Tous les articles par Jacqueline Collard

Les effets cocktails des perturbateurs endocriniens mis en évidence

Le Monde titre le 15 septembre : Perturbateurs endocriniens : un « cocktail » toxique pour l’homme

Des chercheurs apportent la preuve expérimentale, sur du tissu humain, d’un effet toxique démultiplié du mélange de ces substances.

Certaines molécules de synthèse (mais aussi parfois d’origine naturelle) peuvent  avoir des effets dits de « perturbateur endocrinien », c’est-à-dire qu’elles ont la capacité d’interférer avec notre système hormonal. Cela se traduit par des altérations des mécanismes biologiques qui régulent notamment le fonctionnement du système reproducteur et le développement du cerveau.

La suspicion d’un effet délétère décuplé de ce mélange de molécules – dit « effet-cocktail » – était jusqu’à présent fondée sur des études chez l’animal et dans des cellules cultivées en laboratoire. Une nouvelle étude( Ces travaux, conduits par Bernard Jégou et ses collègues de l’Institut de recherche en santé,environnement et travail (Irset, Inserm) et du CHU de Rennes , en collaboration avec Andreas Kortenkamp et Martin Scholze de l’université Brunel de Londres, ont été publiés le 13 septembre dans la revue Environmental Health Perspectives) ,  réalisée sur du tissu humain – des testicules de fœtus – montre que chez l’homme, ce cocktail de molécules est explosif.

Les chercheurs ont testé vingt-sept molécules auxquelles les femmes enceintes sont susceptibles d’être exposées : huit pesticides (propiconazole, glyphosate, imazalil, etc.), six composés industriels (notamment bisphénol A et bisphénol S), sept médicaments (dont l’ibuprofène, le kétoconazole et l’acide valproïque), et six molécules absorbées lors de la consommation d’alcool et de café. Parmi ces composés, onze ont induit une diminution de la production de testostérone – un effet dit anti-androgénique – par les tissus testiculaires de fœtus. Il s’agissait par exemple du bisphénol A – dont la présence dans les biberons est interdite en France depuis 2010 – et des antifongiques prochloraze et kétoconazole.Un effet multiplié par 10, voire 10 000

Pire, l’effet anti-androgénique de chacune des molécules testées individuellement se voyait amplifié par le mélange avec d’autres composés. La toxicité de départ pouvait ainsi être multipliée par 10, voire 10 000, selon les substances impliquées.

« Notre travail constitue une première : c’est la preuve de concept que des effets cocktail peuvent s’opérer sur un tissu humain dans toute sa complexité, souligne Bernard Jégou, chercheur Inserm et directeur de la recherche à l’ (EHESP) Ecole des hautes études en santé publique. On peut par exemple fortement amplifier l’effet anti-androgénique du bisphénol A par l’ajout de molécules possédant des propriétés pertubatrices de même nature. Et cela, même lorsque le bisphénol A se trouve à une concentration n’occasionnant que peu ou pas d’effet, à lui seul. »

Or, l’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse peut avoir des conséquences graves pour les organes génitaux du bébé, comme la non-descente des testicules (cryptorchidie) ou la malformation du canal de l’urètre (hypospadias) – des facteurs de risque du  cancer  des testicules.

« Nos résultats ouvrent la voie à de nouvelles études : il faut maintenant étendre les analyses à d’autres molécules – y compris celles qui agissent sur d’autres hormones, comme les œstrogènes et les hormones thyroïdiennes – et combiner les approches expérimentales d’épidémiologie, d’expérimentation animale et de systèmes de culture de tissus humains », ajoute le scientifique.

Dans cette optique, les chercheurs testent actuellement l’effet cocktail des perturbateurs endocriniens sur du tissu testiculaire d’adulte. Si les résultats ne sont pas encore publiés, Bernard Jégou instille l’idée que « l’effet du mélange ne se cantonne pas à la période fœtale », mais qu’il pourrait aussi être délétère au cours de la puberté et de l’âge adulte. « On oublie trop souvent qu’il existe plusieurs fenêtres de vulnérabilité tout au long de la vie, même après une vie fœtale normale. »

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/09/15/perturbateurs-endocriniens-un-cocktail-toxique-pour-l-homme_5186430_3244.html#eFuYl7OUCH5ypdAp.99

Encore une augmentation des gaz à effets de serre : il faut faire vite !

En 2016 si les émissions de CO2 ont stagné, il n’en est pas de même des gaz à effets de serre: selon une étude de l’agence d’évaluation de l’environnement néerlandaise (PBL), nous avons collectivement émis l’an passé 49,3 milliards de tonnes de GES : un chiffre en hausse de 0,5% par rapport à 2015.

