Tous les articles par Jacqueline Collard

L’éco organisme ALCOME récupère les mégots !

En dépit de la diminution drastique de l’usage de la cigarette sur notre territoire la loi de 2020 a crée un  dispositif qui  établit la responsabilité du producteur  et qui s’applique aussi  aux mégots.

En France, le ramassage des mégots est une problématique environnementale majeure, avec environ trente milliards de mégots jetés au sol chaque année, aussi bien en ville qu’à la campagne, 20 000 et 25 000 tonnes de mégots sont jetées, contenant des filtres en plastique (acétate de cellulose) qui peuvent mettre plus de dix ans à se décomposer. . Ces déchets toxiques posent de graves problèmes pour l’environnement, et sont également un fléau au quotidien pour de nombreux Français.

En application du principe du « pollueur-payeur », une nouvelle loi entrée en vigueur le 10 août 2021 impose aux producteurs de cigarettes de financer les coûts de collecte des mégots. L’organisme Alcome a été désigné pour mettre en œuvre cette directive, gérant les contributions des cigarettiers. Grâce à la loi anti-gaspillage, les producteurs de cigarettes sont désormais tenus de contribuer financièrement à ces coûts, conformément au principe du pollueur-payeur. Alcome espère réduire les mégots de 20 % à 30 % en trois ans,

Le principe du pollueur-payeur est un concept de politique environnementale qui indique que les pollueurs doivent assumer les coûts liés aux dommages environnementaux qu’ils causent. En d’autres termes, les responsables de la pollution doivent financer les mesures nécessaires pour gérer et atténuer leurs impacts négatifs sur l’environnement.

Chaque mégot renferme des milliers de substances chimiques toxiques comme l’acide cyanhydrique, le naphtalène, la nicotine, le cadmium, le mercure, et le plomb, qui finissent souvent dans les mers et les océans, causant une importante pollution environnementale. Les produits chimiques toxiques contenus dans les mégots s’infiltrent dans les eaux souterraines, affectant ainsi la qualité de notre eau potable, mais aussi la santé de la faune, de la flore et de tout l’environnement, et rappelons qu’ un seul mégot peut  supprimer toute trace de vie dans 500 litres d’eau.

Le coût du ramassage varie selon la taille des localités. Dans les zones rurales avec moins de 5 000 habitants, il est de 0,50 euro par personne. Les municipalités de moins de 50 000 habitants reçoivent 1,08 euro par habitant, tandis que les communes de plus de 50 000 habitants perçoivent 2,08 euros par habitant.

Sans parler des conséquences sur la santé humaine de ces cigarettes, leurs impacts sur l’environnement dans sa globalité sont  tout aussi néfastes pour notre planète, compte tenue de leur présence universelle. Colportons les informations.

Les collectivités, il faut le préciser peuvent bénéficier d’aides apportées par ALCOME pour devenir une ville zéro mégot ? Premier éco-organisme dédié à la filière REP (Responsabilité Élargie au producteur) du tabac.

7 février, la journée sans portable : où en est-on ?

La journée mondiale sans téléphone portable, qui en fait s’étale sur trois jours, du jeudi 6 au 8 février 2025, interroge sur notre dépendance à ces objets quotidiens dont certains ne se séparent jamais, fusse pendant leur sommeil.

Son créateur, l’écrivain Phil Marso, a choisi le 6 février en 2001, jour de la saint Gaston, en référence au « Téléfon auquel personne ne répond » de Nino Ferrer. Qu’en est-il presque vingt-cinq ans après ?

Si l’on s’en réfère aux chiffres, leur omniprésence dans notre quotidien donne parfois le vertige. En une journée un utilisateur moyen consulte son portable 144 fois, que ce soit pour regarder l’heure, vérifier ses messages ou l’utiliser comme téléphone, ce qui correspond une fréquence d’environ toutes les 6 minutes. En 2024 les gens passent en moyenne plus de 4 heures par jour sur leur smartphone, soit près de 70 jours par an (1/5 de l’année). Cette tendance s’accentue, notamment chez les jeunes générations, avec une utilisation quotidienne moyenne de plus de 6 heures, ce qui soulève bien des questions sur notre dépendance à la technologie et l’impact sur nos vies. Il est important d’être conscient du temps que nous passons à  utiliser ces produits.

L’utilisation croissante des smartphones peut avoir des conséquences négatives sur notre santé mentale et physique. Des études montrent qu’une utilisation excessive de ces appareils peut entraîner une augmentation de l’anxiété, de la dépression et des troubles du sommeil. C’est dans ce sens que l’interdiction des portables dans l’enceinte des collèges a été proposée, mais seuls quelques établissements la mettent en place, reconnaissant néanmoins un regain d’attention dans les cours.

