Tous les articles par Jacqueline Collard

La ville de Grenoble se dote d’un plan d’aménagement urbain

Un nouveau plan de circulation est en place dans le centre-ville depuis mi-avril 2017 dans le cadre du projet d’aménagement « Cœurs de ville, Cœurs de Métropole » initié par Grenoble-Alpes Métropole. De nombreuses analyses, basées sur les données de mesures d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes ont alimenté un débat local riche. Voici un point d’étape concernant les premiers résultats et les études prévues pour réaliser une évaluation détaillée des impacts du projet.

Le projet d’aménagement « Cœurs de Ville, Cœurs de Métropole » initié par Grenoble-Alpes Métropole concerne notamment le centre-ville de Grenoble. Ce projet global inclut notamment l’extension du plateau piéton et la requalification des boulevards Rey-Sambat-Lyautey visant à favoriser le partage de l’espace public entre les différents modes de déplacements et faciliter l’usage des modes doux. Un enjeu d’agir sur les transports routiers pour réduire l’exposition des grenoblois
Sans être exceptionnelle pour une agglomération de cette dimension, la situation du territoire métropolitain concernant la pollution atmosphérique est sensible. Une centaine de décès sont attribuables chaque année à l’exposition à la pollution de l’air (Morelli et al., 2016).

Les seuils réglementaires et les valeurs guides recommandées par l’OMS concernant les particules en suspension et le dioxyde d’azote sont dépassés de manière récurrente sur le territoire de la Métropole Grenobloise.

Le cœur de l’agglomération et les zones de proximité routière sont particulièrement exposés à la pollution atmosphérique.
Les transports routiers ont une responsabilité marquée dans l’exposition des grenoblois à la pollution de l’air, en effet, ils contribuent à la pollution de fond (52 % des émissions d’oxydes d’azote et de 21 % des émissions de particules PM10) mais sont aussi responsables de la « surexposition » des populations résidant en bordure de voiries.

Les aménagements urbains impliquant des modifications du plan de circulation ont des effets sur la qualité de l’air qui peuvent être complexes

Un nouveau plan de circulation est donc en place dans le centre-ville de Grenoble depuis mi-avril 2017 et des aménagements urbains sont prévus en 2018-2019. Ce projet, en agissant sur les pratiques de mobilité, est susceptible d’avoir des impacts sur la qualité de l’air de l’agglomération grenobloise. Les données de mesures d’Atmo Auvergne Rhône-Alpes mises à disposition gratuitement sur le site Internet de l’observatoire ont donné lieu à de nombreuses analyses de la part de métropolitains qui ont alimenté un riche débat local autour des enjeux de la qualité de l’air.

Ainsi, afin qu’un projet d’aménagement urbain contribue à la réduction de l’exposition des grenoblois à la pollution atmosphérique, il doit assurer :

Une réduction des niveaux de trafic globaux afin de réduire le niveau de pollution de fond,
Une bonne maîtrise des effets locaux liés aux reports de trafic.

D’une manière générale, il existe quatre leviers principaux permettant de réduire les émissions de polluants atmosphériques des transports routiers :

– La diminution du trafic (transports de marchandise et de personnes), le développement des transports en commun et des modes actifs sont des moyens d’agir dans ce sens

– L’évolution du parc roulant vers des véhicules « plus propres » notamment par la mise en place de Zone à Circulation Restreinte.
– L’amélioration de la fluidité du trafic,
– L’optimisation de la vitesse de circulation,

Outre, les transports routiers, il convient de noter que le chauffage au bois individuel non performant, le secteurs industriel et agricole ont également une responsabilité dans l’exposition de la population à la pollution atmosphérique.

Pour suivre ces expérimentions et l’ensemble des mesures faites sur l’agglomération grenobloise que sur tous lieux de la Région vous pouvez consulté en permanence : http://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/

 

Un nouveau documentaire sur les perturbateurs endocriniens

 

Chaque bébé qui naît aujourd’hui aux Etats-Unis a plus de 100 molécules chimiques mesurables dans le sang.

Dans le même temps, le nombre d’enfants diagnostiqués autistes a augmenté de 600% en Californie entre 1990 et 2001.

Autre chiffre étonnant: depuis 20 ans, en Finlande, le quotient intellectuel (QI) a baissé de 2 points par décennie. Et si les perturbateurs endocriniens étaient la cause commune à toutes évolutions marquantes ?

C’est la question sous-jacente adressée par le documentaire « Demain, tous crétins ? ». Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade sont allés à la rencontre de plusieurs chercheurs et chercheuses françaises et américaines qui se sont intéressées à la baisse récente des capacités cognitives des populations occidentales à cause des perturbateurs endocriniens. Ces molécules, désignés en 2002 par l’Organisation Mondiale de la Santé comme des substances « […] ou un mélange qui altère la/les fonction(s) du système endocrinien et […] cause un effet délétère sur la santé d’un individu, sa descendance ou des sous-populations » sont présents dans tous les moments de notre vie quotidienne. On en retrouve dans les plastiques, les cosmétiques, les peintures, les mousses de canapé imprégnées de retardateurs de flammes, etc.

