Tous les articles par Jacqueline Collard

Ce 4 Avril a été validée une proposition de loi pour la protection risques PFAS

Développés dans les années 1940 pour un usage militaire par l’industrie chimique américaine, les alkyls poly- et perfluorés (PFAS) n’ont depuis plus quitté les process industriels. C’est l’entreprise étasunienne 3M qui  a été la première dans les années 1950 à commercialiser des PFAS, suivie par sa consœur DuPont, qui a développé le Téflon. La toxicité avérée dans les années 2000 de certaines substances chimiques de la famille des PFAS a conduit progressivement à la restriction et l’interdiction de certaines d’entre elles. Une réglementation qui n’examine pas la majorité des quelque 12 000 PFAS aujourd’hui recensés.

Ces polluants éternels ( POP) omniprésents dans nos produits de consommation sont toxiques pour l’humain. C’est en 2021, cinq pays européens — l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Suèdeont saisi l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) pour préparer une interdiction générale des PFAS à l’échelle de l’Union. Ces substances chimiques se décomposent d’elles-mêmes très lentement et leur impact sur la santé humaine et les écosystèmes font l’objet de préoccupations. En février 2023, l’Echa a présenté une proposition d’interdiction, qui trouve un écho en France avec la proposition de loi du député Nicolas Thierry.

La proposition de loi « visant à protéger la population des risques liés aux PFAS » a été adoptée en première lecture  à l’Assemblée nationale ce jeudi 4 avril 2024.

Communiqué de notre partenaire Générations futures

Une première belle victoire sur le chemin de la sortie inéluctable des polluants éternels. Grâce à un travail collectif mené depuis plusieurs années, nous avons imposé la pression nécessaire pour que nos députés votent ce texte d’intérêt général. Nous tenons particulièrement à vous remercier car, grâce à votre mobilisation à nos côtés, nous avons fait poids : vous avez fait près de 80 000 interpellations en direction des décideurs et cela a porté ses fruits !

Consommation d’émulsifiants dans l’alimentation problématique

Notre partenaire l’ASEF rapporte dans sa newsletter:

En 2021, une étude étudiant la consommation alimentaire des français, issue de la cohorte INCA3, montrait que 30 à 35% de la consommation énergétique provenait d’aliments ultra-transformés, notamment chez les jeunes et les personnes issues de catégories socio-économiques les plus faibles.

En 2018 et 2019, l’étude Nutrinet santé, sur plus de 100 000 personnes, avait montré que la consommation d’aliments ultra-transformés, pour une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime, était associée à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires au global de +12%, de maladies coronariennes +13% et de maladies cérébro-vasculaires +11% mais également à une augmentation du risque de cancer de 10%.

Les émulsifiants sont des additifs alimentaires très couramment présents dans les produits alimentaires en France. Mathilde Touvier, qui dirige l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle explique: »Les émulsifiants ont pour rôle d’obtenir certaines textures dans les aliments industriels, de rajouter de l’onctuosité, et de permettre la stabilité des mélanges obtenus dans le temps. Ainsi, la durée de conservation est allongée, et les produits peuvent rester plus longtemps en rayon sans perdre leurs propriétés.On trouve des émulsifiants dans de nombreux produits, depuis des desserts (madeleines, gâteaux, glaces…) jusqu’à des plats préparés en passant par des barres chocolatées, des margarines, des sauces industrielles, etc.

En 2023, des travaux basés sur la cohorte NutriNet-Santé avaient mis en évidence l’existence d’un lien entre leur consommation et le risque de maladies cardiovasculaires. Pour la première fois, de nouveaux travaux publiés dans la revue PLoS Medicine suggèrent l’existence d’un lien entre consommation d’émulsifiants et risque accru de cancer.

L’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Cress-Eren) (INSERM, INRAE, Sorbonne…)  vient de publier une étude sur 92 000 personnes étudiant les liens éventuels entre les apports alimentaires en additifs émulsifiants et la survenue des cancers.

Cette étude parue dans PLOS Medecine montre un lien avec l’augmentation de cancer notamment sein et prostate.

En voici la conclusion :

« Après un suivi moyen de 7 ans, des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471) étaient associés à des risques accrus de cancers au global (augmentation de 15 % du risque chez les plus forts consommateurs – 3e tertile – par rapport aux plus faibles consommateurs – 1er tertile), de cancers du sein (une augmentation de 24 % du risque), de cancers de la prostate (une augmentation de 46 % du risque).

D’autre part, les femmes ayant des apports plus élevés en carraghénanes (E407 et E407a) avaient 32 % de plus de risque de développer des cancers du sein, par rapport au groupe ayant des apports plus faibles. »

Si ce lien de cause à effet n’est pas formellement établi, il s’agit de la première étude observationnelle en la matière.En tant que consommateur, d’une façon générale, le mieux est d’appliquer ce qui figure déjà dans le programme national nutrition santé (PNNS) : limiter les aliments ultra-transformés, et limiter les aliments contenant des additifs « cosmétiques » comme peuvent l’être les émulsifiants.

https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1004338

Le recyclage des produits électroniques n’est pas à la hauteur des productions

En 2022, 62 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produits dans le monde. Un record selon le dernier rapport des Nations unies, qui pointent du doigt le retard pris par le recyclage. En douze ans, ces déchets ont presque doublé, à raison de 2,3 millions de tonnes en moyenne chaque année : en 2022,

Le rapport de l’ONU sur ce sujet indique: Les déchets électroniques augmentent cinq fois plus vite que le recyclage documenté des déchets d’équipements électriques et électroniques: cette quantité importante pourraient remplir des camions de 40 tonnes, soit environ le nombre de camions pour former une ligne de pare-chocs à pare-chocs encerclant l’équateur, selon le rapport de l’UIT et de l’UNITAR.