En plus de ces presque 68 millions de portables dans les poches des utilisateurs, la France compte aussi près de 38 millions d’appareils jugés trop vieux ou trop abîmés qui restent dans les tiroirs. Nos équipements numériques abritent chacun des dizaines de métaux, quasiment tous extraits en dehors de l’Europe. L’explosion du secteur numérique et la croissance exponentielle à venir de nos usages invitent à se pencher sur notre dépendance à ces matériaux et à leurs impacts environnementaux, sociaux et géopolitiques. Or le secteur du numérique représente 4,4 % de l’empreinte carbone française révèle un avis publié par l’Agence de la transition écologique (Ademe) le 9 janvier 2025 : il serait urgent de s’en préoccuper.

https://librairie.ademe.fr/economie-circulaire-et-dechets/7713-etude-numerique-et-metaux.html

Quelles solutions pour éviter les inondations ?

Marc-André Selosse, biologiste, professeur du Muséum national d’histoire naturelle, propose une série de mesures pour prévenir les catastrophes et déclare : « Face aux inondations et aux sécheresses, nos sols sont une solution ».

Devant le constat totalement assumé :

  • Des inondations du Nord au Sud, d’Ouest en Est apportant désarroi et pertes économiques.
  • Des océans de plus en plus chauds (la mer Méditerranée en fait partie), avec une évaporation plus grande dans une atmosphère dont le réchauffement augmente la capacité en vapeur d’eau, apportant plus de précipitations très abondantes, voire extrêmes.
  • Des sécheresses de grande envergure et récurrentes, tout aussi problématiques, comme dans les Pyrénées-Orientales.

Ce qui naturellement est la conséquence de changements climatiques qui s’intensifient.

Or ce que nous  apporte ce chercheur comme information capitale : nous ne pensons pas suffisamment à protéger les sols et pourtant ce sont des ressources incommensurables. Sous une surface d’un mètre carré, le sol peut retenir de 40 à 500 litres d’eau ; de vraies réserves d’eau pendant la sécheresse, de vraies éponges en période d’inondations. C’est aussi l’occasion également de déconstruire la fausse bonne idée du labour en agriculture et de faire la part belle aux microbes qui constituent notre monde et nos sols. « Nous gérons aujourd’hui les conséquences des progrès d’hier et la science nous donne des éléments pour voir ce qu’il se passe » explique-t-il. « La science ne sait ni n’explique tout, mais elle explore patiemment ».

Il ajoute « les trous du sol sont ceux de la vie : terriers de vers de terre ou d’insectes, creusement par le déplacement de petits organismes unicellulaires, racines ou filaments de champignon qui meurent en laissant un vide… Or, la vie s’effondre dans beaucoup de sols agricoles ».

L’urbanisation et les techniques de l’agriculture intensive ont réduit la capacité des sols à jouer leur rôle de capteur l’eau. Au-delà de la protection contre les crues, il s’agit désormais de « mieux gérer les conséquences des inondations, par l’urbanisme ». Nous avons besoin d’une interdisciplinarité qui mêle mieux les points de vue pour être plus agiles dans cette transition nécessaire.

« Le sol, cet inconnu qui nous veut du bien ». Une plongée dans un univers méconnu et pourtant déterminant pour la vie sur Terre : celui de la microbiologie des sols. Son livre  L’Origine du monde (Actes Sud, 2021).

https://www.mnhn.fr/fr/actualites/conversation-avec-marc-andre-selosse-la-richesse-de-la-biologie-commence-au-coeur-du

 

4 février journée internationale contre le cancer : des chiffres inattendus

Cette journée met l’accent sur  l’augmentation des cancers chez les jeunes, alors que  le vieillissement et la croissance de la population sont aussi deux facteurs qui expliquent  l’explosion  des cas de cancers attendus d’ici 2050.

Selon les résultats de l’étude Globocan de l’OMS, entre 1998 et 2017, l’incidence standardisée selon l’âge des cancers colorectaux (+5,4 %), du pancréas (+4,3 %), et du sein (+1,7 %) a augmenté chez les femmes âgées de 20 à 39 ans. Chez les hommes, ce sont les cancers du pancréas (+5,4 %) et du rein (+5,3 %) qui enregistrent les progressions les plus marquées, et surtout selon les données les plus récentes (2022) toujours  de l’Organisation mondiale de la santé, l’incidence du cancer du sein est plus élevée en France que partout ailleurs dans le monde..

En 2023, une étude publiée dans the British Medical Journal, estimait que l’incidence mondiale du cancer précoce (moins de 50 ans) avait augmenté de 79,1 % dans le monde entre 1990 et 2019.

