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L’agriculture biologique se développe en Europe

Olives espagnoles, céréales allemandes, agrumes italiens… l’agriculture biologique se porte bien en Europe, mais sous-tend l’interdépendance des différents États-membres. Elle représente ainsi dans l’Europe des 28 un marché estimé à 28,3 milliards d’euros.

En cinq ans, la surface agricole cultivée en bio dans l’Europe des 28 a  fait un bond de 21%, portant la surface totale à 11,1 millions d’hectares en 2015, contre 9 millions d’hectares en 2010.  Chacun des 28 pays a ainsi progressé, à l’exception du Royaume-Uni (qui accuse une baise de -29% par rapport à 2010) et des Pays-Bas (- 4%).

En 2015, quatre pays représentaient à eux seuls plus de la moitié (53%) des surfaces européennes en bio: l’Espagne, premier des 28 avec 1,96 million d’hectares, l’Italie (1,5 M ha), la France (1,36 M ha) et l’Allemagne (1,06 M ha). Dans toute l’Europe, il reste encore de vastes marges de progression pour le bio. En 2015, les surfaces dédiées ne représentaient que 6,2% de l’ensemble des terres agricoles de l’Europe des 28.

Sur le plan des productions, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne disposent des plus grandes surfaces de céréales, avec chacun 200.000 hectares environ. Au total, plus de 1,7 million d’hectares de céréales étaient cultivés en bio dans l’UE en 2015, soit 3% de la surface totale cultivée.

Les plus vastes surface agricoles consacrées aux légumineuses (légumes secs, lentilles, pois..) bio se situent en France, Espagne et Italie, avec respectivement 68.000, 39.000 et 37.000 hectares.

Pour les fruits et légumes bio, c’est la Pologne qui détient la palme avec 41.819 hectares cultivés, devant l’Italie (29.487 ha), et la France (16.832 ha). La Pologne est notamment le premier producteur de fraises bio en Europe avec 2.900 hectares en 2015.

Au rayon méditerranéen, pour les agrumes bio, oranges et citrons, l’Italie est en tête, avec 31.869 hectares en 2015 sur les 42.000 hectares que compte l’UE, suivie par l’Espagne avec 8.245 ha. La Grèce en crise, a, elle, vu ses surfaces baisser à 1.295 hectares en 2015 contre 1.909 ha en 2010. De même  pour les olives, la Grèce a vu fondre ses surfaces de production d’olives bio à 47.605 hectares en 2015, contre 56.970 en 2010. En Espagne en revanche, à la première place, les surfaces ont augmenté à 197.000 hectares contre 126.000 en 2010, suivie par l’Italie, où les oliviers bio s’étendent sur près de 180.000 hectares contre 140.700 en 2010.

Le vignoble bio européen est dominé par le trio Espagne, Italie et France, qui sont aussi les trois premiers producteurs mondiaux de vin. Bien que les surfaces restent loin derrière celles du vignoble conventionnel, la croissance du bio a été très forte en cinq ans: +40,7% en Espagne entre 2010 et 2015, à 96.591 hectares, surtout dans les régions de Castille et de la Manche, +37,5% en Italie, à 83.643 hectares, surtout en Sicile, et +28,6% en France, à 70.496 hectares, surtout dans le Languedoc-Roussillon.

Les laits contaminés continuent de faire la une

Début décembre nous avions déjà alerté de laits maternisés contaminés ( article du 10 décembre)qui devaient être retirés de la vente et surtout non utilisés pour les bébés.

La liste des références de produits concernés est disponible sur le site du ministère
des solidarités et de la santé : www.solidarites-sante.gouv.fr.
Les autorités sanitaires demandent aux parents qui disposeraient encore de boîtes
correspondants à ces lots, dans la mesure du possible, de ne pas les utiliser, qu’elles soient neuves ou déjà entamées.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est l’autorité qui supervise le rappel et le retrait de produits. « Aujourd’hui, nous avons effectué plus de 2.000 contrôles »Au cours de ces contrôles, s’il s’avérait que des produits rappelés continuaient à être commercialisés, les agents de la DGCCRF demandaient le retrait immédiat des rayons des produits incriminés. » Avant d’ajouter, « c’est l’industriel qui est responsable de la mise en œuvre des retraits. Il lui revient de déterminer les moyens nécessaires pour assurer l’efficacité des opérations (information directe de ses clients, communiqués de presse…). Tout au long de la chaîne de distribution, chaque maillon est responsable, d’une part, de cesser la commercialisation des produits concernés et, d’autre part, d’informer ses clients de la procédure de retrait/rappel. », a souligné Virginie Beaumeunier, directrice générale de la DGCCRF, ce mercredi lors d’une déclaration à la presse, en insistant sur le fait que « chacun est responsable à son niveau » de la mise en oeuvre de ce retrait, et que ne pas l’effectuer constituait une « infraction pénale ».

