Tous les articles par Jacqueline Collard

Une nouvelle réglementation pour le Bisphénol A en contact alimentaire

Bisphénol A: nouvelle réglementation européenne pour le contact alimentaire: la Commission européenne renforce les restrictions dans les emballages alimentaires

La Commission européenne a publié le 12 février une nouvelle réglementation applicable au bisphénol A (BPA) et son usage dans des matériaux de contact alimentaireEn France, depuis le 1er janvier 2015, le bisphénol A fait l’objet d’une restriction d’usage dans l’ensemble des applications de contact alimentaire : jusqu’ici, ce n’était pas le cas dans l’UE, où seule une interdiction dans les biberons, et une limite de migration pour le plastique alimentaire existait. La nouvelle réglementation améliore la situation sur plusieurs points. Le texte élargit également l’interdiction européenne du BPA dans les biberons, adoptée en 2011, à la fabrication de gobelets ou bouteilles en polycarbonate destinés aux nourrissons et enfants en bas âge.

Le BPA : quels dangers pour la santé ?

  • Le bisphénol A a été classé par l’UE « présumé toxique pour la reproduction » (CMR catégorie 1B), sur la base d’une proposition de la France. La classification entre en vigueur au 1er mars 2018.
  • Il est également sur la liste des substances candidates de REACH à un classement comme « substance extrêmement préoccupante ».
  • De nombreuses études estiment que le BPA aurait des effets sur le système reproducteur, immunitaire, métabolique et neurocomportemental.

La réglementation européenne existante : une limite de migration et une dose journalière tolérable

  • En contact alimentaire, le BPA est utilisé dans des plastiques en polycarbonate ou des résines époxy (vernis et revêtements). La limite de migration autorisée par un règlement de 2011 est de 0,6 milligrammes de BPA par kilo de denrées alimentaires pour les matériaux et objet en matière plastique entrant en contact alimentaire.
  • L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) avait réalisé une évaluation du BPA en 2006. De nombreuses données sont parues depuis. En 2014, l’EFSA a donc rendu un nouvel avis, et fixé une dose journalière tolérable de BPA à 4 microgrammes par kilo de poids corporel par jour. Cette limite est inférieure à l’exposition alimentaire au BPA, et l’EFSA juge également que l’ensemble des autres sources d’exposition n’atteint pas de niveaux nécessitant de s’inquiéter.
  • Il existe actuellement des réglementations divergentes au sein des Etats membres sur le BPA et le contact alimentaire.

Les nouveautés de la nouvelle réglementation 
Si une nouvelle dose journalière tolérable a été fixée par la Commission européenne sur la base de l’avis de l’EFSA de 2014, la limite de migration n’avait pas été revue : c’est l’objet du règlement adopté ce 12 février. L’EFSA note que pour certains groupes de la population, d’autres sources qu’alimentaires contribuent à l’exposition ou que les viandes et produits à base de viande non mis en boîte sont des sources importantes pour certains groupes de population.

  • Plastiques : Le nouveau règlement fixe une limite de migration pour les plastiques de 0,05 milligramme de BPA par kilo de denrées alimentaires. L’EFSA se base sur l’hypothèse de consommation (classique) qu’une personne de 60 kilos consomme 1 kilo de denrées alimentaires par jour. En vertu du principe de précaution, le BPA est également désormais interdit dans les gobelets ou bouteilles en polycarbonate destinés aux nourrissons et enfants en bas âge.
  • Vernis et revêtements : La même limite de migration autorisée de 0,05 milligramme s’applique aux vernis et revêtements de contact alimentaire. Pour les matériaux ou objets destinés à un contact avec des préparations pour nourrissons ou bébés(suite, denrées alimentaires à des fins médicales, boissons à base de lait, etc.), le nouveau règlement va plus loin puisqu’aucune migration de BPA n’est autorisée.

Le nouveau règlement s’appliquera à partir du 6 septembre 2018. Les produits mis sur le marché légalement avant cette date pourront être vendus, pour assurer l’écoulement des stocks.

