Tous les articles par Jacqueline Collard

Les émissions de méthane ont été sous estimées

Une étude publiée jeudi 24 août dans Nature,  menée sur des carottes glaciaires prélevées dans l’Antarctique révèle que les émissions de méthane liées aux activités humaines sont bien plus élevées qu’on ne le pensait.

Or le méthane est le deuxième gaz à effet de serre le plus important après le CO2,  il a un pouvoir de réchauffement global (PRG) 28 fois plus élevé que le CO2, et a vu sa concentration atmosphérique bondir de 700 parties par milliard (ppb) et et joue un rôle clé dans la chimie atmosphérique globale. 

Par exemple l’extraction d’énergies fossiles compte parmi les principales sources d’émission de méthane  et par ailleurs les puits sous-marins abandonnés de la mer du Nord continuent longtemps à émettre du méthane . Les quantités dégagées pourraient être importantes, constituant même l’essentiel du budget méthane de cette région, comme le révèle une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology.

 

 

Nouveau protocole d’homologation des véhicules européens

C’est aujourd’hui, 1er septembre 2017, qu’entrent en vigueur les nouveaux protocoles européens d’évaluation des émissions des véhicules légers.

En effet c’est ce jour qu’entre en application le protocole européen d’homologation des véhicules neufs, fruits de longues négociations entre les Etats membres, le Parlement et la Commission.

Ce qui signifie que les organismes homologuant les véhicules neufs (étape indispensable pour recevoir une autorisation de mise sur le marché) doivent désormais suivre un nouveau protocole d’essais: le WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure ou procédure de test des véhicules légers harmonisée au niveau mondial), jugé plus sérieux que le précédent baptisé NEDC (pour New European Driving Cycle ou nouveau cycle européen de conduite), entré en service depuis  1973.

Attendus depuis longtemps, le NEDC jusqu’alors utilisé était systématiquement contourné par les constructeurs, lesquels ont vendu des décennies durant des véhicules dont les émissions réelles étaient très largement supérieures aux performances affichées.Les conditions d’utilisation désormais analysées (conduite plus dynamique, avec de nombreuses accélérations et de plus longues périodes à grande vitesse) sont jugées plus représentatives des conditions réelles de circulation sur route et autoroute. Les mesures d’émission de CO2 et de consommation de carburant seront ainsi plus précises que précédemment. L’application du WLTP se fera  progressivement. Il est obligatoire pour tous les nouveaux modèles à partir de ce jour et pour toutes les nouvelles voitures (voitures neuves dérivées de modèles agréés selon la norme NEDC) à partir de septembre 2018.

Rappellons que les particules fines (PM2,5), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3) sont à eux seuls responsables de 400.000 décès prématurés par an dans l’UE, indique l’Union européenne, soit 8% de la mortalité totale, d’où la nécessité de la mise en œuvre de nouvelles normes.

L’air intérieur des voitures à surveiller

Une étude américaine pointe la pollution à laquelle on peut être exposé dans sa voiture lors des périodes de grand trafic.

Aux heures de pointe, l’air est plus toxique dans les véhicules qu’il ne l’est à l’extérieur, révèle une étude américaine publiée dans la revue Atmospheric Environment.

Pour mesurer cela, Heidi Vreeland, de la Duke University à Durham (Caroline du Nord), et ses collègues ont placé des capteurs dans chacun des véhicules sur une durée de deux heures. Ces appareils étaient calibrés pour aspirer une quantité d’air équivalent à celle d’un poumon humain.

Des particules plus réactives encore

Résultat: quel que soit le chemin emprunté (autoroute urbaine, rue embouteillée du centre ville), les particules PM2,5 recueillies à l’intérieur du véhicule étaient chimiquement plus réactives que celles demeurant sur la chaussée, avec un potentiel oxydant deux fois plus élevé. Un phénomène qui s’expliquerait par les réactions chimiques, rapides, auxquelles sont soumises les particules une fois issues du pot d’échappement.

Or le stress oxydant est impliqué dans plusieurs maladies, dont les cancers, les maladies cardiovasculaires et les troubles neurodégénératifs (Parkinson, Alzheimer). «D’un point de vue sanitaire, les conducteurs prennent une double dose d’exposition à la pollution de l’air en pleine heure de pointe», constate Michael Bergin, co-auteur de l’étude. «Si ces agents chimiques sont aussi mauvais pour la santé que ce que de nombreux chercheurs le pense, les conducteurs devraient sérieusement envisager de revoir leur mode de transport», conclut-il.

60 Millions de consommateurs nous alerte sur la présence de nanoparticules dans des additifs

Sur dix-huit produits sucrés testés par le mensuel de septembre, des nanoparticules de dioxyde de titane ( E 171) ont été retrouvé systématiquement, dans des proportions variées.

l’E171 est utilisé dans divers domaines (cosmétique, produits d’hygiène, produits pharmaceutiques, secteur de la construction), dans l’alimentaire permet de rendre des aliments plus blancs ou plus brillants, ou pour décliner une palette de couleurs en étant associées à d’autres colorants… Déja une ONG « Agir pour l’Environnement » avait diagnostiqué cette présence dans une centaine de confiseries  il y a quelques mois sans que l’indication obligatoire ne soit signalée. D’une manière générale, la présence d’E171 apparaît clairement sur les étiquettes, mais jamais la mention nanoparticules, selon 60 Millions de consommateurs, qui rappelle pourtant qu’un règlement européen contraint théoriquement les fabricants à apposer la mention « nano » devant le nom de l’ingrédient concerné.

