Tous les articles par Jacqueline Collard

Une nouvelle étude montre le lien entre particules fines et des comportements d’enfants

Publiée le 13 décembre dans la revue scientifique Journal of Abdnormal Child Psychology, l’étude est le fruit de neuf ans de travail. Les chercheurs ont suivi 682 enfants de l’agglomération de Los Angeles à partir de l’âge de 9 ans.

L’étude s’est concentrée sur la pollution due aux particules « 2,5 », qui sont 30 fois plus petites qu’un cheveu humain. Ces particules appelées PM 2,5 sont le plus souvent issues de la circulation automobile. Ainsi, les chercheurs ont mesuré la pollution atmosphérique quotidienne en Californie du Sud de 2000 à 2014. Environ 75 % des participants vivaient dans des zones où les niveaux de pollution de l’air ambiant dépassaient les niveaux recommandés.

Des  impacts néfastes sur le cerveau ont été nettement révélés : Les parents devaient régulièrement remplir un questionnaire dans lequel ils notaient le comportement de l’enfant. Mensonges, tricherie à l’école, absentéisme scolaire, vol, vandalisme ou même toxicomanie : toutes les attitudes négatives ont été passées au crible.

Pour atteindre le cerveau, les particules inhalées via les poumons se déplacent dans le sang, mais peuvent aussi y accéder directement lorsque les gens inhalent par le nez, qui est relié à une partie du cerveau appelée bulbe olfactif. Ainsi, les minuscules particules, souvent accompagnées de métaux et autres matières organiques indésirables, échappent à la barrière hémato-encéphalique, censée protéger le cerveau des éléments nocifs. « Cela endommage le cerveau », souligne Diana Younan de l’École de médecine Keck de l’Université de Californie du Sud (USC).

« Il est bien connu que la pollution de l’air peut affecter les fonctions respiratoires ou la santé. Mais ce n’est pas aussi bien connu que le fait qu’elle peut aussi avoir un impact sur le cerveau », explique-t-elle.

 

La Commission européenne a « enfin »adopté une définition des perturbateurs endocriniens

La Commission européenne a adopté, avec 4 ans de retard, la définition des perturbateurs endocriniens, pierre angulaire d’un cadre législatif pour ces substances aux effets nocifs sur la santé.Elle s’énonce ainsi:

Un perturbateur endocrinien est une molécule  qui mime, bloque ou modifie l’action d’une hormone  et perturbe le fonctionnement normal d’un organisme.Les perturbateurs endocriniens peuvent avoir trois modes d’action.Ils peuvent :

  • mimer l’action d’une hormone par leur structure moléculaire similaire à celle d’une hormone naturelle (comme le  BPA qui a des propriétés œstrogéniques) ;
  • bloquer l’action d’une hormone en saturant son récepteur ;
  • interférer avec l’action de l’hormone, comme les agents  retardateurs de flamme  bromés qui perturbent le fonctionnement des hormones thyroïdiennes.

Le commissaire européen à la Santé Vytenis Andriukaitis a salué le vote du 13 décembre, qui s’est tenu à la majorité qualifiée au sein d’un comité d’experts des 28 pays membres. Ce vote a bénéficié de la majorité qualifiée soit (55 % des pays représentant au moins 65 % de la population de l’UE).

« Une fois en vigueur, le texte garantira que toute substance utilisée dans les pesticides et identifiée comme perturbateur endocrinien pour les humains ou les animaux pourra être évaluée et retirée du marché », a-t-il affirmé,  dans un communiqué.Si le Conseil et le Parlement donnent leur feu vert, cette définition  permettra de mieux encadrer les substances dangereuses au sein des produits chimiques.

Les perturbateurs endocriniens peuvent agir à de très faibles doses, comme le font naturellement les hormones. Si les effets néfastes peuvent se voir directement sur les personnes exposées, pour d’autres molécules l’effet peut traverser les générations. Ainsi, par exemple le distilbène, molécule prescrite pour éviter les  fausses couches, avait provoqué des malformations génitales chez les enfants des femmes concernées c’est un des premiers effets épigénétiques  mis en évidence.

