Tous les articles par Jacqueline Collard

Estimations des nouveaux cancers en 2017

Selon les estimations de Santé publique France 400 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en France en 2017.Le nombre de nouveaux cancers diagnostiqués dont 214 000 chez l’homme et 186 000 chez la femme. Et selon ces mêmes estimations, cette maladie a coûté la vie à 150 000 Français (84 000 hommes et 66 000 femmes) soit 25% des décès. Pour parvenir à ces estimations, les chercheurs ont analysé les données de 19 cancers solides (sein, poumon, prostate, foie, pancréas, etc.).

Les hommes seraient en priorité touchés par le cancer de la prostate, suivis des cancers du poumon et celui du cancer colorectal. Chez la femme, le cancer du sein serait le plus fréquemment diagnostiqué, devant les cancers colorectal et pulmonaire..Au final, les chercheurs estiment que le nombre de nouveaux cas de cancer chez les hommes s’est stabilisé entre 2013 et 2017, alors qu’il a augmenté chez les femmes.

Chez les femmes, le cancer le plus meurtrier est le cancer du sein, avec près de 12.000 décès estimés en 2017. Cependant, avec plus de 10.000 décès survenus en 2017, «le cancer du poumon est en train de devenir la première cause de décès par cancer chez la femme», souligne Florence de Maria. Chez les femmes de 50-74 ans, c’est déjà la première cause de décès par cancer. Et pour cause: «Les femmes se sont mises à fumer sérieusement à la fin des années 60, et cette génération a été suivie par des générations qui fumaient autant sinon plus, explique  Catherine Hill épidémiologiste. Et si l’âge moyen au diagnostic est de 64 ans pour les femmes, le visage de la maladie ne cesse de rajeunir. Certaines tumeurs apparaissent en effet dès l’âge de 20 ans chez les jeunes filles dont les poumons ont été exposés dès le collège.

À l’inverse, les hommes ont beaucoup arrêté la cigarette. Ils étaient environ 75 % dans les années 1950 à consommer régulièrement du tabac (contre 32 % depuis le début des années 2000, NDLR).» Des chiffres qui incitent à renforcer «des mesures d’arrêts annoncées dans le programme national de réduction du tabagisme», font remarquer les auteurs de l’étude.

Les diagnostics de  cancer en France augmentent. Mais moins de malades décèdent de ces pathologies. C’est ce que révèlent des projections sur la France métropolitaine publiées conjointement par l’agence Santé publique France, l’Inserm, l’Institut national du cancer (Inca) et les Hospices civils de Lyon, le 2 janvier. L’établissement public placé sous la tutelle du ministre de la Santé s’appuie sur différentes données : celles du réseau Francim *et celles du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (CépiDc, Inserm).

*réseau des registres des cancers Francim, le service de biostatistique des Hospices civiles de Lyon, Santé publique France

https://www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Le-cancer-en-France-metropolitaine-projections-d-incidence-et-de-mortalite-par-cancer-en-2017

Impact environnemental des véhicules électriques

La Norvège, le Japon et le Royaume-Uni font figure d’exemple en matière d’investissements dans la voiture électrique.L’objectif étant de  faire baisser les émissions de gaz à effet de serre et donc d’assainir l’air localement. Cependant, son appellation de “voiture écologique” fait polémique depuis longtemps.

Tout d’abord, rappelons que la seule voiture vraiment écologique est celle qui n’existe pas. Il n’y pas à ce jour d’alternative 100% propre, y compris en matière d’hydrogène. Une voiture reste globalement une boite d’acier, de plastique et de ressources polluantes à l’extraction.

Selon une étude de l’ADEME il est bien démontré qu’en matière de rejet de CO2, le véhicule électrique l’emporte malgré le coût écologique de sa production. De plus, le moteur électrique a une fiabilité mécanique supérieure du fait même de sa simplicité de fonctionnement. Moins de pannes pour moins de pièces à modifier et une plus grande durabilité (en dehors de la batterie), le véhicule électrique garde une nette longueur d’avance. D’un point de vue humain, les études montrent également qu’une voiture électrique diminue le stress de son conducteur. La conduite est moins agressive et le véhicule moins bruyant. Enfin, le « plein » d’énergie est bien moins coûteux (de 30 à 60 fois) qu’un plein d’essence tout en offrant la possibilité à l’utilisateur de produire chez lui sa propre énergie et donc de vivre de manière bien plus autonome.