Les femmes enceintes, surtout en début de grossesse, sont les personnes les plus exposées aux perturbateurs endocriniens. Ainsi, depuis plusieurs années, le monde scientifique et médical alerte sur les dangers de ces molécules, dont les impacts représentent une véritable bombe à retardement. L’année dernière, un collectif de 1600 médecins français avaient notamment tiré la sonnette d’alarme et mené une campagne de prévention en Limousin.

Pour en savoir plus, rendez-vous samedi 11 novembre à 22h30 sur ARTE ou d’ores et déjà sur LeMonde.fr pour visionner ce documentaire.: il est à nouveau proposé le 22 novembre sur la même chaine

La mutation de l’énergie avec le numérique a déjà commencé

Nos ordinateurs, smartphones, tablettes et autres consomment beaucoup plus que la seule énergie nécessaire aux datacenters. Selon plusieurs  études, notre appétit dévorant de données et d’applications nécessite toujours plus d’électricité, laquelle repose d’abord et encore sur le charbon qui estime que l’ensemble de l’écosystème numérique pèse maintenant près de 10% de toute l’électricité produite dans le monde. Pour les auteurs, les coûts énergétiques du numérique sont largement cachés, la partie connue n’étant que la pointe de l’iceberg. L’économie numérique de la planète consomme déjà 50% d’énergie de plus que l’aviation du monde entier. Or ces énormes centres de données laissent une empreinte climatique plus ou moins forte en fonction de l’énergie utilisée.

Avec la décarbonation, l’arrivée du numérique est la deuxième mutation que subit le secteur de l’énergie. Les fiançailles ont duré quelques décennies. Les électriciens utilisent les technologies du ‘digital’ depuis une quarantaine d’années pour piloter et assurer la maintenance préventive des réseaux de transport et de distribution d’électricité. Les compagnies pétrolières doivent beaucoup aux modèles informatiques. Leurs capacités à visualiser les gisements de pétrole réduisent les risques liés à l’exploration.

Désormais des milliards d’objets connectés

Comme dans de nombreux secteurs, c’est l’arrivée d’internet qui a tout changé. La révolution du web ouvre la porte à des milliards d’objets connectés qui communiqueront entre eux et avec des plateformes informatiques, facilitera l’autodiagnostic des véhicules électriques, permettra d’adapter la consommation d’électricité à la production (ou aux prix de marché). Question: cette évolution est-elle souhaitable? D’ailleurs l’AIE à travers son  rapport qu’elle a publié ce lundi 6 novembre,  pose les éléments du débat en insistant sur les facteurs d’améliorations essentiellement comme la généralisation des thermostats intelligents, des compteurs communicants pourrait réduire de 10% la consommation mondiale des secteurs résidentiel et tertiaire, estime l’AIE.,

L »industrie en améliorant son comptage d’énergie,  a déjà massivement réduit ses consommations (et ses émissions de gaz à effet de serre). Faire surveiller à distance les machines permet au calculateur de détecter les signaux faibles avant-coureurs d’une panne.

Les exploitants de réseaux électriques, de parcs éoliens ou de fermes photovoltaïques utilisent désormais les drones pour assurer des missions de maintenance préventive

Plus d’informatique sur les réseaux, c’est faciliter l’injection d’électricité produite par intermittence sans dégrader la qualité du courant transporté, souligne l’agence de l’OCDE. Des réseaux offrant une plus large place aux productions d’origine éolienne ou photovoltaïque, capables de s’adapter plus facilement aux évolutions (parfois brutales) de l’offre et de la demande réduisent les besoins en nouvelles lignes.

Moins évidentes à chiffrer, les menaces que font peser sur nos systèmes énergétiques l’ouverture sur le monde de l’internet sont inquiétantes. Il est par exemple totalement impossible, soulignent les rapporteurs, d’éviter le déclenchement de cyber-attaques. «Mais leur impact peut être limité si les pays et les entreprises s’y sont préparés.»

L’arrivée en masse des robots énergétiques (automates de réseau) ne sera pas non plus sans conséquence pour l’emploi comme le prévoit déjà ENEDIS. La généralisation des thermostats intelligents, des compteurs communicants pourrait réduire de 10% la consommation mondiale des secteurs résidentiel et tertiaire, estime l’AIE.

Dans l’énergie comme ailleurs, le numérique est donc capable du pire comme du meilleur. C’est au pouvoir politique, souligne l’AIE, de fixer la place des curseurs.

http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/DigitalizationandEnergy3.pdf

Des hypothèses concernant les mesures en octobre de Ruthénium radioactif dans l’air

Nous vous proposons le communiqué de la CRIIRAD notre partenaire :

Repéré fin septembre, ce nuage témoignerait d’un accident nucléaire survenu en Russie ou au Kazakhstan. Il n’y aurait « pas de risque identifié pour la population en France »selon l’IRSN.