SI les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter après 2020, ou même à rester stables, les objectifs de température fixés à Paris – 2°C maximum d’augmentation d’ici 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle – seront inaccessibles. C’est un des constats posés par des chercheurs du Consortium Climate action tracker, de l’Institut Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat et de l’université de Yale, dans un article récemment publié par le journal scientifique Nature. Ils s’appuient notamment sur un rapport publié en avril, 2020 : climate turning point (2020 : le point de bascule du climat).

Bien que l’activité humaine ait déjà entraîné une hausse de température globale de 1 °C, que les pôles fondent, que les récifs coralliens meurent de chaud et que des écosystèmes entiers s’effondrent, certains indicateurs sont positifs. Les émissions des États-Unis ont diminué de 3 % l’année dernière, alors que le PIB a progressé de 1,6 %. En Chine, les émissions de CO2 ont diminué de 1 % en 2016, et leur économie a progressé de 6,7 %. Autant de signes encourageants qui montrent qu’il est encore possible d’agir.

Mais il faut faire vite. Les auteurs de l’article avertissent qu’il ne reste à l’humanité que trois ans pour sauvegarder le climat terrestre, et vont même jusqu’à identifier et chiffrer six objectifs à remplir d’ici à 2020.

Campagne « Manger bio c’est l’idéal » du 16 au 24 septembre

Manger bio et local c’est l’idéal !

Une campagne de promotion et de sensibilisation à la consommation de produits bio locaux.

Un programme d’événements organisés dans les fermes bio et sur les lieux de vente en circuits courts : conférences, ciné-débats, visites de fermes, marchés bio, repas bio, dégustations, concerts…

Il existe de nombreuses possibilités de consommer bio et local près de chez soi et de prendre sa part dans la campagne !

Nous sommes de plus en plus attentifs aux conséquences de nos actes d’achat. Le bio et le local ne s’opposent pas, bien au contraire ils se complètent. La consommation de denrées alimentaires produites localement réduit le nombre d’intermédiaires, diminue les transports polluants et contribue activement à renforcer la vitalité économique de nos territoires. Toutefois les méthodes de production de ces aliments locaux ont également un impact sur l’environnement.

Consommer bio et local est doublement intéressant !

Manger bio c’est faire le choix d’une alimentation de qualité qui garantit des produits sans pesticides, engrais chimiques de synthèse ni OGM.

Les circuits courts qui proposent des produits bio se développent et sont aujourd’hui largement accessibles et diversifiés : vente à la ferme, marchés, magasins de producteurs, AMAP, systèmes de paniers, vente en ligne, restauration collective…

Moratoire demandé par plus de 170 scientifiques et médecins à travers le monde

Pour l’instant, nous sommes restés collectivement dans un déni confortable, car les sirènes du progrès sont séduisantes : n’est-ce pas, en effet, une forme de luxe que d’avoir accès à internet en tout lieu, et tout le temps,sans même réfléchir par quels moyens ?

Pourtant, nous risquons de déchanter et de nous retrouver rapidement devant le mur des réalités, si nous éludons plus longtemps, les problèmes sanitaires probables liés à l’omniprésence des nouvelles technologies et des ondes qui leur sont liées, et ce,  dans notre environnement quotidien tant  que professionnel, voire même dans le secteur hospitalier sans que réellement des positionnements préventifs ne soient pris. (mais aussi sans compter des effets sur  notre façon de penser les rapports humains et de penser tout court)  .

Aprés que le CIRC ait classé en 2011 les rayonnements électromagnétiques des fréquences de la téléphonie mobile, en 2B cad possiblement cancérigène.

 deux ans plus tard en 2013, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation) continuait d’affirmer dans son rapport « Radiofréquence et santé » que l’utilisation du portable ne présentait pas de « risques avérés », mais qu’il fallait néanmoins « poursuivre les recherches »,

puis une étude de l’INSERM de 2014  confirmait un lien clair entre l’utilisation du portable plus de 15 heures par mois et le risque de développer des tumeurs cérébrales.

Après  l’appel des scientifiques de 2015, de nouvelles recherches confirmaient de manière convaincante les graves risques sanitaires liés aux champs électromagnétiques de radiofréquences (RF-CEM),   soulignant des risques de cancer du cerveau chez les humains, de maladie d’Alzheimer, d’infertilité humaine ou de symptômes de l’électrosensibilité ou SICEM (céphalées intenses, troubles de la concentration, troubles du sommeil, épuisement, etc..), de nouvelles études poursuivaient leurs cours face à ces rayonnements de plus en plus utilisés.

Aujourd’hui nous parvient à nouveau une demande internationale émanant de plus de 170 scientifiques et médecins de 37 pays qui demandent un moratoire sur le déploiement de la 5G (cinquième génération de téléphonie mobile) sur nos territoires jusqu’à ce que des études d’impact sanitaires et environnementales sérieuses et indépendantes aient été réalisées. Les chercheurs font référence aux « nombreuses études scientifiques récentes qui ont démontré que ces champs électromagnétiques affectent les organismes vivants à des niveaux d’exposition bien en dessous des valeurs limites internationales .

