Tous les articles par Jacqueline Collard

Les mesures de Ruthénium dans l’air européen restent assez floues

En effet les divers organismes en charge de mesures ne s’accordent pas.

Notre partenaire la CRIIRAD avait depuis fin septembre demandé des éclaircissements aux autorités nationales et mondiales sans avoir eu beaucoup d’informations probantes: elle a renouvelé la semaine dernière des demandes d’informations complémentaires à l’OMS, à L’EIEA sans réponses pour l’instant.

Cet article complète celui précédemment posté du 9 novembre 2017.

Détection de ruthénium 106 dans l’atmosphère en Europe avéré début Octobre

En date du 5 octobre : »Les organismes de surveillance de la radioactivité en Europe insistent sur l’absence de risques. Effectivement, si cette contamination reste limitée dans le temps, les doses subies par inhalation du ruthénium 106 à des concentrations de quelques mBq/m3 peuvent être considérées comme négligeables.

Il est cependant important que l’origine de ces rejets de ruthénium 106 soit recherchée. De ce point de vue l’absence d’information est inquiétante. Si l’installation à l’origine des rejets n’en est pas consciente, elle n’a pas pu mettre en place de mesures de radioprotection alors que les doses subies par les riverains ou les travailleurs concernés pourraient ne pas être négligeables. S’il s’agit de dissimulation, la situation est encore plus problématique.

Voir le  communiqué de la Criirad du 5 Octobre: ici

En ce 22 Novembre des informations erronées sont diffusées,  encore, par de grands médias : les niveaux de contamination mesurés en Russie seraient « très élevés », les résultats publiés par l’agence météorologique russe confirmeraient les conclusions des modélisations de l’IRSN et du BfS. cependant il n’en est rien.
Certains médias ont titré sur les aveux de la Russie qui aurait admis être à l’origine de la fuite radioactive de ruthénium-106 ». Un communiqué de l’agence de météorologie Rosguidromet ferait état de la détection fin septembre, de concentrations de ruthénium 106 « extrêmement élevées » dans plusieurs régions de Russie.

En fait, les chiffres mentionnés dans ce communiqué figuraient déjà dans un document d’HYDROMET que la CRIIRAD avait  étudié . Loin d’apporter des réponses, les résultats de mesures posent question :

1/ les concentrations mesurées dans l’air sont du même ordre de grandeur que celles mesurées en Roumanie ;

2/ les niveaux de dépôt au sol mesurés dans des stations situées à moins de 40 km au nord et au sud de Mayak n’atteignent que quelques centaines de becquerels de ruthénium 106 par mètre carré de sol (maximum de 330 Bq/m2 à Metlino) soit de l’ordre de 100 fois à 1 000 fois inférieurs à ceux annoncés par la modélisation de l’IRSN dans son communiqué du 9/11/2017.

À ce jour, nous sommes donc toujours dans l’incertitude la plus totale. La CRIIRAD a interpellé l’OMS et l’AIEA pour dénoncer leur silence et leur demander d’intervenir. Une totale transparence est par ailleurs indispensable, tant du côté des gouvernements, et notamment de la Fédération de Russie, que des organismes d’expertise.

Les responsables se soucient enfin de l’importance des rejets du ruthénium 106 intervenus, fin septembre 2017, et des risques encourus au plus près du terme source ! Dans un premier temps, les communiqués officiels se sont contentés de souligner l’absence de risque en France et en Europe. La CRIIRAD avait alerté dès le 5 octobre, mais en vain, sur les risques encourus par les populations locales. On sait pourtant depuis Tchernobyl qu’il faut agir très vite car l’exposition est majeure dans les premiers jours et les premières semaines.
Voir le communiqué de la Criirad du   10 novembre    ici
Lire le communiqué de presse : http://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2017-11-21_cp_oms-aiea-irsn.pdf
Lire la lettre à l’OMS : http://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2017-11-17_lo_oms_ru-106.pdf
Lire la lettre à l’AIEAhttp://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2017-11-17_lo_aiea_ru-106.pdf

Précision dans le communiqué CRIIRAD du 22/11/2017 : http://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2017-11-22_cp_mise%20au%20point_2.pdf

 

De timides avancées lors de cette Cop 23

Alors que s’achève cette COP 23 à Bonn le bilan reste maigre; les faits significatifs ont été l’absence des USA et les communiqués de leur Président qui ont plombé l’atmosphère, par ailleurs on peut estimer que c’est seulement  la moitié des organisations présentes à la COP 21 à Paris qui se sont mobilisées tout autant que pour les structures gouvernementales alors que l’urgence climatique est évidente partout dans le monde.