Eh bien 1 mois aprés les scandales de poursuite de vente dans la grande distribution font la une des médias.Le gouvernement avait pourtant  étendu les mesures de retrait de laits infantiles fabriqués par le groupe Lactalis en raison d’un risque de contamination par des salmonelles. Le ministère de l’Economie et des Finances avait publié alors une liste de plus de 600 lots qui sont rappelés, interdits à la consommation et à l’exportation. Le ministère avit alors publié aussi des recommandations de la Société française de pédiatrie. Des quantités qualifiées d’« énormes » étaient identifiées d’aprés  un porte-parole de l’entreprise.

Nous rappelons à cette occasion les téléphones utiles :

La direction générale de la Santé a ouvert un  numéro d’information gratuit 0800 636 636 (7 jours sur 7, de 9 heures à 20 heures),

tandis que celui de Lactalis, est le 0800 120 120,

L’utilisation des énergies renouvelables inégales suivant les pays

Une première en Allemagne le 1er janvier, les énergies renouvelables ont injecté sur les réseaux allemands  de quoi satisfaire la totalité des besoins en électricité des consommateurs . «Personne ne s’attendait à ce que les énergies renouvelables puissent produire 100% de l’électricité consommée en début de matinée d’un jour d’hiver», s’est exclamé le secrétaire d’Etat à l’énergie allemand , Rainer Baake, dans un entretien publié par le Süddeutsche Zeitung. Forte de cette surcapacité, les électriciens allemands ont massivement exporté: près de 6,4 GWh en France, plus de 5 GWh en Autriche (où les prix étaient comparables à ceux observés en Allemagne), et plus de 2 GWh au Danemark.

Aussi incroyable soit-elle, cette performance n’a pas duré. En examinant les statistiques de l’agence fédérale , on constate que l’éolien, les centrales à bois, les barrages ont généré plus de 41 gigawattheures (GWh), entre 6 et 7 heures du matin, soit exactement le volume d’électricité consommée en Allemagne à cette heure matinale. A elles seules, les turbines marines et terrestres ont produit 85% du courant consommé outre-Rhin; autre record battu. Mais une heure plus tard, les ENR avaient déjà cédé du terrain.

Alors qu’en France les énergies renouvelables ont beau faire l’objet d’attentions nouvelles de la part du gouvernement d’Edouard Philippe, leur progression reste lente dans l’Hexagone. L’an passé, la capacité installée ENR a progressé de 3,2%, indique la dernière édition du Baromètre des énergies renouvelables électriques, publiée  par Observ’ER et la Fédération nationale des autorités concédantes et régies (FNCCR).

En septembre 2017, la puissance cumulée des barrages hydroélectriques, des champs d’éoliennes, des fermes photovoltaïques, des centrales à biomasse et autre usine marémotrice atteignait 48.071 mégawatts (MW), contre 46.541 MW un an plus tôt. Ces installations ont injecté 87,8 térawattheures (TWh), l’équivalent de 19,4% de l’électricité consommée entre les mois de septembre 2016 et 2017 ( Plus de 550 TWh fournie par l’énergie nucléaire)

Le Commissariat général au développement durable a publié le « Suivi de la directive 2009/28/CE relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables » qui fait le point sur le développement des EnR en France en 2016.

Selon les données publiées, la France n’a réalisé que les deux tiers de l’objectif fixé pour 2020 dans le cadre du Plan National d’Action en faveur des énergies renouvelables. Ces résultats confirment les craintes exprimées par le SER depuis plusieurs années : sans une accélération massive du développement des EnR, la France ne sera au rendez-vous des engagements qu’elle avait pris pour 2020, soit 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale.

Selon le rapport du CGDD, les énergies renouvelables représentent 15,7 % de notre bouquet énergétique fin 2016. Cette part a augmenté de 6,5% depuis 2005 grâce à la montée en puissance des biocarburants, des PAC et de la filière éolienne terrestre, ainsi qu’au développement du solaire photovoltaïque et de la biomasse pour le chauffage. Avec le rythme constaté en 2016, la part des EnR atteindrait 19% fin 2020 et non les 23% attendus..Le Ministre Nicolas Hulot présente à cet effet les grands axes pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables électriques : simplification, développement de la production et innovation.

