Tous les articles par Jacqueline Collard

Le dernier livre de Barbara Demeneix : Cocktail toxique

La biologiste endocrinologue Barbara Demeneix, s’interroge autour de la question suivante : «Pourquoi tant de perturbateurs dans l’air ?»Ces cocktails toxiques de polluants chimiques sont-ils en train de nous empoisonner ?Ces perturbateurs endocriniens affectent le développement du cerveau, le métabolisme, la reproduction, et ont une incidence sur les cancers.

Elle effectue ses recherches au laboratoire Évolution des régulations endocriniennes, elle est aussi  professeur au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Internationalement reconnue pour ses travaux en endocrinologie sur l’hormone thyroïdienne et les perturbateurs endocriniens, elle est à l’origine d’une technologie originale et innovante, permettant l’identification de polluants environnementaux. Elle a reçu la médaille de l’Innovation du CNRS. Elle est aussi l’auteur du Cerveau endommagé. Comment la pollution altère notre intelligence et notre santé mentale.

Pesticides, plastiques, résidus de médicaments et beaucoup d’autres choses encore : chaque jour, des centaines de milliers de produits chimiques sont rejetés dans l’environnement. Des études scientifiques récentes montrent que le nombre d’enfants atteints de dérèglements hormonaux, de désordres de type autistique ou de troubles de l’attention avec hyperactivité est en augmentation constante.

Barbara Demeneix parvient même à une conclusion inquiétante : les capacités intellectuelles des générations futures seront sérieusement compromises. Quelles solutions pouvons-nous mettre en œuvre pour protéger les enfants, mais aussi les adultes, à titre individuel et surtout collectif ?

 

Les Etats généraux de la bioéthique sont ouverts : quel monde pour demain ?

Les États généraux de la bioéthique viennent de s’ouvrir en janvier avec cette question: «Quel monde voulons-nous pour demain? »
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui les préside est un organisme «indépendant» composé d’un président nommé par le chef de l’État, lequel nomme également 5 des 39 autres membres, 19 étant choisis parles ministres et les présidents d’assemblée et de grands corps d’État, les 15 derniers par leurs pairs dans le secteur de la recherche.
Cette vaste concertation qui s’est ouverte le jeudi 18 janvier  durera jusqu’à juillet.Elle , doit être  déclinée en régions, pour  s’adresser à tous : médecins, experts, associations mais aussi simples citoyens et jeunes, avec des débats dédiés aux étudiants et lycéens.

Cette vaste consultation est faite pour  recueillir l’opinion de la société française sur un certain nombre de thèmes. Tous les citoyens sont invités à s’interroger et à débattre sur :

  • l’avancée de la recherche dans les domaines de la reproduction, du développement embryonnaire et des cellules souches et le respect dû à l’embryon comme personne potentielle ;
  • les techniques de séquençage et d’ingénierie génomique et les prémisses d’une médecine prédictive ;
  • les dons et transplantations d’organes ;
  • les données de santé, notamment au regard du développement des objets connectés et des risques d’atteintes à la vie privée ;
  • l’intelligence artificielle et les robots et la responsabilité des professionnels de santé vis-à-vis de leur utilisation ;
  • les neurosciences au regard du développement des techniques d’imagerie ;
  • la relation santé-environnement et les responsabilités scientifiques et techniques de l’homme ;
  • la procréation (PMA, GPA, etc.) ;
  • la fin de vie (question sur la légalisation de l’assistance au suicide, politiques d’accompagnement pour les malades en fin de vie).

Un site internet, géré par le CCNE, est dédié aux États généraux depuis le 12 janvier (https://etatsgenerauxdelabioethique.fr/). Depuis le 12 février 2018, chaque citoyen peut s’y informer et exprimer en ligne sa propre opinion sur les thématiques.

Par ailleurs, au cours du premier trimestre 2018, plus d’une soixantaine de débats citoyens ouverts au public vont être menés en régions par les espaces éthiques régionaux, selon un calendrier et des thèmes choisis par eux. Chaque débat doit faire l’objet d’une synthèse qui sera transmise au CCNE.