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Sugarland : Un film qui parle des sucres cachés

Sugarland, un film documentaire pour dénoncer les sucres cachés

« Sugarland », un film australien drôle et coloré pour parler des sucres cachés dans les produits allégés, est sorti en salles ce mercredi 24 janvier 2018. 40 cuillères à café de sucre par jour pendant deux mois. Voici le régime que s’est imposé Damon Gameau, acteur et réalisateur australien du film Sugarland.

Entouré d’un nutritionniste, d’un médecin et d’un biologiste, le réalisateur a élaboré un menu qui prévoit d’ingérer non pas directement des morceaux de sucre ni de se gaver de sodas et de sucreries mais de ne consommer que ces aliments dits allégés.

En pratique, 160 grammes de sucres par jour, essentiellement du saccharose et du sirop de glucose-fructose, des sucres particulièrement présents dans les céréales et boissons dites ‘light’, les muesli étiquetés ‘sains’, les smoothies et aussi les barres de céréales… qui, à elles seules, contiennent en général la ration journalière recommandée de sucres (soit de 20 à 30 g) ! Ces mensurations changent en 2 mois, heureusement cela est réversible en quelques semaines avec le retour à une alimentation équilibrée.

Tout au long du film, des séquences historiques rappellent comment le gras a été diabolisé dès les années 1970 et comment le sucre a été exonéré et évoquent les manoeuvres sucrières, calquées sur celles de l’industrie tabac, comme l’a démontré une étude scientifique publiée en 2016 et comme l’a révélé le New York Times.

Pédagogique et en même temps très ludique, le film,  aux couleurs saturées et aux effets spéciaux très réussis, s’achève sur un clip (ci-dessous) où l’acteur réalisateur métamorphosé en M. Sugar, évolue dans les rayons d’un supermarché.

Les stations de ski de basses altitudes doivent s’adapter

En 2011, déjà, la Cour avait attiré l’attention sur « la vulnérabilité croissante » des stations de ski, notamment alpines, confrontées à une certaine désaffection et au problème du réchauffement climatique. Revenant sur le sujet à l’occasion de ce nouveau rapport, elle ne peut que constater que ses recommandations ont été « peu entendues ».

La Cour des comptes analyse à nouveau la gestion économique des stations de ski : elle alerte sur la « vulnérabilité croissante » des stations de ski des Alpes du nord face au réchauffement climatique et les réponses inadaptées de leurs gestionnaires.

Le rapport de la Cour des Comptes fait un constat, connu de tous : le climat change. La température moyenne enregistrée au Col de Porte a augmenté de 1,3 degrés en 50 ans. Chaque décennie, la hauteur moyenne de neige y diminue de 11,6 centimètres. La Cour estime que les stations en général n’apportent pas les bonnes réponses.

Dans le rapport de 2011, les sages de la rue Cambon les encourageaient à privilégier un « développement durable ». Sept ans plus tard, ces recommandations ont été « peu entendues » selon le nouveau rapport. La Cour s’est penchée sur la gestion de 17 stations des Alpes du Nord. Quatre sont situées en Isère : Les Deux-Alpes, Villard-Corrençon, Autrans-Méaudre, et Saint-Pierre-de-Chartreuse. L’installation de canons à neige notamment représentent « une solution partielle et onéreuse ». En France, le taux d’équipement est encore loin de celui de l’Autriche (32% des stations françaises équipées, contre 70% en Autriche), mais il progresse. Si les enneigeurs sécurisent l’enneigement des stations d’altitude, soumises par ailleurs à une forte concurrence, l’analyse n’est pas la même pour les stations de basse et moyenne montagne : ici les canons ne permettent « au mieux et à un coût très élevé, que la préservation d’un enneigement minimal » sans pour autant dissuader les skieurs d’aller voir plus haut.

Ainsi sont dénoncées les politiques tarifaires « mal maîtrisées », investissements « privilégiant le court terme » : le modèle de développement de ces stations a « atteint ses limites », dans un contexte financier parfois difficile, souligne la haute juridiction, qui conseille aux stations de basse altitude de se rapprocher des grandes agglomérations voisines.