La Commission européenne devra ensuite s’atteler à d’autres législations en souffrance, car en attente de ces critères dont l’application devrait être étendue à d’autres produits que les pesticides. C’est le cas notamment des cosmétiques, dont le règlement prévoyait une mise à jour sur la question des perturbateurs endocriniens début 2015. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) a d’ailleurs saisi la médiatrice de l’UE contre la Commission, fin novembre, en raison de ce retard à légiférer.

 

Un nouveau rapport pointe la croissance des déchets électroniques

L’an dernier, près de 45 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générés dans le monde selon le rapport publié le 13 décembre par les Nations unies. Avec des impacts considérables sur l’environnement et la santé.

Un résultat en hausse de 8% par rapport à 2014, année du dernier rapport onusien. Chaque Terrien produit donc 6,1 kilogrammes de DEEE (Déchets électriques et électroniques) . Ce qui n’a rien de surprenant au regard de notre consommation. 7,7 milliards d’abonnements à un téléphone mobile ont été conclus au niveau mondial (plus d’un par habitant) et la moitié des familles disposent d’un accès internet à la maison..

Cette production mondiale représente simultanément un coût pour l’environnement, tout en  renfermant aussi des ressources considérables, évaluées à 55 milliards d’euros de matières secondaires en 2016. En ouvrant le capot, on pourrait extraire du fer, du cuivre, de l’aluminium, de l’argent, de l’or et du palladium…Or seulement 20% de cette production est réellement collectée et recyclée, même si en Europe on atteint le meilleur taux de collecte et de recyclage soit de 35%.
En tonnages, les déchets issus de petits équipements forment la manne la plus importante (16,8 Mt). Viennent ensuite les gros équipements (9,2 Mt), les appareils de chaud et de froid (7,6 Mt), les écrans (6,6 Mt), les petits appareils électroniques (3,9 Mt) et les lampes (700.000 t).

Au niveau national, l’adoption d’une législation spécifique progresse par ailleurs très peu. 67 pays en sont dotés en 2016, regroupant les deux tiers de la population mondiale, dont l’Inde qui a pris des mesures l’an dernier. Soit 6 de plus seulement qu’il y a deux ans. Cette progression est beaucoup trop lente par rapport à la vitesse de production des DEEE et surtout de la frénésie de produits électroniques et de l’obsolescence programmée bien organisée dans ce domaine.

https://drive.google.com/file/d/1ndP4EJ7u3r63_YANBlU5eyBFG7ea8MYj/view

One planet Summit à Paris 2 ans après l’appel de Paris

Deux ans exactement après la signature de l’Accord de Paris à l’issue de la COP 21, la France a organisé le 12 décembre un sommet international « pour faire un point d’étape sur son avancée et mobiliser les financements indispensables » à sa réalisation, tel qu’annoncé mardi par le président Emmanuel Macron.

Au cœur du sommet une vingtaine de projets ont été mis en valeur. Présentés lors des tables rondes du matin, de la Climate Agora du déjeuner et des séquences de l’après-midi, ces projets illustrent le fait que des solutions concrètes – locales ou globales – existent pour répondre aux enjeux auxquels nous faisons face. Ils devraient être amplifiés et répliqués et servir de source d’inspiration à travers le monde. Ils démontrent que nous sommes engagés dans un monde nouveau pour préserver l’avenir de notre seule et unique planète.

Mercredi 12 décembre 2017 après-midi, Jim Yong Kim,le président de la Banque mondiale, a annoncé la fin des subventions aux projets d’extraction de pétrole et de gaz dès 2019. Le financier international rejoint ainsi le camp de ceux qui plaident pour qu’on laisse ces énergies fossiles dans le sol afin de ne pas aggraver les teneurs en CO2 dans l’atmosphère. Il met ainsi à mal la réalisation de bon nombre de projets qui ne peuvent se faire sans la garantie du financeur.