Puis , selon une note du ministère de la santé datant de novembre, un  projet de loi sera finalisé « à l’été 2018 » pour un dépôt au Parlement « à l’automne » en vue d’une adoption d’une nouvelle loi « dans le courant du premier semestre 2019 ».

Le CCNE a chargé Louis Schweitzer, ancien Président de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) d’être le médiateur de la consultation. Il recevra les réclamations relatives à l’organisation de la phase consultative et y répondra.

Et rappelons à cette occasion les paroles du généticien  JF Mattei ancien rapporteur des lois de bioéthique de 2011:: «Dans le domaine bioéthique, chaque pas que nous faisons ne nous paraît pas absolument déterminant et repoussant, mais vient un jour où l’on se retourne et où l’on est arrivé plus loin que ce que nous aurions voulu. Pour éviter cette pente eugéniste, il a fallu se battre ! »

28 février journée sans Facebook : une réflexion sur les impacts des réseaux sociaux

 Après la journée sans portable du 7 février,  voilà  la journée sans Facebook ce 28 février et alors que le premier réflexe matinal pour beaucoup de Français est de consulter son fil d’actualité, on peine à croire que l’objectif sera réalisable car cette utilisation est devenue un geste commun.

Comment donner du sens à une journée « sans » ? Thierry Le Fur, expert en comportements numériques et addictifs, propose de se demander pourquoi nous utilisons les réseaux, pour mieux s’en servir sans asservir. Mais la vocation réelle de cette journée n’est pas tant de s’abstenir d’utiliser les réseaux sociaux , mais plutôt de réussir à prendre du recul et à réfléchir à l’utilisation grandissante, voire démesurée, de ceux-ci. La finalité étant de lutter contre la cyberdépendance et l’intrusion des publicités et fausses informations dans nos vies numériques.

Facebook comporte bien évidemment de nombreux avantages, qui lui ont permis de séduire un très grand nombre d’utilisateurs et de s’imposer sur le marché : chaque jour, 4,5 milliards de contenus sont partagés dans le monde. Ce réseau social nous permet de suivre l’actualité de nos connaissances et de nos amis… sans jamais avoir à leur adresser la parole.

Pour pouvoir échanger et dialoguer, nous avons besoin de prendre du temps et d’écouter l’autre.  Qui ne s’est jamais plaint de voir un adolescent scotché à son téléphone pendant un moment en famille ? L’omniprésence de Facebook peut rapidement déconnecter l’utilisateur du réel et apporter son lot de dérives comme le cyber-harcèlement ou l’apparition de challenges dangereux ; elle peut donc s’avérer dangereuse, notamment pour les jeunes..

Et c’est précisément parce que l’ambition de Facebook est d’être rentable que la plateforme ne s’attache pas au qualitatif. Elle n’est clairement pas faite pour les relations humaines telles que nous les concevons. L’enjeu ici n’est pas seulement l’impact de Facebook sur les relations humaines, c’est également son impact sur le traitement de l’information. Les algorithmes sont conçus pour faire remonter dans le fil d’actualité les publications que l’internaute pourrait aimer, créant ainsi une certaine « bulle » au sein de laquelle l’utilisateur ne voit que ce que Facebook pense qu’il aimera. L’information reçue est biaisée.

Le numérique a aujourd’hui un réel pouvoir – notamment sur la politique, comme le prouvent les récents scandales. Une information relayée par des millions de personnes aura forcément un impact, aussi désire-t-on que les algorithmes d’un acteur répondant à une autre législation puissent dicter quelle information sera vue de tous ? Quelle image impactera la vie politique ou sociale de notre pays ?

Il est temps pour les législateurs de se positionner et de défendre les initiatives françaises ou européennes qui véhiculent d’autres valeurs, participent à la vie économique de leur pays et suivent les règlementations locales.

La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) examinée au CESE

Nous transmettons le communiqué de presse de la FNE relatif à la LTECV lors de la présentation au CESE

Le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) a adopté, ce mercredi 28 février, un avis sur l’état de la mise en œuvre de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV).