Mise en place du chèque énergie pour les foyers précaires

« Chèque énergie » : Sébastien Lecornu lance le dispositif et en précise les contours

Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, a détaillé le dispositif du chèque énergie lors de son déplacement dans les départements du Val d’Oise et de l’Eure ce vendredi 5 janvier 2018.
En 2018, le chèque énergie remplacera les tarifs sociaux de l’énergie. Il sera distribué à partir du 26 mars sur l’ensemble du territoire national aux foyers les plus précaires. Environ 4 millions de ménages en bénéficieront.

« En ce début d’année, le Gouvernement confirme son engagement auprès des plus modestes en généralisant le « chèque énergie » qui a fait ses preuves dans le cadre d’une expérimentation dans 4 départements en 2016 et 2017.  Le « chèque énergie »  viendra en aide à beaucoup de nos concitoyens qui peinent à payer leurs factures d’énergie ou qui souhaitent rénover leur logement. » a indiqué Sébastien Lecornu devant des travailleurs sociaux, des agents de l’Etat chargés de la généralisation du dispositif et des futurs bénéficiaires.

Calendrier et modalité d’éligibilité

Le chèque énergie sera envoyé automatiquement par voie postale aux personnes éligibles. Il n’y a aucune démarche à faire pour le recevoir contrairement au système des tarifs sociaux de l’énergie.
Pour y être éligible, il faut simplement avoir déclaré ses revenus auprès des services fiscaux (déclaration d’impôt sur les revenus de l’année 2016), même en cas de revenus faibles ou nuls. Il faut en outre habiter dans un logement imposable à la taxe d’habitation (même si le bénéficiaire en est exonéré).

L’administration fiscale établit chaque année la liste des bénéficiaires en fonction de 2 critères :
– Le revenu fiscal de référence du ménage déclaré chaque année.
– La composition du ménage.

Exemple : le plafond du revenu fiscal de référence donnant droit au chèque énergie est de 7 700€ par an pour une personne vivant seule, et de 16 170 € pour un couple avec deux enfants.

Montant du chèque

Le montant moyen du chèque énergie est de 150 € pour 2018. Il s’échelonne de 48 € à 227 € suivant le niveau de revenus et la composition du ménage.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a mis en place un simulateur permettant de vérifier l’éligibilité d’un ménage au chèque énergie, et d’en connaître le montant : https://chequeenergie.gouv.fr/beneficiaire/eligibilite

Utilisation du chèque

Le chèque permet de régler les dépenses d’énergie : électricité, gaz naturel, chaleur, gaz de pétrole liquéfié, fioul domestique, bois, biomasse, ou autres combustibles destinés au chauffage ou à la production d’eau chaude. Il suffit de le remettre au fournisseur d’énergie. Pour certains fournisseurs, il est possible d’utiliser son chèque en ligne sur le portail www.chequeenergie.gouv.fr

Nouveauté du dispositif : le chèque énergie pourra également être utilisé pour financer des travaux d’efficacité énergétique. Les travaux pouvant être financés par le chèque énergie sont ceux qui répondent aux critères d’éligibilité du crédit d’impôt transition énergétique (CITE). Bénéficiaires et professionnels trouveront tous les renseignements sur ces modalités d’utilisation en cliquant ici.

Le chèque énergie est valable jusqu’au 31 mars de l’année suivant son émission. La date de validité est inscrite sur le chèque.

Aucun démarchage à domicile ou par téléphone n’est réalisé. Les usagers ne doivent donc en aucun cas communiquer leurs informations bancaires ou personnelles à des personnes prétendant leur fournir le chèque énergie.

En cas de perte ou de vol

En cas de perte ou de vol du chèque énergie, il est possible de déclarer cette perte ou ce vol en ligne sur le portail www.chequeenergie.gouv.fr ou de contacter l’assistance utilisateurs. Un nouveau chèque est alors envoyé en remplacement de l’ancien. La date de validité est alors prolongée.