Or L’Association des fabricants de dioxyde de titane affirmait en effet en mars de cette année  que cet additif n’était « pas utilisé comme nanoparticule dans les aliments ». Pourtant, sur dix-huit produits sucrés testés par le magazine, des nanoparticules de dioxyde de titane ont été retrouvées systématiquement, dans des proportions variées. Elles représentaient de 10 % à 100 % de l’additif présent dans ces différentes sucreries, parfois célèbres.

Une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) concluait en effet que l’exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions précancéreuses chez le rat, cependant aucune conclusion n’est toutefois établie pour l’homme sur ce potentiel effet « promoteur » de la cancérogenèse du E171.De fait, plusieurs agences sanitaires estiment que le dioxyde de titane est un cancérigène possible pour l’homme lorsqu’il est inhalé (classe 2 B d’après le le Centre international de recherche sur le cancer, en 2006; classe 1B pour l’ANSES qui a proposé à l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) de renforcer ce classement en mai 2016). « De manière générale, sur la question des nanoparticules dans les biens de consommation courants, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande, dans un rapport de 2013, l’application du principe de précaution et attire l’attention sur la vulnérabilité des enfants. En mai 2014, l’Agence française de sécurité sanitaire (ANSES) a préconisé un classement des nanoparticules de dioxyde de titane (et autres) comme substances dangereuses afin que soient mises en place des mesures de restriction d’usage voire d’interdiction de l’utilisation de certaines applications grand public » explique Agir pour l’Environnement.

De plus en plus d’études sur les conséquences du changement climatique

Le réchauffement climatique menace plus que jamais notre planète.

Tout au long de l’été nous avons connu dans notre région Sud Est une alternance de pollutions à l’ozone, aux particules fines, de sécheresse, de canicule  mettant en danger les personnes sensibles: même si cela fait partie de notre quotidien, les présages de réchauffement climatique s’affirment d’année en année. Sans omettre les 10 000 hectares de forêts ravagés par les flammes dans le Sud du pays et les restrictions d’eau en raison d’une sécheresse exceptionnelle. La reproduction de ces phénomènes à travers notre pays comme partout dans le Monde nous alertent : disparition progressive de la calotte glaciaire de l’Arctique, les feux de forêts sans égal au Canada, en Australie, les températures caniculaires accélérant la sécheresse dans des pays déjà affectés par des pénuries d’eau tandis que dans d’autres sévissent ouragans et cyclones avec des inondations catastrophiques tant en Asie qu’aux Etats Unis.

Comme dit notre ministre Nicolas Hulot : Chaque jour que nous cédons au scepticisme ou l’immobilisme nous rapproche un peu plus de l’impasse planétaire. « Pour la planète, préférer le sursaut au sursis »

« L’augmentation des températures et de l’humidité en été pourrait   atteindre des niveaux excédant la capacité de l’organisme humain à  survivre sans protection », ont déterminé ces chercheurs, dont les travaux paraissent dans la revue Science Advances. « Ces vagues de chaleur mortelle pourraient même se produire d’ici seulement quelques décennies dans des régions d’Inde, du Pakistan et du  Bangladesh, y compris dans les bassins fertiles de l’Indus et du Gange, d’importantes régions de production agricole », préviennent également ces scientifiques alertant simultanément sur les migrations climatiques toujours plus nombreuses.

Or la France n’est pas exemptée de telles hausses de températures puisque à l’horizon de la fin du siècle, une étude publiée en  juillet dans la revue Environmental Research Letters. Les températures estivales maximales pourraient alors   dépasser dans notre pays, par endroits, les 50 °C. Selon les régions, elles surpasseraient de 6 à près de 13 degrés les records historiques.Un coup de chaud responsable de 15 000 à 20 000 morts excédentaires en France, selon diverses estimations, et de 70 000 morts sur l’ensemble de l’Europe, frappée par le même phénomène.

Les climatologues ont déjà prévenu que de telles vagues de chaleur risquaient de devenir la norme à l’avenir, sous l’effet du réchauffement global dû aux émissions de gaz à effet de serre. Le rapport sur « le climat de la France au XXIe siècle » prévoit ainsi, dans ses « scénarios régionalisés », une augmentation des températures moyennes comprises entre 2,6 °C et 5,3 °C en été, entre 2071 et 2100. Cette hausse sera particulièrement prononcée dans le sud-est du pays, qui pourrait alors connaître des vagues de chaleur de plus vingt jours, avec des épisodes de sécheresse aggravés dans les régions méridionales et, potentiellement, sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Giovanni Forzieri, chercheur en sciences de l’environnement , alerte ainsi :

« Le changement climatique est l’une des plus grandes menaces du XXIe siècle pour la santé humaine. A moins que le réchauffement soit freiné d’urgence et que des mesures appropriées soient prises, environ 350 millions d’Européens pourraient être exposés annuellement à des extrêmes climatiques néfastes d’ici à la fin du siècle [contre 25 millions au début des années 2000]. »