Tous les articles par Jacqueline Collard

Du 20 AU 30 mars 13ème semaine sans pesticides avec des alternatives à leur utilisation

 Pour sa 13ème édition qui aura lieu du 20 au 30 mars prochain, la Semaine pour les alternatives aux pesticides (SPAP) met l’alimentation à l’honneur.

Dans un contexte où la demande de bio n’a jamais été aussi forte, où les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s’y convertir mais où certains décideurs peinent encore à soutenir ce modèle durable, nous devons démontrer, de manière pédagogique, que les alternatives existent et qu’elles sont viables.

L’alimentation est un enjeu crucial de la transition agricole et plus largement de la transition environnementale et sanitaire qu’il nous faut mener. Pour montrer à nos décideurs politiques qu’il est grand temps de développer largement les alternatives aux pesticides, profitons de la SPAP pour participer, partout en France, à l’un des très nombreux événements montrant la diversité des alternatives.

www.semaine-sans-pesticides.fr/wp-content/uploads/2018/03/dossier-alimentation_compresse.pdf

Une association entre aliments ultra-transformés et possibilité de cancers

Une nouvelle étude publiée aujourd’hui dans le British Medical Journal, associant des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra et de l’Université Paris 13, suggère une association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le sur-risque de développer un cancer.

Durant les dernières décennies, les habitudes alimentaires se sont modifiées dans le sens d’une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés qui contribuent aujourd’hui à plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux. Ils se caractérisent souvent par une qualité nutritionnelle plus faible, mais aussi par la présence d’additifs alimentaires, de composés néoformés et de composés provenant des emballages et autres matériaux de contact.

Dans ce cadre c’est 104 980 participants âgés d’au moins 18 ans (âge médian 42,8 ans) qui a été constitué  la cohorte française NutriNet-Santé (2009-2017).

Les apports alimentaires ont été recueillis au moyen de registres diététiques répétés de 24 heures, conçus pour enregistrer la consommation habituelle des participants pour 3300 aliments différents. Ceux-ci ont été catégorisés en fonction de leur degré de traitement par la classification NOVA ( indicateur glycémique).

 Résultats de l’étude : L’ingestion d’aliments ultra-transformés était associée à un risque global de cancer plus élevé (n = 2 228 cas), soit une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation 1,12 (intervalle de confiance de 95% 1,06 à 1,18); tendance <0,001) et risque de cancer du sein (n = 739 cas, risque relatif 1,11 (1,02 à 1,22), P pour tendance = 0,02). Ces résultats sont restés statistiquement significatifs après ajustement de plusieurs marqueurs de la qualité nutritionnelle de l’alimentation (apport lipidique, sodique et glucidique et / ou un profil occidental dérivé de l’analyse en composantes principales). « Ces résultats étaient significatifs après prise en compte d’un grand nombre de facteurs socio-démographiques et liés au mode de vie, et également en tenant compte de la qualité nutritionnelle de l’alimentation. Ceci suggère que la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés se serait pas le seul facteur impliqué dans cette relation, explique l’INSERM. Ces résultats doivent être considérés comme une première piste d’investigation dans ce domaine et doivent être confirmés dans d’autres populations d’étude. Notamment, le lien de cause à effet reste à démontrer« .

Conclusions de l’étude: Dans cette grande étude prospective, une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation a été associée à une augmentation significative de plus de 10% des risques de cancer global et de cancer du sein. D’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre l’effet relatif des différentes dimensions de la transformation (composition nutritionnelle, additifs alimentaires, matériaux de contact et contaminants néoformés) dans ces associations.


www.bmj.com/content/360/bmj.k322    cohorte Nutrinet

Une étude américaine met en évidence la croissance des MCS

Une étude publiée dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine, met en évidence aux Etats Unis une forte hausse de l’hypersensibilité chimique multiple (MCS).

Les effets cliniques de cette MCS  se caractérisent par la survenue de divers symptômes (maux de tête, malaises, troubles de la concentration, etc.) en présence de produits chimiques variés, tels que produits d’entretien, les cosmétiques, les peintures….qui rend la vie des malades  très invalidante.Elle aurait été multiplié par 2 voire 3 au cours de la dernière décennie.