Les responsables se soucient enfin de l’importance des rejets du ruthénium 106 intervenus, fin septembre 2017, et des risques encourus au plus près du terme source ! Dans un premier temps, les communiqués officiels se sont contentés de souligner l’absence de risque en France et en Europe. La CRIIRAD avait alerté dès le 5 octobre, mais en vain, sur les risques encourus par les populations locales. On sait pourtant depuis Tchernobyl qu’il faut agir très vite car l’exposition est majeure dans les premiers jours et les premières semaines.

Voir le communiqué ici

 

La concentration des gaz à effets de serre encore en augmentation

Le 31 octobre, l’ONU Environnement publiait la mouture annuelle de son rapport évaluant l’écart entre les nécessités et les réalités d’émissions de GES. Pour les statisticiens de l’ex-Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), l’humanité doit réduire de 25 à 37% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 si elle entend encore atteindre les buts fixés par l’Accord de Paris. Au rythme actuel d’émission, plus la peine d’espérer stabiliser le réchauffement à 2°C, voire à 1,5°C d’ici la fin du siècle.

Selon le dernier rapport de l’OMM 2017:  » Le réchauffement des océans pourrait être encore plus prononcé que prévu »

Après 2016, les conditions météorologiques et climatiques extrêmes se poursuivent malheureusement en 2017. « Ce compte-rendu confirme que l’année 2016 est la plus chaude jamais enregistrée : la hausse de la température par rapport à l’époque préindustrielle atteint, chose remarquable, 1,1°C, soit 0,06°C de plus que le record précédent établi en 2015 », a souligné le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans un communiqué.

Cependant , le Canada et une grande partie des Etats-Unis ont par exemple bénéficié d’une météo habituellement clémente. D’autres régions, dans la péninsule arabique et en Afrique du Nord, ont à l’inverse enregistré des températures anormalement basses début 2017. À noter qu’à plus grande échelle, ces changements modifient les régimes de circulation océanique et atmosphérique. Avec à la clé, des conséquences sur les conditions météorologiques d’autres régions du monde.

Et d’après l’OMM, « des études nouvellement publiées (…) donnent à penser que le réchauffement des océans pourrait être encore plus prononcé qu’on ne le croyait ». Parmi les constats on peut noter sans surprises: Réduction de la banquise, augmentation du niveau de la mer et réchauffement des océans, les conditions météorologiques et climatiques extrêmes se poursuivent en 2017 après que la température moyenne eut atteint un record en 2016.

Les données provisoires dont dispose l’ONU révèlent en outre que le rythme d’accroissement des concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) n’a pas ralenti. Au contraire, « les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ne cessent de battre de nouveaux records, ce qui atteste de plus en plus clairement de l’influence des activités humaines sur le système climatique ».

Le rapport du Global Carbon Project, un consortium international de chercheurs, rendu public lundi 13 novembre, prédit que les émissions mondiales de CO2 augmenteront de 2 % cette année, atteignant des niveaux records. Cela constitue une sérieuse menace pour l’accord de Paris établi en 2015 et signé par près de 196 pays – dont l’objectif est de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Pour le Financial Times, cette hausse est directement liée au renforcement de la croissance économique chinoise. Le rapport du Global Carbon Project prévoit en effet une augmentation de 3,5 % des émissions rien qu’en Chine en 2017. Et ce pays est déjà le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde. Parmi les responsables de la hausse des émissions de carbone, sont montrés du doigt la Chine, dont la production industrielle a fait un bond et les Etats-Unis où la consommation du charbon est repartie à la hausse en raison de la cherté du gaz. C’est dans ce contexte que les émissaires du lobby américain des énergies fossiles ont tenté de défendre leur point de vue dans une réunion perturbée par les défenseurs de l’environnement. Les Etats-Unis sont divisés entre et activistes du climat et climato-sceptiques, emmenés par le président américain Donald Trump qui avait déclaré le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris. Un retrait qui ne sera pas effectif avant trois ans. En attendant, Donal Trump a envoyé des défenseurs des énergies fossiles, grands responsables du changement climatique, à la COP23 à Bonn. Mais ils avaient du mal à se faire entendre.

 En plus de nouveaux records de concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre, le bulletin annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) apporte trois mauvaises nouvelles:

1- L’augmentation de la concentration du dioxyde de carbone a connu une accélération supplémentaire depuis 2013.

2- Celle-ci pourrait être due à la “réduction des quantités de CO2 absorbées par la biosphère terrestre”.

3- Cette surcharge en gaz carbonique acidifie les océans à un rythme qui semble “sans précédent depuis au moins 300 millions d’années”.