône-Alpes : Donnez votre avis !
Actualité
Date de publication :
Donnez votre avis sur les projets d’actions du PRSE 3 2017-2021 Auvergne-Rhône-Alpes

Une enquête ouverte à tous… …du 2 octobre 2017 au 31 octobre 2017

Le troisième plan régional pour la santé et l’environnement en Auvergne-Rhône-Alpes (PRSE 3) est en cours d’élaboration et sera approuvé en fin d’année.
Il sera piloté par le préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes.
Son processus d’élaboration, engagé en 2016, est conduit par le SGAR, la DREAL et l’ARS et suivi par un Comité technique (la gouvernance du PRSE 3).

L’élaboration du projet plan s’est appuyée sur les instances suivantes :

  • un groupe méthodologique qui s’est réuni courant 2016 pour cadrer la démarche d’élaboration,
  • les travaux du Comité technique, élargi ponctuellement à certains partenaires,
  • Six groupes de travail partenariaux réunis à deux ou trois reprises au premier semestre 2017,
  • la Conférence régionale santé-environnement, réunie le 26 janvier 2017 pour échanger autour des objectifs du PRSE 3, puis le 13 septembre 2017, pour enrichir les projets de fiches-actions.

Pour en savoir plus : La construction du PRSE 3

Avant l’approbation du projet par monsieur le Préfet de région, tous les habitant(e)s de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont invité(e)s à en prendre connaissance et à exprimer leur point de vue, au moyen d’une enquête, apportant des commentaires sur les objectifs ainsi que sur le contenu des projets de fiches.

Le projet de PRSE 3 comporte 3 objectifs :

  1. Développer les compétences en matière de santé-environnement
  2. Contribuer à réduire les surexpositions environnementales reconnues
  3. Améliorer la prise en compte des enjeux de santé dans les politiques territoriales à vocation économiques, sociale ou environnementale

Téléchargez les projets de fiches action

Le parlement européen rejette la proposition de la Commission sur les perturbateurs endocriniens

Communiqué de presse – le 4 octobre 2017

Perturbateurs endocriniens : le Parlement européen vote contre la proposition de la Commission

Le vote des parlementaires européens sur les perturbateurs endocriniens de ce mercredi 4 octobre était très attendu. Il y a quelques jours, la commission ENVI du Parlement avait rejeté les critères proposés par la Commission européenne, et accepté par un nombre suffisamment important d’Etats membres. Les eurodéputés réunis en plénière ont fait de même, en rejetant à la majorité absolue de 389 voix contre 235 (et 70 abstentions) les critères tels que proposés par la Commission européenne. Cette dernière devra faire une nouvelle proposition dans les meilleurs délais.

 Les raisons qui expliquent le vote

La principale raison invoquée par les parlementaires européens est le fait que la Commission européenne aurait outrepassé son mandat en proposant d’exempter du champ de la définition des perturbateurs endocriniens certains pesticides et biocides justement conçus pour avoir un effet endocrinien. Précisément, certains produits conçus pour agir sur le système endocrinien de certains organismes n’auraient pas été considérés perturbateurs endocriniens s’ils agissaient également sur des organismes proches. Les eurodéputés ont jugé cette dérogation illégale. Une objection, présentée par les députés Jytte Guteland (S&D, Suède) et Bas Eickhout (Verts/ALE, Pays-Bas) a longuement développé ce point. Pour le député Bas Eichkout : « La Commission européenne proposait de modifier une disposition essentielle de la loi [le règlement pesticides 110/2009] « , en l’occurence les critères d’exclusion – ces critères qui permettent de classer ou non une substance perturbateur endocrinien. Lors du débat précédant le vote, le Commissaire européen à la santé Vytenis Andriukaitis avait estimé que la Commission agissait dans le cadre de son mandat, et rappelé le temps nécessaire pour aboutir à la proposition sur la table. La Commission européenne doit maintenant rédiger une nouvelle version du texte en tenant compte de ces éléments.

Une forte mobilisation scientifique et citoyenne en faveur d’une amélioration des critères

En amont du vote des parlementaires européens, une pétition lancée conjointement par la coalition EDC-Free Europe et la plateforme SumofUs a recueilli plus de 315000 signatures. Les populations sont en effet très inquiètes sur ce sujet, et souhaitent que leur santé soit mieux protégée par les pouvoirs publics. Par ailleurs, d’éminents scientifiques spécialistes des perturbateurs endocriniens, comme l’Endocrine Society, se sont déclarés prêts à assister la Commission dans la rédaction d’un nouveau texte.

La réaction de WECF, mobilisée pour des critères protecteurs de la santé

« Le vote du Parlement européen ce jour montre que la mobilisation citoyenne et les arguments scientifiques ont été entendus par les eurodéputés. Après de nombreuses années de mobilisation, nous nous réjouissons de voir que la Commission européenne va devoir proposer un nouveau texte, plus protecteur. Au-delà des biocides et des pesticides, ce choix de critères aurait envoyé un mauvais signal pour d’autres catégories de produits dans lesquelles les perturbateurs endocriniens ne sont pas encore réglementés : cosmétiques, jouets, emballages alimentaires, etc. La Commission, et les Etats membres, doivent placer la santé au-dessus des intérêts économiques à court terme. N’oublions pas qu’une meilleure santé, c’est aussi des gains économiques. », estime Elisabeth Ruffinengo, responsable plaidoyer WECF France.