Cette étude avait pour but  d’évaluer la prévalence de plusieurs sensibilités chimiques (MCS), sa co-occurrence avec asthme et hypersensibilité au parfum, et les effets de l’exposition à de nombreux  produits de consommation parfumés.

Parmi la population, 12,8% déclarent une MCS médicalement diagnostiquée et 25,9% une sensibilité chimique. Parmi les personnes atteintes de MCS, 86,2% ont des problèmes de santé, tels que des migraines, lorsqu’elles sont exposées à des produits de consommation parfumés; 71,0% sont asthmatiques; 70,3% ne peuvent pas accéder aux endroits qui utilisent des produits parfumés tels que les assainisseurs d’air; et 60,7% ont perdu des journées de travail ou même un emploi au cours de la dernière année en raison de produits parfumés en milieu de travail.
L’alternative pour ces personnes serait la réduction de l’exposition aux produits parfumés réduisant ainsi les effets néfastes sur la santé et la société.

Pour plus de détails :

https://journals.lww.com/joem/Fulltext/2018/03000/National_Prevalence_and_Effects_of_Multiple.17.aspx

 

 

16 Mars journée du sommeil : recommandations proposés par INSV

Dans le cadre de la Journée du sommeil, ce 16 mars, l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) publie les résultats d’une étude sur les nuits des 15-24 ans. Résultat, la quasi-totalité ne dort pas assez. Leur dette de sommeil s’élèverait à plus d’une heure par nuit ! On est bien loin des 8 à 9 heures de sommeil quotidien conseillées pour les jeunes adultes.

. »Les risques pour leur santé, comme pour leur développement personnel et professionnel, sont avérés car le sommeil assure des fonctions majeures sur le plan physiologique, émotionnel et cognitif », rappelle l’Institut. Et force est de constater que le problème est bien réel comme le rapporte une enquête INSV/MGEN. Ainsi, 88% des jeunes s’estiment en manque de sommeil ; et tous (99%) se plaignent du retentissement de cette insuffisance sur leur journée.

Si vous avez du mal à vous lever le matin, vous faites peut-être partie des 30 % des français atteints troubles du sommeil. Un problème qui touche particulièrement les 15-24 ans, encore plus  exposés aux effets néfastes des écrans dont ils ont du mal à se libérer. la lumière bleue des écrans étant l’une des cibles mise en évidence à travers les études récentes.L’habitude des écrans en jeu: quand on fixe un écran juste avant de dormir, la lumière empêche notre cerveau de produire de la mélatonine, une hormone qui favorise le sommeil. Donc, on dort moins bien !En cause donc , les écrans en premier lieu. Huit jeunes sur dix déclarent passer plus d’une heure dans leur lit avant d’éteindre la lumière pour dormir, essentiellement pour des activités interactives : réseaux sociaux, internet, jeux…. « Cette hyperconnexion combinée à une exposition tardive à la lumière bleue des écrans retarde le moment de l’endormissement au détriment de la qualité du sommeil de ces jeunes cybernautes », alerte le Pr d’Ortho (Hôpital Bichat). S’y ajoute le fréquent recours à des excitants (caféine, nicotine…). »Près de 4 jeunes sur dix (38%) dorment moins de 7 heures par nuit en semaine alors que la recommandation dans cette tranche d’âge est de 8h », s’inquiète le Dr Joëlle Adrien, Présidente de l’INSV.

C’est pourquoi les experts souhaitent saisir l’opportunité de la Journée du sommeil pour faire passer aux jeunes certains messages de bonnes habitudes : établir le soir un couvre-feu digital, 1h au moins avant de se coucher et pendant toute la nuit ; avoir des horaires de couchers et levers réguliers ; maintenir la même heure du coucher le week-end, et ne pas trop décaler celle du lever ; éviter les excitants ; et avoir une activité physique tous les jours 30 minutes et davantage les jours de repos.