Après avoir décortiqué les faits reprochés à la voiture électrique, on constate qu’il ne reste qu’un élément vraiment à charge contre elle : la batterie, depuis sa production jusqu’à son recyclage. C’est en effet cette simple batterie qui plonge dans le rouge les indicateurs. Alors que les technologies fossiles ont été exploitées sous toutes les coutures, la voiture électrique demeure une île pratiquement vierge à explorer, avec des améliorations attendues en matière de batteries propres.Il y a d’abord leur production.Le lithium dont sont composées les batteries est une ressource difficile à extraire et dont la production a des impacts très forts sur l’environnement. Une étude de l’EPA montrait ainsi que l’extraction de lithium posait un important problème d’éco-toxicité et d’autres problèmes environnementaux, notamment liés aux émissions de CO2 induites par l’extraction.

La production d’une voiture électrique demande beaucoup de ressources et d’énergie. Et donc la production de ces véhicules exigent tant des métaux, des circuits électroniques, mais aussi beaucoup de matériaux rares. Au total, la production d’une batterie de voiture électrique nécessite plus de ressources et pollue plus que la production d’un moteur à combustible. Et comme la production de la batterie représente 35-41% de l’empreinte carbone d’un véhicule électrique, c’est une donnée importante à prendre en compte.

Finalement on peut conclure que la voiture électrique ne peut pas  être considérée comme « écologique » ni « propre »,la supériorité alléguée des véhicules électriques sur les véhicules à moteur thermique en termes d’incidence environnementale est formulée dans des termes très généraux et ne s’accompagne d’aucune précision: attendons donc des améliorations notoires pour en faire un véhicule idéal et encore dans quelles conditions.

Il est cependant évident que les véhicules thermiques  utilisés en ville contribuent fortement à la pollution atmosphérique locale.Et donc face aux défis globaux tels que le changement climatique ou la dépendance énergétique, comme aussi aux défis locaux tels que l’amélioration de la qualité de l’air en ville, le véhicule électrique peut présenter un réel intérêt.

Le mégot un fléau difficile à oublier

Si les méfaits du tabac sur la santé sont bien connus sur les humains , on se penche encore peu sur les effets néfastes de la cigarette sur l’environnement naturel et donc  que dire des mégots qui vont mettre plus de 12  ans à se décomposer.  En  France c’est 40 milliards de mégots qui seraient jetés par terre chaque année .Les villes n’en peuvent plus des mégots de cigarettes. Véritable fléau, ils se retrouvent par milliers sur les trottoirs, les jardins et les routes et constituent une véritable pollution visuelle qui nuit à leur image.

A Paris, 350 tonnes de mégots seraient retrouvés au sol annuellement, ce qui a conduit la ville à verbaliser les responsables d’une amende de 68 euros pouvant doubler en cas de non respect des délais de paiement.

Comme d’autres gestes de notre quotidien qui nuisent à l’environnement, jeter son mégot au sol a des conséquences bien plus importantes que ce que l’on imagine. Le mégot est en effet le premier déchet marin. Emporté par le vent et la pluie, il se retrouve rapidement dans les réseaux d’assainissement puis dans le milieu aquatique qu’il va contaminer. Un filtre à cigarette contient 4000 substances chimiques (nicotine, phénol, métaux lourds…) ainsi que du plastique, l’acétate de cellulose, et il pollue à lui seul 500L d’eau.

Une récente étude de  l’Ineris, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques a en effet conclu à sa dangerosité, ce qui pourrait bientôt conduire l’Etat à le classer comme « déchet dangereux ». A Brest (Finistère), une entreprise nommée MéGO spécialisée dans leur collecte a décidé d’anticiper les prescriptions réglementaires en développant une technologie qui garantit la dépollution du mégot et son recyclage en plaques en plastique. De meme Terracycle, est une entreprise spécialisée dans le traitement des matériaux difficiles à recycler, qui s’en charge. «La partie organique de la cigarette (le papier, les cendres, le tabac) est transformé en compost, indique Laure Cucuron, directrice du développement commercial de Terracycle. Le filtre, lui, sera recyclé en plaques de plastique utilisables pour la construction ou en granules de plastique utilisés dans la fabrication de nombreux objets courants. Des bancs ou des palettes notamment.»

Les états généraux de l’alimentation (EGA) ont pris fin à la veille de Noël

Après cinq mois de discussions, et les déclarations du premier ministre, Edouard Philippe, qui en avait donné le coup d’envoi le 20 juillet a refermé les états généraux de l’alimentation (EGA)  le 21 décembre juste avant les festivités de Noël.Pour le 1er ministre, il reste beaucoup de travail à faire.

Lors de la conclusion de cette dernière journée des EGA, le premier ministre, n’a-t-il pas déclaré que ces états généraux n’étaient « pas un aboutissement mais un commencement » ? et ce, en l’absence remarquée de Nicolas Hulot ministre de la transition écologique et solidaire, disant publiquement que « le compte n’y est pas, ce n’était pas suffisamment conclusif et  avance qu’il reste le débat autour du futur projet  de loi et la discussion autour de la politique  agricole commune (PAC) qu’il faudra suivre .

