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3 avril Région grenobloise : un épisode de vent du désert

Informations sur le site d’Atmo Auvergne Rhône-Alpes

Le retour du soleil et la douceur des températures en ce début de printemps pouvait laisser à penser que la pollution particulaire ne serait de retour que l’hiver prochain. C’était sans compter sur un épisode ponctuel dû à des poussières en provenance de Sahara…

Cela faisait maintenant plusieurs jours que les concentrations de particules PM10 observées étaient très faibles sur l’ensemble de la région.

Lundi 2 avril, à partir de la mi-journée, un vent de sud marqué a commencé à souffler sur l’Auvergne Rhône-Alpes, transportant des masses d’air chargées en poussières minérales venant des zones désertiques d’Afrique. Les taux de particules PM10 sont tout d’abord montés en zone méridionale (Corse, Var…), puis les concentrations ont augmenté sur notre région dans la nuit de lundi à mardi. L’ensemble de la région a été touché, mais c’est sur le plateau du Vercors et dans l’agglomération grenobloise que le phénomène s’est avéré le plus intense, avec des concentrations dépassant légèrement le seuil d’information et de recommandations pour la journée du mardi 3 avril.

La procédure liée aux épisodes de pollution n’a pas été déclenchée compte tenu de la fugacité et de l’imprévisibilité de ce phénomène. Du fait de leur diamètre plus important (les taux de particules PM2,5 sont restés faibles), ces particules sont moins nocives que les particules issues de phénomènes de combustion (chauffage au bois ou des émissions automobiles). Toutefois, leur quantité peut engendrer des effets sanitaires, d’autant plus que de nombreux pollens sont présents dans l’air ambiant en cette période : il est donc conseillé à toutes les personnes ayant ressenti une gêne respiratoire de consulter un professionnel de santé.

Les concentrations ont fortement diminué durant la nuit, et la qualité de l’air devrait donc sensiblement s’améliorer aujourd’hui car les masses d’air chargées de particules sahariennes seront chassées vers l’Est par une autre masse d’air pluvieuse arrivant par l’ouest, qui devrait assurer un lessivage efficace de l’atmosphère.

Confirmation des liens entre les ondes des téléphones mobiles et l’apparition de cancers

Voici le communiqué de Phonegate à propos des conclusions des scientifiques sur l’étude du NTP portant sur le rayonnement des téléphones cellulaires sur les animaux.

Le gouvernement des États-Unis a invité, du 26 au 28 mars 2018, à Durham (Caroline du Nord), un groupe de onze experts internationaux à participer au Peer review de l’étude de 25 millions de dollars de l’Agence fédérale américaine du National Toxicology Program (NTP) portant sur le rayonnement des téléphones cellulaires chez les animaux.

Les scientifiques ont conclu qu’il existe des «preuves évidentes» reliant le rayonnement des téléphones mobiles au développement de cancers chez les rats. Après un examen de trois jours des données de l’étude, ils ont voté pour renforcer les conclusions que les ondes (GSM et CDMA) du téléphone portable provoquent des effets sur la santé des rats et des souris exposés aux radiations des téléphones.
Le panel de scientifiques indique qu’il existe des preuves d’une association entre certaines tumeurs du cœur et du cerveau et le rayonnement des téléphones cellulaires dans les études animales à grande échelle.
Lire le communiqué de notre partenaire américain EHTrust

Représentant « Alerte Phonegate », le Dr Marc Arazi, président de l’association, est venu y témoigner : “ En utilisation réelle, en particulier au contact du corps, quasiment tous nos téléphones portables nous exposent à des niveaux de 2 à 10 fois supérieurs aux limites permises par la réglementation pour protéger notre santé. Ces résultats sont fondés sur des tests réalisés entre 2012 et 2016 par l’Agence nationale des fréquences françaises sur près de 400 téléphones mobiles parmi les plus vendus en Europe et sont à l’origine du scandale sanitaire et industriel International du Phonegate*. Nous avons tous été exposés, et ce depuis plus de 20 ans, à des niveaux équivalents et même souvent supérieurs à ceux étudiés sur les rats et les souris dans le cadre de l’étude NTP. ».
Intervention devant le NTP