Et pourtant cette COP sans grand relief n’a pas cependant pas été pour autant un long fleuve tranquille.

Vendredi la veille de la clôture , la coalition des petites îles a manifesté sa « profonde préoccupation quant au rythme de leurs efforts internationaux ». Les Etats insulaires, et plus largement les pays les plus vulnérables aux impacts du réchauffement climatique, ne se satisfont pas des concessions obtenues dans le dossier des pertes et dommages – provoqués par les ouragans, les inondations, ou des phénomènes plus lents comme la montée des eaux, la salinisation des terres agricoles, etc. Les délégués de la COP23 ont certes accepté la tenue d’un « dialogue d’experts » sur le sujet en 2018, mais aucune perspective ne permet d’envisager, à terme, un financement de ce mécanisme. Les ONG jugeaient ce sujet crucial alors que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) rappelait encore il y a quelques semaines que les dérèglements climatiques étaient une des principales causes de la faim dans le Monde.

« Il est essentiel de réduire les émissions de l’agriculture industrielle et d’opérer une transition vers l’agroécologie paysanne, réagit Anne-Laure Sablé du CCFD-Terre Solidaire. Mais nous serons vigilants à ce que les fausses solutions n’envahissent pas ces futures discussions. »

La revue Nature démontre la possibilité de généraliser l’agriculture biologique

L’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050, les scientifiques l’affirment et c’est la sens de cet article paru dans Nature.

Longtemps, l’argument de la supposée moindre rentabilité de l’agriculture biologique a pesé dans les débats de société. Ce sont désormais de nombreuses études qui prouvent que cet obstacle peut être levé., mais avec moins de viandes.

Récemment, deux agronomes, John Reganold et Jonathan Watcher, démontraient dans la revue scientifique Nature Plants que l’écart de rendement entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle pouvait être réduit à 9 % avec la polyculture, là où les estimations étaient plutôt de l’ordre de 20 % en 2012. Une nouvelle étude, publiée le 14 novembre 2017 dans la revue Nature Communications, explique que l’on peut atteindre une production agricole à 100 % biologique d’ici 2050, quitte toutefois à manger moins de viande.(1). Ainsi ils vérifiaient déjà les conclusions de différentes études publiées en 2014, dont celle du Proceedings of the Royal Society, l’équivalent britannique de l’Académie des sciences française, ainsi que l’étude dirigée par Claire Kremen, professeur de sciences de l’environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l’Université de Californie, dans laquelle 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant 35 années avaient été analysées.

Au-delà de cet écart de rendement qui se réduit, l’étude de Reganold et Watcher mettaient en avant les multiples avantages de l’agriculture biologique face à l’agriculture conventionnelle. Plus efficace et résiliente en cas de sécheresse sévère, l’agriculture biologique permet aussi aux agriculteurs d’obtenir des rendements stables et ainsi de se projeter dans l’avenir malgré des conditions climatiques extrêmes.
Autrement dit : nous pouvons passer à 100 % de biologique, la pollution sera diminuée, et si nous combinons ceci à un changement de régime, la consommation de terres sera équivalente, voire réduite: Condition essentielle : réduire la part des protéines d’origine animale de 38 à 11 %.

Atteindre le 100 % d’agriculture biologique en 2050 en France et dans le monde nécessitera donc des changements culturels et d’habitudes alimentaires importants de par le monde, ce que ces études n’expliquent pas comment permettre.Mais n’est ce pas le moment de changer de cap dans la phase terminale des États généraux de l’alimentation?

Le marché du bio continue de croître en Europe

En 2015, le marché de l’agriculture biologique a augmenté de 13 % et atteint presque 30 milliards d’euros (UE : 27,1 milliards d’euros). La superficie agricole a augmenté de 8 %.

