Tous les articles par Jacqueline Collard

Notre microbiote intestinal aurait des gardiens spécialisés

Notre corps et en particulier notre système digestif, est colonisé par des millions de bactéries vivant en symbiose avec notre organisme. Sans elles, certaines substances ne pourraient pas être digérées et nous serions trop vulnérables à leurs congénères pathogènes.

Le déséquilibre du microbiote, en termes de diversité d’espèces bactériennes ou de quantité de bactéries, est aussi appelée dysbiose. On la retrouve dans de nombreuses pathologies, comme l’obésité, le cancer ou même l’autisme. Les scientifiques pensaient jusqu’à maintenant que les anticorps de type IgA que nous sécrétons massivement dans notre tube digestif (66 mg/kg/jour) empêchaient le passage de germes potentiellement dangereux à travers la barrière intestinale mais ses effets potentiels sur le microbiote restaient flous. Des anticorps auraient pour rôle de barrer le passage ou d’encourager l’installation de bactéries pour obtenir le meilleur équilibre possible au sein de notre microbiote intestinal. Appelés IgA, ces anticorps sont de véritables « chefs d’orchestre » du microbiote, d’après une nouvelle étude.

La fonction et la santé de notre microbiote intestinal est en partie régulé par nos anticorps, ont conclu des chercheurs de l’équipe du centre de recherche CIMI (Inserm / Sorbonne Université) et du département d’Immunologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP) dans une publication parue dans la revue Science Translational Medicine. Ces anticorps, d’un type particulier appelé IgA, seraient de véritables chefs d’orchestre du microbiote, empêchant l’installation de certaines bactéries et en favorisant d’autres.

Lancement de la consultation sur la biodiversité

À Marseille vendredi 18 mai le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot a lancé son plan pour la biodiversité. Après avoir initié le plan Climat, fait entrer le Président  dans une forme de postérité avec son « make our planet great again », le voilà au chevet des espèces. Un plan qui pourrait bien dans les prochains mois, devenir « un frère jumeau » du plan Climat. Parce que l’un et l’autre sont liés et que tous deux ont le même but: la survie de l’humanité. Il a officialisé alors la tenue, en juin 2020, du congrès mondial de la nature, le ministre de la Transition écologique était sur son terrain d’aventures.

« Diversité est un mot essentiel qui sied bien à Marseille »,on devrait délocaliser le ministère ici ». Brûlant de convictions sur l’extinction des espèces et l’impératif devoir d’y remédier, Nicolas Hulot a appris l’art d’attirer l’attention en dédramatisant non pas les enjeux, mais leur mise en scène.“Je veux sonner le tocsin et lancer ce cri de mobilisation générale. Chacun doit prendre sa part de responsabilité”, a déclaré le ministre de la Transition écologique.

« Nous assistons à la sixième extinction de masse, celle de la biodiversité », a-t-il expliqué . « Dans le siècle, 30 à 40 % du vivant pourra avoir disparu de la surface de la planète. » A commencer par les abeilles. « En Chine, des ouvrières agricoles pollinisent à la main les champs. » Même sort pour les oiseaux.

En France, selon des études menées par le Muséum d’histoire naturelle, « 33 % des oiseaux des campagnes ont disparu entre 1989 et 2017 avec une chute de 25 % sur les quinze dernières années. Une hécatombe liée à l’intensification agricole et à la disparition des insectes dont ils se nourrissent. Nicolas Hulot lance l’alerte et prépare une riposte à laquelle il veut associer les Français. Une consultation est ouverte sur le site www.consultation-plan-biodiversité.gouv.fr. Ils sont invités jusqu’au 7 juin, à donner avis et solutions sur plusieurs thèmes : qualité de vie et santé ; produire et consommer; nature et territoires ; engager la société ; ou encore action internationale. »

Le plan Biodiversité devrait être finalisé en juillet après un comité interministériel le 28 juin. « C’est une question de survie » insiste le ministre, « à l’horizon 2030, il ne faut plus continuer à détruire la nature, mais devenir réparateur du vivant. »

 

Nécessité de repenser le stockage du carbone

Un rapport du sénateur Roland Courteau, à destination de l’office parlementaire des choix scientifiques (OPECST) démontre une fois encore l’enjeu du stockage du carbone qui devient plus que jamais important face au réchauffement climatique.