A la suite de ces trois jours de débats techniques et scientifiques et des révélations faites sur la surexposition massive de centaines de millions d’utilisateurs, le Dr Bucher a fait évoluer son discours devant les journalistes, en faveur de conseils aux utilisateurs pour se protéger des ondes en gardant son téléphone à distance du corps. C’est une avancée certaine et un signal fort envoyé aux régulateurs, aux industriels et aux pouvoirs publics.
Voir les déclarations du Dr Bucher sur Youtube

De son côté, le Dr Annie Sasco, médecin et épidémiologiste, ancienne Directrice de l’Unité d’Épidémiologie pour la Prévention du Cancer au Centre International de Recherche sur le Cancer – Organisation Mondiale de la Santé (CIRC-OMS), était  également présente et est intervenue lors de cette audition. A son retour en France elle conclut « Depuis bientôt 10 ans, j’ai appelé avec d’autres médecins et scientifiques à la précaution dans l’usage des téléphones cellulaires. Le CIRC a conclu en 2011 que l’exposition aux champs électromagnétiques était un cancérogène possible. Depuis d’autres études épidémiologiques ont confirmé le risque de tumeurs du cerveau chez les utilisateurs les plus intenses. Le 28 mars, les évaluateurs externes de l’étude NTP ont voté pour augmenter le niveau d’évidence en faveur de la cancérogénicité de l’exposition aux radiofréquences pour plusieurs types de tumeurs mais aussi d’autres effets néfastes, en particulier pour le cœur. Il est maintenant plus que jamais temps d’agir pour protéger la santé des populations et en particulier des plus vulnérables ».

Les recommandations des personnes invitées par le panel d’experts

  • Parmi les personnes qui ont été invitées à s’exprimer oralement devant les membres du panel, la Dr Annie J. Sasco, ancienne responsable d’unité de recherche en épidémiologie pour la prévention du cancer au sein de l’IARC (Agence Internationale de Recherche sur le Cancer) de l’OMS : « Assez c’est assez : combien de morts sont encore nécessaires ? Depuis bientôt 10 ans, j’ai appelé avec le Dr David Servan-Schreiber et d’autres médecins et scientifiques à la précaution dans l’usage des téléphones cellulaires. Le CIRC a conclu en 2011 que l’exposition aux champs électromagnétiques était un cancérogène possible. Depuis d’autres études épidémiologiques ont confirmé le risque de tumeurs du cerveau chez les utilisateurs les plus intenses. Le 28 mars 2018 au NIEHS, les évaluateurs externes de l’étude NTP ont voté pour augmenter le niveau d’évidence en faveur de la cancérogénicité de l’exposition aux radiofréquences pour plusieurs types de tumeurs mais aussi d’autres effets néfastes, en particulier pour le cœur. Il est maintenant plus que jamais temps d’agir pour protéger la santé des populations et en particulier des plus vulnérables. »
  • Pour le Dr Ronald Melnick, fort d’une carrière de 28 ans au sein du NTP, les agences dont la FDA et autres agences devraient immédiatement promouvoir des mesures de prévention auprès de la population, en particulier les enfants.
  • Pour le Dr Devra Davis, présidente du Environmental Health Trust : « L’étude du NTP a trouvé bien plus que des preuves de cancérogénicité. Les animaux exposés aux mêmes doses de radiations que les humains donnent naissance à des animaux plus petits et avec un poids plus faible. Ce qui est inquiétant, c’est que toutes les études sérieuses portant sur des personnes exposées pendant 10 ans ou plus à des téléphones portables ont des risques plus élevés de tumeurs telles que les gliomes et neurinomes acoustiques. Et pourtant, les expositions continuent à augmenter chaque jour. » En outre, elle ajoute qu’une récente étude de l’Institut Ramazzini (Italie) rejoint les conclusions du NTP, mais pour des niveaux de radiation bien plus faibles. Combinées, ces deux études ne font que renforcer l’information selon laquelle ces radiations sont cancérogènes. Il est urgent de réduire les expositions des enfants, et de nous tous. » Elle mentionne également que l’innovation du secteur doit permettre de résoudre ce problème. Franck Clegg, ancien président de Microsoft Canada avait notamment déclaré : « Je viens d’un secteur intelligent. Dites-nous ce dont vous avez besoin, et nous le ferons. »
  • Anthony Miller, professeur émérite à l’Université de Toronto, et précédemment conseiller médical de l’OMS, estime que les données humaines et animales, les risques augmentés de cancers en particulier si l’exposition commence à un jeune âge invitent à classer les radiations des radiofréquences comme cancérogènes certain pour l’être humain (groupe 1 de la classification du CIRC de l’OMS).
  • Théodora Scarato, directrice exécutive de Environmental Health Trust, estime que le déploiement de la 5G doit être stoppé, et que les écoles doivent installer des liaisons filaires. De même, des actions au niveau des particuliers et des employeurs devraient être menées pour réduire les expositions.
  • Le Dr Marc Arazi, à l’origine du « Phonegate » est venu présenter les défaillances du système de mesure des radiations des téléphones mobiles. Selon lui, les niveaux de radiation actuels des téléphones sont 2 à 10 fois plus élevés que les limites autorisées par les réglementations de protection de la santé.