Ce sommet a montrer le rôle essentiel des banques multilatérales , il a été souligné tout au long de ce sommet climat destiné à célébrer les deux ans de l’accord de Paris à la COP21, le 12 décembre 2015. En deux ans, le bilan de l’action internationale n’est pas fameux. Après avoir stagnées pendant deux ans, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de nouveau en 2016. “Nous sommes en train de perdre la bataille, s’est alarmé Emmanuel Macron, en préambule des débats menés en présence d’une cinquantaine de chefs d’États. On ne va pas assez vite et dans cinquante ou soixante ans, des chefs d’États ici présents auront disparu avec leur population.” Pour agir, il faut donc ne plus exploiter les énergies fossiles.

Il faut donc aussi financer tous les projets dans les énergies vertes non émettrices de CO2. Pour ce faire, les investisseurs s’appuient sur une « finance imaginative ». Les banques multilatérales d’aide au développement (comme l’Agence française de développement) revendiquent désormais collectivement un rôle de levier.

Si l’accord de Paris est mis en place rapidement et en totalité, on peut éviter ce qui serait une véritable catastrophe. Mais si les émissions de CO2 continuent pendant encore plusieurs décennies, ce sera désastreux pour les océans. Et même si on limite l’augmentation moyenne des températures de 1,5°C à 2°C, il y aura quand même des dommages. Il faut donc associer une politique ambitieuse d’atténuation des émissions de CO2 à une politique ambitieuse d’adaptation, de reconstruction, de protection pour aider les organismes marins à survivre. Nous voulons montrer que tout n’est pas perdu si on s’y met tout de suite. Mais les solutions à l’échelle régionale ne seront pas suffisantes. La solution majeure à prendre immédiatement à l’échelle du globe, c’est de réduire considérablement les émissions et qu’elles deviennent nulles en 2050. Car la marge de manœuvre de l’humanité se réduit rapidement au fur et à mesure que la concentration de CO2 augmente dans l’atmosphère.

Il faudra donc inventer des règles de surveillance ainsi qu’un système de mesure des tonnes de CO2 évitées grâce aux projets financés.

Les jouets connectés interrogent la CNIL sur l’accessibilité à des données familiales

De plus en plus les jouets connectés inquiètent  les autorités du monde entier, car ils sont très vulnérables aux piratages et sont dans des mains innocentes.

Doit-on craindre les jouets connectés ?

À l’approche de Noël, les discours alarmistes sur la sécurité des poupées et autres robots intelligents se multiplient.L’Europe n’est pas la seule à s’inquiéter du sujet. Aux États-Unis, le FBI a alerté en juillet sur les failles potentielles des jouets connectés, trop vulnérables aux attaques informatiques.Les jouets intelligents peuvent poser plusieurs problèmes de sécurité. Comme tout objet connecté, ces derniers doivent être suffisamment protégés pour ne pas être vulnérables aux piratages. Ces failles sont particulièrement inquiétantes lorsque le jouet dispose d’un micro ou d’une caméra qui peut enregistrer l’enfant à son insu.

Or ce lundi 11 décembre , la Cnil a mis en demeure la société Genesis Industries, fabricant hongkongais de deux jouets connectés, pour «atteinte grave à la vie privée en raison d’un défaut de sécurité» de se mettre en conformité avec la loi française.Cette décision intervient un an après la saisine de l’autorité française de protection des données par l’association française UFC-Que Choisir. Elle a aussi saisi la DGCCRF sur le même sujet, qui n’a pas encore rendu sa décision.

En France, il n’existe pas de disposition légale spécifique aux jouets connectés. L’article 34 de la loi informatique et libertés prévoit toutefois que le fabricant «est tenu de prendre toutes précautions utiles, au regard de la nature des données et des risques présentés par le traitement, pour préserver la sécurité des données et, notamment, empêcher qu’elles soient déformées, endommagées, ou que des tiers non autorisés y aient accès» Outre d’interdire les appareils les plus problématiques, certains professionnels de la sécurité militent pour les achats éclairés de jouets connectés.