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Programme et infos sur la 18ème Journée du Sommeil : www.institut-sommeil-vigilance.org/journee-du-sommeil-le-vendredi-16-mars-2018

Le GIEC fête ses 30 ans à l’UNESCO à Paris du 13 au 16 Mars

Dans la  salle plénière de l’Unesco à Paris, avec les  délégués de 195 pays, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) fête ses trente ans cette semaine, à l’occasion de sa 47ème session plénière qui se déroule jusqu’au 16 mars. Depuis sa création en 1988 sous l’égide des Nations unies, ses cinq rapports d’évaluation, publiés entre 1990 et 2014, constituent la référence en matière de science du climat. Très attendue, la publication du  6éme rapport dévaluation est prévue en 2021-2022.

Le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot a fait à cette occasion l’éloge du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, instrument de la paix mondiale et lumière face à l’obscurantisme climato-sceptique en soulignant son rôle de lanceurs d’alertes.

Au fil des années, les rapports d’évaluation du Giec se sont étoffés et enrichis, selon un processus complexe et unique d’expertise collective qui a fait ses preuves. Le premier rapport, paru en 1990, a permis de détecter un effet de serre additionnel évident. Le second, en 1996, a discerné l’influence humaine sur le climat. Le troisième, en 2001, a prouvé que la plus grande part du réchauffement provenait des activités humaines des 50 dernières années. Les prévisions de hausse des températures par rapport à l’époque pré-industrielle ne sont plus remises en question dans la communauté scientifique.

Pour le spécialiste de la simulation numérique du climat Hervé Le Treut,  »on est au début d’un processus, le siècle est encore long, comment le système va évoluer dans 30 ans, 40 ans, ce n’est pas facile à appréhender. Le Giec sert à organiser la vigilance face à ce qui peut devenir dangereux, à donner un sens à ce qui se passe ».Avec peu de moyens( seulement 6 millions d’euros), le Giec fait face à une attente croissante de la part du monde politique et de l’opinion publique.  »Le climat n’est pas une option, il conditionne tout ce qui a de l’importance pour nous. Or, nous ne sommes pas dans la trajectoire », a souligné hier Nicolas Hulot, et cependant les projections  sont de plus en plus fines, le nombre d’institutions scientifiques dans le monde capables de fournir des modèles est  passé de quatre à 21, et l’on est face à des évolutions incertaines et des rétroactions du climat qui échappent en partie à la prévision.

N’oublions pas que l’équipe permanente est composée d’une douzaine de personnes tout au plus. Et que le secrétariat des trois groupes de travail change à chaque nouveau rapport. Il y a un problème de moyens humains. Mais aussi financier. Le budget est bouclé par la contribution volontaire des états. Les Etats-Unis apportant 40% du total, ce qui pose probléme en cette période: une demande est faite d’imposer aux Etats, comme c’est le cas pour d’autres institutions onusiennes, une contribution minimale obligatoire dont le montant serait proportionnel à leur PIB. La France a décidé elle d’accroître son soutien au GIEC d’un million d’euros par an, assurant ainsi 15% des contributions au Groupe des experts du climat de l’ONU, a annoncé mardi le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. “L’importance de vos travaux n’est plus à démontrer”, a dit le ministre aux représentants du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), réunis à Paris à l’Unesco lors de cette 47e session.

Pour gagner en efficacité,plaide pour la création d’un secrétariat général, d’équipes de permanents pour animer non plus trois, mais deux groupes de travail, l’un sur les sciences, l’autre sur les solutions. Le tout réuni dans un bâtiment, de préférence situé à Genève. Cette restructuration permettrait de satisfaire aux besoins de la société.

Le nouveau mandat du GIEC qui lui a été donné lors de la COP 21 , a conduit à une importante réorganisation du 6e Cycle d’évaluation du Giec (2016-2023). En plus du Rapport sur un réchauffement planétaire de 1.5°C cité susmentionné et du document central – le Rapport d’évaluation (RE6) –, le 6e cycle comprendra deux autres rapports spéciaux (respectivement sur l’océan et la cryosphère, et sur l’usage des terres) ainsi qu’un rapport méthodologique sur les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Le sud Coréen Hoesung Lee  a été renommé président du Giec .