Dans le même avis, le CESE constate que la trajectoire actuelle de la France n’est pas compatible avec l’atteinte des objectifs de la loi quant à nos émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique ou encore la rénovation des bâtiments. Il observe un pilotage national peu clair avec de nombreuses instances et une cohérence non assurée entre les actions de l’Etat et celles menées par les collectivités.

Le Groupe Environnement et Nature déplore qu’un point essentiel comme la trajectoire de réduction du parc nucléaire n’ait pas été inclus dans les instruments programmatiques prévus par la loi. Il constate que les moyens alloués à la transition énergétique restent globalement « très insuffisants » et qu’il faudrait les porter à la hauteur de l’enjeu vital qu’est la crise écologique. Il soutient la proposition d’attribution aux régions et aux EPCI des moyens spécifiques et pérennes dédiés à la transition énergétique via une part de la Contribution Climat-Energie. Les financements publics dédiés aux investissements dans la lutte contre le changement climatique et pour la transition énergétique doivent être considérés comme des investissements d’avenir et non comme une dépense publique.

Le Groupe Environnement et Nature souligne en outre qu’il importe de s’assurer de la compatibilité des politiques adoptées (incinération des déchets, impacts de l’utilisation massive de la biomasse énergie…) avec les enjeux climatiques de notre pays.

Le débat public à venir sur la programmation Pluriannuelle de l’énergie doit être enfin l’occasion d’un examen ouvert des scenarios pluriels. A son issue, des mesures correctives devront être adoptées pour répondre aux enjeux énergétiques et climatiques.

Contact presse :
Jean-David Abel, représentant France Nature Environnement au CESE : 06 77 04 23 30

Télécharger le communiqué au format PDF

Le Groupe Environnement et nature comporte les organisations ou associations : Fondation pour la nature et l’homme, France nature Environnement, Réseau Action Climat, Surfrider, Ligue pour la Protection des Oiseaux, Amis de la terre France, Humanité et Biodiversité.

Le réchauffement climatique aurait des effets sur les récoltes

Le réchauffement climatique n’est pas la seule conséquence de la concentration atmosphérique en gaz à effet de serre. La qualité des récoltes devrait aussi en pâtir, comme le montrent plusieurs études de l’université de Harvard.

L’augmentation des concentrations de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, due au réchauffement planétaire, pourrait d’ici 2050 réduire la valeur nutritive des récoltes clés comme le riz et le blé (protéines végétales mondialement utilisées), avec un impact néfaste sur la santé des populations dans les pays en développement. C’est ce qu’avance une étude de la faculté de santé publique de Harvard, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives. « Cette recherche met en lumière le besoin d’agir pour limiter les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre chez les pays les plus vulnérable afin que leur population puisse satisfaire ses besoins nutritifs », avertit Samuel Myers, le principal auteur de la publication.

Une autre étude, à laquelle Samuel Myers a également participé, s’alarme aussi des risques de carences en fer dans les récoltes, également à cause du CO2. Elle a été publiée dans la revue scientifique GeoHealth en août 2017. Les groupes les plus exposés sont 354 millions d’enfants de moins de cinq ans et 1,06 milliard de femmes en âge de procréer, surtout dans des pays d’Asie du Sud et d’Afrique du Nord où la fréquence des cas d’anémie est déjà élevée.

Au niveau mondial, 76% de la population dépendent de plantes pour leurs apports protéiques. Or l’étude suggère que les populations de 18 pays pourraient ainsi perdre plus de 5% de leur apport en protéines d’ici le milieu du siècle en raison de la réduction de la valeur nutritive du riz et du blé, entre autres. Ils ont ainsi estimé qu’environ 150 millions de personnes de plus pourraient courir le risque de carence en protéines en raison des concentrations élevées de CO2.

Dans le monde, plus de 76% de la population dépendent d’une alimentation végétarienne pour leur apport protéique. Ils sont directement menacés par ce phénomène.