sources :https://ehtrust.org/clear-evidence-…

Les questions qui se posent maintenant sont de savoir :
– combien de centaines de milliers ou millions de morts et de malades de divers pathologies, dont le plus redoutable cancer du cerveau (glioblastome) sont possiblement victimes des effets pathogènes voire cancérogènes des ondes radioélectriques;
– comment, dans le même temps, remédier aux failles des systèmes internationaux de réglementation qui ont permis la mise sur le marché de téléphones mobiles dangereux pour la santé des utilisateurs et tout particulièrement de celle des enfants.
Doublement des glioblastomes en Angleterre entre 1975 et 2015

Il faut très probablement envisager d’ajouter aux victimes précitées, les près de 5% de personnes identifiées en France comme électro-hypersensibles. Ce qui représente pour notre seul pays plus de 3 millions de personnes plus ou moins gravement handicapées dans leur vie de tous les jours par cette maladie, comme l’a confirmé le tout récent rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, organisme étatique français), même si le lien avec l’exposition aux radiofréquences n’est pas encore considéré par cette agence comme scientifiquement démontré.

Au vu de tels enjeux de santé publique, nous demandons à Monsieur Nicolas Hulot,  Ministre de la Transition écologique et solidaire, et à Madame Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, de bien vouloir nous recevoir afin d’envisager les mesures d’information et de protection des utilisateurs de téléphones portables tant à l’échelon français qu’européen.

25 mesures pour le plan Priorité Prévention Santé

Fin mars 2018, le gouvernement a dévoilé un nouveau plan de santé publique axé sur la prévention. Faisant intervenir différents ministères (de la santé bien sûr, mais aussi du sport, de l’écologie ou encore de la défense), ce plan Priorité Prévention se décline en 25 mesures phares s’adressant à la population française, de la conception à l’âge mur, sans oublier les personnes en situation de handicap, tout ceci avec 400 Millions d’euros sur 5 ans.

Le gouvernement entend nous faire « rester en bonne santé tout au long de la vie » et donc décliné de  la grossesse jusqu’au troisième âge, 25 mesures composent le volet prévention de la stratégie santé du gouvernement.

Parmi  les principales:

  • Etendre le logo Nutriscore aux cantines (y compris scolaires) à partir de 2020. Cet étiquetage à cinq couleurs est destiné à informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments.
  • Créer d’ici fin 2018, un site internet d’information du public sur les produits chimiques contenus dans les produits de consommation courante.

– Grossesse et petite enfance -Recommander la prise systématique de vitamine B9 (acide folique) aux femmes enceintes durant au moins les deux premiers mois de grossesse. Le but: éviter l’une des malformations néonatales les plus fréquentes, les anomalies de fermeture du tube neural (1 naissance pour 1.000), à l’origine de malformations de la moelle épinière.

Enfants et jeunes -La promotion de la santé à l’école s’appuie sur une démarche globale et positive permettant de promouvoir le bien-être des élèves dans un environnement bienveillant favorisant un climat de confiance et de réussite. Elle doit renforcer les attitudes favorables à la santé pour tous les élèves et, pour certains, répondre aux problèmes de santé rencontrés ou prévenir des conduites à risque. Les comportements de santé à risque (addiction, sédentarité, alimentation, etc.) structurent et renforcent les inégalités sociales au cours de l’enfance et de l’adolescence.

