Tous les articles par Jacqueline Collard

Le mégot un fléau difficile à oublier

Si les méfaits du tabac sur la santé sont bien connus sur les humains , on se penche encore peu sur les effets néfastes de la cigarette sur l’environnement naturel et donc  que dire des mégots qui vont mettre plus de 12  ans à se décomposer.  En  France c’est 40 milliards de mégots qui seraient jetés par terre chaque année .Les villes n’en peuvent plus des mégots de cigarettes. Véritable fléau, ils se retrouvent par milliers sur les trottoirs, les jardins et les routes et constituent une véritable pollution visuelle qui nuit à leur image.

A Paris, 350 tonnes de mégots seraient retrouvés au sol annuellement, ce qui a conduit la ville à verbaliser les responsables d’une amende de 68 euros pouvant doubler en cas de non respect des délais de paiement.

Comme d’autres gestes de notre quotidien qui nuisent à l’environnement, jeter son mégot au sol a des conséquences bien plus importantes que ce que l’on imagine. Le mégot est en effet le premier déchet marin. Emporté par le vent et la pluie, il se retrouve rapidement dans les réseaux d’assainissement puis dans le milieu aquatique qu’il va contaminer. Un filtre à cigarette contient 4000 substances chimiques (nicotine, phénol, métaux lourds…) ainsi que du plastique, l’acétate de cellulose, et il pollue à lui seul 500L d’eau.

Une récente étude de  l’Ineris, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques a en effet conclu à sa dangerosité, ce qui pourrait bientôt conduire l’Etat à le classer comme « déchet dangereux ». A Brest (Finistère), une entreprise nommée MéGO spécialisée dans leur collecte a décidé d’anticiper les prescriptions réglementaires en développant une technologie qui garantit la dépollution du mégot et son recyclage en plaques en plastique. De meme Terracycle, est une entreprise spécialisée dans le traitement des matériaux difficiles à recycler, qui s’en charge. «La partie organique de la cigarette (le papier, les cendres, le tabac) est transformé en compost, indique Laure Cucuron, directrice du développement commercial de Terracycle. Le filtre, lui, sera recyclé en plaques de plastique utilisables pour la construction ou en granules de plastique utilisés dans la fabrication de nombreux objets courants. Des bancs ou des palettes notamment.»

Les états généraux de l’alimentation (EGA) ont pris fin à la veille de Noël

Après cinq mois de discussions, et les déclarations du premier ministre, Edouard Philippe, qui en avait donné le coup d’envoi le 20 juillet a refermé les états généraux de l’alimentation (EGA)  le 21 décembre juste avant les festivités de Noël.Pour le 1er ministre, il reste beaucoup de travail à faire.

Lors de la conclusion de cette dernière journée des EGA, le premier ministre, n’a-t-il pas déclaré que ces états généraux n’étaient « pas un aboutissement mais un commencement » ? et ce, en l’absence remarquée de Nicolas Hulot ministre de la transition écologique et solidaire, disant publiquement que « le compte n’y est pas, ce n’était pas suffisamment conclusif et  avance qu’il reste le débat autour du futur projet  de loi et la discussion autour de la politique  agricole commune (PAC) qu’il faudra suivre .

Tout au long de ses mois on a senti le malaise des ONG qui ont participé aux débats . « On a un agenda des solutions, de nouvelles phases de concertation à  venir, mais ce qu’on craignait au début des états généraux s’est réalisé. Le gouvernement nous propose une feuille de route sans objectifs concrets, sans aucune idée des moyens qui lui seront alloués, et la phase 2 des travaux n’a pas été prise en compte », témoigne ainsi Camille Dorioz, responsable agriculture à la Fédération nature environnement .