On notera toutefois que ces études et rencontres  font écho à l’augmentation du pourcentage de terres cultivées en agriculture biologique. Certes, celui-ci reste encore marginal, avec fin 2015, 50,9 millions d’hectares cultivés en agriculture biologique, soit 1,1 % de la surface agricole totale. C’est néanmoins beaucoup plus que les 11 millions d’hectares cultivés en agriculture biologique en 1999. Cela correspond par ailleurs à une augmentation de l’emprise territoriale de l’agriculture biologique de 2,4 % entre 2000 et 2010.

6 Français sur 10 consomment des produits bio régulièrement

Si les Français étaient 49 % à consommer des produits bio régulièrement en 2013, ils sont 65 % à le faire en 2015. C’est ce qu’indique le nouveau Baromètre Agence BIO / CSA, qui précise aussi que quasiment 9 Français sur 10 en ont consommé de manière occasionnelle (89 % contre 75 % en 2013 et 54 % en 2003). Le bio est progressivement passé d’occasionnel à habituel.

Références :

« Strategies for feeding the world more sustainably with organic agriculture », Nature Communications

Les nappes phréatiques sont au plus bas dans notre région

En cette période où les nappes phréatiques doivent se rechargées elle affichent des niveaux trés bas: 71% des nappes souterraines affichent un niveau modérément bas à très bas, selon le communiqué publié le 17 novembre par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

La prolongation d’une situation de basses eaux n’est pas totalement habituelle pour cette période de l’année. La situation est assez dégradée en l’absence de premières pluies automnales importantes. Plusieurs secteurs présentent des niveaux autour de la moyenne comme le sud du Bassin parisien ou sur la partie ouest du bassin Adour-Garonne. Le reste du territoire présente des niveaux modérément bas voire bas.

La vallée du Rhône au sud de Lyon ainsi que le secteur du Périgord et du bassin Angoumois présentent quant à eux des niveaux très bas. Le déficit de pluviométrie, est remarquable sur la quasi-totalité du pays, il est record sur la région Provence – Alpes – Côte d’Azur. Songeons que notre région s’appuie sur des réserves d’eau pour fournir en Energies renouvelables et que les barrages sont trés peu chargés, il en est de même pour le refroidissement des centrales nucléaires qui s’appuient sur le débit du Rhône anormalement bas.

On peut cependant espérer que les futures précipitations d’hiver vont améliorer la situation.

Comment nos choix de vie impactent notre environnement ?

Le Commissariat au plan communique son rapport sur l’analyse des comportements des Français: Dans nos activités quotidiennes, et par nos habitudes de consommation, les ménages comme nous mêmes , exerçons des pressions sur l’environnement (émissions de gaz à effet de serre, de polluants atmosphériques, production de déchets, etc.).

Ces pressions, qui paraissent négligeables à l’échelle individuelle, génèrent collectivement de profondes répercussions sur l’environnement et les ressources naturelles.

Cette publication présente une sélection d’indicateurs sur les pressions et impacts sur l’environnement associés aux pratiques et modes de vie des ménages.

Le sommaire est le suivant:

Données de cadrage
Composition des ménages, structure des dépenses de consommation des
ménages, empreinte carbone des ménages, empreinte eau des ménages
Habitat : quels usages des ressources ?
Habitat et consommation d’espace, habitat et usage de l’eau, habitat et
consommation d’énergie, habitat et émissions de GES, les Français et
l’éco-rénovation de leur logement.
Quelle(s) forme(s) de mobilité(s) ?
Répartition modale du transport intérieur de voyageurs, nombre de
voitures particulières par ménage, émissions de CO2 2ées à la
circulation des voitures particulières, utilisation des transports en
commun, les Français et la pratique du vélo
Quelles pratiques alimentaires ?
Empreinte carbone de l’alimentation des ménages, dépenses
alimentaires des ménages, aliments et émissions de gaz à effet de
serre, consommation de produits bio, gaspillage alimentaire.
Fin de vie des produits : déchets ou réemploi ?
Dépenses d’entretien et de réparation des produits, les Français et
la seconde vie des produits, production de déchets ménagers et
assimilés, déchets d’équipements électriques et électroniques produits
par les ménages, recyclage des déchets ménagers et assimilés.

Une analyse intéressante transmise par le service de la donnée et des études statistiques (SDES)

Télécharger Ménages & Environnement – Les chiffres clés – Édition 2017 http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/Datalab/2017/Datalab-25-menages-environnement-cc-ed-2017-oct2017.pdf