Tous les articles par Jacqueline Collard

Michel Serres fait un constat de ce que l’informatique a modifié notre société

Nous reprenons des morceaux choisis  de ces paroles lors d’une conférence donnée à L’INRIA pour leur 40 ans

Au-delà de l’individu, l’informatique transforme tout de la société…

  1.   « Je commencerais volontiers par les métiers. L’organisation sociale précédente était fondée sur la communication et sur la concentration. Pour la communication, pensons aux métiers d’intermédiaires, de la « demoiselle du téléphone » au commerçant. Pour la concentration, pensons aux villes – concentrations de personnes et de pouvoir –, aux bibliothèques – concentration de livres, etc. L’informatique transforme ces deux éléments fondamentaux de nos sociétés. Pour la communication, nous assistons à la disparition des intermédiaires. Quant à la concentration, elle cède la place à la distribution. Par exemple, la monnaie émise par les banques centrales, concentration, sont remplacées par les cryptomonnaies, distribution.

Le lien social a également été profondément transformé. Par exemple, le nombre d’appels le plus important sur un téléphone portable sont les appels des mères aux enfants. Cela bouleverse les relations familiales. Ce qui a changé également c’est que nous pouvons contacter n’importe qui, n’importe quand, la distance est donc abolie et nous sommes passés d’un espace métrique à un espace topologique. Nous interagissions avant avec les gens qui vivaient près de chez nous. Nous sommes devenus les voisins de tous ceux que nous retrouvons sur le réseau, même s’ils sont au bout du monde. Ça change toute la société qui est bâtie sur des relations.

Peut-être pourrions-nous conclure sur votre vision de cette société en devenir

MS. : « La dernière révolution industrielle a généré des gâchis considérables. Par exemple, on a construit des masses considérables de voitures qui sont utilisées moins d’une heure par jour. Je ne partage pas le point de vue de Jeremy Rifkin qui parle de l’informatique comme d’une nouvelle révolution industrielle. La révolution industrielle accélère l’entropie, quand la révolution informatique accélère l’information. C’est très différent.

Une autre différence avec une révolution industrielle tient du travail. À chaque révolution industrielle, des métiers ont disparu, et d’autres ont été inventés. Les paysans, par exemple, sont devenus ouvriers. Il est probable que l’informatique détruira beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en créera. Nous n’avons pas les chiffres parce que la révolution est en marche, mais il faut s’y préparer. Dans la société d’hier, un homme normal était un ouvrier, un travailleur. Ce ne sera plus le cas dans celle de demain. C’est aussi en cela que nous ne sommes pas dans une révolution industrielle.

Le travail était une valeur essentielle. Dans la société de demain, peut-être dans 50 ans, le travail sera une activité rare. Il nous faut imaginer une société avec d’autres valeurs. Le plus grand philosophe de notre siècle sera celui qui concevra cette nouvelle société, la société de l’otium, de l’oisiveté. Qu’allons-nous faire de tout le temps dont nous disposerons ?

Michel Serres, philosophe, historien des sciences et homme de lettres, membre de l’Académie française, sur un thème qui lui est cher, les mutations du cognitif, qu’il a déjà développé dans « Petite Poucette », un immense succès d’édition

Pour aller plus loin, nous ne pouvons que vous conseiller la lecture de Michel Serres, et notamment de son livre Petite Poucette. Vous pouvez aussi écouter la conférence lumineuse qu’il a donné pour les 40 ans d’Inria.

Le Plan Régional Santé -Environnement 3 a été signé par le préfet

Le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes et le directeur général  de l’Agence régionale de santé ont approuvé, le 18 avril 2018, un troisième plan d’actions pour poursuivre, au cours des quatre prochaines années, la promotion d’un  environnement  favorable à la santé, et réduire les inégalités de santé d’origine environnementale dans notre région.

Le  PRSE 3 Auvergne-Rhône-Alpes 2017-2021 est consultable et téléchargeable sur son site internet  www.auvergne-rhone-alpes.prse.fr.