Tout au long de ses mois on a senti le malaise des ONG qui ont participé aux débats . « On a un agenda des solutions, de nouvelles phases de concertation à  venir, mais ce qu’on craignait au début des états généraux s’est réalisé. Le gouvernement nous propose une feuille de route sans objectifs concrets, sans aucune idée des moyens qui lui seront alloués, et la phase 2 des travaux n’a pas été prise en compte », témoigne ainsi Camille Dorioz, responsable agriculture à la Fédération nature environnement .

 Peu de données concrètes donc si ce n’est la possible prise en compte de « l’objectif de 15 % de surface agricole utile française en 2022, contre 6 % aujourd’hui », ou encore celui « de 50 % de produits bio, locaux ou écologiques dans la restauration collective, d’ici la fin du quinquennat », qui serait inscrit dans la loi. Pour Camille Dorioz, ce futur projet de loi répond d’abord aux attentes des agriculteurs puisque « sur dix-neuf articles, seize sont consacrés aux questions des filières et de la valeur »mais  pas d’engagements financiers, et beaucoup de communication. Rien n’a été retenu des propositions des ateliers », regrette Mathilde Théry, experte sur l’alimentation durable à la FNH. Elle souligne néanmoins quelques points positifs comme la redevance sur les pollutions diffuses, l’objectif de 50 % de produits durables, dont 20 % de bio, d’ici à 2022 dans la restauration collective.

Au cœur des discussions  de ces états généraux, notamment, la question du projet  de loi censé équilibrer les relations commerciales entre distributeurs, transformateurs et agriculteurs. Ces derniers espèrent qu’il mettra fin à la crise que traverse actuellement le secteur,des ordonnances devraient encadrer les relations entre agriculteurs et distributeurs.

 

 

 

Etude de biosurveillance des femmes enceintes

Dans la poursuite du volet Biosurveillance mis en place dans le cadre du PNSE2 avait été conduit un volet périnatal en faveur  de la cohorte Elfe qui a conduit à ces résultats.

Ce volet périnatal du programme national de biosurveillance que les ministères de la santé et de l’environnement ont demandé à Santé publique France de mettre en œuvre, afin d’avoir « une  connaissance des niveaux d’exposition des femmes enceintes [aux polluants de l’environnement] et le mode d’imprégnation qui sont des enjeux majeurs de santé publique ».

Cette  étude a été  publiée mardi 19 décembre par Santé publique France (ex-Institut de veille sanitaire), quelques jours avant les agapes de fin d’année, elle montre que les femmes enceintes françaises sont surexposées à l’arsenic et au mercure (source d’exposition connue de l’arsenic et du mercure par les poissons ), et que cette « surimprégnation » (par rapport notamment aux Américaines et aux Canadiennes) « trouverait une explication dans la consommation plus élevée de produits de la mer en France ».

L’exposition prénatale à ces polluants est soupçonnée d’avoir des répercussions sur la grossesse (prématurité, malformations congénitales, petit poids à la naissance) et sur le développement et la santé de l’enfant (atteintes du système reproducteur, du métabolisme, du développement psychomoteur et intellectuel ou augmentation du risque de cancer).

L’étude a été conduite sur un échantillon représentatif de 4 145 femmes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) à partir de prélèvements recueillis au moment de l’accouchement : sang de cordon, urines, cheveux et sérum. Une première partie  des résultats, publiée en décembre 2016( Tome 1) avait  déjà montré la présence de polluants organiques (bisphénol A, phtalates, pesticides, PCB ou composés perfluorés)à laquelle on peut ajouter désormais des métaux lourds comme le mercure et l’arsenic et un métalloide comme  l’antimoine  (mesurée par dosage urinaire chez 990 femmes enceintes).  Cette imprégnation des femmes enceintes par l’antimoine augmente avec la consommation de tabac et la consommation d’eau embouteillée( antimoine utilisé dans la fabrication des plastiques). Ces associations sont cohérentes avec les sources d’exposition connues de l’antimoine.

Le Tome 2 du rapport présente les niveaux d’imprégnation par les métaux et métalloïdes (antimoine, arsenic, cadmium, césium, chrome, cobalt, étain, mercure, nickel, plomb, uranium, vanadium), ainsi que les déterminants de ces niveaux d’imprégnation. Les éventuelles variations temporelle et géographique des niveaux d’imprégnation par ces métaux et métalloïdes ont été étudiées par une comparaison avec les résultats d’études antérieures menées en France et à l’étranger.

Plus de détails sur les sites de Santé publique France

http://www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Exposition-des-femmes-enceintes-francaises-aux-polluants-de-l-environnement-Tome-1-les-polluants-organiques

et

invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Environnement-et-sante/2017/Impregnation-des-femmes-enceintes-par-les-polluants-de-l-environnement-en-France-en-2011-Tome-2-metaux-et-metalloides