En effet les sols peuvent stocker davantage de carbone qu’ils en émettent et compenser ainsi partiellement les émissions anthropiques de CO2. Ce sont des importants réservoirs de carbone sous la forme de matière organique , pendant longtemps sous estimés. Ainsi, ce rapport met  en évidence la nécessité d’allouer des projets de recherches afin de mieux connaître leurs capacités d’absorption et de mettre en  œuvre les pratique les plus favorables.

Le climat influe sur la teneur en carbone organique des sols en jouant sur les entrées, à travers la productivité végétale par exemple,par l’intermédiaire de l’activité biologique et de l’érosion. Le sol fait figure d’acteur-clé dans les cycles biogéochimiques du carbone.

 Cependant, les sols sont marqués par une grande diversité:la quantité maximale de MO qui y est contenue peut fluctuer fortement d’un écosystème à un autre,suivant les variations des différents facteurs évoqués.Selon la nature du sol et son usage,le stockage de carbone dans les sols est très inégal: entre tourbières,sols forestiers, sols agricoles , sols dégradés,artificialisés,voire imperméabilisés, les écarts sont grands. 
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Rapport OPECST «De la biomasse à la bio économie : une stratégie pour la France» appelait en 2015 une poursuite des investigations sur la question des relations entre sols et carbone, et tout particulièrement sur les enjeux du stockage de carbone dans les sols. C’est l’objet de la présente note.

Dépassement des normes qualité de l’air : La France comme 5 autres pays renvoyée devant la justice européenne (CJUE)

Bien que la pollution de l’air en France  recule depuis plus de 20 ans elle reste problématique aux regards des normes européennes.En effet rappelons que selon  une analyse de Santé Publique France, 48 000 décès par an seraient attribuables à l’impact des particules fines.

Communiqué de l’Europe :

Annonce par la Commission européenne qu’elle saisit ce même jour la Cour de Justice de l’UE (CJUE) de recours contre six Etats membres (dont la France) pour dépassement des valeurs limites de concentration (VLC) fixées par la directive 2008/50/CE et manquement à l’obligation de prendre des mesures appropriées pour réduire au maximum les périodes de dépassement. En ce qui concerne la France, où 12 zones de qualité de l’air sont concernées, le renvoi devant la CJUE vise le non-respect des VLC du NO2 (comme pour l’Allemagne et le Royaume-Uni).

Cette étape de la procédure fait suite au sommet ministériel sur la qualité de l’air convoqué par le commissaire Vella le 30 janvier 2018 dans un ultime effort pour trouver des solutions au sérieux problème de pollution atmosphérique qui affecte neuf États membres. Les 6 États membres susmentionnés n’ayant pas présenté, dans les délais impartis et dès que possible comme le requiert la législation de l’UE, des mesures crédibles, efficaces et en temps utile pour réduire la pollution, la Commission a décidé d’engager une procédure judiciaire.

Pour le dioxyde d’Azote: en France – dans 12 zones de qualité de l’air, dont Paris, Marseille et Lyon; les concentrations annuelles déclarées en 2016 ont atteint 96 µg/m3 (à Paris).

Pour l’Hongrie, l’Italie et la Roumanie, le recours est au motif des concentrations élevées persistantes de PM10. Quant aux trois autres Etats membres initialement visés par la Commission (Espagne, République tchèque et Slovaquie), les mesures mises en place ou prévues qui ont été communiquées à la Commission à la suite du sommet ministériel sur la qualité de l’air du 30 janvier 2018 semblent, selon l’exécutif européen, être de nature à pouvoir remédier aux insuffisances constatées, à condition qu’elles soient correctement mises en œuvre.


Dans tous les cas de dépassements des valeurs limites fixées par la législation de l’Union sur la qualité de l’air ambiant (directive 2008/50/CE), les États membres sont tenus d’adopter des plans de qualité de l’air et de veiller à ce que ces plans prévoient des mesures appropriées pour que la durée de la période de dépassement soit la plus courte possible. Fondée sur le principe de subsidiarité, la législation de l’Union laisse aux États membres le choix des moyens à mettre en œuvre pour se conformer aux valeurs limites.

