Tous les articles par Jacqueline Collard

Objectifs du développement durable : point d’étape décembre 2017

Les 193 Etats membres ont adopté en fin septembre 2017 un plan qui affirme vouloir « transformer les vies tout en préservant la planète » d’ici 2030. Ce plan se décline en 17 Objectifs de développement durable (ODD) visant 169 cibles que les Etats s’engagent à atteindre.  Rappellons que ,  ces ODD, ont comme objectifs de prendre la relève des précédents Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui furent adoptés en 2000 et qui devaient être atteints en 2015…

Après les huit Objectifs du millénaire pour le  développement (OMD) qui ont accompagné la période de 2000 à 2015, L’ONU a fixé en 2015 17 objectifs pour le développement durable  ( ODD 2030) afin de rendre la vie  sur la planète, vivable pour plus de  8 milliards d’habitants, qui peupleront la planète en 2030.

La France a publié son point d’étape 2017 visant à mettre en œuvre les objectifs onusiens de développement durable d’ici à 2030. Nicolas Hulot a annoncé l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale qui identifiera les priorités d’action.

Parmi les 17 certains ont été plus particulièrement ciblés par la France :

ODD 1 – Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
ODD 2 – Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
ODD 3 – Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge
ODD 5 – Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
ODD 9 – Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tou·te·s et encourager l’innovation
ODD 14 – Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable
ODD 17 – Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser

La conférence sur le climat à Paris( climate summit) du 12 décembre , initiée par le Président de la république a été l’occasion de faire un point d’étape de ces objectifs pour la France : nous vous donnons l’occasion de les découvrir dans le rapport ci joint:

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/ODD_Point d’étapeHLPF2017.pdf

Une étude de l’ADEME et de l’IFSTTAR sur les 2 roues motorisés

Un rapport récent de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) , en collaboration avec l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) pointe du doigt les mauvais résultats des scooters 125 cm3 sur le plan environnemental. Le boom des ventes de deux-roues 125 cm3 (généralement équipés de moteurs 4 temps à explosion) en milieu urbain se révèle problématique pour la qualité de l’air dans nos agglomérations.

L’étude en question avait un objectif clair : comparer les émissions de gaz polluants (à effet de serre) de 14 deux-roues et 3 automobiles d’aujourd’hui sur un trajet urbain typique (Paris-banlieue) en heure de pointe. Alors que les deux-roues concernés affichaient des émissions de gaz en dessous des restrictions imposées par la norme Euro3, les autos elles étaient déjà au niveau de la norme Euro4 auto, en vigueur depuis le 1er janvier 2007. Quelles que soient les catégories des véhicules testés, le résultat est sans appel : si les deux-roues 125 cm3 ont mis en moyenne 2 fois moins de temps que les autos pour arriver à destination, ils ont rejeté en moyenne 10 fois plus de gaz polluants.

Sans surprise, les moteurs deux temps testés sur les deux scooters 50cc ont montré de très mauvais résultats. Les émissions d’HC se sont révélées 1000 fois supérieures à une voiture diesel ou essence récente. Le moteur à quatre temps testé a lui des résultats meilleurs mais excéde de plus de 100 fois les rejets d’une voiture.

Les gaz incriminés sont plus particulièrement le Monoxyde de Carbone (CO) et les Hydrocarbures Imbrûlés (HC) : les rejets des scooters et motos étudiés dans le cadre de cette étude comparative étaient pour ces deux polluants au niveau de ce qui se pratiquait dans l’automobile il y a de cela 10 ans à 15 ans (entre 1992 et 1996).

On peut toujours se rassurer en se disant qu’à contrario, les motos de cylindrée supérieure à 125 cm3 polluent moins que ces dernières… Mais là encore, on n’arrive pas au niveau de la norme Euro4 auto. Un long chemin reste donc à parcourir pour diminuer les émissions polluantes des deux-roues à moteur à explosion, souvent privilégiés dans les grandes villes.

Télécharger le communiqué de presse de l’IFSTTAR – 16 novembre 2017 [.pdf]

Site officiel : ademe.fr.

Une nouvelle étude montre le lien entre particules fines et des comportements d’enfants

Publiée le 13 décembre dans la revue scientifique Journal of Abdnormal Child Psychology, l’étude est le fruit de neuf ans de travail. Les chercheurs ont suivi 682 enfants de l’agglomération de Los Angeles à partir de l’âge de 9 ans.

L’étude s’est concentrée sur la pollution due aux particules « 2,5 », qui sont 30 fois plus petites qu’un cheveu humain. Ces particules appelées PM 2,5 sont le plus souvent issues de la circulation automobile. Ainsi, les chercheurs ont mesuré la pollution atmosphérique quotidienne en Californie du Sud de 2000 à 2014. Environ 75 % des participants vivaient dans des zones où les niveaux de pollution de l’air ambiant dépassaient les niveaux recommandés.

Des  impacts néfastes sur le cerveau ont été nettement révélés : Les parents devaient régulièrement remplir un questionnaire dans lequel ils notaient le comportement de l’enfant. Mensonges, tricherie à l’école, absentéisme scolaire, vol, vandalisme ou même toxicomanie : toutes les attitudes négatives ont été passées au crible.