Etaler de 0 à 18 ans les vingt examens de santé de l’enfant pris en charge à 100%, aujourd’hui prévus entre 0 et 6 ans.

Santé des adultes -Lutte anti tabac renforcée

– Santé et handicap

– Santé des plus de 65 ans -. Mettre en place dès 2018 un plan de 15 millions d’euros annuels pour financer des programmes de prévention en Ehpad (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes)

http://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/strategie-nationale-de-sante/priorite-prevention-rester-en-bonne-sante-tout-au-long-de-sa-vie

 

Un 80 ème organe dans notre corps

Une découverte vient de révolutionner la connaissance du corps humain

Il s’appelerait  l’interstitium, et serait le 80e organe du corps humain… Et le plus grand

L’interstitium est un réseau à l’échelle du corps de compartiments interconnectés, remplis de liquide, soutenus par un réseau de protéines fortes et flexibles. Mucosa = muqueuse, collagen bundles = faisceaux de collagène, CD34 positive lining cells : cellules de type CD34, fluid filled space = espace rempli de fluide.

Cette nouvelle étude révèle que la couche de tissus que l’on croyait compacte – et qui sont retrouvés sous la surface de la peau et le long du système digestif, des poumons et des voies urinaires, autour des artères et des veines, et entre les muscles – sont en réalité des compartiments interconnectés, remplis de fluide, soutenus par un réseau de protéines fortes (collagène) et flexibles (élastine). Un organe serait appelé « interstitium » par les scientifiques.

Dans la mesure où l’interstitium entoure des organes qui pressent, pompent et pulsent quotidiennement, ce nouvel organe potentiel pourrait « agir comme des amortisseurs qui empêchent les tissus de se déchirer« , selon le communiqué de la NYU School of Medicine. Mais l’interstitium n’aurait pas qu’un rôle purement mécanique. « L’espace interstitiel est la principale source de lymphe » du corps, expliquent les chercheurs dans la publication, c’est-à-dire le fluide vital au fonctionnement des cellules immunitaires qui génèrent l’inflammation, et dont la circulation est parallèle au système sanguin.

www.nature.com/articles/s41598-018-23062-6

 

  • Scientific Reportsvolume 8, Article number :  4947 (2018)
  • doi : 10.1038/s41598-018-23062-6

 

Le rapport de l’ANSES sur l’hypersensibilité électromagnétique est paru

Les radiofréquences constituent un objet de préoccupations sanitaires, environnementales et sociétales important depuis plusieurs années, en France comme à l’étranger. Malgré les mesures mises en place pour encadrer et surveiller les niveaux d’exposition aux champs électromagnétiques depuis des années, la littérature scientifique rapporte depuis plusieurs décennies et de façon continue des cas de personnes souffrant de troubles divers attribués à des expositions aux champs émis par les appareils électroménagers, les installations électriques et les dispositifs communicants.

Dans ce contexte, l’Agence a publié des avis et rapports d’expertise collective notamment en 2003, 2005, 2009, 2013 et, le plus récent, en 2016, relatifs aux risques potentiels pour la santé de l’exposition aux radiofréquences. Elle a également souhaité accorder à la question de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) toute l’attention qu’elle mérite, en lui consacrant une expertise spécifique et approfondie.

Pourtant dés 2008 le Pr Belpomme Dominique Belpomme, cancérologue (hôpital Georges-Pompidou, Paris) qui avait fondé  lAssociation pour la recherche thérapeutique anticancéreuse (Artac). avait investigé sur cet état pathologique;  sa consultation fut rapidement envahie par des dizaines de  » malades « . Vite débordé, il décide de former un groupe de travail au sein de l’Artac, et contacte ainsi d’autres scientifiques internationaux préoccupés comme lui de ces diagnostics particuliers et multiples.