N’oublions pas l’étude de l’ACS ( American cancer society) parue cet été , qui cite des chiffres vertigineux. « Pour les personnes nées à partir des années 90, le risque de développer un cancer du colon est multiplié par 3,6, il l’est par 2,5 pour le cancer du pancréas ».

En 2023, une étude publiée dans the British Medical Journal, estimait que l’incidence mondiale du cancer précoce (moins de 50 ans) avait augmenté de 79,1 % dans le monde entre 1990 et 2019

Plus récemment, c’est une étude publiée en décembre 2024 dans The Lancet Oncology qui a fait parler d’elle. Selon les résultats, les cancers devraient augmenter de 12 % dans le monde chez les 15 – 39 ans, entre 2022 et 2050.

« Un tsunami auquel il faut se préparer ». Lors d’une conférence de presse de l’Institut Gustave Roussy, le Pr. Fabrice Barlesi, oncologue et directeur général du centre anti-cancer francilien, a souligné l’importance d’investir dans la lutte contre les cancers chez les jeunes, un fléau qui inquiète de nombreux scientifiques. Le centre  s’apprête à lancer le projet Yoda, pour Young onset digestive adenocarcinom, au premier semestre 2025.

Objectif : évaluer les possibles effets de la pollution environnementale, de la nutrition et du mode de vie dans la survenue de cancers digestifs d’apparition précoce, identifier les signatures moléculaires chez les patients jeunes, afin de développer des approches de médecine de précision et proposer un plan de prévention adapté aux cancers digestifs à apparition précoce. Et pourtant  on note des temps d’interdiction très lents avec des produits réputés promoteurs de cancers :  entre autres l’aspartame et les aliments ultratransformés. Restons vigilants !

Communiqué de l’American Cancer society, le 31 juillet 2024 sur MedicalXPress – The Lancet public health.

On reparle à nouveau de la pollution au cadmium

Un nouveau reportage de « Zone interdite » a remis en évidence la présence de cadmium à des taux inacceptables, en révélant la présence de cet élément faisant partie des métaux  lourds hautement cancérigènes dans notre alimentation quotidienne.

Pourquoi sommes-nous Français tout particulièrement impactés?

En France nous importons majoritairement des engrais phosphatés d’origine marocains, or ceux-ci ont des concentrations en élément cadmium 5 à 8 fois plus élevées que les phosphates en provenance d’autres pays. Cela résulte d’un accord privilégié avec le Maroc pour des livraisons d’engrais sans que des droits de douane ne leur soient exigés.

Et ceci même si l’Anses recommande de passer sous 20 mg/kg alors que l’UE est moins exigeante avec 60 mg/kg, et de ce fait:

  • La France est le 1er pays européen  en termes de contamination.
  • 1 adulte sur 2 dépasse déjà le seuil limite de cadmium fixé par les autorités sanitaires.
  • alors que certains pays d’Europe ont déjà baissé leurs normes comme la Finlande et la Slovaquie

Ainsi, c’est tous les jours que l’on peut  manger (à notre insu) du pain, du riz, des fruits ou des légumes contaminés par le cadmium, pour peu que leurs productions aient nécessité l’usage de ces engrais fort couramment utilisés en agriculture intensive, mais on trouve aussi des traces dans le chocolat, les crustacés, les mollusques comme dans  les céréales du petit-déjeuner.

Cet élément ingéré par l’alimentation s’accumule dans le sang, puis dans le  foie et dans les reins, et il peut mettre jusqu’à 30 ans à être éliminé ! Les conséquences du cadmium sur la  santé sont graves : cancers du pancréas, des poumons, de la thyroïde, des reins, de la prostate… En France, 47 % des adultes et près d’un enfant sur cinq affichent des niveaux de cadmium supérieurs à ceux recommandés par les autorités sanitaires.

Chez les adultes français, l’imprégnation moyenne au cadmium mesurée entre l’étude ENNS (2006-2007) et l’étude ESTEBAN (2014-2016) a augmenté de 75%. À titre d’exemple, une étude aux États-Unis montrait un taux moyen d’imprégnation des moins de 18 ans plus de 4 fois inférieur à la France.

Il devient urgent de demander en France une réglementation plus stricte.

Compléments:

  • Oleko Amivi, Fillol Clémence, Saoudi Abdessattar et al., Imprégnation de la population française par le cadmium. Programme national de biosurveillance, Esteban 2014-2016, Santé Publique France, Juillet 2021. 

Les brèves de l’ASEF – Spécial Cadmium –

Cadmium et ses composés