 Peu de données concrètes donc si ce n’est la possible prise en compte de « l’objectif de 15 % de surface agricole utile française en 2022, contre 6 % aujourd’hui », ou encore celui « de 50 % de produits bio, locaux ou écologiques dans la restauration collective, d’ici la fin du quinquennat », qui serait inscrit dans la loi. Pour Camille Dorioz, ce futur projet de loi répond d’abord aux attentes des agriculteurs puisque « sur dix-neuf articles, seize sont consacrés aux questions des filières et de la valeur »mais  pas d’engagements financiers, et beaucoup de communication. Rien n’a été retenu des propositions des ateliers », regrette Mathilde Théry, experte sur l’alimentation durable à la FNH. Elle souligne néanmoins quelques points positifs comme la redevance sur les pollutions diffuses, l’objectif de 50 % de produits durables, dont 20 % de bio, d’ici à 2022 dans la restauration collective.

Au cœur des discussions  de ces états généraux, notamment, la question du projet  de loi censé équilibrer les relations commerciales entre distributeurs, transformateurs et agriculteurs. Ces derniers espèrent qu’il mettra fin à la crise que traverse actuellement le secteur,des ordonnances devraient encadrer les relations entre agriculteurs et distributeurs.

 

 

 

Etude de biosurveillance des femmes enceintes

Dans la poursuite du volet Biosurveillance mis en place dans le cadre du PNSE2 avait été conduit un volet périnatal en faveur  de la cohorte Elfe qui a conduit à ces résultats.

Ce volet périnatal du programme national de biosurveillance que les ministères de la santé et de l’environnement ont demandé à Santé publique France de mettre en œuvre, afin d’avoir « une  connaissance des niveaux d’exposition des femmes enceintes [aux polluants de l’environnement] et le mode d’imprégnation qui sont des enjeux majeurs de santé publique ».

Cette  étude a été  publiée mardi 19 décembre par Santé publique France (ex-Institut de veille sanitaire), quelques jours avant les agapes de fin d’année, elle montre que les femmes enceintes françaises sont surexposées à l’arsenic et au mercure (source d’exposition connue de l’arsenic et du mercure par les poissons ), et que cette « surimprégnation » (par rapport notamment aux Américaines et aux Canadiennes) « trouverait une explication dans la consommation plus élevée de produits de la mer en France ».

L’exposition prénatale à ces polluants est soupçonnée d’avoir des répercussions sur la grossesse (prématurité, malformations congénitales, petit poids à la naissance) et sur le développement et la santé de l’enfant (atteintes du système reproducteur, du métabolisme, du développement psychomoteur et intellectuel ou augmentation du risque de cancer).

L’étude a été conduite sur un échantillon représentatif de 4 145 femmes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) à partir de prélèvements recueillis au moment de l’accouchement : sang de cordon, urines, cheveux et sérum. Une première partie  des résultats, publiée en décembre 2016( Tome 1) avait  déjà montré la présence de polluants organiques (bisphénol A, phtalates, pesticides, PCB ou composés perfluorés)à laquelle on peut ajouter désormais des métaux lourds comme le mercure et l’arsenic et un métalloide comme  l’antimoine  (mesurée par dosage urinaire chez 990 femmes enceintes).  Cette imprégnation des femmes enceintes par l’antimoine augmente avec la consommation de tabac et la consommation d’eau embouteillée( antimoine utilisé dans la fabrication des plastiques). Ces associations sont cohérentes avec les sources d’exposition connues de l’antimoine.

Le Tome 2 du rapport présente les niveaux d’imprégnation par les métaux et métalloïdes (antimoine, arsenic, cadmium, césium, chrome, cobalt, étain, mercure, nickel, plomb, uranium, vanadium), ainsi que les déterminants de ces niveaux d’imprégnation. Les éventuelles variations temporelle et géographique des niveaux d’imprégnation par ces métaux et métalloïdes ont été étudiées par une comparaison avec les résultats d’études antérieures menées en France et à l’étranger.