Le document rappelle les considérants qui ont présidé à la définition des objectifs, et présente les mesures définies pour y répondre. De plus, une plaquette illustre la logique de l’approche et souligne les complémentarités qui existent entre chaque composante du plan d’actions.

Le projet s’est construit en s’appuyant, en particulier, sur les conférences régionales santé-environnement organisées en janvier et septembre 2017, ainsi que sur les contributions recueillies depuis.

Le PRSE 3 porte l’ambition de mieux  prendre en compte les incidences de l’environnement sur la santé dans l’ensemble des politiques publiques. Il affiche, en accord avec le plan national, une forte volonté de mobilisation des acteurs de proximité dans sa mise en œuvre. Sa dernière action, totalement  tournée vers la territorialisation, en témoigne.

La phase de déploiement du plan offrira donc beaucoup d’opportunités de participation, à tous ceux qui partagent ses objectifs.

La conférence régionale santé-environnement aura à connaître annuellement de l’avancée des réalisations (fin d’année pour 2018), qui seront aussi partagées  dans le cadre d’événements locaux porteurs des mêmes valeurs.

Effets des pesticides sur la biodiversité

Plusieurs études montrent que 30 % des oiseaux des campagnes françaises ont disparu en quinze ans, du fait de l’intensification des pratiques agricoles. Pesticides, agrandissement des parcelles et disparition des haies, fin de la politique de jachères… les causes de cet effondrement, décrit par les chercheurs comme « proche de la catastrophe écologique »pourraient en être la cause.

L’usage massifs des pesticides et l’intensification des pratiques agricoles dépeuplent nos campagnes : les oiseaux des champs sont menacés de disparition, selon une étude française. Après avoir pris connaissances que plusieurs dizaines d’espèces ont décliné en nombre, Benoit Fontaine, biologiste de conservation au Muséum national d’histoire naturelle de France et co-auteur de l’une des recherches, a déclaré “La situation est catastrophique. Notre campagne est en train de devenir un vrai désert.”

Parmi les espèces d’oiseaux qui ont décliné d’au moins un tiers, il y a la gorge blanche commune, le bruant ortolan et l’alouette des champs, tandis que le pipit farlouse, un oiseau chanteur migrateur, a fait une chute vertigineuse avec un gigantesque  – 70%.

La principale cause de mortalité des oiseaux, ce sont les pratiques agricoles, « notamment l’usage des pesticides parce que cela réduit la masse d’insectes disponibles, avec lesquels les oiseaux s’alimentent. Et aussi, le fait que les parcelles cultivées sont plus grandes, avec au final moins d’espace pour la nature ». En plus de cela,  a été mentionnée qu’une recherche récente faite sur le territoire européen a mis en évidence que les insectes volants ont diminué de 80 %

Résultat :  outre la diversité biologique qui recule, c’est une menace de plus pour l’équilibre des ecosystèmes.Ces disparitions sont-elles irréversibles ? Pas forcément, selon le biologiste Jean-Yves Paquet, « si on met en place certaines pratiques, et notamment les mesures agri-environnementales, c’est-à-dire des subsides donnés aux agriculteurs qui mettent en place des mesures plus favorables à l’environnement« .  Pour certaines espèces comme le bruant proyer, c’est presque déjà trop tard.

Tout cela se produit malgré les plans du gouvernement visant à réduire l’utilisation des pesticides de 50 % d’ici 2020, les ventes ayant augmenté régulièrement sur le territoire français.“Si la situation n’est pas encore irréversible, tous les acteurs du secteur agricole doivent travailler ensemble pour changer leurs pratiques”,  a ajouté  M. Fontaine.

Le groupe Biocoop s’engage pour le climat

Biocoop s’engage dans la lutte contre le réchauffement climatique !