Les déchets électroniques, tout produit mis au rebut avec une fiche ou une batterie, constituent un danger pour la santé et l’environnement, contenant des additifs toxiques ou des substances dangereuses telles que le mercure, qui peuvent endommager le cerveau humain et le système neuronal.Et de plus ce  rapport prévoit une baisse du taux de collecte et de recyclage documenté, qui est passé de 22,3 % en 2022 à 20 % d’ici à 2030 en raison de l’aggravation des efforts de recyclage par rapport à la croissance stupéfiante de la production de déchets d’équipements électriques et électroniques dans le monde entier.

Parmi les défis qui contribuent à l’écart croissant figurent le progrès technologique, une consommation plus élevée, des options de réparation limitées, des cycles de vie plus courts, l’électronisation croissante de la société, et par ailleurs les lacunes de conception et l’insuffisance des infrastructures de gestion des déchets électroniques.

En Europe, l’Hexagone arrive en quatrième position des pays les plus producteurs de e-déchets par habitant, derrière la Norvège, la Grande-Bretagne et la Suisse, avec 22 kg par Français et par an. Ce chiffre colossal réunit tout autant les smartphones, les cigarettes électroniques, les sèche-cheveux, les tablettes et les cuisinières, que les machines à laver ou encore les panneaux photovoltaïques.

Le directeur général de l’UNITAR * – Nik hil Seth,alerte« Dans le contexte de l’adoption d’espoir de panneaux solaires et d’équipements électroniques pour lutter contre la crise climatique et stimuler le progrès numérique, l’augmentation des déchets électroniques doit faire l’objet d’une attention urgente.


* UNITAR : Institut des Nations unies pour la formation et la recherche:est l’organe de formation des Nations unies créé en 1963.Image illustrative de l’article Institut des Nations unies pour la formation et la recherche   http://www.unitar.org/

https://www.itu.int/en/mediacentre/Pages/PR-2024-03-20-e-waste-recycling.aspx

Contestation collective d’un rapport de la Société Française de la Santé au Travail (SFST)

Nous avons soutenu cette action collective de 45 ONG concernant ce rapport de la Société française de santé au travail  qui met sous silence toutes les nécessaires précautions  à prendre auprès des salariés exposés à des champs électromagnétiques pouvant affecter leur santé.

Voici le contact de la SFST : contact@societefrancaisedesanteautravail.fr

Pour approfondir la compréhension de ce guide SFST25, véritable tissu de désinformation débridée, nous invitons le lecteur à poursuivre sa lecture citoyenne sur l’analyse complète (17 pages) suivante :  https://www.robindestoits.org/attachment/2575280

 

Un nouvel épisode de vent sahélien

Le sud-est de la France est touché depuis  vendredi , et jusqu’à samedi 30 mars, par un épisode de pollution aux particules fines,« L’arrivée de poussières du Sahara entraîne une péjoration très nette de l’ensoleillement et de la visibilité. S’ajoute également une augmentation des concentrations de particules fines »annoncent les préfectures

« Le passage d’une masse d’air chargée en particules désertiques est observé depuis vendredi et se poursuit aujourd’hui samedi sur une grande partie du littoral méditerranéen. Ces particules s’ajoutent aux embruns marins, formés par les conditions météorologiques très venteuses sur le littoral. Ces phénomènes naturels entraînent une hausse importante des concentrations de PM10 »

« Ce phénomène est assez habituel en hiver mais cette fois, il a été particulièrement remarquable et remarqué », commente Vincent Guidard, responsable de l’équipe « pollution atmosphérique » au Centre national de recherches météorologiques (CNRS/Météo-France).

Les mécanismes de formation sont bien connus : un vent fort en surface va soulever les poussières de sable dans le désert ; les particules capturées vont ensuite monter à des altitudes troposphériques (entre 3 000 et 4 000 mètres) par des régimes de fortes convections qui se développent à travers le Sahara ; enfin, les flux de masse d’air orientés du sud vers le nord vont les transporter sur des milliers de kilomètres, puis, les particules vont se déposer. Plus elles montent haut, plus elles vont être transportées loin. Lors de l’épisode de la semaine dernière, les poussières du Sahara ont voyagé jusqu’en Angleterre et dans le sud de la Scandinavie.

La présence de sable du Sahara dans l’air est associée à une augmentation des cas d’asthme et de problèmes oculaires (comme les conjonctivites). Il est par conséquent déconseillé de faire du sport en plein air durant cet épisode.