Plus de détails sur les sites de Santé publique France

http://www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Exposition-des-femmes-enceintes-francaises-aux-polluants-de-l-environnement-Tome-1-les-polluants-organiques

et

invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Environnement-et-sante/2017/Impregnation-des-femmes-enceintes-par-les-polluants-de-l-environnement-en-France-en-2011-Tome-2-metaux-et-metalloides

Objectifs du développement durable : point d’étape décembre 2017

Les 193 Etats membres ont adopté en fin septembre 2017 un plan qui affirme vouloir « transformer les vies tout en préservant la planète » d’ici 2030. Ce plan se décline en 17 Objectifs de développement durable (ODD) visant 169 cibles que les Etats s’engagent à atteindre.  Rappellons que ,  ces ODD, ont comme objectifs de prendre la relève des précédents Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui furent adoptés en 2000 et qui devaient être atteints en 2015…

Après les huit Objectifs du millénaire pour le  développement (OMD) qui ont accompagné la période de 2000 à 2015, L’ONU a fixé en 2015 17 objectifs pour le développement durable  ( ODD 2030) afin de rendre la vie  sur la planète, vivable pour plus de  8 milliards d’habitants, qui peupleront la planète en 2030.

La France a publié son point d’étape 2017 visant à mettre en œuvre les objectifs onusiens de développement durable d’ici à 2030. Nicolas Hulot a annoncé l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale qui identifiera les priorités d’action.

Parmi les 17 certains ont été plus particulièrement ciblés par la France :

ODD 1 – Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
ODD 2 – Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable
ODD 3 – Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge
ODD 5 – Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
ODD 9 – Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tou·te·s et encourager l’innovation
ODD 14 – Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable
ODD 17 – Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser

La conférence sur le climat à Paris( climate summit) du 12 décembre , initiée par le Président de la république a été l’occasion de faire un point d’étape de ces objectifs pour la France : nous vous donnons l’occasion de les découvrir dans le rapport ci joint:

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/ODD_Point d’étapeHLPF2017.pdf

Une étude de l’ADEME et de l’IFSTTAR sur les 2 roues motorisés

Un rapport récent de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) , en collaboration avec l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) pointe du doigt les mauvais résultats des scooters 125 cm3 sur le plan environnemental. Le boom des ventes de deux-roues 125 cm3 (généralement équipés de moteurs 4 temps à explosion) en milieu urbain se révèle problématique pour la qualité de l’air dans nos agglomérations.

L’étude en question avait un objectif clair : comparer les émissions de gaz polluants (à effet de serre) de 14 deux-roues et 3 automobiles d’aujourd’hui sur un trajet urbain typique (Paris-banlieue) en heure de pointe. Alors que les deux-roues concernés affichaient des émissions de gaz en dessous des restrictions imposées par la norme Euro3, les autos elles étaient déjà au niveau de la norme Euro4 auto, en vigueur depuis le 1er janvier 2007. Quelles que soient les catégories des véhicules testés, le résultat est sans appel : si les deux-roues 125 cm3 ont mis en moyenne 2 fois moins de temps que les autos pour arriver à destination, ils ont rejeté en moyenne 10 fois plus de gaz polluants.

Sans surprise, les moteurs deux temps testés sur les deux scooters 50cc ont montré de très mauvais résultats. Les émissions d’HC se sont révélées 1000 fois supérieures à une voiture diesel ou essence récente. Le moteur à quatre temps testé a lui des résultats meilleurs mais excéde de plus de 100 fois les rejets d’une voiture.

Les gaz incriminés sont plus particulièrement le Monoxyde de Carbone (CO) et les Hydrocarbures Imbrûlés (HC) : les rejets des scooters et motos étudiés dans le cadre de cette étude comparative étaient pour ces deux polluants au niveau de ce qui se pratiquait dans l’automobile il y a de cela 10 ans à 15 ans (entre 1992 et 1996).

On peut toujours se rassurer en se disant qu’à contrario, les motos de cylindrée supérieure à 125 cm3 polluent moins que ces dernières… Mais là encore, on n’arrive pas au niveau de la norme Euro4 auto. Un long chemin reste donc à parcourir pour diminuer les émissions polluantes des deux-roues à moteur à explosion, souvent privilégiés dans les grandes villes.

Télécharger le communiqué de presse de l’IFSTTAR – 16 novembre 2017 [.pdf]

Site officiel : ademe.fr.