Voir communiqué, communication (mesures disponibles pour aiser les Etats membres à réduire la pollution de l’air) et fiche d’information de la Commission, et les différentes étapes de la procédure d’infraction à la législation de l’UE.

Plus de détails : https://www.citepa.org/fr/

Le 11 mai – Journée mondiale des espèces menacées

Journée mondiale des éspèces menacées
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Alors que nous sommes dans la décennie promue par l’ONU (en 2010 ) pour la préservation de la biodiversité la disparition des espèces continue sa progression. Ainsi la journée internationale du 11 mai a pour but de rappeler l’état des espèces vivantes et de sensibiliser le monde scientifique et le grand public  à ce constat inquiétant. Chaque année, le 11 mai est consacré à  la Journée Mondiale des Espèces Menacées.

D’après une étude de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), ce sont plus de 20 000 espèces de plantes et animaux qui sont en danger de disparition imminente chaque année.

Au niveau européen, l’IUCN souligne que 7,5 % des espèces marines sont menacées et ont atteindrait 40 % pour la catégorie des requins et des raies.La sixième grande disparition que nous sommes en train de vivre a été confirmée par une étude, publiée en juillet 2017, dans les derniers « Comptes rendus de l’Académie nationale des sciences des États-Unis d’Amérique ». Le constat des auteurs est alarmant, au total, plus de 50 % des animaux vertébrés ont disparu en 40 ans (peut-être plus), ce qui revoit à la hausse l’ampleur réelle de cette crise majeure.Contrairement aux cinq épisodes précédents d’extinction massive des espèces, cette sixième vague de disparition est due pour la première fois à l’impact d’une seule espèce : l’être humain, qui participe à la dégradation des habitats naturels via la déforestation, l’agriculture intensive ou bien encore l’urbanisation. La dernière extinction sur terre remonte à 65 millions d’années, elle a conduit à la disparition des dinosaures, et avec eux, de 75 % des espèces animales.

La France a elle seule figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées. Ce ne sont pas moins de mille espèces menacées au niveau mondial qui sont présentes sur le territoire national (métropole et outre-mer).

1/3 de l’ effectif des populations d’oiseaux, ont disparu des zones agricoles de France,  depuis une quinzaine d’années selon une étude publiée par le CNRS et le Muséum national d’histoire naturelle.

75%: c’est le pourcentage d’insectes volants ayant disparu en Allemagne en 30 ans. Une diminution probablement représentative de ce qui se passe en Europe, selon les chercheurs à l’origine de l’étude publiée dans la revue Plos One. Les pesticides agricoles seraient responsables de cette hécatombe. L’impact d’un tel déclin sur nos écosystèmes inquiète les scientifiques : les insectes volants jouent un rôle crucial dans la pollinisation de 80 % des plantes sauvages et dans l’alimentation de 60 % des oiseaux.

Le but de cette journée est donc d’encourager la population à s’informer et à prendre conscience des menaces pesant sur les espèces, de promouvoir des exemples couronnés de succès de rétablissement des espèces , ainsi que les initiatives de préservation des espèces partout dans le monde. La nature a été confiée à l’homme non pas pour qu’il la détruise mais pour pour qu’il l’apprivoise (dixit la Bible) et ce sont souvent les comportements humains qui sont à la source de toutes ces catastrophes (déchets plastiques dans la mer, émissions polluantes dans l’atmosphère, etc…).

Pour les chercheurs du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle,  « si la situation n’est pas encore irréversible, il devient urgent de travailler avec tous les acteurs du monde agricole, et d’abord les agriculteurs, pour accélérer les changements de pratiques ». Bonne nouvelle, la Commission européenne a voté fin avril l’interdiction de trois pesticides néonicotinoïdes, surnommés les « tueurs d’abeilles », sur les terrains agricoles, afin d’enrayer l’inquiétante diminution des populations de butineuses, si nécessaires à la pollinisation des plantes.

Une liste rouge mondiale reste un bon moyen de connaître et appréhender cette problématique de disparition accélérée de certaines espèces et d’essayer de la prendre en compte.