Parution du rapport de la cour des comptes sur le déploiement des compteurs d’électricité

Le rapport annuel de la Cour des comptes sur la gestion de l’argent public a été publié ce mercredi. Cette année, il épingle entre autre le déploiement des compteurs électriques nouvelle génération.

Rappelons que l’argument fréquemment avancé en France pour la justification des compteurs communicants est une interprétation de la directive européenne n° « 2009/72 relative aux règles communes du marché intérieur de l’électricité qui  prescrit, si les systèmes de comptage intelligent n’ont pas fait l’objet d’une analyse coûts-avantages défavorable, le déploiement de tels compteurs pour 80 % des usagers d’ici 2020 ».

Or selon la Cour des comptes, le compteur connecté Linky ne sert pas à grand-chose. Le projet mal piloté et coûteux a une rentabilité médiocre… pour les usagers. Linky n’apportera pas la maîtrise de la consommation annoncé, analysent les sages de la rue Cambon, en raison d’une « absence d’information simple et directe pour maîtriser ses dépenses d’énergie ». De plus elle note une « durée de vie du compteur limitée », et le fait que l’installation de Linky sera répercutée sur les factures d’électricité à partir de 2021. Sur les questions sanitaires et la protection des données, l’usager n’a jamais été au cœur du pilotage du projet, souligne la Cour des comptes, ajoutant que des réponses concrètes et rapides auraient permis de rassurer rapidement les usages.  Par ailleurs elle souligne enfin que d’autres pays européens, comme l’Allemagne ou la Belgique, ont renoncé à cette technologie, considérant que le compteur connecté coûtait plus cher que ce qu’il permettait d’économiser.

Le déploiement des compteurs électriques communicants coûterait au total près de 5,7 milliards d’euros, dont 5,4 milliards pour le Linky d’Enedis (filiale d’EDF).  Les magistrats invitent par ailleurs l’Etat à revoir les conditions de rémunération d’Enedis, qui bénéficie d’un cadre financier trop « généreux ».

6,7,8 février 2018 Défi sans téléphone portable à l’école, au collège

Les Journées Mondiales sans téléphone portable, Smartphone, du 6,7,8 février ont pour objectif de provoquer un débat de réflexion autour de cet outil de communication. C’est une idée citoyenne lancée par l’écrivain Phil Marso le 6 février 2001.

Durant ces 3 jours, chacun est invité éteindre son portable pendant 1, 2 ou 3 heures, pour tester sa dépendance au téléphone… Alors, prêt à relever le défi ?

En France, aujourd’hui, près de 9 Français sur 10 possèdent un téléphone portable. Une vingtaine d’années ont suffi pour que l’ensemble de la population (ou presque) soit équipé ! L’arrivée de ce nouvel objet dans nos vies a entraîné de nombreux changements dans nos habitudes. En particulier notre comportement à l’extérieur, dans les transports ou dans la rue, lorsque le téléphone portable remplace souvent la rencontre et l’échange avec les autres.

Passer une journée sans son téléphone portable ? Aujourd’hui, cela paraît impossible… La journée mondiale sans portable propose de réfléchir à l’utilisation que l’on fait de notre smartphone et ce quelque soit l’âge alors que les ondes de la téléphonie Mobile ont été classées cancérigéne probable depuis 2011. L’association Priartem  nous transmet un sondage IFOP selon lequel  43% des jeunes de 18 à 24 ans ne peuvent plus se passer de leur portable durant 24 heures.

A l’occasion de cette journée sans portable, les associations appellent l’ensemble des français à mesurer leur degré de dépendance à l’égard des smartphones en renonçant, durant 24 heures, à leur portable. Cet exercice ayant pour vertu de vérifier si, comme 43% des 18-24 ans interrogés par l’IFOP, le mobile a engendré une véritable dépendance, à l’instar du tabac et de l’alcool.

Communiqué de presse : www.priartem.fr/06-fevrier-2018-Journee-sans.html