Pour atteindre le cerveau, les particules inhalées via les poumons se déplacent dans le sang, mais peuvent aussi y accéder directement lorsque les gens inhalent par le nez, qui est relié à une partie du cerveau appelée bulbe olfactif. Ainsi, les minuscules particules, souvent accompagnées de métaux et autres matières organiques indésirables, échappent à la barrière hémato-encéphalique, censée protéger le cerveau des éléments nocifs. « Cela endommage le cerveau », souligne Diana Younan de l’École de médecine Keck de l’Université de Californie du Sud (USC).

« Il est bien connu que la pollution de l’air peut affecter les fonctions respiratoires ou la santé. Mais ce n’est pas aussi bien connu que le fait qu’elle peut aussi avoir un impact sur le cerveau », explique-t-elle.

 

La Commission européenne a « enfin »adopté une définition des perturbateurs endocriniens

La Commission européenne a adopté, avec 4 ans de retard, la définition des perturbateurs endocriniens, pierre angulaire d’un cadre législatif pour ces substances aux effets nocifs sur la santé.Elle s’énonce ainsi:

Un perturbateur endocrinien est une molécule  qui mime, bloque ou modifie l’action d’une hormone  et perturbe le fonctionnement normal d’un organisme.Les perturbateurs endocriniens peuvent avoir trois modes d’action.Ils peuvent :

  • mimer l’action d’une hormone par leur structure moléculaire similaire à celle d’une hormone naturelle (comme le  BPA qui a des propriétés œstrogéniques) ;
  • bloquer l’action d’une hormone en saturant son récepteur ;
  • interférer avec l’action de l’hormone, comme les agents  retardateurs de flamme  bromés qui perturbent le fonctionnement des hormones thyroïdiennes.

Le commissaire européen à la Santé Vytenis Andriukaitis a salué le vote du 13 décembre, qui s’est tenu à la majorité qualifiée au sein d’un comité d’experts des 28 pays membres. Ce vote a bénéficié de la majorité qualifiée soit (55 % des pays représentant au moins 65 % de la population de l’UE).

« Une fois en vigueur, le texte garantira que toute substance utilisée dans les pesticides et identifiée comme perturbateur endocrinien pour les humains ou les animaux pourra être évaluée et retirée du marché », a-t-il affirmé,  dans un communiqué.Si le Conseil et le Parlement donnent leur feu vert, cette définition  permettra de mieux encadrer les substances dangereuses au sein des produits chimiques.

Les perturbateurs endocriniens peuvent agir à de très faibles doses, comme le font naturellement les hormones. Si les effets néfastes peuvent se voir directement sur les personnes exposées, pour d’autres molécules l’effet peut traverser les générations. Ainsi, par exemple le distilbène, molécule prescrite pour éviter les  fausses couches, avait provoqué des malformations génitales chez les enfants des femmes concernées c’est un des premiers effets épigénétiques  mis en évidence.

La Commission européenne devra ensuite s’atteler à d’autres législations en souffrance, car en attente de ces critères dont l’application devrait être étendue à d’autres produits que les pesticides. C’est le cas notamment des cosmétiques, dont le règlement prévoyait une mise à jour sur la question des perturbateurs endocriniens début 2015. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) a d’ailleurs saisi la médiatrice de l’UE contre la Commission, fin novembre, en raison de ce retard à légiférer.

 

Un nouveau rapport pointe la croissance des déchets électroniques

L’an dernier, près de 45 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générés dans le monde selon le rapport publié le 13 décembre par les Nations unies. Avec des impacts considérables sur l’environnement et la santé.

Un résultat en hausse de 8% par rapport à 2014, année du dernier rapport onusien. Chaque Terrien produit donc 6,1 kilogrammes de DEEE (Déchets électriques et électroniques) . Ce qui n’a rien de surprenant au regard de notre consommation. 7,7 milliards d’abonnements à un téléphone mobile ont été conclus au niveau mondial (plus d’un par habitant) et la moitié des familles disposent d’un accès internet à la maison..

Cette production mondiale représente simultanément un coût pour l’environnement, tout en  renfermant aussi des ressources considérables, évaluées à 55 milliards d’euros de matières secondaires en 2016. En ouvrant le capot, on pourrait extraire du fer, du cuivre, de l’aluminium, de l’argent, de l’or et du palladium…Or seulement 20% de cette production est réellement collectée et recyclée, même si en Europe on atteint le meilleur taux de collecte et de recyclage soit de 35%.
En tonnages, les déchets issus de petits équipements forment la manne la plus importante (16,8 Mt). Viennent ensuite les gros équipements (9,2 Mt), les appareils de chaud et de froid (7,6 Mt), les écrans (6,6 Mt), les petits appareils électroniques (3,9 Mt) et les lampes (700.000 t).

Au niveau national, l’adoption d’une législation spécifique progresse par ailleurs très peu. 67 pays en sont dotés en 2016, regroupant les deux tiers de la population mondiale, dont l’Inde qui a pris des mesures l’an dernier. Soit 6 de plus seulement qu’il y a deux ans. Cette progression est beaucoup trop lente par rapport à la vitesse de production des DEEE et surtout de la frénésie de produits électroniques et de l’obsolescence programmée bien organisée dans ce domaine.

https://drive.google.com/file/d/1ndP4EJ7u3r63_YANBlU5eyBFG7ea8MYj/view