En effet, la 5G augmentera considérablement l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence et s’ajoutera au brouillard électromagnétique déjà produit par les autres fréquences 2G, 3G, 4G, Wi-Fi, etc.

Comme l’explique l’association Robin des Toits, la nouvelle architecture du réseau exigera une augmentation des antennes et des puissances créant de fait une exposition massive à laquelle nul ne pourra se soustraire.

Les premières offres 5G pourraient voir le jour en France à l’horizon 2020-2022. Robin des Toits, « soutient cet appel de scientifiques et de médecins de grand renom pour que la 5G ne soit pas mise sur le marché : il serait irresponsable et criminel de traiter la population en cobaye alors que les radiofréquences sont peut-être cancérigènes d’après l’OMS … », déclare Etienne Cendrier, porte-parole de l’association, et nous soutenons avec d’autres ONG avec force, cet appel salutaire.

La lumière bleue de nouveau décriée

Les diodes électroluminescentes, plus connues sous leur acronyme anglophone LED, sont des dispositifs émettant de la lumière blanche en combinant des lumières bleue et jaune. Économes en énergie, elles sont recommandées par la Commission européenne depuis 2005 pour remplacer les ampoules à incandescence. Or depuis plusieurs années déjà, la lumière bleue est accusée d’être néfaste pour nos yeux.

Dès 2005, la question de la potentielle nocivité des LED sur la rétine s’est posée. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES  a donc recommandé l’étude approfondie des risques potentiels liés à ces nouveaux dispositifs et publié, en 2010, un premier rapport sur le sujet recommande de restreindre ces diodes – plus éblouissantes que les éclairages traditionnels – à un usage professionnel. « Une exposition à long terme et répétée à des LED augmente le risque de cataracte et de lésions maculaires », indiquait-elle déjà. Dans un récent travail, des chercheurs de l’INSERM trouvent des résultats qui vont dans le même sens que le rapport de l’ANSES.

Alors  que la plupart des écrans des tablettes, smartphones et téléviseurs  récents, tout comme de nombreux éclairages sont composés de LED, les  ophtalmologues conseillent de réduire notre exposition à ce spectre lumineux, qui en effet, elle favoriserait aussi  notamment la DMLA.

Pour les chercheurs, la coupable de cette phototoxicité n’est autre « Grâce à nos observations, nous avons montré que la lumière émise par les LED engendre deux phénomènes toxiques parallèles : l’apoptose, mais également une seconde forme de mort cellulaire, la nécrose », précisent les scientifiques. « Or en se nécrosant, une cellule endommage ses voisines. Ceci explique pourquoi la toxicité de la lumière bleue est plus élevée que celle des autres longueurs d’onde ».

En cause, le spectre lumineux utilisé dans ces éclairages est essentiellement bleu. Or « situé entre 380 et 500 nanomètres de longueur d’ondes, une grande partie de la lumière bleue est nocive pour la rétine », souligne le Dr Jean-Luc Seegmuller, ophtalmologue à Strasbourg. « Elle pénètre en effet profondément dans l’œil. La rétine est surstimulée et la lipofuscine, une substance toxique pour la rétine, s’y s’accumule au fil des années, et pour le Pr Gilles Renard, Directeur scientifique de la Société Française d’Ophtalmologie et ancien Chef de service de l’Hôtel-Dieu de Paris cette lumière bleue pertuberait le film lacrymal et augmenterait  les réactions inflammatoires au niveau de la surface de la cornée, entraînant des troubles visuels, tels que picotements, rougeoiements, larmoiements…

Pour le Pr Renard, la seule façon de se protéger des dommages causés par la lumière bleue, de plus en plus omniprésente dans notre quotidien, est d’en réduire l’utilisation. Notamment en réduisant la durée d’exposition et en augmentant la distance avec les écrans. Ses recommandations sont précises mais pour certaines, difficiles à mettre en application, néanmoins nous vous les communiquons :

Pour un téléviseur, placez-vous à 3 ou 4 mètres et ne dépassez pas 4 heures quotidiennes de visionnage ,pour un ordinateur, la distance entre vous et l’écran doit être de 70 cm environ et le temps passé à pianoter de 3 ou 4 heures maximum, pour une tablette numérique, 40 cm sont nécessaires entre vous et pour une durée quant à elle qui ne doit pas excéder 1 heure par jour , et pour un smartphone, restez à 20 centimètres de votre téléphone et ne le consultez pas plus de 20 minutes au quotidien!!!

Peut-être serait- il  utile de revoir  nos pratiques pour protéger notre vision.