En quelques mois, ils analysent près d’une centaine de dossiers. Et finissent par décrire  » une nouvelle maladie « , le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (sicem),  » une affection neuropsychologique  » qui s’installerait en deux phases, estime le cancérologue. Une période inaugurale de stress cellulaire s’exprime selon une triade : des maux de tête, des troubles de la sensibilité se manifestant par des fourmillements, enfin des troubles de l’attention et de la concentration. Cette période, d’une durée variant de quelques mois à un ou deux ans, serait ensuite suivie par la phase d’état marquée, elle, par une insomnie, de la fatigue et une dépression.  » Un peu comme dans la fibromyalgie, détaille le Dr Belpomme, mais sans douleur à la palpation des tendons et des muscles. Ce qui est nouveau, ce sont les critères objectifs, radiologiques et biologiques que nous avons identifiés. 

L’ELECTROSENSIBILITE:  Maux de tête, troubles du sommeil, nausées, irritabilité, fourmillements dans les doigts ou encore problèmes cutanés :l’ANSES répertorie des dizaines de symptômes, plus ou moins courants, que les électrosensibles attribuent à leur exposition aux radiofréquences des téléphones portables, antennes relais et autre wifi. La prévalence de l’EHS (acronyme pour électro-hypersensibilité) est « très difficile » à évaluer, d’après l’Anses, évoquant des données jugées « pas fiables » qui situent la prévalence entre 0,7 et 13,3% de la population et d’autres plus récentes qui l’évaluerait à environ 5%.  

Les électrosensibles, qui attribuent leurs symptômes variables à l’exposition aux ondes émises par les technologies modernes, souffrent réellement et doivent être pris en charge, d’après un rapport de l’Anses, précisant cependant que les causes de ce  trouble restent inconnues.

« Alors, comment sortir de l’impasse ?  » En intensifiant les recherches « , insiste Olle Johansson, scientifique suédois de l’institut Karolinska, engagé de très longue date dans le combat anti-ondes. Dans le nord de l’Europe, c’est en 1987 que ceux que l’on nomme les  » électrohypersensibles  »  (EHS) se sont regroupés. Ils ont tiré le signal d’alarme dès 1994 et seraient aujourd’hui près de 290.000. Là-bas, la conception du handicap est avant tout environnementale.Résultat :  » depuis dix ans, l’électrohypersensibilité y est reconnue en tant qu’infirmité physique. Mais attention, il ne s’agit pas d’une maladie mais d’un handicap « , insiste le Pr Olle Johansson. Conséquence : tout a été mis en place pour que les électrosensibles aient, comme les autres, accès à une vie la plus  » normale  » possible.

La souffrance exprimée par les personnes qui se déclarent électrosensibles « correspond à une réalité vécue » justifiant une prise en charge adaptée, même si rien ne prouve aujourd’hui la causalité entre ce syndrome controversé et l’exposition aux ondes électromagnétiques, estime un rapport de l’agence sanitaire Anses salué comme une avancée par des associations.

« Il n’existe pas de critères de diagnostic de l’EHS validées à ce jour« , note l’Anses dans cet avis publié mardi 27 mars 2018. Mais « quoi qu’il en soit, les plaintes (douleurs, souffrance) formulées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue« . L’Anses évoque différentes hypothèses pour expliquer ces plaintes, dont un dysfonctionnement du système nerveux central, des perturbations dans la production de neurotransmetteurs, l’existence d’un terrain migraineux… Ou l’effet nocebo. Au contraire de l’effet placebo, l’effet nocebo désigne l’apparition de symptômes causée par la suggestion ou la crainte que l’exposition à un médicament ou à des facteurs environnementaux est nuisible.

Au-delà du constat des souffrances, les experts recommandent « une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaire et social » pour des patients qui subissent en plus parfois un « isolement psycho-social » en décidant de changer de mode de vie voire en déménageant dans des zones rurales isolées. Ainsi, les patients se trouvent parfois face à des médecins peu à l’écoute. Le rapport de l’Anses met en avant le « besoin de reconnaissance » exprimé dans les témoignages des patients et leur « désir d’être pris au sérieux » par des médecins qui peuvent privilégier « une approche psychologisante du problème« , accompagnée « d’un certain mépris » à l’égard des personnes venant les consulter.

Pour en  savoir plus :