Lancé par le collectif Climat 2020, l’appel pour un pacte finance-climat européen a pour but d’éveiller les consciences sur le dérèglement climatique. Un combat partagé et soutenu par Biocoop, signataire de l’appel. Nous partageons ces actions fondamentales pour une solidarité nécessaire au bénéfice du plus grand nombre.

https://climat-2020.eu/l-appel/

Convaincus que nous ne parviendrons pas à reprendre en main notre destin si chaque nation reste isolée, nous demandons instamment aux Chefs d’Etat et de gouvernement de mettre en œuvre au plus vite une politique européenne qui dépasse les clivages traditionnels, mette la finance au service du climat et de la justice sociale, et nous permette de regarder sans rougir l’héritage que nous laisserons à nos enfants.

Le 31 octobre 2017, l’ONU alertait l’opinion publique sur l’écart « catastrophique » qui existe entre les engagements des Etats et les réductions des émissions de gaz à effet de serre nécessaires pour maintenir le réchauffement en-dessous de 2°C. Des engagements qui « couvrent à peine un tiers des réductions nécessaires », déplorait Erik Solheim, directeur du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Avant d’ajouter : « Gouvernements, secteur privé, société civile doivent combler cet écart […]. Un an après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, nous sommes loin de faire ce qu’il faudrait pour préserver des centaines de millions de personnes d’une vie de misère ».

Nous ne pouvons pas rester sans rien dire. Nous ne pouvons pas rester sans agir. Aujourd’hui, l’esprit se révolte contre le sort qui est promis à l’Homme. Nous, Citoyens d’Europe et Citoyens du monde associés dans une même communauté de destins, n’acceptons pas que l’humanité se dirige, sans réagir, vers le chaos climatique.

Plastique quand tu nous tiens !

La passion d’une époque peut devenir un  drame pour la suivante. Dans les années 1950, les industriels produisent en série de nouveaux objets légers et résistants, fabriqués avec une substance chimique facilement modelable: le plastique:   matière synthétique qui  enthousiasmait ces années  nous a entraînés dans une spirale de destruction de la nature et tout particulièrement des océans. En effet on estime que dès 2050, les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons.

Actuellement, la production de plastique dépasse 320 millions de tonnes par an. Portée par le vent et la pluie, une grande partie de ces sacs, bouteilles, emballages, filets de pêche abandonnés et microparticules s’agrège dans plusieurs zones des océans, sous l’effet de vortex formés par les courants marins.

Le monde artificiel que prédisait Barthes s’est réalisé : une étude américaine publiée dans Science Advances en juillet 2017 estime qu’entre 1950 et 2015, 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites. Conséquence, les mers et les océans qui, on le constate, sont de plus en plus les grandes poubelles du monde, ont commencé à se plastifier. Le clip de la campagne « Plastic Ocean », lancée le 10 avril par l’ONG Sea ­Shepherd, nous le rappelle.C’est donc face à cette urgence que l’ONG veut mettre un coup de projecteur sur le sujet dans les médias et sur les réseaux sociaux pour faire changer les mentalités, autour de l’utilisation durable du plastique.

Beaucoup de données alarmantes accompagne ces images. D’après le site Planétoscope, qui compile statistiques et données sur l’environnement, 6,5 à 8 millions de tonnes de déchets en plastique sont rejetées chaque année en mer. L’ONG Expéditions Méditerranée en danger, qui lutte contre cette pollution, estimait en 2010 que 250 milliards de microfragments flottaient au large des côtes françaises, italiennes et espagnoles. Le résultat est fatal : d’après Sea Shepherd, 36 % des espèces d’oiseaux de mer et 43 % des mammifères marins sont affectées par ces déchets – et pour longtemps d’autant qu’il est estimé que  les polymères mettent mille ans à se dégrader entièrement.

 On a d’abord repenser le recyclage des plastiques mais quand on connaît la multitude de composants d’un plastique banal c’est reporter le problème plus tard en en produisant d’autres ( effets cocktails des mélanges recyclés).

On a ensuite penser à les exporter mais  d’abord la Chine s’est positionné contre l’importation des déchets plastiques , celle -ci étant suivi la semaine dernière par l’Inde.