Plus d’informations en ligne sur :

le portail du chèque énergie
la foire aux questions
le mode d’emploi du chèque énergie

Le gouvernement a mis en place le chèque énergie pour aider les ménages en situation de précarité à payer leurs factures d’énergie, quel que soit leur mode de chauffage.
Il se substitue aux tarifs sociaux de l’électricité et du gaz actuels qui sont des tarifs réduits pour les ménages précaires. Ces derniers souffraient de défauts structurels qui les empêchaient d’atteindre pleinement leurs objectifs. D’une part, le nombre de bénéficiaires effectifs était sensiblement inférieur au nombre d’ayants droit. D’autre part, le niveau d’aide était différent selon le mode de chauffage. Les tarifs sociaux ont pris fin au 31 décembre 2017.
En remplacement, le chèque énergie vise à mettre en place un dispositif plus équitable, qui bénéficie de la même façon à l’ensemble des ménages en situation de précarité, quelle que soit leur énergie de chauffage (fioul, bois, électricité, gaz, etc.), et à améliorer l’atteinte de la cible de bénéficiaires. Son montant est par ailleurs plus élevé pour les ménages les plus modestes.

L’expérimentation du chèque énergie dans les départements des Côtes d’Armor, de l’Ardèche, de l’Aveyron et du Pas-de-Calais en 2016 et 2017 a permis de valider le dispositif et de s’engager vers la généralisation à environ 4 millions de ménages.

Inquiétude à propos des compteurs d’énergie

Depuis décembre 2015, des compteurs dits « intelligents » sont installés par Enedis (ex ERDF) sur toute la France, et devraient concerner à terme 35 millions d’habitations, bâtiments publics, commerces et entreprises, cliniques et hôpitaux, hôtels et restaurants, crèches et écoles, collèges et lycéesCette décision fait suite au vote de la Directive européenne du 13 juillet 2009 transposée en droit français par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissante verte.

Ces compteurs sont chargés de collecter et de transmettre à distance des données à Enedis sur la consommation électrique de chaque citoyen, de chaque entreprise. Ils peuvent aussi recevoir des ordres concernant les opérations de gestion du réseau (rétablissement de courant, coupure pour diverses raisons…). Enedis met en place une technologie basée sur l’utilisation du courant porteur en ligne (CPL) qui se superpose sur le courant électrique traditionnel de 50 Hertz, inspirant les plus vives craintes quant à sa prétendue innocuité sur le plan sanitaire. Ce deuxième signal se propage dans l’installation électrique 24h/24, pour être reçu et décodé à distance. Enedis affirme que cette technologie est sans crainte et utilisée depuis 50 ans notamment pour le passage heures pleines / heures creuses. Ce type de CPL n’est pas comparable à celui du Linky. Il s’agit du CPL  « Pulsadis » d’une fréquence de 175 hertz.

De la même manière qu’en Amérique du Nord, une controverse s’installe progressivement en France. Elle se structure notamment autour de la question sanitaire, et englobe de façon plus générale la controverse sur les ondes électromagnétiques.

Rappelons que le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), agence de l’OMS, a classé les CEM comme « peut-être cancérogènes pour l’homme » en 2002 pour les extrêmement basses fréquences, et en 2011 pour les radiofréquences.

Aujourd’hui, les appels de scientifiques se multiplient pour alerter les gouvernements sur l’effet délétère de l’exposition croissante de la population aux CEM. De nouvelles technologies utilisant les CEM se multiplient chaque jour avec malheureusement des études d’impact sur la santé qui prennent du temps et qui ne permettent pas d’anticiper les mesures à prendre en terme de santé publique.

Les personnes vulnérables face aux CEM sont les femmes enceintes, les enfants, les personnes électro-hypersensibles et celles porteuses d’une pathologie chronique. L’ANSES, dans son avis révisé de juin 2017 sur l’exposition de la population aux CEM émis par les compteurs communicants, écrit « pour les bandes 2,4 Ghz ou 868 MHz envisagées pour l’ERL, l’exposition devrait être comparable à celle d’une borne Wifi ».

Le CRIIREM (Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements Électromagnétiques) dénonce le fait que, malgré les mesures faites par l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR), l’ANSES et dernièrement le CSTB, de nombreux paramètres du dispositif Linky n’ont pas été mesurés (G3, ERL, concentrateur). Aujourd’hui on ne dispose d’aucune mesure sûre qui permette d’évaluer le niveau d’exposition que subira une personne, selon les situations où elle se trouve : habitat individuel avec compteur dans ou hors du logement, appartement à proximité du local technique où se trouvent tous les compteurs.

Alors, ne faut-il pas agir de suite en demandant un moratoire pour suspendre ces installations en attendant une étude sanitaire sérieuse ?

 Cet article  est issu d’une chronique plus complète parue sur le site de l’ASEF :

Le débrief de l’ASEF du 4 janvier 2018